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La Jamaïque veut abandonner la Couronne britannique

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  • La Jamaïque veut abandonner la Couronne britannique

    La nouvelle chef du gouvernement prévoit de transformer l'île des Caraïbes en république, l'année du jubilé de la reine.

    «L'heure est venue.» Cinquante ans après son indépendance et 357 ans après sa conquête par le Royaume-Uni, la Jamaïque veut s'affranchir de la couronne britannique. Portia Simpson-Miller, nouveau premier ministre, a solennellement lancé ce défi dans son discours d'investiture. «Nous devons achever le cercle de notre indépendance, a-t-elle déclaré. Nous allons donc initier le processus de notre détachement de la monarchie, pour devenir une république avec notre propre président indigène comme chef de l'État.»

    Charismatique, populiste, Portia Simpson-Miller, 66 ans est élue du People's National Party de centre gauche, vainqueur des élections législatives le 29 décembre. Elle avait déjà dirigé le gouvernement entre 2006 et 2007.

    Depuis son indépendance en 1962, la Jamaïque est une monarchie constitutionnelle, membre du Commonwealth, qui reconnaît officiellement comme chef de l'État la reine d'Angleterre, représentée sur place par un gouverneur général. Cette volonté de rompre les liens avec l'ex-empire apparaît comme un camouflet pour les Britanniques, aux premiers jours de l'année du jubilé de diamant d'Élisabeth II.

    Visite du prince Harry

    Dans le cadre des nombreuses célébrations de ses 60 ans de règne, son petit-fils, le prince Harry, doit se rendre en Jamaïque. Par ailleurs, les seize États du Commonwealth qui reconnaissent la monarchie sont engagés dans un complexe processus de modification des lois de succession pour la couronne visant à établir l'égalité entre les sexes des héritiers.


    Le sentiment républicain progresse en Jamaïque depuis plusieurs décennies. En 1975, la chanson de Bob Marley No Woman, no Cry était censée faire référence à la reine. Le contentieux politique avec Londres porte en particulier sur la justice. En proie à une criminalité endémique, le pays souhaiterait pouvoir appliquer la peine de mort en vigueur sur l'île mais contrariée par la possibilité de faire appel auprès des plus hautes institutions judiciaires britanniques qui bannissent ces sentences. Une habitude perçue comme une ingérence de type colonial par les politiciens de Kingston. D'autres États des Caraïbes ont déjà coupé les ponts avec Buckingham, comme la Guyane ou Trinité-et-Tobago.


    Très populaire, Portia Simpson-Miller dispose d'une confortable majorité pour mener à bien cette réforme, qui devrait ensuite être entérinée par un référendum. Il n'est pas sûr cependant que cette évolution constitutionnelle soit la priorité des électeurs. De retour au pouvoir après cinq ans dans l'opposition, le People's National Party doit faire face à une dette de 130% du PIB et à une pauvreté grandissante au sein de la population de 2,8millions d'habitants, issus de l'esclavage. Une «tâche colossale», a reconnu le nouveau premier ministre.

    Buckingham Palace pour sa part a accueilli ses intentions avec le flegme qui s'impose. «La question du chef de l'État de la Jamaïque est entièrement entre les mains du gouvernement et du peuple jamaïquain», a réagi un porte-parole de la reine.

    figaro
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