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2012 , l'année de l'incertitude .

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  • 2012 , l'année de l'incertitude .

    2012, l'année de l'incertitude

    A l'instar des autres peuples de la planète, le nôtre a lui aussi accueilli dans la joie festive l'arrivée de la nouvelle année. Une soirée durant, nos compatriotes ont voulu oublier que ce que 2011 leur a apporté de désillusions et donné comme motifs à s'inquiéter de ce que leur réserve l'année qui commence.

    A l'aube de 2012, l'horizon de l'Algérie n'est pas aussi dégagé qu'il apparaisse au constat que le pays s'est tenu à l'écart du grand chambardement dont le Maghreb et le monde arabe sont les théâtres et a été pour l'instant peut impacté par les effets de la crise financière et économique mondiale. Les Algériens ont parfaitement conscience que le calme relatif qui a prévalu chez eux, comparé au climat de révolte ayant cours dans le monde arabe et celui non moins agité qui prévaut en Europe, risque de changer du tout au tout au cours de cette nouvelle année qu'ils prévoient, non sans raison, pleine d'incertitudes. Ils perçoivent en effet que l'Algérie ne vit pas sous bulle protectrice et qu'elle est de ce fait perméable aux effets d'évènements nés et venant d'ailleurs. 2011 a été éclairante sur cette perméabilité en faisant entrevoir que la société algérienne est travaillée par les mêmes exaspérations qui sont celles des populations touchées par les conséquences de la crise économique et financière mondiale et par les mêmes demandes de changement qui ont fait se révolter celles du monde arabe. Mais elle a fait également paraître que les Algériens ne sont pas enclins à faire dans le mimétisme auquel certains les poussent. Ils veulent encore croire que leur pays peut puiser en lui-même les ressources d'un sursaut salvateur qui lui permettrait d'aller au changement et amorcer son redressement économique sans heurts ni violence par une transition organisée et consensuellement réfléchie. Quelles que soient les réserves soulevées par les réformes politiques décrétées par le pouvoir en place, les élections législatives qui vont avoir lieu dans leur sillage seront révélatrices des intentions de leur initiateur. Au vu du bouillonnement qui agite la société algérienne, attisé par une exigence de changement qui s'exprime par toutes les formes possibles, il est impossible que ces élections débouchent sur la reconduction des mêmes équilibres politiques ayant servi d'alibi au statu quo mortifère qui a été imposé à l'Algérie. Une telle reconduction serait ressentie en tant qu'énième mais ultime défi fait à la souveraineté populaire par un pouvoir autiste et aveugle. La fragile paix politique et sociale que les Algériens n'ont pas voulu faire voler en éclats sera irrémédiablement remise en cause et le pays s'engouffrera alors dans le cycle de la revendication qui ne sera pas pacifique. Le pouvoir doit réfléchir à deux fois sur les intentions qu'il nourrit pour ces élections.

    C'est dire que les Algériens n'attendront pas longtemps pour savoir ce que 2012 va être pour eux. Une année de transition dans l'ordre et avec la volonté de l'ouverture du pays aux normes de la démocratie et des droits citoyens, ou une année de confrontation entre eux et un pouvoir qui leur aura administré la preuve qu'il n'a rien appris et rien retenu du vent de révolte qui, ailleurs dans le monde arabe, accouche dans la violence de mutations irrévocables et radicales.



    par Kharroubi Habib


    Le Quotidien d'Oran

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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