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Miliana Les souvenirs du passé

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  • Miliana Les souvenirs du passé

    Avec un énorme plaisir "chaque foi que je trouve un article ou un document concernant l’une de nous villes" que je le fasse partager... question de les faire connaître et estimer.

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    Miliana : un nom riche en significations, une histoire millénaire et un présent problématique…
    Située sur les monts du Zaccar, cette ville présente une configuration géographique privilégiée.
    Érigée sur un plateau, elle offre une vue originale sur toute la vallée du Chéliff; le site avait été retenu pour la construction d’une forteresse dont les murailles gardaient jalousement les issues, seul moyen d’accès, des habitants. L’un d’eux, Ras El-Gharbi, a disparu aujourd’hui. Les Milianais, le regrettent, ils pensent qu’on aurait pu sauvegarder un pareil monument historique.
    L’esplanade Ali-La Pointe, se trouvant à l’extrême sud de la ville, permet d’avoir un double regard : les vestiges de la muraille et la plaine du Chellif. En remontant vers le centre-ville on se retrouve devant la place Emir-Khaled où se dresse une horloge de style colonial. Le hasard a voulu placer à cet endroit deux témoins de l’histoire : l’horloge et la maison de l’Emir Abdelkader, devenue musée.
    La place Emir-Khaled conduit vers l’avenue Emir-Abdelkader, la rue principale où les Milianais passent la plupart de leur temps. En réalité, ce dernier se passe au café ou à quelques promenades au cours desquelles les discussions vont bon train. L’endroit le plus animé est, sans doute, le foyer du club de football où ont lieu des débats houleux, pourtant, ce n’est pas le football qui se distingue par de bons résultats, mais plutôt le basket-ball,grâce à ses exploits dans le champinnat de wilaya. Hormis ces deux exemples, les activités sportives restent limitées.
    Les seniors, eux, s’occupent autrement et certains d’entre restent très attachés au passé, tel ce vendeur de cigarettes dans un magasin de style mauresque — véritable joyau qui devrait être classé au patrimoine culturel —; ce sont aussi les anciennes cartes postales de Miliana qu’expose le propriétaire et sur certaines d’entre elles, on aperçoit l’avenue Emir Abdelkader, ex-Allée des platanes. De ces immenses arbres centenaires qui constituaient la fierté de la ville, il ne reste plus que des arbres mornes et sans attrait. Les Milianais pensent qu’un crime écologique a été commis par les responsables qui ont défiguré cette merveille naturelle.
    D’autres, vieux et moins vieux, occupent assidûment les mosquées. La plus fréquentée est celle de Sidi-Ahmed Benyoucef, l’originalité réside, sans doute, dans son architecture et dans l’ensemble dont elle fait partie. En effet, le lieu de prière est un endroit de pèlerinage, le mausolée du marabout Sidi-Ahmed Benyoucef. La légende raconte que, convié à une fête, le saint homme s’est aperçu qu’à la place de la viande, on lui avait servi un chat. Il chassa l’animal par la simple formule «seb !», le chat ressuscita et s’en alla après s’être secoué du couscous. Le plus étonnant dans cette légende, c’est que les gens de Miliana y croient dur comme fer. En tout cas, l’endroit est très fréquenté par des personnes de tous âges et de toutes catégories sociales confondues. Cet endroit partage son importance architecturale avec La Casbah, mais de cette dernière, il ne reste pas grand chose. Des parties ont été complètement détruites et faute d’aménagement, le plan de restauration risque d’arriver trop tard si la rapidité d’exécution des travaux ne se fait pas dans les délais immédiats. Contrairement à cette partie de la ville, l’autre partie est de construction récente, à côté d’un jardin riche en végétation et où des cités se dressent pour offrir le visage du modernisme dans une ville séculaire; entre ces deux contextes, une avenue principale coupée par des rails, pourtant, aucun train ne traverse plus la ville, car c’est seulement les vestiges d’une mine de fer, depuis longtemps épuisée. On quitte la ville sur des vergers qui accompagnent le visiteur jusqu’à la plaine, ces vergers qui faisaient la renommée de Miliana ne sont plus que des parcelles de terre où poussent des herbes folles. La fête des cerises n’est devenue qu’une piètre tradition. Le travail de la terre est abandonné et la mai- d’œuvre qualifiée se fait rare. Les gens de Miliana désertent une ville qui s’accroche désespérément à un passé qui tarde à revenir. C’est que, peut-être, l’avenir est dans l’espoir qui vit de certitude, faut-il qu’on veuille le réaliser à partir de ce passé tant aimé.


    - La nouvelle Republique
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