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Décès du journaliste Abdou Benziane à Alger

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  • Décès du journaliste Abdou Benziane à Alger

    ALGER - Le journaliste Abdou Benziane, plus connu sous le nom de Abdou B, est décédé samedi matin au CHU Mustapha Pacha (Alger) suite à un malaise cardiaque, a-t-on appris auprès de ses proches. Né le 12 aôut 1944 à Barika (Batna), Abdou B. est l’un des diplômés de la première promotion de l’institut national de journalisme d’Alger dans les années soixante.

    Abdou Benziane qui a fait ses premiers pas de journaliste à la revue "El Djeich", a dirigé dans les années 80, en tant que Rédacteur en Chef, la revue "Les 2 écrans", un périodique consacré au cinéma et à la télévision. Il a par ailleurs travaillé à l ’hebdomadaire" Révolution africaine".

    Abdou B. a été nommé à deux reprises directeur général de l ’ENTV (1990-1991) et (1993-1994). En 2003, Il a été chargé du dossier de l’audiovisuel, lors de la manifestation " Année de l’Algérie en France".

    Il a d’autre part occupé le poste de consultant auprès du Conseil national économique et social (CNES) lors des assises nationales sur le développement local.

    Journaliste audacieux prônant la liberté, Benziane a collaboré dans de nombreux journaux nationaux, particulièrement "La Tribune" et " le Quotidien d’Oran" où il était chroniqueur.

    En 1991, M. Benziane a subi une opération à cœur ouvert. Abdou B. qui laisse derrière lui Trois enfants, sera enterré dimanche au cimetière de Sidi Yahia (Alger).

    Le ministre de la communication rend hommage au défunt Abdou Benziane

    Le ministre de la communication, Nacer Mehal, a rendu hommage au défunt Abdou Benziane, plus connu sous le nom de Abdou B, qui a mené un combat au quotidien "dans la lignée d’une Algérie plurielle et démocratique".

    Dans un message de condoléances adressé à la famille de Abdou Benziane décédé samedi suite à un malaise cardiaque, le ministre a indiqué que le défunt "talentueux journaliste et dirigeant mobilisateur, défenseur des causes justes et avocat de la liberté d’expression, ne s’est jamais départi d’une posture patriotique pour inscrire son combat au quotidien dans la lignée d’une Algérie plurielle et démocratique".

    "La famille de la presse vient de perdre l’un des ses premiers bâtisseurs en la personne de Abdou Benziane qui a consacré une vie entière à la défense de la profession et à ses valeurs essentielles" a ajouté le ministre de la communication dans le message.

    M. Mehal a indiqué que le défunt "a laissé le souvenir du confrère fidèle en amitié et du père de famille affectueux et exemplaire", soulignant "qu’en ces moments pénibles pour tous mais résigné devant la volonté d’Allah" je m’incline en hommage à la mémoire de cet homme de rectitude qui a marqué les deux générations de la presse nationale depuis le recouvrement de l’indépendance.

    Le ministre a également rendu hommage ’’avec respect’’, au défunt, pour "son engagement et son militantisme", en adressant à sa famille, ses condoléances attristées et ses sentiments de solidarité et de vive sympathie.

    APS
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Allah yarahmou.

    Un personnage marquant dans le paysage médiatique algérien, et une plume trempée dans l'excellence. Depuis l'épopée d'Algérie Actualités (pour ceux qui s'en souviennent) Abdou B. n'a fait que se bonifier. Pour culminer lors de son passage à l'ENTV au début des années 1990, où l'Algérien a enfin pu s'identifier à sa télé, toutes tendances confondues. La parenthèse fut courte, certes, mais combien innovante et instructive...
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #3
      Allah yerahmou,

      Je me rappelle surtout de ses chroniques et analyses sur le Quotidien d'Oran.
      Une plume très pertinente.
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #4
        Un grand journaliste. Il a été le principal artisan d'un court printemps de la télévision algérienne.
        Paix à son âme.

        Abdou B enterré hier au cimetière de Sidi Yahia
        L’hommage à un libre penseur

        Une foule nombreuse – amis, proches, anciens collègues, responsables de l’Etat (anciens ou toujours en place) et personnalités politiques – a accompagné hier à sa dernière demeure le journaliste Abdou Benziane, très connu sous sa signature, Abdou B.

