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Le commandant du Concordia contre-attaque

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  • Le commandant du Concordia contre-attaque

    D'après Francesco Schettino, «l'inchino» était une pratique courante chez Costa, pour «se faire de la publicité».

    Francesco Schettino ne veut pas être le seul à payer pour le naufrage du Concordia, le 13 janvier. Le commandant de bord, qui se trouve en résidence surveillée dans son appartement de Meta di Sorrento (Campanie), cherche à impliquer Costa Crociere. Il affirme avoir alerté la compagnie dès 22h05 le 13 janvier, en lui disant: «J'ai fait une bêtise. Je suis passé trop près du Giglio. Nous avons touché le fond. Je dis la vérité. Envoyez vite des hélicoptères.»

    Dans son interview samedi au Figaro, Pier Luigi Foschi, le président de Costa Crociere, reconnaissait avoir été alerté dès 22h05, mais n'avoir pas «compris tout de suite la gravité de l'incident», Schettino l'ayant longtemps dissimulée.

    Les déclarations de Schettino sont du reste à prendre avec précaution, l'homme ayant été surpris à plusieurs reprises en train de mentir. C'est ainsi qu'il avait affirmé par téléphone à la capitainerie du port de Livourne qu'il se trouvait encore à bord au milieu de 200 passagers alors qu'il était descendu à terre, abandonnant passagers et équipage à leur destin.

    Ces déclarations figurent dans la déposition que ce commandant a rendue devant le juge des mises en accusation, le 17 janvier, avant d'être libéré de prison et assigné à résidence.

    Surtout, Schettino affirme que «l'inchino» (le passage à distance très rapprochée des côtes pour faire un «salut») est une pratique courante chez Costa, pour satisfaire des passagers avides d'émotions: «Costa en faisait faire habituellement à Capri, à Sorrente, pour le 15 août. Pour se faire de la publicité.» Dans son interview, Pier Luigi Foschi n'en reconnaît qu'un seul, le 14 août, devant le Giglio, en accord avec les autorités portuaires.

    Devant la place Saint-Marc
    Vendredi, le Conseil des ministres italien a ressorti des cartons une directive de 2001, jamais appliquée, interdisant aux grands navires de croisière de frôler les côtes, sauf nécessité. En revanche il a différé l'interdiction pour les monstres des mers de remonter la lagune de Venise en passant devant la place Saint-Marc, spectacle impressionnant pour les passagers, mais guère apprécié des Vénitiens. Quelque 2000 navires empruntent chaque année cet étroit chenal. L'interdiction prendra effet une fois achevée la réalisation d'une voie maritime acceptant des navires de dix mètres de tirant d'eau, de manière à contourner la Sérénissime.


    Des clandestins à bord du «Concordia» ?
    Y avait-il des passagers clandestins à bord du Concordia,le soir du naufrage? Dimanche, dans son briefing quotidien, le commissaire spécial du gouvernement Franco Gabrielli a confirmé qu'une Hongroise qui ne figure pas dans le registre des passagers, mais dont la famille affirme qu'elle se trouvait sur le Concordia, pourrait s'ajouter à la liste des disparus. Des témoins auraient assuré qu'elle voyageait avec un membre d'équipage. Le commissaire cherche à savoir si d'autres personnes, mortes ou vivantes, se trouvaient dans la même situation. Sur les treize morts officiellement recensés, huit ont été identifiés. Quant aux disparus, ils sont désormais vingt et un, dont deux jeunes Français. Les recherches ont été à nouveau suspendues, le navire continuant de glisser lentement vers une fosse de 80 mètres de profondeur. Du gros temps s'annonce, ce qui fait craindre que le navire ne sombre.

    Les deux boîtes noires du paquebot ont été retrouvées. En revanche, les enquêteurs cherchent l'ordinateur portable du commandant. Des témoins l'auraient vu en train de le confier à terre à une femme blonde, actuellement recherchée.
    figaro
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    «Les capitaines ne doivent plus avoir le pouvoir absolu»

    Par Richard Heuzé


    INTERVIEW - Une semaine après le naufrage du Concordia, le président de Costa Croisières, Pier Luigi Foschi, juge «incompréhensible» le comportement du commandant Schettino.

    LE FIGARO. - Comment jugez-vous le comportement de Francesco Schettino?

    Pier Luigi FOSCHI. - Incompréhensible. Depuis qu'il avait pris le commandement du Concordia(nous l'avons relevé de ses fonctions hier), après en avoir été le second, il n'avait jamais - je répète, jamais - donné le moindre signe de défaillance, ni sur le plan technique ni sur le plan humain. Il avait toujours été considéré comme le meilleur technicien. Nous savions qu'il avait un ego très prononcé, qu'il aimait se mettre en valeur. Mais dans ses attributions, il donnait toute satisfaction.

    Sur quelles bases recrutez-vous vos commandants?

