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Maroc: Démocratie zéro

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  • Maroc: Démocratie zéro

    Les islamistes se sont soumis parce qu’ils ont cru bien faire.
    Ils ont eu tort.

    La composition du nouveau gouvernement ne laisse aucune place au doute : la monarchie vient de creuser un peu plus le fossé qui la sépare de la démocratie. Elle aurait pu, le rapport de forces lui étant favorable et l’hégémonie du roi étant constitutionnellement garantie, lâcher du lest et soigner au moins le décor en installant un gouvernement entièrement politique. Eh bien non. La monarchie n’a renoncé ni à ses ministères de souveraineté (5 sur 30) pour verrouiller doublement le système, ni à ses ministres délégués qui ont valeur de sentinelles et de garde-fous soigneusement placés aux postes-clés

    (l’Intérieur et les Affaires étrangères). Sans oublier que le cabinet royal, en accélérant brusquement le recrutement de conseillers poids lourds, commence à ressembler furieusement à un gouvernement bis avec ses “ministres” de l’Intérieur (Fouad Ali El Himma), des Affaires étrangères (Taïeb Fassi Fihri), de la Justice (Omar Azziman), du Tourisme et des Finances (Yassir Zenagui), des Affaires sociales (Zoulikha Nasri), etc.
    A elle seule, la répartition des ministères de souveraineté est un indicateur cruel de la nature fondamentalement anti-démocratique du régime. Mis à part le cas particulier, et très étonnant, de Aziz Akhannouch (élu RNI jusqu’au 31 décembre, il a précipitamment démissionné de son parti pour être reconduit à la tête de l’Agriculture), les autres “ministres de souveraineté” renforcent les pouvoirs du roi là où il n’y en a objectivement nul besoin : la Défense et les Habous, alors que le roi est déjà chef suprême des armées et des services de renseignement, Commandeur des croyants et premier acteur religieux du pays. De son côté, Charki Draïss, ancien patron de la police, a été “délégué” à l’Intérieur pour continuer de gérer le pays selon la vision royale. Et Driss Dahak a été dépêché au Secrétariat général du gouvernement qui est, comme on le sait, une trappe capable d’“engloutir” les lois et décisions gouvernementales à n’importe quel moment.
    Avec ce système de blocages et de verrouillages, le débat sur la compétence des ministres politiques devient de facto accessoire. Que pèseront-ils et comment pourront-ils tromper la vigilance de leurs sentinelles ? Quelle sera leur marge de manœuvre en dehors de celle que daigneront leur accorder ces mêmes gardiens du temple ?
    Nous sommes donc devant le renouvellement d’un mode opératoire que l’on ne connaît que trop bien : la monarchie gouverne sans partage, directement ou via les hommes qu’elle a pris le soin de choisir ; et la volonté populaire, incarnée par les partis politiques vainqueurs aux élections, est tenue en laisse ad vitam æternam. Ce schéma autoritaire et anti-démocratique ne tient absolument pas compte de la nouvelle réalité créée par le Printemps arabe, qui a remis les mannes du pouvoir à la volonté populaire. Ce schéma, donc, nous éloigne encore plus de la démocratie.
    Si la monarchie a imposé ses manières et ses vues, c’est que, en face, le PJD l’a accepté. Les islamistes viennent de commettre une grave erreur stratégique, trahissant la confiance d’une partie de leurs électeurs et engageant très mal un bras de fer qui s’annonce déséquilibré avec la monarchie. Pourquoi se sont-ils donc si docilement soumis ? Pour plusieurs raisons : la première c’est qu’ils sont tout heureux d’arriver, même d’une manière boiteuse, aux affaires. La deuxième c’est qu’ils croient avoir obtenu, avec la nomination de leurs principaux dirigeants (et notamment celle de Mustapha Ramid à la Justice), une précieuse contrepartie. La troisième c’est que, à l’instar de l’USFP de Youssoufi en 1998, ils sont convaincus d’avoir servi les “intérêts supérieurs de la nation”, du moment que dire Non au roi et se retirer du gouvernement plongeraient le pays dans une profonde crise politique. En résumé, ils se sont soumis parce qu’ils ont cru bien faire. Ils ont eu tort.
    En réalité, les islamistes viennent de mettre en péril la crédibilité de leur parti en se coupant si facilement les ailes, consolidant au passage un système profondément anti-démocratique. Et ils se sont mis une pression énorme en étant obligés, avant même le terme de leur délai de grâce, de frapper fort (libérer les détenus politiques, surtaxer les riches, poursuivre les responsables confondus de corruption ou de détournements de fonds, etc.). Bon courage, les frères.