        Il est décédé avant-hier matin à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, suite à un malaise, alors qu’il assistait aux assises nationales du Conseil national économique et social (CNES) au sein duquel il occupait la fonction de conseiller. Des journalistes de la presse écrite, de l’ENTV (dont il a été directeur général au temps de l’ouverture politique au début des années 1990), d’anciens responsables de l’Etat, entre autres l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche dont il a été aussi le conseiller, un autre ancien responsable de l’Exécutif, Mokdad Sifi, et des hommes de culture, parmi eux le réalisateur Ahmed Rachedi, ont tenu à lui rendre un dernier hommage.

        Tous ceux qui l’ont connu retracent le parcours exemplaire de cet homme affable. De son passage à la tête de la Télévision nationale dans les années 1990, l’on retient indéniablement que Abdou B a su consacrer le pluralisme politique et a fait parler la liberté d’expression. L’ENTV était ouverte à tous. Pour beaucoup, Abdou B a marqué son temps. Infatigable, il n’avait pas pour autant rangé sa plume à l’âge de 67 ans. Il est né en 1944 à Barika, dans la wilaya de Batna. Abdou Benziane faisait partie de la première promotion de l’Institut national de journalisme, dans les années soixante. Il a fait ses premiers pas dans le monde de la presse au sein de la revue El Djeïch, avant de fonder avec d’autres journalistes une autre revue, Les 2 Ecrans, dédiée au cinéma. Cette dernière, soutiennent ses confrères, reste, malgré sa disparition depuis des années, une référence en la matière.

        Avant son décès, Abdou B occupait le poste de conseiller auprès du CNES. Il avait également une tribune hebdomadaire au Quotidien d’Oran. Libre d’esprit, Abdou B est l’une des plus belles plumes que la presse algérienne ait connues. L’hommage qui lui a été rendu, hier, indique l’envergure de l’homme. Et cette reconnaissance de ceux qui l’ont connu ou travaillé avec lui en témoigne. Ils étaient d’ailleurs très nombreux à converger vers le cimetière de Sidi Yahia, sur les hauteurs d’Alger, pour lui rendre un dernier hommage. On y apprend que Abdou Benziane avait déjà subi, en 1991, une opération à cœur ouvert. Il était tellement tenace et fort que personne ne soupçonnait sa fragilité. Abdou B a laissé derrière lui trois enfants.

        Said Rabia
        El Watan
        "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

        Commentaire


        • #5
          Les Algériens ne peuvent oublier que ce fut Abdou B, la tête pensante de l’ENTV libre et populaire du début des années 1990. Le cinéma en tamazight lui doit notamment les deux premiers films de fiction, Machahou et La Montagne de Baya, qu’il a coproduits pour la télévision contre vents et marées.


