Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Subvention de l’énergiem: L’ardoise s’élève à 23,7 milliards de DH

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Subvention de l’énergiem: L’ardoise s’élève à 23,7 milliards de DH

    Plus de la moitié sur le seul exercice 2011
    La facture des produits pétroliers explose à 81,5 milliards de DH

    socioéconomique, il y a fort à parier que le gouvernement Benkirane n’aura pas la partie facile. Une grève des pétroliers (une première et une de plus à l’agenda social), brandissant la menace de s’immoler par le feu, s’en trouverait largement justifiée. Et pour cause! Les arriérés de paiement dus aux pétroliers. L’ardoise qu’hérite la nouvelle équipe gouvernementale (au titre de la compensation) s’élève à 23,7 milliards de DH. Ceci, à raison de 15 milliards pour le seul exercice 2011 et 8,7 milliards l’exercice précédent. Au total, c’est près de huit mois d’arriérés, en comptabilisant les deux derniers mois de chaque exercice que la Caisse de compensation reporte à celui suivant. Estimations faites sur la base des montants versés à ce jour: 33,6 milliards de DH et le reliquat au titre de 2011, la cagnotte totale de la subvention atteindrait quelque 48 milliards de DH. Ce qui constitue d’entrée de jeu un boulet pour l’ex-ministre istiqlalien des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka. A défaut de la réforme promise de la Caisse de compensation, il va devoir casquer aujourd’hui, en sa qualité de ministre de l’Economie et des Finances.

    Jusqu’ici, personne ne veut trancher la question de la compensation. Pourtant, le directeur des études et prévisions financières au ministère des Finances (DEPF), Mohamed Chafiki, confiait à L’Economiste que la situation était moins tendue. Car, c’était la première fois, en juillet 2010, que la Caisse de compensation ne traînait aucun arriéré. Mais à l’époque, les montants se chiffraient entre 5 et 6 milliards de DH. Il n’empêche que la contrainte liée à la gestion efficiente de cette institution demeure entière.
    Reste qu’à partir de l’année en cours, comme inscrit au calendrier du gouvernement sortant, l’engagement pour la réforme de la compensation devrait être respecté. Sinon, prévient-on ici et là, le risque d’arbitrage entre compensation et investissement n’est pas à exclure. Pour éviter ce scénario catastrophe, des voix appellent à plus d’exigence d’équité dans la déclinaison de cette politique. Elu surtout pour sa promesse de politique sociale, autant dire que le PJD à du grain à moudre. La gestion de la subvention, sans ciblage, des prix des produits pétroliers se révèle chaque année moins évidente.

    Rappelons que le règlement des arriérés de 2009 a été fait en bons du Trésor.

    Les statistiques font ressortir un gros impact des produits pétroliers sur la balance commerciale. A elle seule, la facture énergétique s’est élevée à 81,5 milliards de DH, soit une hausse de 34%, en glissement annuel. Les dernières statistiques pour le mois de novembre 2011, publiées par l’Office des changes, font état d’une nouvelle détérioration du solde de la balance commerciale avec un déficit de 166,5 milliards de DH (cf. L’Economiste du 29 décembre 2011). Les données du mois de décembre, encore non disponibles, ne corrigeront pas cette tendance. Ceci, d’autant plus que la demande des ménages, en biens de consommation durables, fait la part belle aux importations incompressibles. Les cas les plus édifiants restent les produits pétroliers et les céréales.

    Une fois de plus, ce sont les achats de gasoil et fuel, dont la valeur a augmenté de 60,7% à 29 milliards de DH, qui corsent la note. De même, sous le double effet de la hausse du volume, de 25,3%, et du prix de la tonne de pétrole importée, qui s’est apprécié de 28,3%, la situation ne s’arrange pas. D’autant plus que la baisse relativement importante du volume du pétrole brut importé de 4,9% n’est pas forcément synonyme d’économie sur facture. Bien au contraire. Du fait du renchérissement du prix du baril, il a fallu débourser 5,6 milliards de DH en plus.

    En conséquence, la facture pour l’acquisition des produits énergétiques (gasoil, fuel et gaz de pétrole) a atteint 41,6 milliards de DH sur les onze mois de l’année, soit plus de 88% du budget de la compensation estimé à 48 milliards de DH. On est bien loin des 17 milliards budgétés dans la loi de Finances 2011.

    Bachir THIAM

    leconomiste
Chargement...
X