Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Ali Yahia Abdenour : La grande question est de savoir comment l’armée va réagir au lendemain des élections lég

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Ali Yahia Abdenour : La grande question est de savoir comment l’armée va réagir au lendemain des élections lég

    Vingt ans après le départ du président Chadli Bendjedid, on continue à épiloguer sur les circonstances de son départ… Démission ou coup d’Etat ?
    Il faut impérativement revenir à octobre 1988 pour avoir des éléments de réponse sur ce qui s’est passé en 1992. Tout d’abord, les 7 et 10 octobre 1988, Ali Benhadj a organisé une marche avec ses sympathisants à Alger. Ces deux dates marquent l’arrivée de l’islamisme politique dans le champ politique algérien. Puis, il y a eu la dissolution de l’Assemblée populaire nationale le 4 janvier 1992, qui s’est faite en totale contradiction avec la Constitution. Cette dernière stipule que le président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée populaire qu’après avis de son président (Abdelaziz Belkhadem à l’époque) et du président du Conseil constitutionnel (Rachid Benhabylès), ça n’a pas été fait. Ajoutez à cela la réunion du Haut-Conseil de sécurité (HCS), le 12 janvier 1992, en session permanente et qui va installer le Haut-Conseil d’Etat (HCE). Du point de vue du droit, quand le Haut-Conseil de sécurité, qui n’est qu’un organisme de consultation sur les sujets de sécurité, s’érige en organisme de décision, il modifie la Constitution qui, je le rappelle, ne peut être modifiée que par le vote des trois quarts des députés ou par un référendum universel. Toutes ces remarques m’amènent à affirmer que le départ du Président a été programmé. Pour moi, au regard de la loi, il s’agit bien d’un coup d’Etat.


    - Avec la victoire des partis islamistes aux élections dans les pays arabes voisins, pensez-vous que ceux qui ont appelé en Algérie à l’arrêt du processus électoral se sont trompés ?
    Ça n’a pas été une erreur, mais plutôt une faute politique. Je suis un militant des droits de l’homme et pour moi, il faut toujours revenir au droit et aux lois. Par exemple, on a beaucoup accusé le FIS, à l’époque, d’être misogyne et d’avoir l’intention de faire voter des lois qui s’en prendraient aux femmes. C’est méconnaître la Constitution de son pays, qui accorde de larges prérogatives au président de la République. Il peut, par exemple, soumettre une loi en deuxième lecture à l’Assemblée ou alors la soumettre au Conseil constitutionnel pour avis et en cas de rejet, la loi est définitivement enterrée. Le FIS était conscient des difficultés qu’il allait rencontrer pour faire passer ses lois à l’Assemblée, c’est pour cela que lors des négociations qu’il a eues avec le Premier ministre de l’époque, Sid Ahmed Ghozali, il avait demandé à ce que les élections législatives et l’élection présidentielle aient lieu en même temps, car il était conscient que seule l’accession à la magistrature suprême permettrait de changer le système politique. Etant donné que c’est l’armée qui fait et défait les présidents. C’est pour cela que j’ai toujours affirmé qu’il aurait fallu laisser le FIS gouverner, d’autant que leur personnel politique n’avait pas les capacités intellectuelles pour assumer la charge de députés. J’ai toujours affirmé qu’il ne fallait pas interrompre le processus électoral. Il fallait laisser le FIS gouverner et n’entreprendre le coup d’Etat qu’au cas où ils auraient tenté de mettre en place une république islamique.


    - A-t-on eu 200 000 morts pour rien ?
    A mon avis, il y en a eu bien plus. Le jour où la vérité éclatera, on sera plus proche des 500 000 morts dans les deux camps.


    - Dans quelques mois auront lieu des élections législatives. La victoire des islamistes est annoncée. Comment expliquez-vous que vingt ans plus tard, on en soit revenu au même point de départ ?
    Parce que rien n’a changé depuis l’arrêt du processus électoral. La situation sociale a empiré. La population voit bien qui sont ceux qui se sont enrichis et ont profité de l’arrêt du processus électoral. La rente du pétrole a été accaparée par des clans du pouvoir. C’est pour cela que je pense que si les élections se déroulent dans la transparence, ce que je doute, les islamistes rafleront la mise et le pouvoir en est conscient. Mais en réalité, les jeux sont déjà faits et on se dirige vers une Assemblée à majorité nationaliste et d’une grande minorité d’islamistes.