    Leur recrutement, plus encore sur des navires de croisière, est très sévère. Ils passent au crible de comités composés de techniciens, de commandants de navire et de spécialistes en tout genre. Leurs états de service sont épluchés minutieusement et s'il y a la moindre hésitation le candidat est recalé. Cela n'a pas été le cas pour Schettino. Il avait trente ans de carrière sur des navires quand il est entré chez nous, en 2002. Il avait tous les diplômes requis et s'était toujours montré un officier exemplaire. Jamais il n'avait eu d'incident. De l'avis de tous, il méritait cette promotion quand il est passé de second à commandant en 2006. Nous n'avons pas connaissance qu'il ait jamais bu. En revanche, je nourris de grands doutes sur son état d'esprit émotif après la tragédie. Je ne crois pas qu'il ait conservé toutes ses facultés.

    Était-il aux commandes lors de l'impact avec le rocher?

    Oui, je confirme qu'il était bien sûr la passerelle de commandement et qu'il dirigeait la manœuvre.

    Étiez-vous au courant qu'il allait changer de cap et passer si près du Giglio?

    Absolument pas. Il l'a décidé de son propre chef. Nous n'en avions pas été informés. Ce n'était pas prévu dans son plan de route. Le journal de bord distribué à chaque passager au début de l'escale, Today, prévoyait d'ailleurs que le Concordia devait saluer le Giglio vers 21 h 30 en passant sur la gauche, à cinq milles de distance.

    On dit pourtant que l'«inchino»(le salut à l'île et à ses habitants, comme on surnomme ce passage à distance très réduite, NDLR) est une habitude chez Costa Croisières…

    Absolument pas. Certes, pour faire plaisir à nos passagers et en accord avec les capitaineries de port, il peut arriver qu'un de nos paquebots longe la côte pour en offrir une meilleure vision. Ce n'est d'ailleurs pas interdit par la loi. Mais toujours à distance de sécurité. C'est un point sur lequel je veux insister. La sécurité d'abord, avant tout, toujours. La dernière fois qu'un de nos navires l'a fait devant le Giglio, c'était le 14 août 2011. La route avait été approuvée avec les autorités maritimes. Et il en est passé à 300 mètres. À distance de sécurité.

    À quel moment avez-vous compris que quelque chose n'allait pas à bord?

    Ce vendredi 13 janvier, nous avons été alertés à 22 h 05 (une demi-heure après l'impact). Nous n'en avons pas compris tout de suite la gravité (c'est un ancien commandant se trouvant à Grossetto, à 80 km du Giglio, et qui avait été contacté par Schettino, qui a alerté le siège de la compagnie, à Gênes). Et même à ce moment, nous n'avons pas compris l'ampleur du sinistre (Schettino ayant menti sur l'état du navire). Pour toutes ces raisons, j'affirme que notre compagnie a été lésée. Nous nous porterons partie civile. Nous avons aidé Schettino à trouver un avocat à Grossetto, mais notre assistance s'arrête là. Les frais d'avocat et la suite, il devra les payer lui-même.

    Même parmi l'équipage, le comportement de certains n'a pas été exemplaire. Selon le témoignage d'un passager, votre médecin de bord ne s'est jamais présenté au poste de secours à terre pour soigner les blessés…

    Nous en avons deux. Un est resté à bord jusqu'au dernier moment. L'autre a débarqué tout de suite. Sur leur comportement, je n'ai aucune information.

    Comment entendez-vous indemniser les passagers?

    D'abord en les défrayant de tous leurs frais: remboursement immédiat des billets, indemnités pour les bagages perdus, pour l'intégralité des frais de rapatriement. Sans compter l'indemnisation de l'aspect moral, le traumatisme. Cela sera défini avec chaque classe de passagers, selon la nationalité, individuellement ou collectivement, d'un commun accord avec les agences de voyage (Ce.Tour pour la France) avec lesquelles nous ouvrirons le dialogue. L'indemnisation des victimes sera discutée à part. Elle n'effacera jamais l'immense douleur qui leur a été infligée.

    Craignez-vous une class action? Quel sera le coût pour votre compagnie?

    S'il y a des class actions, nous y ferons face. Quant au coût, il est trop tôt pour le dire.

    Quel est votre sentiment personnel?

    Une infinie tristesse. Depuis quinze ans que je suis à ce poste, jamais Costa Croisières n'avait perdu un passager.

    La loi de la mer dit que le commandant est seul maître à bord. Êtes-vous d'accord?

    C'est une loi prescrite par le code international de navigation. Il faut instaurer à terre un système de surveillance avec signaux et alarme acoustique quand un navire dévie de sa route. Instaurer une direction plus collégiale du plan de route. Sans rien ôter à la figure du commandant, il faut faire en sorte qu'il n'ait plus le pouvoir absolu.

    Le Conseil des ministres italien a réglementé hier le passage des côtes
    en imposant des distances de sécurité. Qu'en pensez-vous?

    J'y suis très favorable. Rien n'est prévu aujourd'hui. Si un commandant enfreint ces règles, il tombera sous le coup de la loi.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      honte a l armateur

      gallek 300 metres distance de securite
      mais c la longueur du navire abruti
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      Commentaire

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