SELON UNE ÉTUDE DE L’UGTA
Une famille de 6 personnes a besoin
de 37 000 DA pour survivre
Remise par l’UGTA au patronat et au gouvernement à la veille de la tripartite de septembre 2011,l’enquête sur les dépenses mensuelles indispensables d’un ménage de six personnes (un couple et quatre enfants,dont trois scolarisés) met en exergue l’écart important entre le coût de la vie et les salaires moyens des Algériens.
Selon cette étude, les prix des produits les plus consommés par les ménages ont connu une hausse substantielle durant l’année en cours. Les hausses les plus significatives sont ceux de la sardine (avec 74,10%), du poulet évidé (17,29%) ou des oeufs (11,99%).
Les produits alimentaires industriels ont, eux, connu une augmentation des prix ayant atteint 63,63% pour le fromage fondu en vrac, 30,43%, pour le concentré de tomates, 66,66% pour la confiture, 29,49% pour la margarine, 26,08% pour l’huile végétale, 21,51% pour le café, 25% pour le thé et 20% pour les pâtes alimentaires. Pour cette catégorie de produits (en majorité importés), les enquêteurs expliquent : «Hormis les baisses circonstanciellesrésultant soit de décisions des pouvoirs publics (comme le plafonnement des prix de l’huile et du sucre en mars2011), soit de l’intervention d’un événement national (tel que le Ramadhan qui incite certains producteurs ou vendeurs à consentir quelques rabais symboliques sur leurs prix), on n’assiste pratiquement jamais à une baisse de prix conséquente et durable.» La baisse des
dépenses est enregistrée dans le chapitre des fruits et légumes. Comparativement à 2009, le coût d’un panier de fruits frais a enregistré une baisse de 24,96%, celui des abricots par exemple a chuté de 35,70%, et celui des pêches rouges de petit calibre a baissé de 35,27%. Les légumes frais quant à eux ont connu une baisse de 5,63%. Les enquêteurs précisent que dans ce chapitre (lié à l’alimentation) «les dépenses sont restéesen dessous du niveau symbolique de 50%, avec exactement 47,83%, alors que les prix les concernant n’ont pas
connu de baisse. Ils ont même connu une hausse relative de 6,10% durant la période de l’enquête (…).
Cela pourrait être le résultat combiné d’une meilleure disponibilité continue sur le marché en quantité et en qualité des produits nationaux, d’une part, et du maintien du rôle de l’Etat dans la régulation de stabilisation administrative des prix de produits de base, d’autre part.» Les enquêteurs relèvent par ailleurs qu’à l’exception des prix des équipements
domestiques, de culture et de loisirs (chapitre dont les dépenses sont de plus en plus insignifiantes), tous les autres postes de dépenses des ménages ont enregistré une hausse importante. Ainsi, le transport et la communication ont connu une augmentation de 67,76%, alors que les dépenses relatives au logement et aux frais annexes ont enregistré une hausse de 34,78%. «Dans les enquêtes précédentes, le logement pris en compte était un F3 faisant partie de l’ancien parc immobilier de l’OPGI, hérité lors de l’indépendance du pays.
Pour cette enquête, nous avons cru devoir intégrer dans une certaine mesure les logements nouvellement construits et attribués en grande partie à des familles de travailleurs. Comme le coût des loyers et des frais annexes de ces logements neufs sont bien plus élevés que ceux de l’ancien parc, la dépense inhérente à ce poste s’est alourdie en conséquence.»
Les dépenses des produits d’hygiène corporelle et de santé ont, elles aussi, augmenté de 35,13%, alors que celles d’habillement, chaussures et linge de maison ont connu une hausse de 13,56%. Les enquêteurs résument les motifs de cette évolution à «la hausse des tarifs du transport en commun (public), la popularisation du cyber et de l’internet, la hausse de la facture santé à travers le recours aux soins privés et aux médicaments non remboursés, les
prix incontrôlés des produits cosmétiques et articles de toilette, la prise en compte de plus en plus de loyers des logements neufs».