    - Pourquoi, aujourd’hui, la victoire des islamistes semble moins sujette à débat au sein du pouvoir ?
    Je pense qu’il ne faut pas analyser le président Bouteflika uniquement sous le prisme de l’homme politique, il faut aussi prendre en compte son côté religieux. Le Président a tenté d’opposer les zaouïas à l’islamisme politique. Actuellement, il dit aux Américains qu’il est capable de remettre les islamistes dans le jeu politique. Ce qui s’est fait en Tunisie et au Maroc. Reste le problème du FIS qui continue, vingt ans après, de mettre en péril tous les stratagèmes mis en place par le pouvoir. Il ne faut pas oublier que Abassi Madani et Ali Benhadj ont été rétablis dans leur droit par la commission des droits de l’homme de l’ONU qui a rappelé au pouvoir algérien que le tribunal qui les a jugés ne les avait pas privés de leurs droits. Quand M. Medelci, ministre des Affaires étrangères, affirme qu’il n’a pas de leçon à recevoir, il oublie que l’Algérie est membre de l’ONU. Cette situation de refus prise à l’encontre des dirigeants du FIS, de pouvoir refaire de la politique, peut avoir des conséquences dangereuses. Ali Benhadj est décidé à réunir ses sympathisants en dehors d’Alger, comme cela a été fait en Libye avec la rébellion qui s’était organisée à partir de Benghazi. Il va voir si son appel va avoir un écho auprès de la population. Cela va sûrement poser un problème au pouvoir. Il y a le cas du MSP, qui se retire de l’Alliance présidentielle, mais garde ses ministres au sein du gouvernement. Ce parti se compare au parti islamique tunisien Ennahda, qui n’a jamais participé au gouvernement du temps de Ben Ali et dont le leader, Rached Ghannouchi, a été emprisonné pendant 16 années et contraint par la suite à l’exil. Je pense que le pouvoir a décidé de fractionner l’électorat islamiste entre plusieurs partis politiques qu’il a décidé d’agréer. Mohamed Saïd, qui représente l’islam traditionnel, et les candidats de l’islam politique vont se partager un quota de sièges. Mais la vraie lutte, elle, se situe entre le Président et le DRS. Pour le moment, chacun avance ses pions par partis politiques interposés. Par exemple, Abdelaziz Bouteflika veut fédérer tous les courants islamiques autour de lui. Les services lui mettent Abdallah Djaballah pour contrer sa stratégie. La grande question est de savoir comment l’armée va réagir au lendemain des élections législatives, sachant qu’elle s’oppose à l’islamisme politique.

    - Une intervention de l’armée au lendemain des élections législatives de 2012 vous paraît-elle plausible ?
    Non, je ne le crois pas, car l’institution militaire est obligée de tenir compte du contexte international. C’est pourquoi elle a décidé d’être présente dans la préparation des élections en favorisant l’agrément de ses partis affiliés. Je pense qu’en fin de compte, les services vont faire alliance avec le Président pour sauvegarder l’Algérie, mais surtout leurs intérêts.

    - Pourquoi vingt ans plus tard, seuls les islamistes continuent d’incarner l’alternance au pouvoir ?
    Il faut revenir au système politique dictatorial qui est en place en Algérie. Aujourd’hui, les mosquées sont devenues le seul lieu où il existe une forme de liberté d’expression. Il y en a 26 000 en Algérie. A l’ouverture de la campagne électorale, les 26 000 imams vont appeler à voter pour les formations islamistes.


