CONCLAVE BOUTEFLIKA, BENSALAH, ZIARI, BESSAÏEH, OUYAHIA ET BELKHADEM
Les islamistes au cœur de la rencontre des six
Abdelaziz Bouteflika a réuni, mercredi dernier pendant de très longues heures, les principaux responsables des institutions du pays au siège de la présidence de la République pour examiner, à la loupe, un dossier d’une brûlante actualité : celui des islamistes algériens. C’est ce que nous apprend une source proche de la présidence.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Contrairement à toutes les rumeurs qui ont entouré la réunion de mercredi dernier, le président a tenu ce conclave restreint pour traiter, surtout, un problème très sensible, celui des partis islamistes à la veille des élections législatives.» Plus explicite, notre source ajoutera que «cette réunion était devenue d’autant plus urgente que des informations précises font état de nombreuses connexions entre certains partis islamistes et des parties étrangères». Depuis quelques mois, en effet, et comme conséquence immédiate du raz-de-marée islamiste qui s’est abattu sur la Tunisie, le Maroc, l’Égypte et la Libye, les intégristes algériens se découvrent une seconde jeunesse et sont plus que jamais convaincus que la prise du pouvoir n’est plus qu’une question de temps. «Les rapports des services de sécurité sont têtus : certains leaders islamistes comme Djaballah ou même des anciens du FIS sont de fréquents invités de certaines ambassades occidentales à Alger.» Les représentations diplomatiques les plus «prisées», nous confie-t-on de même source, sont celles de la France, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de la Turquie. Le modèle turc n’est-il pas, par exemple, publiquement glorifié par un parti comme le MSP dont le président est même attendu à Ankara en tant qu’invité du Premier ministre islamiste du pays de Kemal Atatürk ? «La donne internationale n’a jamais autant pesé sur une élection nationale comme c’est le cas des prochaines législatives », développe encore notre source. «Il y a certains événements qui passent inaperçus mais qui sont d’une extrême importance. Comme cette récente ouverture d’une représentation diplomatique des talibans au Qatar qui n’est en fait qu’une décision américaine.» En réalité, ce que redoute le pouvoir, ce n’est pas tant les retombées «psychologiques» des victoires des islamistes dans le monde arabe sur les «nôtres», mais une implication directe des puissances occidentales dans le processus électoral en Algérie en appuyant la mouvance intégriste, d’une manière ou d’une autre. Lors de la réunion entre Bouteflika, Bensalah, Ziari, Bessaïeh, Ouyahia et Belkhadem, toutes les hypothèses auraient été passées en revue. «Ce que l’on redoute le plus est que, sous des pressions internationales tout à fait envisageables, les islamistes taisent leurs divergences et fassent bloc.» Le pouvoir qui prend très au sérieux les tractations en cours à l’intérieur de la mouvance islamiste a particulièrement à l’œil des leaders du FIS comme Hachemi Sahnouni, qui multiplie les rencontres avec certains «frères» en vue des prochaines élections. A en croire toujours notre source, Bouteflika aurait particulièrement insisté, lors de ce conclave, sur le degré de préparation pour les prochaines élections des deux partis de l’Alliance, le FLN et le RND, tous les responsables présents en sont issus d’ailleurs, lui-même compris. «C’est surtout sur ces deux partis que le pouvoir s’appuiera pour contrer les islamistes. Il faut s’attendre d’ailleurs à une prochaine initiative, peut-être sous la forme d’une médiation, pour mettre entre parenthèses la crise qui secoue le FLN qui doit impérativement se présenter dans les meilleures conditions aux élections.» Car, outre contrer les islamistes, le pouvoir se doit de favoriser ses propres partis pour être en mesure de constituer un gouvernement qu’il puisse contrôler à l’issue des législatives.
K. A. Le Soir d'Algérie.
Les islamistes au cœur de la rencontre des six
Abdelaziz Bouteflika a réuni, mercredi dernier pendant de très longues heures, les principaux responsables des institutions du pays au siège de la présidence de la République pour examiner, à la loupe, un dossier d’une brûlante actualité : celui des islamistes algériens. C’est ce que nous apprend une source proche de la présidence.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Contrairement à toutes les rumeurs qui ont entouré la réunion de mercredi dernier, le président a tenu ce conclave restreint pour traiter, surtout, un problème très sensible, celui des partis islamistes à la veille des élections législatives.» Plus explicite, notre source ajoutera que «cette réunion était devenue d’autant plus urgente que des informations précises font état de nombreuses connexions entre certains partis islamistes et des parties étrangères». Depuis quelques mois, en effet, et comme conséquence immédiate du raz-de-marée islamiste qui s’est abattu sur la Tunisie, le Maroc, l’Égypte et la Libye, les intégristes algériens se découvrent une seconde jeunesse et sont plus que jamais convaincus que la prise du pouvoir n’est plus qu’une question de temps. «Les rapports des services de sécurité sont têtus : certains leaders islamistes comme Djaballah ou même des anciens du FIS sont de fréquents invités de certaines ambassades occidentales à Alger.» Les représentations diplomatiques les plus «prisées», nous confie-t-on de même source, sont celles de la France, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de la Turquie. Le modèle turc n’est-il pas, par exemple, publiquement glorifié par un parti comme le MSP dont le président est même attendu à Ankara en tant qu’invité du Premier ministre islamiste du pays de Kemal Atatürk ? «La donne internationale n’a jamais autant pesé sur une élection nationale comme c’est le cas des prochaines législatives », développe encore notre source. «Il y a certains événements qui passent inaperçus mais qui sont d’une extrême importance. Comme cette récente ouverture d’une représentation diplomatique des talibans au Qatar qui n’est en fait qu’une décision américaine.» En réalité, ce que redoute le pouvoir, ce n’est pas tant les retombées «psychologiques» des victoires des islamistes dans le monde arabe sur les «nôtres», mais une implication directe des puissances occidentales dans le processus électoral en Algérie en appuyant la mouvance intégriste, d’une manière ou d’une autre. Lors de la réunion entre Bouteflika, Bensalah, Ziari, Bessaïeh, Ouyahia et Belkhadem, toutes les hypothèses auraient été passées en revue. «Ce que l’on redoute le plus est que, sous des pressions internationales tout à fait envisageables, les islamistes taisent leurs divergences et fassent bloc.» Le pouvoir qui prend très au sérieux les tractations en cours à l’intérieur de la mouvance islamiste a particulièrement à l’œil des leaders du FIS comme Hachemi Sahnouni, qui multiplie les rencontres avec certains «frères» en vue des prochaines élections. A en croire toujours notre source, Bouteflika aurait particulièrement insisté, lors de ce conclave, sur le degré de préparation pour les prochaines élections des deux partis de l’Alliance, le FLN et le RND, tous les responsables présents en sont issus d’ailleurs, lui-même compris. «C’est surtout sur ces deux partis que le pouvoir s’appuiera pour contrer les islamistes. Il faut s’attendre d’ailleurs à une prochaine initiative, peut-être sous la forme d’une médiation, pour mettre entre parenthèses la crise qui secoue le FLN qui doit impérativement se présenter dans les meilleures conditions aux élections.» Car, outre contrer les islamistes, le pouvoir se doit de favoriser ses propres partis pour être en mesure de constituer un gouvernement qu’il puisse contrôler à l’issue des législatives.
K. A. Le Soir d'Algérie.
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