Les enquêteurs, tout en reconnaissant que de manière générale les salaires des ménages ont augmenté, précisent néanmoins que «cela ne signifie pas qu’il y a accroissement de richesse ou possibilité d’acheter davantage. Pour le savoir, il faut observer le pouvoir d’achat, c’està-dire la possibilité, plus ou moins grande, que donne le revenu (salaire, loyer, allocations familiales...) aux travailleurs de se procurer des biens et des services. Le pouvoir d’achat du
consommateur va dépendre, à un moment donné, du niveau des prix et de la pression fiscale».
Ils indiquent qu’«il faut distinguer le salaire nominal – c’est-à-dire la quantité d’argent perçue au titre du salaire – du salaire réel ou la quantité des biens ou services que ce salaire permet d’acheter. Comme le pouvoir d’achat dépend des revenus et des prix, lorsque la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, le revenu réel diminue et viceversa.
On parle alors d’augmentation ou de diminution du pouvoir d’achat», relève l’enquête. En conclusion, les dépenses mensuelles d’un ménage de six personnes, affirment les enquêteurs, sont passées de 32 680,23 DA en 2009 à 37 113,24 DA en 2011, ce qui représente une hausse de 13,56% en deux ans.
De ce fait, ils notent que «l’augmentation la plus modeste est enregistrée par le chapitre alimentation (6,10%) qui, par son poids spécifique important dans le budget total de 17 750 DA, demeure l’indicateur le plus pertinent pour déterminer le revenu minimum permettant d’échapper à la mendicité et à la sous-alimentation. Or, on constate qu’à lui seul, il dépasse de 18,33% le SNMG à 15 000 DA».
Pour les auteurs de l’enquête, l’écart avec le SNMG actuel «devient exorbitant » lorsqu’on prend en compte les dépenses vitales estimées à 37 113,24 DA et «indispensable à une famille pour vivre décemment et préserver ainsi la dignité et la santé de ses six membres. La réduction de cet écart est plus que jamais nécessaire pour réduire la fracture sociale, source
d’instabilité et de perturbations sociales».
S.Tlemçani
Une famille de 6 personnes a besoin
de 37 000 DA pour survivre
Remise par l’UGTA au patronat et au gouvernement à la veille de la tripartite de septembre 2011,l’enquête sur les dépenses mensuelles indispensables d’un ménage de six personnes (un couple et quatre enfants,dont trois scolarisés) met en exergue l’écart important entre le coût de la vie et les salaires moyens des Algériens.
Selon cette étude, les prix des produits les plus consommés par les ménages ont connu une hausse substantielle durant l’année en cours. Les hausses les plus significatives sont ceux de la sardine (avec 74,10%), du poulet évidé (17,29%) ou des oeufs (11,99%).
Les produits alimentaires industriels ont, eux, connu une augmentation des prix ayant atteint 63,63% pour le fromage fondu en vrac, 30,43%, pour le concentré de tomates, 66,66% pour la confiture, 29,49% pour la margarine, 26,08% pour l’huile végétale, 21,51% pour le café, 25% pour le thé et 20% pour les pâtes alimentaires. Pour cette catégorie de produits (en majorité importés), les enquêteurs expliquent : «Hormis les baisses circonstanciellesrésultant soit de décisions des pouvoirs publics (comme le plafonnement des prix de l’huile et du sucre en mars2011), soit de l’intervention d’un événement national (tel que le Ramadhan qui incite certains producteurs ou vendeurs à consentir quelques rabais symboliques sur leurs prix), on n’assiste pratiquement jamais à une baisse de prix conséquente et durable.» La baisse des
dépenses est enregistrée dans le chapitre des fruits et légumes. Comparativement à 2009, le coût d’un panier de fruits frais a enregistré une baisse de 24,96%, celui des abricots par exemple a chuté de 35,70%, et celui des pêches rouges de petit calibre a baissé de 35,27%. Les légumes frais quant à eux ont connu une baisse de 5,63%. Les enquêteurs précisent que dans ce chapitre (lié à l’alimentation) «les dépenses sont restéesen dessous du niveau symbolique de 50%, avec exactement 47,83%, alors que les prix les concernant n’ont pas
connu de baisse. Ils ont même connu une hausse relative de 6,10% durant la période de l’enquête (…).
