Gros pari industriel sur Lodgy, fer de lance du constructeur
Le premier lot sera exporté à partir de 10.000 euros/unité
APRÈS les tests concluants, l’usine de Renault Tanger s’apprête à lancer la production en série. L’accord de fabrication étant obtenu, le site de Melloussa démarre dès cette semaine avec la Lodgy. Le fer de lance du constructeur se veut un monospace de 5 et 7 places. «Un véhicule polyvalent pour un prix contenu destiné à des familles habituellement clientes du marché de l’occasion», précise le constructeur. La garantie sur ce véhicule badgé Dacia couvre les trois premières années. Un gage de fiabilité qui devra rassurer les premiers acquéreurs de Lodgy made in Maroc. A priori, les premiers lots seront destinés à l’export, au marché européen en premier. Le prix de ce monospace oscillera autour de 10.000 euros (environ 110.000 DH). «Nous sommes en train de franchir les premiers pas de l’industrialisation de la Lodgy» confirme Michel Faivre-Duboz, directeur général de Renault au Maroc.
Renault Tanger mise gros sur ce premier modèle qui sera présenté en première mondiale lors du salon de l’automobile de Genève. «Nous sommes très confiants sur le succès de ces voitures qui seront destinées à 90% à l’export», avait annoncé Jacques Chauvet, vice-président senior de Renault, à L’Economiste lors du salon de Francfort. Le tout nouveau modèle devrait aussi se décliner en d’autres versions, entre autres, un utilitaire type Kangoo, dérivé de la même plateforme Dacia. Il n’est pas exclu que d’autres modèles soient lancés, mais à des cadences variables. Une chose est sûre, la fabrication de l’utilitaire démarrera quatre mois après la Lodgy, probablement vers les mois d’avril-mai. L’usine prévoit une montée en cadence progressive et ce, dans les plus brefs délais. En tout cas, le site a hâte à ce que les premiers véhicules sortent. Tunc Basegmez, le directeur turc de l’usine de Tanger, veille au grain et apporte les derniers ajustements au process de production. A terme, le site de Melloussa développera une capacité de 60 à l’heure. Autrement dit, une voiture chaque minute! Pour la première année de démarrage, le constructeur table sur 60.000 exemplaires. Dès 2013, le niveau de production devra atteindre les 170.000 unités par an, soit environ une voiture toutes les trois minutes! A noter que le projet Renault prévoit à terme de produire 340.000 à 400.000 véhicules. Le taux d’intégration locale sera de 40% dès le démarrage. Côté opérateurs (chefs d’ateliers surtout), nombreux sont ceux qui ont déjà bénéficié de formations en France, en Roumanie, en Slovénie et en Turquie. L’usine Renault de Melloussa se spécialisera dans le segment low cost, porté par la marque Dacia. Chez Renault, ce segment a été baptisé «Entry». En clair, des voitures à prix accessibles. Les prévisions de Renault tablent sur des ventes de près de 1 million d’unités en 2013, alors qu’elles ont représenté 700.000 en 2010. Ce qui en dit long sur la vitalité de ce segment, en pleine période de crise. Outre le volet production, l’usine Renault Tanger sera une première mondiale en termes de pollution pour deux aspects. «C’est un site zéro carbone. C’est aussi une usine zéro rejet de CO2», affirme le management du constructeur.
Pour la petite histoire, l’usine démarre quatre ans après la signature des conventions entre le Souverain et Carlos Ghosn, PDG de Renault. Le projet a été signé en septembre 2007. Ce pari audacieux sur le site industriel de Melloussa était, à un moment, très compromis. C’était justement au tout début de la crise de 2008-2009. Période pendant laquelle le constructeur a décidé de suspendre le projet de production commune avec Nissan. Un report dicté par un vaste plan d’austérité destiné alors à surmonter la crise économique mondiale, faisait-on valoir auprès du constructeur nippon. Heureusement que le Maroc avait fait preuve de pragmatisme et de réactivité en redimensionnant le projet. A ce moment-là, le plus haut niveau de l’Etat, notamment Driss Jettou et Meziane Belfquih, avait donné des garanties et une caution pour manœuvrer le maintien de cet investissement. L’Etat marocain a versé une prime d’investissement de 60 millions d’euros (environ 665 millions de DH) dont une partie dédiée à l’Institut de formation. Car il y va de la compétitivité et de la crédibilité du site Maroc à l’international et de sa capacité à drainer des IDE dans une conjoncture internationale morose. L’Etat marocain a également promis une suppression des taxes à l’export, zéro impôt sur les bénéfices pendant les 5 premières années. Pour verrouiller l’investissement, le Maroc a relié le site de production à la voie ferrée pour un accès direct au port de Tanger Med.
