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Encore faut-il différentier ! La gesticulation est une chose, le mépris en est une autre.
L’Algérie méprise sa matière grise et ses intellectuels et s'autodétruit elle même ... que cette richesse, à savoir la seule, soit In ou Out of Algeria ...
Source L'Expression Le quotidien
Par Brahim TAKHEROUBT - Samedi 07 Janvier 2012 - Lu 171 fois
La bataille du cerveau a été un échec cuisant pour l'Algérie durant ces dix dernières années. Les ministres, Djamel Ould Abbès et Halim Benatallah, sont revenus bredouilles des tournées en grande pompe qu'ils ont effectuées à l'étranger. Le dernier chiffre figurant dans l'étude réalisée par le Secrétariat général français de l'Immigration a sonné le glas du mythe longtemps nourri pour le retour de notre diaspora.
Quelque 66.000 détenteurs de masters de grandes écoles et de doctorats sont des Algériens résidant en France. Faut-il tirer gloire ou déshonneur d'une pareille réalité? C'est une gloire et un honneur à titre individuel parce que des Algériens auxquels on a donné les moyens de s'exprimer dans tous les sens du terme ont réussi. C'est un revers pour une génération de responsables incapables de créer un environnement pour un épanouissement intellectuel et surtout d'attirer ces compétences algériennes. Ils sont des dizaines de milliers de cadres algériens à faire le bonheur des pays occidentaux non seulement dans les domaines scientifiques et économiques mais aussi dans des postes décisionnels. Le 1er janvier 2012 on apprend de la bouche du directeur de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelhafid Aourag que «le nombre de brevets d'invention a atteint 5200 en Algérie mais ces brevets sont restés lettre morte, car n'ayant pas été concrétisés sur le terrain». C'est tout simplement dramatique pour un pays qui débourse 100 milliards de DA pour «la recherche scientifique et technologique» en quatre ans. Si les éminences grises algériennes refusent de regagner le pays, ce n'est pas par manque de patriotisme mais parce qu'il y a des problèmes sérieux qui les empêchent de le faire. Interrogé sur la question, il y a déjà deux ans, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait fait savoir que «la majorité des cadres algériens installés à l'étranger ne prennent même pas la peine de s'inscrire sur les registres des ambassades et consulats algériens».
Comme si la solution au problème de notre diaspora se résumait à une inscription. Et puis, ce n'est une obligation pour personne de s'inscrire au consulat du pays où l'on réside. Les raisons du refus de nos chercheurs et de nos scientifiques de rentrer au bercail sont donc ailleurs. En fait, ils traduisent le malaise abyssal dans lequel baigne le pays.
Quand un ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, se plaint publiquement qu'il subit des pressions qui l'empêchent de mener à bien sa tâche, quand un ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, reconnaît que «nous sommes dans une République des plantons», il ne faut pas s'attendre à ce qu'il sorte grand-chose des éprouvettes de nos scientifiques. Sur cette question, il n'y a jamais eu de débat sérieux et il n'aura pas lieu tant que l'incompétence, la médiocrité et le clientélisme sévissent dans les sphères décisionnelles.
L’Algérie méprise sa matière grise et ses intellectuels et s'autodétruit elle même ... que cette richesse, à savoir la seule, soit In ou Out of Algeria ...
Source L'Expression Le quotidien
Par Brahim TAKHEROUBT - Samedi 07 Janvier 2012 - Lu 171 fois
La bataille du cerveau a été un échec cuisant pour l'Algérie durant ces dix dernières années. Les ministres, Djamel Ould Abbès et Halim Benatallah, sont revenus bredouilles des tournées en grande pompe qu'ils ont effectuées à l'étranger. Le dernier chiffre figurant dans l'étude réalisée par le Secrétariat général français de l'Immigration a sonné le glas du mythe longtemps nourri pour le retour de notre diaspora.
Quelque 66.000 détenteurs de masters de grandes écoles et de doctorats sont des Algériens résidant en France. Faut-il tirer gloire ou déshonneur d'une pareille réalité? C'est une gloire et un honneur à titre individuel parce que des Algériens auxquels on a donné les moyens de s'exprimer dans tous les sens du terme ont réussi. C'est un revers pour une génération de responsables incapables de créer un environnement pour un épanouissement intellectuel et surtout d'attirer ces compétences algériennes. Ils sont des dizaines de milliers de cadres algériens à faire le bonheur des pays occidentaux non seulement dans les domaines scientifiques et économiques mais aussi dans des postes décisionnels. Le 1er janvier 2012 on apprend de la bouche du directeur de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelhafid Aourag que «le nombre de brevets d'invention a atteint 5200 en Algérie mais ces brevets sont restés lettre morte, car n'ayant pas été concrétisés sur le terrain». C'est tout simplement dramatique pour un pays qui débourse 100 milliards de DA pour «la recherche scientifique et technologique» en quatre ans. Si les éminences grises algériennes refusent de regagner le pays, ce n'est pas par manque de patriotisme mais parce qu'il y a des problèmes sérieux qui les empêchent de le faire. Interrogé sur la question, il y a déjà deux ans, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait fait savoir que «la majorité des cadres algériens installés à l'étranger ne prennent même pas la peine de s'inscrire sur les registres des ambassades et consulats algériens».
Comme si la solution au problème de notre diaspora se résumait à une inscription. Et puis, ce n'est une obligation pour personne de s'inscrire au consulat du pays où l'on réside. Les raisons du refus de nos chercheurs et de nos scientifiques de rentrer au bercail sont donc ailleurs. En fait, ils traduisent le malaise abyssal dans lequel baigne le pays.
Quand un ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, se plaint publiquement qu'il subit des pressions qui l'empêchent de mener à bien sa tâche, quand un ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, reconnaît que «nous sommes dans une République des plantons», il ne faut pas s'attendre à ce qu'il sorte grand-chose des éprouvettes de nos scientifiques. Sur cette question, il n'y a jamais eu de débat sérieux et il n'aura pas lieu tant que l'incompétence, la médiocrité et le clientélisme sévissent dans les sphères décisionnelles.
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