Cela pourrait être le résultat combiné d’une meilleure disponibilité continue sur le marché en quantité et en qualité des produits nationaux, d’une part, et du maintien du rôle de l’Etat dans la régulation de stabilisation administrative des prix de produits de base, d’autre part.» Les enquêteurs relèvent par ailleurs qu’à l’exception des prix des équipements
domestiques, de culture et de loisirs (chapitre dont les dépenses sont de plus en plus insignifiantes), tous les autres postes de dépenses des ménages ont enregistré une hausse importante. Ainsi, le transport et la communication ont connu une augmentation de 67,76%, alors que les dépenses relatives au logement et aux frais annexes ont enregistré une hausse de 34,78%. «Dans les enquêtes précédentes, le logement pris en compte était un F3 faisant partie de l’ancien parc immobilier de l’OPGI, hérité lors de l’indépendance du pays.
Pour cette enquête, nous avons cru devoir intégrer dans une certaine mesure les logements nouvellement construits et attribués en grande partie à des familles de travailleurs. Comme le coût des loyers et des frais annexes de ces logements neufs sont bien plus élevés que ceux de l’ancien parc, la dépense inhérente à ce poste s’est alourdie en conséquence.»
Les dépenses des produits d’hygiène corporelle et de santé ont, elles aussi, augmenté de 35,13%, alors que celles d’habillement, chaussures et linge de maison ont connu une hausse de 13,56%. Les enquêteurs résument les motifs de cette évolution à «la hausse des tarifs du transport en commun (public), la popularisation du cyber et de l’internet, la hausse de la facture santé à travers le recours aux soins privés et aux médicaments non remboursés, les
prix incontrôlés des produits cosmétiques et articles de toilette, la prise en compte de plus en plus de loyers des logements neufs».
Les enquêteurs, tout en reconnaissant que de manière générale les salaires des ménages ont augmenté, précisent néanmoins que «cela ne signifie pas qu’il y a accroissement de richesse ou possibilité d’acheter davantage. Pour le savoir, il faut observer le pouvoir d’achat, c’està-dire la possibilité, plus ou moins grande, que donne le revenu (salaire, loyer, allocations familiales...) aux travailleurs de se procurer des biens et des services. Le pouvoir d’achat du
consommateur va dépendre, à un moment donné, du niveau des prix et de la pression fiscale».
Ils indiquent qu’«il faut distinguer le salaire nominal – c’est-à-dire la quantité d’argent perçue au titre du salaire – du salaire réel ou la quantité des biens ou services que ce salaire permet d’acheter. Comme le pouvoir d’achat dépend des revenus et des prix, lorsque la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, le revenu réel diminue et viceversa.
On parle alors d’augmentation ou de diminution du pouvoir d’achat», relève l’enquête. En conclusion, les dépenses mensuelles d’un ménage de six personnes, affirment les enquêteurs, sont passées de 32 680,23 DA en 2009 à 37 113,24 DA en 2011, ce qui représente une hausse de 13,56% en deux ans.
De ce fait, ils notent que «l’augmentation la plus modeste est enregistrée par le chapitre alimentation (6,10%) qui, par son poids spécifique important dans le budget total de 17 750 DA, demeure l’indicateur le plus pertinent pour déterminer le revenu minimum permettant d’échapper à la mendicité et à la sous-alimentation. Or, on constate qu’à lui seul, il dépasse de 18,33% le SNMG à 15 000 DA».
Pour les auteurs de l’enquête, l’écart avec le SNMG actuel «devient exorbitant » lorsqu’on prend en compte les dépenses vitales estimées à 37 113,24 DA et «indispensable à une famille pour vivre décemment et préserver ainsi la dignité et la santé de ses six membres. La réduction de cet écart est plus que jamais nécessaire pour réduire la fracture sociale, source
d’instabilité et de perturbations sociales».
S.Tlemçani
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