LA LISTE DES 22
BADJI Mokhtar
BELOUIZDAD Athmane
BEN BOULAID Mustapha
BENABDELMALEK Ramdane
BENAOUDA Amar
BENM’HIDI Larbi
BENTOBBAL Lakhdar
BITAT Rabah
BOUADJADJ Zoubir
BOUALI Said
BOUCHAIB Ahmed
BOUDIAF Mohamed
BOUSSOUF Abdelhafid
DERRICHE Elias
DIDOUCHE Mourad
HABACHI Abdesslam
LAMOUDI Abdelkader
MECHATI Mohamed
MELLAH Rachid
MERZOUGUI Mohamed
SOUIDANI Boudjema
ZIGHOUD Youcef
Les "vingt et un"
De Clos Salembier à la légende
Mardi 31 octobre 2000 La Tribune
Par Rachid Mohamed Larbi
Il est convenu désormais de tenir la réunion dans la villa d’Elias Dechir, à Clos Salembier, de juin 1954 comme un point d’ancrage décisif du processus insurrectionnel de Novembre 1954 et d’identifier un collectif -le groupe des 22- comme le promoteur immédiat de l’accélération historique qui tranche, dans le même mouvement, la profonde crise du MTLD et la question du recours à la lutte armée pour concrétiser l’objectif de l’indépendance du pays.
Les "22" sont de fait vingt et un à se concerter et à arrêter les décisions. Les plus âgés d’entre eux —Bouchaïb Belhadj, Boudiaf, Badji- ont tout au plus trente-cinq ans, le plus jeune, Othmane Belouizdad, en vingt-cinq ; la majorité d’entre eux vient de l’est du pays et on se souvient, à ce propos, que Boudiaf s’en était publiquement expliqué lors du débat diffusé en direct par la télévision algérienne à la suite de la présentation de la série Aux sources de Novembre et quasiment tous sont alors des clandestins de l’ancienne organisation spéciale.
L’une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 —dès mai, ce dernier est en contact avec Boudiaf, Benboulaïd, Didouche, avec le souci de lever l’hypothèque messaliste-, Rabah Bitat pour la 4 —celle de l’Algérois— et Larbi Ben M’hidi pour la 5. Mohamed Boudiaf assure la coordination et les relations avec l’extérieur. Cet organigramme aura, en vérité, tôt fait problème tant dans sa composition que dans la répartition des responsabilités. Les Constantinois —Mechati, Habachi, Zighoud, Bouali, Mellah— contestent la méthode de désignation des responsabilités d’une part, la représentativité des zones et enfin la promotion de Boudiaf au rang de coordinateur (1).
La réunion de clarification qui rassemble à Constantine, autour de Si Abelkader Didouche et de Abderrahmane Gherras, ancien responsable départemental de l’OS, les militants activistes ne débouche pas sur des résultats probants. Constantine ne sera pas au rendez-vous du 1er Novembre. L’une des conséquences peu connues de cette crise constantinoise aura été de voir deux éléments du groupe des vingt et un, Saïd Bouali, dit "La motta", et Slimane Mellah, rejoindre le maquis et mourir au combat en simples djounoud de l’ALN. Le destin des vingt et un sera contrasté. Douze d’entre eux —Bentobbal, Boussouf, Benaouda, Bouarroudj, Merzougui, Belouizdad, Habachi, Mechati, Bouchaïb, Bitat, Lamoudi, Boudiaf— survivront et verront la concrétisation de l’objectif de l’indépendance. Lorsqu’en février 1957, au plus fort de la répression engagée par les paras de Massu, Krim se résout à sortir d’Algérie, il n’y a plus aucun responsable du comité des six effectivement en activité sur le territoire national.
