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Bonsoir, achetez la carte pour l'année, ART à besoin de vos Dinars, moi je peux compenser avec Roland Garros, c'est encore gratuit. 
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Bon, OK ! ART a acheté ces fameux droits et des Algériens ont, semble-t-il, mis beaucoup d’argent dans l’importation massive de cartes qu’ils comptent nous revendre. Bon, OK, nous achetons et nous n’avons nullement l’intention de les ruiner. Mais pourquoi nous imposer des abonnements d’une année ? C’est l’arnaque sur toute la ligne.
Qu’ils vendent donc des cartes pour le football, ou pour une durée d’un à trois mois, car nous contraindre à payer pour 12 mois de programmes que nous n’avons nullement envie de voir, n’est ni plus ni moins que de l’arnaque ! Y a-t-il une justice dans ce pays ? Cette même justice qu’ART va, semble-t-il, activer pour empêcher la réception collective avec ses cartes, restera-t-elle silencieuse face à ces dépassements ? En fait, ART – qui dispose légalement des droits de diffusion pour le Mondial jusqu’en 2014 — veut profiter de cette belle aubaine pour booster ses abonnements qui sont au plus bas. Le bouquet est au bord de la banqueroute. Et c’est nous qui allons le sauver ! Comment ? Flash-back. La TV payante est-elle viable dans le monde arabe ? La télévision payante a du mal à passer dans le monde arabe.
L’un des premiers pays à avoir tenté l’expérience fut le Maroc avec 2M qui a failli disparaître purement et simplement si ce n’était la décision courageuse du défunt roi Hassan II qui la sauva en la rattachant au secteur public, avec une diffusion tout en clair. Au Moyen- Orient, le bouquet Orbit, le premier au monde à opter pour le numérique (avec le fameux MPEG 1,5) s’imposa rapidement par la qualité de ses programmes puisés dans le riche répertoire américain et complété par quelques chaînes locales rehaussées par des vedettes arabes du petit écran. La riche clientèle du Golfe pouvait suivre même si les prix n’étaient pas donnés. Entre-temps, ART se lance dans la diffusion en bande C sur un satellite en fin de vie loué par le Canada à Arabsat. Le bouquet diffuse 4 chaînes en clair qui n’intéressent personne. Avec l’arrivée du numérique, ART s’installe sur les satellites Arabsat et Hot Bird où elle lance une version pour l’Europe et l’Afrique du Nord : Arabesque. Ensuite, arrive Nile Sat, le grand satellite de la réception directe arabe, qui va donner des ailes aux ambitions d’ART. Mais, Nile Sat, c’est aussi plus d’une centaine de chaînes en clair pour tous les goûts, ce qui se traduira inéluctablement par la perte d’audience – et donc d’abonnements — chez ART.
L’option cinéma est battue en brèche par les chaînes généralistes qui offrent, presque quotidiennement, des longs métrages égyptiens à leurs téléspectateurs. Et à l’œil. Les chaînes enfantines pleuvent. En clair également. On ne compte plus les programmes musicaux en clair et même Iqra, le fameux canal religieux non crypté d’ART qui servait de vitrine au bouquet, voit naître une multitude de petits jumeaux qui sont mieux faits et plus populaires. MBC, le grand groupe qui a lancé la première chaîne arabe par satellite, décline cinq versions : généraliste, enfantine, films occidentaux, comédies et information (Al Arabya). Les chaînes libanaises, égyptiennes, émiraties se livrent une bataille sans merci pour drainer les annonces publicitaires qui sont de plus en plus importantes.
Et puis arrivent deux événements qui vont donner le coup de grâce (pas encore, puisque les cartes que nous achèterons sauveront le groupe !) : d’abord Al Jazeera Sports qui met en difficulté les canaux sportifs d’ART, puis Rotana qui lance, à côté de plusieurs chaînes musicales gratuites, un canal cinéma en clair ! 24 h sur 24 de longs métrages égyptiens, des classiques aux plus récents. Rotana puise dans un répertoire de plusieurs centaines de films en sa possession. Rotana, c’est aussi un autre prince saoudien, Walid Ibn Tallal, mais une autre vision, moins étriquée et plus ouverte sur le monde. Rotana a compris que le monde arabe n’était pas prêt pour la télévision payante.
Certes, ce groupe ne fait pas dans le mécénat, mais son obstination à croire dans la télévision gratuite et à y investir de grosses sommes, fait l’admiration des professionnels. ART était au bord du gouffre. Voilà pourquoi, au lieu de nous vendre une carte spéciale Coupe du monde pour un prix modique, on nous fourgue, en vente concomitante, tout le bouquet que nous n’avons nullement envie de voir !
