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Égypte. Kefaya, ça ne suffit pas

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  • Égypte. Kefaya, ça ne suffit pas

    Quand je me vois maghrebein, je vois qui sommes nous, où sommes nous et comment nous sommes, je me dis que le maghreb et loin, très loin devant l'egypt pourtant toujour prête à nous donner des leçons, des leçons que même le peuple egyptien ose essayer de nous faire gober.
    Souriez, vous êtes des maghrebein. Vous êtes un peuple qui ne mérite pas d'être englouti dans la fameuse "rue arabe". C'est eux la rue arabe et c'est la rue maghrebine que nous sommes.
    Mais tout mes souhait au mouvement kefaya d'avoir sa raison d'être.
    ------------------------------------------------------------------------
    (AFP)

    Le mouvement Kefaya (ça suffit) se heurte à la répression féroce de Moubarak. Portant les espoirs de changement des égyptiens, il est en perte de vitesse face à un régime qui a appris à jouer de la menace islamiste pour réfrener la pression “réformatrice” des Américains.


    Le président égyptien Hosni Moubarak ne semble pas pressé d'accéder aux demandes internes et externes en faveur d'une démocratisation. Il l'a dit samedi 20 mai, à la cérémonie d'ouverture du Forum économique mondial, délocalisé à Charm El-Cheikh. Rassurant son
    auditoire : “le processus de réforme se poursuit, il ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas”, Moubarak a réitéré sa préférence pour une “approche graduelle prudente”. L'allusion aux Frères musulmans s'est précisée, lorsqu'il a prévenu qu'une accélération du processus pourrait “conduire au chaos”.
    Dans des déclarations ultérieures, le président a vivement critiqué la couverture médiatique “diffamatoire et blasphématoire” des manifestations des dernières semaines, lors desquelles au moins 600 personnes ont été violemment battues et arrêtées par les forces de l'ordre. “La poursuite [des manifestations] est une preuve de démocratie”, a déclaré Hosni Moubarak à Al Gomhouria, organe officiel du régime. Aux côtés des Frères musulmans, les militants de Kefaya (assez ! en arabe) ont été la cible de la répression policière. Ce mouvement s'est imposé dans la rue comme la principale - certains diront la seule - force de protestation contre le régime du raïs.

    Vaste programme
    Assez de la dictature, assez d'une présidence qui a dépassé le quart de siècle, assez de ses manœuvres pour assurer la succession du fils, Gamal Moubarak, à son père, assez de l'état d'exception et des détentions arbitraires. Le 12 décembre 2004, un groupe restreint d'une centaine d'activistes -en majorité habitués des réunions gauchistes- manifeste en plein centre-ville du Caire contre la répression israélienne dans les Territoires occupés, la guerre en Irak et pour la libération des détenus politiques. Comme d'habitude, face aux manifestants, se déploient plusieurs centaines de soldats et policiers, armés de boucliers et de bâtons. Ils sont là pour contenir les manifestants mais surtout pour impressionner les passants qui pourraient être tentés de se joindre au groupe chantant des slogans hostiles à Moubarak. D'autres manifestants sont silencieux, de larges autocollants jaunes sur la bouche avec un calligraphié en rouge, ce mot : Kefaya. La manifestation fait le tour du monde via les dépêches d'agence et les chaînes satellitaires.

    A l'origine, plusieurs groupes ont décidé de joindre leurs efforts. Une partie des militants vient de la gauche égyptienne, parmi lesquels, Abdel Halim Qandil, rédacteur en chef d'un hebdomadaire nassériste Al Arabi. Pour autant, Kefaya ne s'est pas limité à une entreprise de recyclage de la vieille gauche nationaliste. Parmi ses membres, on compte de nombreux militants du parti du Travail, autrefois socialiste et aujourd'hui plus proche de l'islam politique, ou encore Mohammed Abdel Qudous, vétéran de l'islamisme et membre des Frères musulmans. Leur ambition est de galvaniser une opposition morne, dispersée, épuisée par la répression, en vue des élections présidentielles. Un an plus tard, Moubarak est réélu avec 87% des suffrages, l'euphorie des premiers jours est passée et le mouvement aurait, pour certains, déjà échoué. D'après un rapport de l'International Crisis Group, un think-tank influent basé à Bruxelles, “l'agitation de Kefaya n'a mené nulle part. La décision de cibler le président et les élections présidentielles a été une erreur stratégique, car (…) ni Kefaya ni aucune force d'opposition n'a de candidat crédible à proposer”.

    La mythique “rue arabe”
    Dernièrement, la contestation a enflé lorsqu'à la suite des élections parlementaires, deux juges ont mené une enquête sur les incidents de fraude électorale, reprenant une demande du Club des juges pour un contrôle par le pouvoir judiciaire du processus électoral. Mahmoud Mekki et Hicham Bastawisi ont publiquement critiqué les résultats des législatives. Accusés de porter atteinte à l'honneur du système judiciaire, ils ont été menacés de révocation par un comité disciplinaire. Face aux appels de Kefaya à défiler en faveur des magistrats, des milliers de policiers anti-émeutes armés de matraques électriques, ont arrêté des centaines d'activistes, Frères musulmans, jeunes bloggeurs libéraux, militants de gauche, venus soutenir les juges, et finalement acquittés.

    Pour Frédréric Vairel, chercheur au Centre d'Etudes et de Documentation Economique, Juridique et Sociale (CEDEJ) au Caire, le caractère conjoncturel du mouvement ne devrait pas être surestimé, Kefaya opérant sur de multiples sujets, “un détour par la rue”, qui parviennent à créer des espaces de protestation et de mobilisation pour l'opposition, même si le mouvement dépend de variables externes. La pression américaine pour une libéralisation du régime égyptien semble avoir faibli. En 2004, l'initiative pour un grand Moyen-Orient avait été mal accueillie par Hosni Moubarak qui se sentait visé personnellement. Depuis, les Frères musulmans ont remporté 88 sièges sur 454 lors des élections de décembre 2005, et les Etats-Unis sont refroidis à l'idée de voir se répéter l'expérience palestinienne.

    Contredisant ses promesses préélectorales, Moubarak n'a pas abrogé la Loi d'urgence. Capitalisant, au contraire, sur les attentats de Dahab du 25 avril dernier, le gouvernement a annoncé la prorogation de cet état d'urgence qui empêche une vie politique libre en Egypte. Limitant la liberté de réunion, la loi accorde des pouvoirs étendus aux forces de sécurité et autorise des arrestations sans poursuites judiciaires. L'efficacité de ces mesures est mise en doute, alors que le nombre de prisonniers politiques est estimé par Kefaya à 20 000.

    Le mouvement a eu le mérite de réinventer les formes de protestation dans un contexte politique fermé. Pour exemple, cette lettre de prison publiée sur le blog Al Wa'ie Al Misri* (la conscience égyptienne). Elle a été écrite par des manifestants arrêtés récemment. Ils y déclarent : “Nous, les prisonniers, accusés d'entrave à la circulation, d'agression des forces de police, affirmons et reconnaissons que nous sommes malades mentalement parce que nous nous opposons à ce régime démocratique, sage et légitime (…) et que nous sommes responsables de tous les problèmes de l'Egypte : pauvreté, chômage, servitude et corruption. (…) Nous demandons au régime de prendre des mesures urgentes à notre égard dans l'intérêt futur et présent, voire passé, de l'Egypte que nous risquerions de continuer à polluer de nos actes méprisables”. Au pays de Adil Imam, la satire politique semble avoir encore de beaux jours devant elle.

  • #2
    ça cé tirer de TelQuel????? yak???

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