Amin RBOUB. & Ali ABJIOU
leconomiste
Le premier lot sera exporté à partir de 10.000 euros/unité
APRÈS les tests concluants, l’usine de Renault Tanger s’apprête à lancer la production en série. L’accord de fabrication étant obtenu, le site de Melloussa démarre dès cette semaine avec la Lodgy. Le fer de lance du constructeur se veut un monospace de 5 et 7 places. «Un véhicule polyvalent pour un prix contenu destiné à des familles habituellement clientes du marché de l’occasion», précise le constructeur. La garantie sur ce véhicule badgé Dacia couvre les trois premières années. Un gage de fiabilité qui devra rassurer les premiers acquéreurs de Lodgy made in Maroc. A priori, les premiers lots seront destinés à l’export, au marché européen en premier. Le prix de ce monospace oscillera autour de 10.000 euros (environ 110.000 DH). «Nous sommes en train de franchir les premiers pas de l’industrialisation de la Lodgy» confirme Michel Faivre-Duboz, directeur général de Renault au Maroc.
Renault Tanger mise gros sur ce premier modèle qui sera présenté en première mondiale lors du salon de l’automobile de Genève. «Nous sommes très confiants sur le succès de ces voitures qui seront destinées à 90% à l’export», avait annoncé Jacques Chauvet, vice-président senior de Renault, à L’Economiste lors du salon de Francfort. Le tout nouveau modèle devrait aussi se décliner en d’autres versions, entre autres, un utilitaire type Kangoo, dérivé de la même plateforme Dacia. Il n’est pas exclu que d’autres modèles soient lancés, mais à des cadences variables. Une chose est sûre, la fabrication de l’utilitaire démarrera quatre mois après la Lodgy, probablement vers les mois d’avril-mai. L’usine prévoit une montée en cadence progressive et ce, dans les plus brefs délais. En tout cas, le site a hâte à ce que les premiers véhicules sortent. Tunc Basegmez, le directeur turc de l’usine de Tanger, veille au grain et apporte les derniers ajustements au process de production. A terme, le site de Melloussa développera une capacité de 60 à l’heure. Autrement dit, une voiture chaque minute! Pour la première année de démarrage, le constructeur table sur 60.000 exemplaires. Dès 2013, le niveau de production devra atteindre les 170.000 unités par an, soit environ une voiture toutes les trois minutes! A noter que le projet Renault prévoit à terme de produire 340.000 à 400.000 véhicules. Le taux d’intégration locale sera de 40% dès le démarrage. Côté opérateurs (chefs d’ateliers surtout), nombreux sont ceux qui ont déjà bénéficié de formations en France, en Roumanie, en Slovénie et en Turquie. L’usine Renault de Melloussa se spécialisera dans le segment low cost, porté par la marque Dacia. Chez Renault, ce segment a été baptisé «Entry». En clair, des voitures à prix accessibles. Les prévisions de Renault tablent sur des ventes de près de 1 million d’unités en 2013, alors qu’elles ont représenté 700.000 en 2010. Ce qui en dit long sur la vitalité de ce segment, en pleine période de crise. Outre le volet production, l’usine Renault Tanger sera une première mondiale en termes de pollution pour deux aspects. «C’est un site zéro carbone. C’est aussi une usine zéro rejet de CO2», affirme le management du constructeur.
Pour la petite histoire, l’usine démarre quatre ans après la signature des conventions entre le Souverain et Carlos Ghosn, PDG de Renault. Le projet a été signé en septembre 2007. Ce pari audacieux sur le site industriel de Melloussa était, à un moment, très compromis. C’était justement au tout début de la crise de 2008-2009. Période pendant laquelle le constructeur a décidé de suspendre le projet de production commune avec Nissan. Un report dicté par un vaste plan d’austérité destiné alors à surmonter la crise économique mondiale, faisait-on valoir auprès du constructeur nippon. Heureusement que le Maroc avait fait preuve de pragmatisme et de réactivité en redimensionnant le projet. A ce moment-là, le plus haut niveau de l’Etat, notamment Driss Jettou et Meziane Belfquih, avait donné des garanties et une caution pour manœuvrer le maintien de cet investissement. L’Etat marocain a versé une prime d’investissement de 60 millions d’euros (environ 665 millions de DH) dont une partie dédiée à l’Institut de formation. Car il y va de la compétitivité et de la crédibilité du site Maroc à l’international et de sa capacité à drainer des IDE dans une conjoncture internationale morose. L’Etat marocain a également promis une suppression des taxes à l’export, zéro impôt sur les bénéfices pendant les 5 premières années. Pour verrouiller l’investissement, le Maroc a relié le site de production à la voie ferrée pour un accès direct au port de Tanger Med.
Amin RBOUB. & Ali ABJIOU
leconomiste
Commentaire