Trente-cinq jours de tractations en coulisses avec plusieurs formations politiques avant l'assentiment de Mohammed VI… Voici comment l'islamiste Abdelilah Benkirane a formé le gouvernement marocain.
Mardi 3 janvier, palais royal à Rabat, salle du trône. Installation du nouveau gouvernement marocain et prestation de serment.
Le roi, flanqué à sa droite du prince héritier Moulay Hassan, accueille d'abord le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qu'il invite à se placer à sa gauche, puis les trente membres du cabinet. À l'instar de leur leader, les ministres islamistes, en saluant le roi, se contentent d'effleurer son épaule. Sous M6, le baisemain traditionnel n'est plus de rigueur, mais rares sont ceux qui ne l'observent pas. Sans être donc iconoclaste, l'attitude des islamistes n'a pas échappé aux Marocains…
La gestation du gouvernement a duré trente-cinq jours, suscitant une certaine impatience dans l'opinion. En fait, Benkirane amis moins de temps que ses prédécesseurs. Dans le cas du gouvernement d'alternance, en 1998, Abderrahmane Youssoufi, qui avait été désigné le 4 février, avait bouclé son équipe avant la fin du mois, mais l'annonce en avait été retardée de deux semaines. En 2002, Driss Jettou avait bénéficié du même laps de temps. Quant à Abbas El Fassi en 2007, il ne lui fallut que vingt-sept jours, mais chacun sait que c'est le Palais qui fit preuve de diligence.
Aujourd'hui, Abdelilah Benkirane a dû faire face à des contraintes multiples, qui découlent de ses prérogatives inédites issues de la nouvelle Constitution. Le chef du gouvernement jouit de pouvoirs réels et étendus. Patron de la majorité, il lui revient de proposer les futurs ministres qui seront nommés par le roi. Et ce pouvoir de proposition est essentiel dès lors qu'il est exercé pleinement.
PJD, Istiqlal, PPS
Désigné par le roi au lendemain des législatives du 25 novembre, qui ont abouti à la victoire du Parti de la justice et du développement (PJD) avec 107 sièges (sur 395), le leader islamiste se devait de constituer une majorité pour obtenir la confiance de la Chambre des représentants. Faute d'une coalition avec la Koutla, qui regroupe l'Union socialiste des forces populaires (USFP), l'Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), les socialistes ayant préféré tirer les leçons de leur échec (39 sièges) et se refaire une santé dans l'opposition, Benkirane a été amené à traiter avec les seuls Istiqlal (60 députés) et PPS (18), en comptant sur l'appoint du Mouvement populaire (32).
Mardi 3 janvier, palais royal à Rabat, salle du trône. Installation du nouveau gouvernement marocain et prestation de serment.
Le roi, flanqué à sa droite du prince héritier Moulay Hassan, accueille d'abord le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qu'il invite à se placer à sa gauche, puis les trente membres du cabinet. À l'instar de leur leader, les ministres islamistes, en saluant le roi, se contentent d'effleurer son épaule. Sous M6, le baisemain traditionnel n'est plus de rigueur, mais rares sont ceux qui ne l'observent pas. Sans être donc iconoclaste, l'attitude des islamistes n'a pas échappé aux Marocains…
La gestation du gouvernement a duré trente-cinq jours, suscitant une certaine impatience dans l'opinion. En fait, Benkirane amis moins de temps que ses prédécesseurs. Dans le cas du gouvernement d'alternance, en 1998, Abderrahmane Youssoufi, qui avait été désigné le 4 février, avait bouclé son équipe avant la fin du mois, mais l'annonce en avait été retardée de deux semaines. En 2002, Driss Jettou avait bénéficié du même laps de temps. Quant à Abbas El Fassi en 2007, il ne lui fallut que vingt-sept jours, mais chacun sait que c'est le Palais qui fit preuve de diligence.
Aujourd'hui, Abdelilah Benkirane a dû faire face à des contraintes multiples, qui découlent de ses prérogatives inédites issues de la nouvelle Constitution. Le chef du gouvernement jouit de pouvoirs réels et étendus. Patron de la majorité, il lui revient de proposer les futurs ministres qui seront nommés par le roi. Et ce pouvoir de proposition est essentiel dès lors qu'il est exercé pleinement.
PJD, Istiqlal, PPS
Désigné par le roi au lendemain des législatives du 25 novembre, qui ont abouti à la victoire du Parti de la justice et du développement (PJD) avec 107 sièges (sur 395), le leader islamiste se devait de constituer une majorité pour obtenir la confiance de la Chambre des représentants. Faute d'une coalition avec la Koutla, qui regroupe l'Union socialiste des forces populaires (USFP), l'Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), les socialistes ayant préféré tirer les leçons de leur échec (39 sièges) et se refaire une santé dans l'opposition, Benkirane a été amené à traiter avec les seuls Istiqlal (60 députés) et PPS (18), en comptant sur l'appoint du Mouvement populaire (32).
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