Les six avaient décidé, lors de leur dernière rencontre du 23 octobre 1954, de se retrouver en janvier 1955 pour faire le point de la situation. Les événements en décideront autrement. Boudiaf quitte le pays le 26 octobre 1954, chargé de documents —dont la proclamation du 1er Novembre— avec pour mission de rejoindre Le Caire. La lancinante question des armes verra Benaouda Mostefa affecté à Tunis et, en août 1957, la réunion du CNRA consacrera la sortie définitive hors du territoire des principaux responsables de wilaya dont Boussouf et Bentobbal. Mechati pour sa part avait rejoint dès 1955 la fédération de France du FLN. Ceux qui restaient en Algérie étaient alors dans les geôles françaises. Dès le début de l’insurrection, Bouchaïb, Belouizdad, Bouarroudj, Merzougui sont arrêtés et emprisonnés. Ils ne seront libérés qu’à l’indépendance du pays. En 1955, c’est au tour de Abdesselem Habachi mais c’est l’arrestation en février, à la frontière tuniso-libyenne, de Mostefa Benboulaïd, leader charismatique de la zone 1, qui occupe les titres des journaux. Jugé et condamné à mort, Mostefa Benboulaïd s’évadera de la prison du Coudiat de Constantine avec quelques compagnons en novembre de la même année, une évasion qui aura une profonde répercussion sur l’état de l’opinion algérienne.
C’est l’arrestation de Rabah Bitat, chef de la zone 4, en mars, qui aura des conséquences significatives avec notamment l’avènement de la forte personnalité de Abbane et les choix stratégiques que celui-ci impulsera en compagnie de Larbi Ben M’hidi. On connaît le martyre de Hakim —l’un des noms de guerre de Ben M’hidi— sous la torture des services spéciaux français, auxquels le général Bigeard l’aura livré "sur ordre de Paris", selon ce qu’il avait rapporté à l’hebdomadaire Algérie Actualité. Benboulaïd avait trouvé la mort, victime d’un colis piégé, une année auparavant dans le maquis des Aurès, un mois avant la disparition, du côté de Chréa de Souidani Boudjemaa, le 16 avril 1956. Didouche Mourad et Badji Mokhtar meurent les armes à la main en janvier 1955, le premier du côté de Houadek, dans la région de Skikda, le second à Mzedj Sfa. Si Ahmed Zighoud, successeur de Didouche à la tête de la wilaya 2, succombe en août 1956 au cours d’un accrochage avec l’armée française.
Le 1er Novembre 1954, Benabdelmak Ramdane, premier martyr du groupe qui vient d’engager le processus révolutionnaire, tombe du côté de Cassaigne, en Oranie. Près de la moitié de ceux qui avaient pris sur eux d’imposer le choix de la lutte armée pour concrétiser l’indépendance de l’Algérie, en pleine conformité avec leurs idéaux. "Oui ou non sommes-nous des révolutionnaires ? Alors qu’attendons-nous pour faire cette révolution si nous sommes sincères avec nous-mêmes ?" (2) Telle était la question posée par Souidani Boudjemaa à ses compagnons en juin 1954 lors de la rencontre des vingt et un. L’histoire n’a pas encore achevé de sonder les réponses données.
________________________________________
INTERVIEW avec Mohamed Mechati
« Le groupe des 22 a été le catalyseur »
Mohamed Mechati a fait partie du groupe des 22 qui a déclenché la Révolution. Dans l’entretien qui suit, le vieux militant - 84 ans - retrace les péripéties qui ont abouti à la fameuse réunion du Clos-Salembier où les mots d’ordre de la lutte armée ont été lancés.
Sincèrement, il répond à nos questions avec un souci du détail remarquable. Mechati, dont les contributions dans les journaux ont été régulières au cours de ces dernières années, s’était illustré par un article, au lendemain de l’ouverture démocratique, intitulé « Du parti unique au multipartisme unique » qu’il considère comme prémonitoire. Notre interlocuteur a occupé plusieurs hautes fonctions au lendemain de l’Indépendance. Il a été notamment ambassadeur et vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme.
Comment s’est constitué le groupe dit des 22 et qui en était l’initiateur ?