    Telquel

  • #2
    désormais c'est au partie vainqueur des élections de changer les choses , le roi prend vraiment ces sujets pour des cons
    tu tombe je tombe car mane e mane
    après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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    • #3
      Sans oublier que le cabinet royal, en accélérant brusquement le recrutement de conseillers poids lourds, commence à ressembler furieusement à un gouvernement bis avec ses “ministres” de l’Intérieur (Fouad Ali El Himma), des Affaires étrangères (Taïeb Fassi Fihri), de la Justice (Omar Azziman), du Tourisme et des Finances (Yassir Zenagui), des Affaires sociales (Zoulikha Nasri), etc.
      C'est le détail qui tue...... la démocratie
      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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      • #4
        Bon article de tel quel, avec le ministre délégué a l'intérieur et le secrétariat générale du gouvernement etc c'est clair que cette constitution était un grand mensonge tenté par le roi pour essayer d'asphyxier le 20 février mouvement populaire ravageur et les PJD ont joué ce jeux déjà joué par les USFP auparavant. Il est claire a présent que ce gouvernement ne fera rien de ce que attendent les marocains, bien sur benkiran va jouer sur le blabla et les promesses et le façade pour prolonger l'inévitable ... qui sera une révolte sociale qui rasera le système comme c'étais le cas en tunisie, je crois qu'une révolte au maroc est une question de quelques mois a quelques années ... car ce que offre le roi+PJD la est trop loin de ce que demande le printemps arabe comme seuil minimum ...

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        • #5
          C'est ce qu'on disait, Le roi, sous les conseils de l'oligarchie, a tenté cette entourloupe qui va lui revenir en pleine face. Le PJD qui etait pour la plpart le dernier espoir a faire naitre un nouveau Maroc mais aussi la derniere carte qui protegeait le roi, va se planter et avec lui la monarchie suite à une revolte. Or, celle ci risque d'etre aussi violente que la tunisienne.
          "Le patriotisme c'est l'amour des siens. Le nationalisme c'est la haine des autres". Romain Gary

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          • #6
            Abbas El Fassi dans le collimateur , désigné du doigt par ses partisans d avoir choisit ses préférés pour le gouvernement benkirane pour préserver ses intérêts ( possible qu il y aura des démissions au sein du parti istiqlal )
            A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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            • #7
              Bizarre que ceux, qui jouaient du bendir, de la ghaïta, criant haut et fort, malgré l'analyse d'autres marocains, que tout baignait dans l'huile et que tou va trés bien, et que tout allait être trés bien, avec la nouvelle constitution et les éléctions législatives .

              Voici d'autres articles de telquel à ce sujet :

              Un régime autoritaire
              Le Maroc est classé parmi les pays autoritaires, selon le dernier rapport du think tank The Economist intelligence unit, adossé au prestigieux hebdomadaire britannique. Le classement se base sur plusieurs critères, dont le processus électoral, l’action gouvernementale, les libertés publiques et la culture politique. Et le royaume recule de 3 rangs, se plaçant à la 119ème position sur 167, alors que la Tunisie gagne 53 positions pour se hisser au 93ème rang.


              Taïeb Fassi Fihri entre dans la longue liste des conseillers du roi. (DR)