Par Maâmar Farah
05 Juin 2006 Le Soir d'Algérie.
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Bon, OK ! ART a acheté ces fameux droits et des Algériens ont, semble-t-il, mis beaucoup d’argent dans l’importation massive de cartes qu’ils comptent nous revendre. Bon, OK, nous achetons et nous n’avons nullement l’intention de les ruiner. Mais pourquoi nous imposer des abonnements d’une année ? C’est l’arnaque sur toute la ligne.
Qu’ils vendent donc des cartes pour le football, ou pour une durée d’un à trois mois, car nous contraindre à payer pour 12 mois de programmes que nous n’avons nullement envie de voir, n’est ni plus ni moins que de l’arnaque ! Y a-t-il une justice dans ce pays ? Cette même justice qu’ART va, semble-t-il, activer pour empêcher la réception collective avec ses cartes, restera-t-elle silencieuse face à ces dépassements ? En fait, ART – qui dispose légalement des droits de diffusion pour le Mondial jusqu’en 2014 — veut profiter de cette belle aubaine pour booster ses abonnements qui sont au plus bas. Le bouquet est au bord de la banqueroute. Et c’est nous qui allons le sauver ! Comment ? Flash-back. La TV payante est-elle viable dans le monde arabe ? La télévision payante a du mal à passer dans le monde arabe.
L’un des premiers pays à avoir tenté l’expérience fut le Maroc avec 2M qui a failli disparaître purement et simplement si ce n’était la décision courageuse du défunt roi Hassan II qui la sauva en la rattachant au secteur public, avec une diffusion tout en clair. Au Moyen- Orient, le bouquet Orbit, le premier au monde à opter pour le numérique (avec le fameux MPEG 1,5) s’imposa rapidement par la qualité de ses programmes puisés dans le riche répertoire américain et complété par quelques chaînes locales rehaussées par des vedettes arabes du petit écran. La riche clientèle du Golfe pouvait suivre même si les prix n’étaient pas donnés. Entre-temps, ART se lance dans la diffusion en bande C sur un satellite en fin de vie loué par le Canada à Arabsat. Le bouquet diffuse 4 chaînes en clair qui n’intéressent personne. Avec l’arrivée du numérique, ART s’installe sur les satellites Arabsat et Hot Bird où elle lance une version pour l’Europe et l’Afrique du Nord : Arabesque. Ensuite, arrive Nile Sat, le grand satellite de la réception directe arabe, qui va donner des ailes aux ambitions d’ART. Mais, Nile Sat, c’est aussi plus d’une centaine de chaînes en clair pour tous les goûts, ce qui se traduira inéluctablement par la perte d’audience – et donc d’abonnements — chez ART.
L’option cinéma est battue en brèche par les chaînes généralistes qui offrent, presque quotidiennement, des longs métrages égyptiens à leurs téléspectateurs. Et à l’œil. Les chaînes enfantines pleuvent. En clair également. On ne compte plus les programmes musicaux en clair et même Iqra, le fameux canal religieux non crypté d’ART qui servait de vitrine au bouquet, voit naître une multitude de petits jumeaux qui sont mieux faits et plus populaires. MBC, le grand groupe qui a lancé la première chaîne arabe par satellite, décline cinq versions : généraliste, enfantine, films occidentaux, comédies et information (Al Arabya). Les chaînes libanaises, égyptiennes, émiraties se livrent une bataille sans merci pour drainer les annonces publicitaires qui sont de plus en plus importantes.
Et puis arrivent deux événements qui vont donner le coup de grâce (pas encore, puisque les cartes que nous achèterons sauveront le groupe !) : d’abord Al Jazeera Sports qui met en difficulté les canaux sportifs d’ART, puis Rotana qui lance, à côté de plusieurs chaînes musicales gratuites, un canal cinéma en clair ! 24 h sur 24 de longs métrages égyptiens, des classiques aux plus récents. Rotana puise dans un répertoire de plusieurs centaines de films en sa possession. Rotana, c’est aussi un autre prince saoudien, Walid Ibn Tallal, mais une autre vision, moins étriquée et plus ouverte sur le monde. Rotana a compris que le monde arabe n’était pas prêt pour la télévision payante.
Certes, ce groupe ne fait pas dans le mécénat, mais son obstination à croire dans la télévision gratuite et à y investir de grosses sommes, fait l’admiration des professionnels. ART était au bord du gouffre. Voilà pourquoi, au lieu de nous vendre une carte spéciale Coupe du monde pour un prix modique, on nous fourgue, en vente concomitante, tout le bouquet que nous n’avons nullement envie de voir !
Par Maâmar Farah
05 Juin 2006 Le Soir d'Algérie.
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