D’abord, je précise que le groupe était composé de 21 personnes. Tout le monde parle de 22 parce que le premier qui a écrit sur l’histoire de la guerre d’Algérie était Yves Courrière qui en a fait mention dans son livre Les Fils de la Toussaint. L’historien français avait cité quelqu’un qui n’avait pas assisté à cette fameuse réunion, en l’occurrence Hadj Benhalla. Quant à Lyès Derriche, le propriétaire de la maison qui a abrité la réunion au Clos-Salembier, sa mission était de mettre à notre disposition sa demeure. C’était un militant qui faisait partie de la logistique. Le fait d’avoir ouvert sa maison est un acte de grande valeur, de sacrifice et de discipline, mais il n’a pas assisté à ladite réunion. Il a un grand mérite. Quant à la non-convocation à cette réunion de Benhalla qui était un haut responsable de l’Organisation secrète (OS) dans l’Oranie, cela reste une énigme. Le « cafouillage » qui a eu lieu après à propos de cette réunion est dû au Pouvoir qui, depuis l’Indépendance, n’aime pas parler de l’histoire qui a été occultée à dessein.
Qui a eu l’idée de réunir tous ces militants et pour quel objectif ?
C’est Mohamed Boudiaf. Pourquoi ? Parce que c’était le dernier responsable de l’OS après la dissolution de l’organisation par le parti au niveau de l’état-major à Alger. Par conséquent, lorsque l’OS a volé en éclats, tout le monde s’est dispersé, mais Boudiaf a gardé le contact avec les anciens militants de l’OS. Lorsque le parti a implosé du fait de Messali lui-même, il y avait une crise d’autorité, une crise de confiance. Les gens ne croyaient plus à rien, le parti s’est scindé en plusieurs tendances - messalistes, centralistes... Boudiaf, qui se trouvait en France durant cette période, avait été convoqué par Lahouel Hocine, responsable du parti à Alger. A la suite donc de cette « déchirure » qui a atomisé le parti, Boudiaf a été chargé de réunir les éléments de l’OS pour renverser la situation.
BADJI Mokhtar
BELOUIZDAD Athmane
BEN BOULAID Mustapha
BENABDELMALEK Ramdane
BENAOUDA Amar
BENM’HIDI Larbi
BENTOBBAL Lakhdar
BITAT Rabah
BOUADJADJ Zoubir
BOUALI Said
BOUCHAIB Ahmed
BOUDIAF Mohamed
BOUSSOUF Abdelhafid
DERRICHE Elias
DIDOUCHE Mourad
HABACHI Abdesslam
LAMOUDI Abdelkader
MECHATI Mohamed
MELLAH Rachid
MERZOUGUI Mohamed
SOUIDANI Boudjema
ZIGHOUD Youcef
Les "vingt et un"
De Clos Salembier à la légende
Mardi 31 octobre 2000 La Tribune
Par Rachid Mohamed Larbi
Il est convenu désormais de tenir la réunion dans la villa d’Elias Dechir, à Clos Salembier, de juin 1954 comme un point d’ancrage décisif du processus insurrectionnel de Novembre 1954 et d’identifier un collectif -le groupe des 22- comme le promoteur immédiat de l’accélération historique qui tranche, dans le même mouvement, la profonde crise du MTLD et la question du recours à la lutte armée pour concrétiser l’objectif de l’indépendance du pays.
Les "22" sont de fait vingt et un à se concerter et à arrêter les décisions. Les plus âgés d’entre eux —Bouchaïb Belhadj, Boudiaf, Badji- ont tout au plus trente-cinq ans, le plus jeune, Othmane Belouizdad, en vingt-cinq ; la majorité d’entre eux vient de l’est du pays et on se souvient, à ce propos, que Boudiaf s’en était publiquement expliqué lors du débat diffusé en direct par la télévision algérienne à la suite de la présentation de la série Aux sources de Novembre et quasiment tous sont alors des clandestins de l’ancienne organisation spéciale.
