Et de deux ! Après la censure du magazine français l’Express, voici que les autorités marocaines censurent le magazine Nouvel Observateur. Elles reprochent au journal d’avoir reproduit le visage du prophète Mohammed. Chose que dément le magazine français.
Couverture du hors-série du Nouvel Observateur
C’est un hors-série du Nouvel Observateur, intitulé "Les Arabes" qui a été censuré au début de cette année au Maroc. La raison de la censure : le magazine français a publié une représentation du visage du prophète Mohammed.
"Atteinte à la liberté de la presse !"
Ce numéro de 100 pages traite de la conquête des musulmans à travers le monde et les siècles, jusqu’aux révolutions arabes. Il est en vente dans les kiosques français depuis le 28 décembre. Sur la couverture du magazine, il y un photo-montage représentant des portraits d’Abd el-kader, du Prince Fayçal d’Arabie, du philosophe Averroès (au centre), de la bloggeuse tunisienne Lina Ben Mhenni et du président égyptien Gamal Abdel Nasser.
"Le numéro du Nouvel Observateur a été interdit parce qu'il a reproduit le visage du prophète et c'est interdit par notre religion. C'est évident", avait déclaré à l’AFP un responsable anonyme du ministère marocain de la communication. De son côté, le Nouvel Observateur ne comprend pas cette censure. "Il n'y a dans ce hors-série aucune représentation du visage du prophète et n'importe quel lecteur peut le constater", affirme Claude Weil, directeur de la rédaction du magazine.
La censure du Nouvel Observateur intervient quelques jours après celle de l’Express, qui avait également dédié un dossier spécial de 95 pages sur le monde arabe dans lequel était reproduit le visage du prophète Mohammed. Une censure qui avait été qualifiée « d’incompréhensible » par la direction du journal qui n’avait pas manqué de souligner qu’il « s’inquiétait de voir le Maroc, alors que le monde arabe connaît une salutaire poussée démocratique, porter une telle atteinte à la liberté de la presse ».
La presse espagnole parle également de la censure de ces deux publications et notamment le site d’information ABC qui souligne que l’interdiction du Nouvel Observateur intervient une journée après la prise de pouvoir du gouvernement Benkirane. « L’action prise contre l’Express et le Nouvel Observateur révèle la nouvelle stratégie en faveur des islamistes modérés », explique le chapô de l’article. Mais l’auteur oublie de mentionner dans son article que la censure des journaux portant atteinte à l’Islam était pratiquée au royaume bien avant l’arrivée du PJD au pouvoir. De plus, le magazine a été censuré la semaine dernière, bien avant la formation du nouveau gouvernement marocain. Le Monde ou le Courrier International font partie des publications qui ont également subi une censure au royaume.
Réforme du Code de la presse
« Nous n'acceptons pas que ce genre de mesures [la censure] soient prises par l’administration, elles doivent passer normalement par la justice et un tribunal », explique Younès Moujahid, le Président du Syndicat National de la Presse Marocaine. Il insiste également sur le fait que la religion est une question extrêmement délicate aujourd’hui au Maroc où la société reste encore très conservatrice et attachée à sa religion.
La seconde chose que réclame le Syndicat de la presse au nouveau gouvernement, est de réformer le Code de la presse pour le rendre plus libéral et surtout en ce qui concerne les bonnes mœurs et la religion. « Il y a un problème dans le Code de la Presse actuel qui dit qu’il ne faut pas toucher à l’Islam, mais pourquoi seulement à l’Islam. L'Islam n'est pas la seule religion au Maroc, il y a le judaïsme aussi », conclut-il.
Le gouvernement marocain n'a pas d'antenne...
Comment les autorités marocaines savent-elles à l’avance qu’un journal français va publier un article susceptible d’être censuré au royaume? « On n'a pas d’antenne à Paris si c’est ce que vous voulez savoir ! lance en riant Khalid Naciri, l’ancien ministre de la communication et porte-parole du gouvernement. « Lorsque la publication arrive dans nos frontières, elle est vérifiée par un service du ministère de la communication installé dans les aéroports. Et c’est normal ! Notre rôle est de savoir ce qui entre dans notre pays », conclut-il.
source: ya biladi
Couverture du hors-série du Nouvel Observateur
C’est un hors-série du Nouvel Observateur, intitulé "Les Arabes" qui a été censuré au début de cette année au Maroc. La raison de la censure : le magazine français a publié une représentation du visage du prophète Mohammed.
