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Au dernier test de grossesse, l’Algérie n’est pas enceinte. Elle n’accouchera donc pas cette année d’une deuxième république, d’une terre plus libre ou d’une nation moins serrée aux entournures.
Trop vieille ou trop jeune, stérile ou au contraire ayant eu trop d’enfants, elle n’a pas de futur particulier prévu pour cette année.
Le cercle dirigeant, père carré et autoritaire qui dépense l’argent du ménage avec ses amis en verrouillant la maison à chacune de ses sorties, a pourtant ouvert quelques placards : «Vous voulez des élections libres, vous en aurez, même si les islamistes gagnent.»
Du coup, en enfants apeurés par le loup qui rôde dans le jardin, on a presque envie de lui demander de truquer encore.
Le piège de cette famille recomposée est à ce niveau, les décideurs tiennent leur argument a posteriori : «On a toujours truqué les scrutins, mais c’était pour la bonne cause : bloquer l’islamisme.»
Cette embuscade de la raison pourrait tenir si le régime n’encourageait lui-même l’islamisme moral et culturel.
N’avait tout fait pour éliminer démocrates et modernistes, les diaboliser, les enfermer ou les pousser à l’exil par le harcèlement continu.
Parquant intellectuels et universitaires dans leurs salons de banlieue en faisant monter voyous et petits mafieux au sein des structures de l’Etat, faisant passer conservatisme et dérapages liberticides pour de la stabilité.
Coupant chaque tête rassembleuse qui émerge, éclatant chaque groupe progressiste qui se forme, vidant l’espace politique pour finalement ne laisser que les islamistes, seules créatures à pouvoir vivre dans le noir.
Ils vont gagner, peut-être ou pas, accélérer ce lent processus de transformation des dictatures nationalistes en entreprises religieuses.
Dans tous les cas, les médecins restent formels : si elle n’est pas enceinte, c’est parce que le viol n’est pas le meilleur des procédés de fécondation.
Chawki Amari
Trop vieille ou trop jeune, stérile ou au contraire ayant eu trop d’enfants, elle n’a pas de futur particulier prévu pour cette année.
Le cercle dirigeant, père carré et autoritaire qui dépense l’argent du ménage avec ses amis en verrouillant la maison à chacune de ses sorties, a pourtant ouvert quelques placards : «Vous voulez des élections libres, vous en aurez, même si les islamistes gagnent.»
Du coup, en enfants apeurés par le loup qui rôde dans le jardin, on a presque envie de lui demander de truquer encore.
Le piège de cette famille recomposée est à ce niveau, les décideurs tiennent leur argument a posteriori : «On a toujours truqué les scrutins, mais c’était pour la bonne cause : bloquer l’islamisme.»
Cette embuscade de la raison pourrait tenir si le régime n’encourageait lui-même l’islamisme moral et culturel.
N’avait tout fait pour éliminer démocrates et modernistes, les diaboliser, les enfermer ou les pousser à l’exil par le harcèlement continu.
Parquant intellectuels et universitaires dans leurs salons de banlieue en faisant monter voyous et petits mafieux au sein des structures de l’Etat, faisant passer conservatisme et dérapages liberticides pour de la stabilité.
Coupant chaque tête rassembleuse qui émerge, éclatant chaque groupe progressiste qui se forme, vidant l’espace politique pour finalement ne laisser que les islamistes, seules créatures à pouvoir vivre dans le noir.
Ils vont gagner, peut-être ou pas, accélérer ce lent processus de transformation des dictatures nationalistes en entreprises religieuses.
Dans tous les cas, les médecins restent formels : si elle n’est pas enceinte, c’est parce que le viol n’est pas le meilleur des procédés de fécondation.
Chawki Amari
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