L’une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 —dès mai, ce dernier est en contact avec Boudiaf, Benboulaïd, Didouche, avec le souci de lever l’hypothèque messaliste-, Rabah Bitat pour la 4 —celle de l’Algérois— et Larbi Ben M’hidi pour la 5. Mohamed Boudiaf assure la coordination et les relations avec l’extérieur. Cet organigramme aura, en vérité, tôt fait problème tant dans sa composition que dans la répartition des responsabilités. Les Constantinois —Mechati, Habachi, Zighoud, Bouali, Mellah— contestent la méthode de désignation des responsabilités d’une part, la représentativité des zones et enfin la promotion de Boudiaf au rang de coordinateur (1).
La réunion de clarification qui rassemble à Constantine, autour de Si Abelkader Didouche et de Abderrahmane Gherras, ancien responsable départemental de l’OS, les militants activistes ne débouche pas sur des résultats probants. Constantine ne sera pas au rendez-vous du 1er Novembre. L’une des conséquences peu connues de cette crise constantinoise aura été de voir deux éléments du groupe des vingt et un, Saïd Bouali, dit "La motta", et Slimane Mellah, rejoindre le maquis et mourir au combat en simples djounoud de l’ALN. Le destin des vingt et un sera contrasté. Douze d’entre eux —Bentobbal, Boussouf, Benaouda, Bouarroudj, Merzougui, Belouizdad, Habachi, Mechati, Bouchaïb, Bitat, Lamoudi, Boudiaf— survivront et verront la concrétisation de l’objectif de l’indépendance. Lorsqu’en février 1957, au plus fort de la répression engagée par les paras de Massu, Krim se résout à sortir d’Algérie, il n’y a plus aucun responsable du comité des six effectivement en activité sur le territoire national.
Les six avaient décidé, lors de leur dernière rencontre du 23 octobre 1954, de se retrouver en janvier 1955 pour faire le point de la situation. Les événements en décideront autrement. Boudiaf quitte le pays le 26 octobre 1954, chargé de documents —dont la proclamation du 1er Novembre— avec pour mission de rejoindre Le Caire. La lancinante question des armes verra Benaouda Mostefa affecté à Tunis et, en août 1957, la réunion du CNRA consacrera la sortie définitive hors du territoire des principaux responsables de wilaya dont Boussouf et Bentobbal. Mechati pour sa part avait rejoint dès 1955 la fédération de France du FLN. Ceux qui restaient en Algérie étaient alors dans les geôles françaises. Dès le début de l’insurrection, Bouchaïb, Belouizdad, Bouarroudj, Merzougui sont arrêtés et emprisonnés. Ils ne seront libérés qu’à l’indépendance du pays. En 1955, c’est au tour de Abdesselem Habachi mais c’est l’arrestation en février, à la frontière tuniso-libyenne, de Mostefa Benboulaïd, leader charismatique de la zone 1, qui occupe les titres des journaux. Jugé et condamné à mort, Mostefa Benboulaïd s’évadera de la prison du Coudiat de Constantine avec quelques compagnons en novembre de la même année, une évasion qui aura une profonde répercussion sur l’état de l’opinion algérienne.
C’est l’arrestation de Rabah Bitat, chef de la zone 4, en mars, qui aura des conséquences significatives avec notamment l’avènement de la forte personnalité de Abbane et les choix stratégiques que celui-ci impulsera en compagnie de Larbi Ben M’hidi. On connaît le martyre de Hakim —l’un des noms de guerre de Ben M’hidi— sous la torture des services spéciaux français, auxquels le général Bigeard l’aura livré "sur ordre de Paris", selon ce qu’il avait rapporté à l’hebdomadaire Algérie Actualité. Benboulaïd avait trouvé la mort, victime d’un colis piégé, une année auparavant dans le maquis des Aurès, un mois avant la disparition, du côté de Chréa de Souidani Boudjemaa, le 16 avril 1956. Didouche Mourad et Badji Mokhtar meurent les armes à la main en janvier 1955, le premier du côté de Houadek, dans la région de Skikda, le second à Mzedj Sfa. Si Ahmed Zighoud, successeur de Didouche à la tête de la wilaya 2, succombe en août 1956 au cours d’un accrochage avec l’armée française.