    - Comme en 1991, deux camps ne risquent-ils pas de s’affronter : les islamistes d’un côté et les abstentionnistes de l’autre ?
    Le problème va se poser, car les partis qui vont appeler à l’abstention devront se demander si la stratégie prônée est la bonne. A un moment, il faut accepter d’être présent aux élections pour empêcher que la catastrophe ne se produise.

    bio expresse Né le 18 janvier 1921 en Kabylie, il devient avocat après des études en droit. En 1945, il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA), puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) qu’il quitte pour rejoindre le FLN en 1955. Après l’indépendance, il est nommé dans le gouvernement de Houari Boumediene comme ministre des Travaux publics et des Transports, puis comme ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire. Président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dont il est l’un des membres fondateurs, il s’est opposé à l’interruption du processus électoral de 1991. Salim Mesbah el watan
    Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

  • #2
    Mais en réalité, les jeux sont déjà faits et on se dirige vers une Assemblée à majorité nationaliste et d’une grande minorité d’islamistes.
    puisque les jeux sont faits ; qu'ils nous fassent alors l'économie de quelques milliers de milliards (en cts) qui vont etre sacrifiés pour l'organisation de ces élections ,ou distribués en subventions aux partis des candidats bidons , et surtout ce qui part dans les poches.

    au plus bas mot , c'est l'equivalent de la facture de construction de 6,5 à 7000 logements.
    Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

    Commentaire


    • #3
      A mon avis, il y en a eu bien plus. Le jour où la vérité éclatera, on sera plus proche des 500 000 morts dans les deux camps.
      quels deux camps??? et puis 500 000 morts c'est complètement aberrant. peut-être qu'un jour on dira qu'il y eu 5 000 000 de morts mais dans ce cas il faudra pas oublier de raconter aussi aux gens que c'était pas des groupes terroristes qui opéraient dans des douars perdus mais bien l'armée régulière qui bombardaient les villes avec l'aviation et la marine.
      la curiosité est un vilain défaut.

      Commentaire


      • #4
        Tout mes respects à Me Ali Yahia mais je pense qu'il minimise la gravité des évènements qui ont précédé les élections en 91. Les "notres" étaient différents des islamistes Tunisiens ou Marocains, ils n'étaient pas si différents des Talibans. Je me souviens d'un militant du FIS du quartier, un idiot en campagne électorale, qui nous disait que les Kabyles ne sont pas tous mauvais, il faudra juste les tailler comme on taille un arbre de ses mauvaises branches. Entendre ceci à l'époque il n'y avait pas d'autre choix que de soutenir les démocrates qui appellaient à leur extermination.
        Sinon il a raison pour les prochaines élections, la composition de l'assemblée est déjà prête, il ne reste que les résultats à nous communiquer.
        Pas à la tique ..

        Commentaire


        • #5
          Rappel !!

          par bel -court
          mais il faut laisser ceux qui veulent essayer les islamistes, ils regretteront et reviendront à la raison. ...
          Par bel-court
          rien de bon ne viendra des islamistes
          A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

          Commentaire


          • #6
            Malgré tout le respect qu'exige le parcours de cet historique de la révolution algérienne, l'analyse pèche par consistance, quand on dit d'un coté que les jeux sont fait à la faveur des nationalistes (FLN, RND), que les islamistes seront minoritaires au parlement, que finalement, les islamistes vont gagner et sont alliés à Bouteflika sauf Djabellah, et même le DRS qui serait derrière l'accréditation de Djaballah, a déjà fait allégeance à Bouteflika, pour sauvegarder les intérêts rentiers du système.

            J'avoue que j'ai toujours eu de la sympathie pour les valeurs humaines de Maitre, mais en terme d'analyse politique.... déjà que personne n'y comprend pas grand chose, il a bien participé à la chekhchoukha...
            Othmane BENZAGHOU

            Commentaire


            • #7
              Ces mêmes islamistes qui ne nous respectaient pas à l'époque ont réalisé leurs conneries, ils ont appris aussi à travers la prise du pouvoir en Turquie, Tunisie, Maroc et en Égypte par les islamistes qu'il est inutile de jouer aux grands en menaçant les démocrates, les autres ont réussi sans le faire et je pense qu'ils ont appris beaucoup de ces révolutions. Dire que les Algériens sont différents des autres est une connerie, notre peuple est islamiste comme les autres peuples musulmans, le seul problème quoi faire avec une région qui les vomit et n'accépterait pas les lois venant d'un pouvoir central.
              Pas à la tique ..

              Commentaire


              • #8
                Virement à 180 ° ?