"Atteinte à la liberté de la presse !"
Ce numéro de 100 pages traite de la conquête des musulmans à travers le monde et les siècles, jusqu’aux révolutions arabes. Il est en vente dans les kiosques français depuis le 28 décembre. Sur la couverture du magazine, il y un photo-montage représentant des portraits d’Abd el-kader, du Prince Fayçal d’Arabie, du philosophe Averroès (au centre), de la bloggeuse tunisienne Lina Ben Mhenni et du président égyptien Gamal Abdel Nasser.
"Le numéro du Nouvel Observateur a été interdit parce qu'il a reproduit le visage du prophète et c'est interdit par notre religion. C'est évident", avait déclaré à l’AFP un responsable anonyme du ministère marocain de la communication. De son côté, le Nouvel Observateur ne comprend pas cette censure. "Il n'y a dans ce hors-série aucune représentation du visage du prophète et n'importe quel lecteur peut le constater", affirme Claude Weil, directeur de la rédaction du magazine.
La censure du Nouvel Observateur intervient quelques jours après celle de l’Express, qui avait également dédié un dossier spécial de 95 pages sur le monde arabe dans lequel était reproduit le visage du prophète Mohammed. Une censure qui avait été qualifiée « d’incompréhensible » par la direction du journal qui n’avait pas manqué de souligner qu’il « s’inquiétait de voir le Maroc, alors que le monde arabe connaît une salutaire poussée démocratique, porter une telle atteinte à la liberté de la presse ».
La presse espagnole parle également de la censure de ces deux publications et notamment le site d’information ABC qui souligne que l’interdiction du Nouvel Observateur intervient une journée après la prise de pouvoir du gouvernement Benkirane. « L’action prise contre l’Express et le Nouvel Observateur révèle la nouvelle stratégie en faveur des islamistes modérés », explique le chapô de l’article. Mais l’auteur oublie de mentionner dans son article que la censure des journaux portant atteinte à l’Islam était pratiquée au royaume bien avant l’arrivée du PJD au pouvoir. De plus, le magazine a été censuré la semaine dernière, bien avant la formation du nouveau gouvernement marocain. Le Monde ou le Courrier International font partie des publications qui ont également subi une censure au royaume.
Réforme du Code de la presse
« Nous n'acceptons pas que ce genre de mesures [la censure] soient prises par l’administration, elles doivent passer normalement par la justice et un tribunal », explique Younès Moujahid, le Président du Syndicat National de la Presse Marocaine. Il insiste également sur le fait que la religion est une question extrêmement délicate aujourd’hui au Maroc où la société reste encore très conservatrice et attachée à sa religion.
La seconde chose que réclame le Syndicat de la presse au nouveau gouvernement, est de réformer le Code de la presse pour le rendre plus libéral et surtout en ce qui concerne les bonnes mœurs et la religion. « Il y a un problème dans le Code de la Presse actuel qui dit qu’il ne faut pas toucher à l’Islam, mais pourquoi seulement à l’Islam. L'Islam n'est pas la seule religion au Maroc, il y a le judaïsme aussi », conclut-il.
Le gouvernement marocain n'a pas d'antenne...
Comment les autorités marocaines savent-elles à l’avance qu’un journal français va publier un article susceptible d’être censuré au royaume? « On n'a pas d’antenne à Paris si c’est ce que vous voulez savoir ! lance en riant Khalid Naciri, l’ancien ministre de la communication et porte-parole du gouvernement. « Lorsque la publication arrive dans nos frontières, elle est vérifiée par un service du ministère de la communication installé dans les aéroports. Et c’est normal ! Notre rôle est de savoir ce qui entre dans notre pays », conclut-il.
source: ya biladi
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