Le 1er Novembre 1954, Benabdelmak Ramdane, premier martyr du groupe qui vient d’engager le processus révolutionnaire, tombe du côté de Cassaigne, en Oranie. Près de la moitié de ceux qui avaient pris sur eux d’imposer le choix de la lutte armée pour concrétiser l’indépendance de l’Algérie, en pleine conformité avec leurs idéaux. "Oui ou non sommes-nous des révolutionnaires ? Alors qu’attendons-nous pour faire cette révolution si nous sommes sincères avec nous-mêmes ?" (2) Telle était la question posée par Souidani Boudjemaa à ses compagnons en juin 1954 lors de la rencontre des vingt et un. L’histoire n’a pas encore achevé de sonder les réponses données.
________________________________________
INTERVIEW avec Mohamed Mechati
« Le groupe des 22 a été le catalyseur »
Mohamed Mechati a fait partie du groupe des 22 qui a déclenché la Révolution. Dans l’entretien qui suit, le vieux militant - 84 ans - retrace les péripéties qui ont abouti à la fameuse réunion du Clos-Salembier où les mots d’ordre de la lutte armée ont été lancés.
Sincèrement, il répond à nos questions avec un souci du détail remarquable. Mechati, dont les contributions dans les journaux ont été régulières au cours de ces dernières années, s’était illustré par un article, au lendemain de l’ouverture démocratique, intitulé « Du parti unique au multipartisme unique » qu’il considère comme prémonitoire. Notre interlocuteur a occupé plusieurs hautes fonctions au lendemain de l’Indépendance. Il a été notamment ambassadeur et vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme.
Comment s’est constitué le groupe dit des 22 et qui en était l’initiateur ?
D’abord, je précise que le groupe était composé de 21 personnes. Tout le monde parle de 22 parce que le premier qui a écrit sur l’histoire de la guerre d’Algérie était Yves Courrière qui en a fait mention dans son livre Les Fils de la Toussaint. L’historien français avait cité quelqu’un qui n’avait pas assisté à cette fameuse réunion, en l’occurrence Hadj Benhalla. Quant à Lyès Derriche, le propriétaire de la maison qui a abrité la réunion au Clos-Salembier, sa mission était de mettre à notre disposition sa demeure. C’était un militant qui faisait partie de la logistique. Le fait d’avoir ouvert sa maison est un acte de grande valeur, de sacrifice et de discipline, mais il n’a pas assisté à ladite réunion. Il a un grand mérite. Quant à la non-convocation à cette réunion de Benhalla qui était un haut responsable de l’Organisation secrète (OS) dans l’Oranie, cela reste une énigme. Le « cafouillage » qui a eu lieu après à propos de cette réunion est dû au Pouvoir qui, depuis l’Indépendance, n’aime pas parler de l’histoire qui a été occultée à dessein.
Qui a eu l’idée de réunir tous ces militants et pour quel objectif ?
C’est Mohamed Boudiaf. Pourquoi ? Parce que c’était le dernier responsable de l’OS après la dissolution de l’organisation par le parti au niveau de l’état-major à Alger. Par conséquent, lorsque l’OS a volé en éclats, tout le monde s’est dispersé, mais Boudiaf a gardé le contact avec les anciens militants de l’OS. Lorsque le parti a implosé du fait de Messali lui-même, il y avait une crise d’autorité, une crise de confiance. Les gens ne croyaient plus à rien, le parti s’est scindé en plusieurs tendances - messalistes, centralistes... Boudiaf, qui se trouvait en France durant cette période, avait été convoqué par Lahouel Hocine, responsable du parti à Alger. A la suite donc de cette « déchirure » qui a atomisé le parti, Boudiaf a été chargé de réunir les éléments de l’OS pour renverser la situation.
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