              Cabinet royal. Un chef de diplomatie bis
              Une nouvelle recrue dans le shadow cabinet : Taïeb Fassi Fihri a été nommé conseiller royal, le 2 janvier. Soit la veille de la désignation d’un gouvernement où Saâd Eddine El Othmani prend la relève au ministère des Affaires étrangères, secondé par Youssef Amrani, collaborateur et homme de confiance de Fassi Fihri pendant de longues années. Le ministre sortant a fait l’essentiel de sa carrière dans la diplomatie, y assumant plusieurs hautes fonctions depuis 1986. Avant de céder les clés du ministère, Fassi Fihri n’a pas oublié de placer ses hommes de confiance à des postes sensibles, dont une pléiade d’ambassadeurs
              désignés dernièrement par le roi. Et avec cette nouvelle nomination, Mohammed VI renforce son gouvernement parallèle. Une série de recrutements a démarré dès l’été dernier avec Omar Azzimane, Abdellatif Mennouni et Mostafa Sahel, avant de s’accélérer ces dernières semaines avec la nomination de Yasser Zenagui et Fouad Ali El Himma. Taïeb Cherkaoui serait-il le prochain sur la liste ?
              " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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              • #8
                Le Maroc est classé parmi les pays autoritaires,
                secret de polichinelle

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                • #9
                  rih li ja ydik, tu te reconnaitras!

                  merci pour l'article, un niveau du bon vieu temps de Benchemsi!

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                  • #10
                    Je pense que tel quel se répète....quoi qu'il se passe sur la scène politique c'est toujours le même article qui est pondu (ou presque) ......je pense qu'il faut attendre de 6 mois à un an pour pouvoir évaluer le fonctionnement du nouvel exécutif (je parle bien de fonctionnement et non de résultats, car de ce coté là je ne m'attend pas à des miracles sur le court terme). ce n'est qu'après qu'on pourra juger.

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                    • #11
                      Bizarre que ceux, qui jouaient du bendir, de la ghaïta, criant haut et fort, malgré l'analyse d'autres marocains, que tout baignait dans l'huile et que tou va trés bien, et que tout allait être trés bien, avec la nouvelle constitution et les éléctions législatives .

                      Voici d'autres articles de telquel à ce sujet :
                      L'algérie est classée 130e


                      tout le monde sait que le maroc est un pays autoritaire.
                      ce n'est pas étonnant que le roi forme son gouvernement de l'ombre, ça a toujours été le cas.
                      ce qu'on espère va changer, est que benkirane résiste et prenne les choses en main.
                      on verra bien, il est trop tôt pour juger.

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                      • #12
                        Rodmaroc il faut applaudir applaudir et attendre 6 mois pour enfin donner un avis critique? heureusemenet que ca ne marche pas ainsi dans les démocraties qui sont une référence pour nos pays! c est grâce á ces journalistes qui font un travail impecable, qui restent sceptiques avec toujours un esprit critique et courageux que nous avons atteint un minimum de démocratie!
                        بارد وسخون
                        M.Alhayani

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                        • #13
                          Aux lecteurs de TelQuel.

                          J'essaie par tous les moyens et sur plusieurs sites de lire TelQuel n°502/503
                          impossible de l'avoir.
                          On dirait qu'il a été supprimé, alors que tous les autres , ils sont d'accés facile.

                          J'aimerai lire l'article concernant M 6 sur ses réussites et ses echecs .
                          " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                          • #14
                            Aux lecteurs de TelQuel.

                            J'essaie par tous les moyens et sur plusieurs sites de lire TelQuel n°502/503
                            impossible de l'avoir.
                            On dirait qu'il a été supprimé, alors que tous les autres , ils sont d'accés facile.

                            J'aimerai lire l'article concernant M 6 sur ses réussites et ses echecs .
                            à mon avis , c'est juste un bug informatique car le numéro etait double ....... patiente encore un tout petit peu
                            " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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                            • #15
                              à mon avis , c'est juste un bug informatique car le numéro etait double ....... patiente encore un tout petit peu
                              A ton avis cela peut durer combien de temps?
                              Cela dure depuis samedi 7 janvier .


                              RESULTAT/


                              Introuvable

                              Le 502/index_502.shtml URL demandée / n'a pas été trouvée sur ce serveur.
                              Par ailleurs, une erreur 404 Not Found a été rencontré en essayant d'utiliser un ErrorDocument pour traiter la requête.
                              Apache/2.2.21 (Unix) mod_ssl/2.2.21 OpenSSL/0.9.8e-fips-rhel5 mod_auth_passthrough/2.1 mod_bwlimited/1.4 FrontPage/5.0.2.2635 PHP/5.3.8 Server at www.telquel-online.com Port 80
                              Dernière modification par Iska, 11 janvier 2012, 15h10.
                              " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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