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Le printemps arabe inquiète Benoît XVI

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  • Le printemps arabe inquiète Benoît XVI

    La liberté religieuse est le «premierdes droits de l'homme», estime le Pape.

    La cérémonie est d'une courtoisie exquise mais elle était, lundi, emprunte d'une certaine gravité. Elle se déroule dans la salle royale du Vatican. Chaque début d'année les 178 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège présentent leurs vœux au Pape. Il leur répond par un discours de géopolitique, toujours très attendu dans les chancelleries. Le texte est rédigé en français, la langue de la diplomatie du Vatican.


    Mais, lundi matin, dans cette langue qu'il manie avec un plaisir évident, Benoît XVI n'a pas caché ses inquiétudes pour commenter l'année écoulée et envisager l'avenir. «Le moment actuel, a-t-il confié, est malheureusement marqué par un profond malaise et les diverses crises, économiques, politiques et sociales, en sont une expression dramatique. »
    Une crise économique et financière sur laquelle il ne s'est pourtant pas étendu. Sinon pour rappeler à l'Occident qu'elle touche encore plus «les pays en voie de développement ». Et que cette «crise peut et doit être un aiguillon pour réfléchir sur (…) l'importance de sa dimension éthique avant même de le faire sur les mécanismes qui gouvernent la crise économique ».


    Benoît XVI estime certes qu'il faut chercher «à endiguer les pertes individuelles ou celles des économies nationales » mais qu'il faut surtout que la communauté internationale se donne de «nouvelles règles ».


    La pointe de son propos de lundi était toutefois ailleurs. Sans le nommer explicitement il a commenté comme jamais le printemps arabe. «Il est difficile actuellement de tracer un bilan définitif des récents événements et d'en comprendre pleinement les conséquences pour les équilibres de la région », a-t-il analysé, mais «l'optimisme initial a cédé le pas à la reconnaissance des difficultés».

    « Droits fondamentaux »

    Il a aussitôt placé, comme «voie adéquate » pour la reconstruction, la «reconnaissance» des «droits fondamentaux » de la personne humaine. Ils sont les remparts contre «toute discrimination injuste, en particulier d'ordre religieux ». Et Benoît XVI de marteler: «Le respect de la personne doit être au centre des institutions et des lois et doit conduire à la fin de toute violence (…).»


    Évoquant alors la Syrie, le Pape a fait part de sa «grande préoccupation » et de son souhait de voir «une rapide fin des effusions de sang et le commencement d'un dialogue fructueux entre les acteurs politiques favorisé par la présence d'observateurs indépendants ».


    Mais la question de la «liberté religieuse » est très vite revenue quand il a rendu hommage au ministre pakistanais Shahbaz Bhatti, «dont l'infatigable combat pour les droits des minorités s'est achevé par une mort tragique. Il ne s'agit pas, malheureusement, d'un cas unique », a-t-il constaté.

    La liberté religieuse, «premier des droits de l'homme », est ainsi «trop souvent» «limité ou bafoué», a-t-il alors dénoncé. Ainsi «dans de nombreux pays, les chrétiens sont privés des droits fondamentaux et mis en marge de la vie publique ; dans d'autres, ils souffrent des attaques violentes contre leurs églises et habitations», évoquant, au passage, le Nigeria. Quand ces chrétiens ne sont pas contraints, a-t-il déploré, à «abandonner des pays qu'ils ont contribué à édifier » parce qu'ils sont relégués au rôle de «spectateurs secondaires de la vie nationale ».


    Profitant de ce parterre international, Benoît XVI a alors repris le cri qu'il avait poussé à Assise en octobre dernier: «Le terrorisme motivé religieusement a fauché l'an passé de nombreuses victimes, surtout en Asie et en Afrique.» Mais «telle n'est pas la vraie nature de la religion, c'est au contraire son antithèse », a-t-il assuré. Ce message, estime-t-il, les responsables religieux «doivent le répéter avec force et fermeté ».



    figaro
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