          La disparition soudaine de notre brillant confrère Abdou Benziane est très pénible à supporter. Au-delà de son âge pas très avancé (67 ans), Abdou va beaucoup manquer à une corporation qui se dévitalise dangereusement sans que la relève ne soit garantie. Il est courant que les superlatifs pleuvent à la mémoire d’un homme ou d’une femme qui ne sont plus de ce monde. Assez souvent, on force le trait et on tresse des lauriers à des personnes qui n’ont pas forcément marqué leur passage en ce bas monde. Mais Abdou, lui, mérite assurément tous les adjectifs, tous les panégyriques et toutes les gratitudes pour l’ensemble de sa carrière. Et quelle carrière !
          Bien que ses talents de journaliste et d’homme de cinéma n’aient pas été récompensés, Abdou restera pour la postérité l’un des plus brillants journalistes de sa génération. Il était ce repère lumineux qui a tenté d’éclairer la voie pour la télévision nationale afin de la rendre au service d’une Algérie ouverte et moderne que promettaient les réformes politiques sous Mouloud Hamrouche.
          Les Algériens ne peuvent oublier que ce fut lui la tête pensante de l’ENTV libre et populaire du début des années 1990. Bien avant l’avènement des chaînes télésatellitaires, ce journaliste chevronné – qui a fait ses armes à El Djeich, Algérie actualités et Révolution africaine – a réussi à déverrouiller la boîte noire de l’Unique en y installant de nouveaux codes de travail en phase avec l’expression libre et plurielle. Qui ne se souvient des débats politiques passionnés et passionnants qu’animaient de jeunes journalistes lancés dans l’aventure du direct sans préparation ? Qui ne se rappelle des passes d’armes mémorables entre Saïd Sadi et Abassi Madani sur le plateau de «Liqaâ maâ essahafa» (Rendez-vous avec la presse) de Mourad Chebine ? Abdou B, qui accepta ce challenge politique de libérer la parole dans ce média lourd jusque-là très léger, fut aussi l’homme qui a débridé la culturelle de l’ENTV. Son produit phare, «Bled Music», animé par le dynamique Kamel Dynamite, était un réel moment de plaisir pour les téléspectateurs qui découvraient de jeunes artistes en herbe qui allaient bouleverser la scène musicale algérienne des années plus tard. Vingt-deux ans après, les Algériens sont encore orphelins de cette télé-là, qui leur ressemblait tellement. Abdou Benziane était pour la télévision nationale ce que furent Zidane, Madjer, Belloumi pour le football algérien.
          Les Algériens sont d’ailleurs contraints, à chaque fois, de convoquer au bon souvenir les exploits de l’équipe nationale de 1982 et les émissions osées de l’ENTV de Abdou B pour raviver une fierté passée. Mais comme les belles aventures ont toujours une fin, Abdou B, qui avait rendu la télé aux Algériens, fut remercié de la manière la plus humiliante qui soit par le nouveau chef de gouvernement d’alors. Ce fut un jour de juin 1990, quand le téléphone sonna dans son bureau. Sid Ahmed Ghozali, qui venait de remplacer Mouloud Hamrouche, lui annonça lui-même la (mauvaise) nouvelle : fin de mission de libération de la Télévision nationale. La lucarne se referme…

          La lucarne se referme

          Le journaliste qui pensait pouvoir mener la guerre à l’unicité de la pensée a été stoppé net dans son élan, dans le sillage des bouleversements politiques de l’Algérie des années 1990. Certains de ses proches disent que Abdou ne s’est jamais réellement remis de ce limogeage difficile à justifier, sinon par le souci de l’homme au papillon de se payer la tête d’un DG nommé par son prédécesseur. Baisser de rideau pour la télé libre et écran de fumée pour les Algériens…
          Mais Abdou B avait plusieurs cordes à son arc.
          Le confort que lui offrait son poste à la télévision ne l’a pas grisé, loin s’en faut. Aussitôt débarqué, il dégaina sa plume pour servir l’Algérie et la profession et non pas les puissants du moment. L’homme entier des Aurès n’était pas du type à s’acoquiner avec les gens du pouvoir, bien qu’il ne cachait pas ses sympathies pour Hamrouche. Il était resté intellectuellement intègre, quand bien même il avait écrit pour l’organe central de l’armée, El Djeich. C’était dans la rubrique culturelle…
          Abdou B était aussi un des grands cinéphiles algériens qui ont popularisé le 7e art. La revue Les 2 Ecrans, qu’il a créée en 1977 avec ses amis journalistes férus du cinéma, allait, jusqu’à 1985, constituer le phare des professionnels. Il n’est pas fortuit que le talent de critique cinématographique de Abdou soit reconnu au-delà des frontières algériennes.
          Le cinéma en tamazight lui doit notamment les deux premiers films de fiction, Machahou et La Montagne de Baya, qu’il a coproduits pour la télévision contre vents et marées. Encore un engagement totalement désintéressé d’un homme qui avait voué sa vie à la création et à la culture sous toutes ses formes d’expression.
          Contrairement aux journalistes de sa génération qui ont chacun lancé leur journal, Abdou, lui, a préféré balader sa plume dans les colonnes de la presse privée et des revues spécialisées sans jamais se sédentariser dans une rédaction. On mesure alors mieux le statut et la stature de cet homme affable qui vient de nous quitter sans trop savoir si les Algériens allaient, un jour peut-être, se réapproprier leur télévision. Celle qu’il avait lui-même «allumée» en 1990. Repose en paix, Abdou. Ta signature singulière manquera terriblement au paysage. Ton empreinte, elle, est indélébile.
          Hassane Moali / Elwatan



          Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

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