                Ces mêmes islamistes qui ne nous respectaient pas à l'époque ont réalisé leurs conneries, ils ont appris aussi à travers la prise du pouvoir en Turquie, Tunisie,Maroc et en Égypte par les islamistes qu'il est inutile de jouer aux grands en menaçant les démocrates
                La girouette à vent tourne mieux ..ne grince pas ?
                par bel -court
                mais il faut laisser ceux qui veulent essayer les islamistes, ils regretteront et reviendront à la raison. ...
                Par bel-court
                rien de bon ne viendra des islamistes
                A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                Commentaire


                • #9
                  Dire que les Algériens sont différents des autres est une connerie, notre peuple est islamiste comme les autres peuples musulmans, le seul problème quoi faire avec une région qui les vomit et n'accépterait pas les lois venant d'un pouvoir central.
                  Tu connais drôlement les algériens, emmuré dans ta région et une certaine idéologie fallacieuse... normal, tu t'es déjà trompé de peuple....
                  Othmane BENZAGHOU

                  Commentaire


                  • #10
                    Mais qu'est ce que vous croyez? Une bonne partie est analphabète, et une bonne partie est trés sensible aux questions religieuses, il suffira d'un petit passage de Belhadj à la télé et tout le monde chantera dehors alayha nahya wa alayha namout.. C'est normal non? Il ne faut pas se voiler la face les gars, c'est la triste réalité. Sur le terrain le pouvoir s'est "attaqué" au terrorisme mais pas à l'islamisme!
                    Pas à la tique ..

                    Commentaire


                    • #11
                      Ton appréciation du poids politique d'un Belhadj montre une connaissance spartiate des algériens... quant à l'islamisme, ce n'est pas au pouvoir de s'y attaquer, mais à chaque algérien, par ses convictions et un dialogue continu avec son voisin...

                      Personne ne peut parler au nom des algériens, ni moi, ni toi. Il semble que les futures élections seront porteuses d'une image assez fidèle de l'électorat, je préfère me prononcer a son issu.
                      Othmane BENZAGHOU

                      Commentaire


                      • #12
                        tout le monde chantera dehors alayha nahya wa alayha namout.. C'est normal non? Il
                        @bel court
                        du passée en Algerie ... !!!!!!!!!!!!!!!!!
                        maintenant , les algériens regardent vers le Maroc , la Tunisie , la Libye et l Egypte , les nouveaux " Labo " , ce qui va se passer , puisque la rue se renforce « légitimé officiellement »
                        Sur le terrain le pouvoir s'est "attaqué" au terrorisme mais pas à l'islamisme!
                        héhé , bel court donne des leçons sur le pouvoir islamistes ; lorsqu on est dans l intox les pinceaux s emmêlent ?


                        *rappel de ce que t avait dit sur les islamistes ..
                        par bel –court :
                        mais il faut laisser ceux qui veulent essayer les islamistes, ils regretteront et reviendront à la raison. ...
                        Par bel-court :
                        rien de bon ne viendra des islamistes
                        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                        Commentaire


                        • #13
                          Mais qu'est ce que vous croyez? Une bonne partie est analphabète, et une bonne partie est trés sensible aux questions religieuses, il suffira d'un petit passage de Belhadj à la télé et tout le monde chantera dehors alayha nahya wa alayha namout.. C'est normal non? Il ne faut pas se voiler la face les gars, c'est la triste réalité. Sur le terrain le pouvoir s'est "attaqué" au terrorisme mais pas à l'islamisme!
                          exactement! la lutte idéologique n'a pas encore été envisagée. vaste chantier qui commence à l'éducation nationale par l'interdiction (officieuse) des enseignants intégristes. la lutte contre l'islamisme ne portera ses fruits que dans les générations futurs. on ne peut tout de même pas procéder à un lavage de cerveaux de la génération actuelle.
                          la curiosité est un vilain défaut.

                          Commentaire


                          • #14
                            la lutte contre l'islamisme ne portera ses fruits que dans les générations futurs. on ne peut tout de même pas procéder à un lavage de cerveaux de la génération actuelle.
                            Ah d'accord, il faut laisser le pouvoir continuer donc, espérant qu'en 2100 les Algériens auront fini avec les histoires de 1991!
                            Pas à la tique ..

                            Commentaire


                            • #15
                              espérons. sois généreux avec les Généraux; donne-leur jusqu'en 2191 pour faire rond
                              la curiosité est un vilain défaut.

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X