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Pourquoi je n’aime pas le dollar :Andreas Höfert

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     *

    Choisir entre l’euro et le dollar revient à choisir entre la peste et le choléra

    * Chef économiste, UBS

    Choisir entre l’euro et le dollar revient à choisir entre la peste et le choléra. La monnaie européenne continue à être menacée dans son existence, naviguant à vue entre les sommets de la dernière chance, les plans définitifs dévoilés aux petites heures matinales, les salades d’acronymes (ESM, EFSF, etc.) et les dégradations à répétition. C’est pour cela que les investisseurs se ruent à présent sur le bon vieux «greenback», croyant en la magie de la Réserve fédérale américaine.

    Les mythes ont la vie dure, mais ils sont parfois rattrapés par la réalité. Celle-ci ne plaide pas forcément en faveur du dollar. En effet, comme la loi l’y oblige, la Réserve fédérale vient de publier cinq ans après les faits, les transcriptions de ses meetings de 2006.

    La lecture de ces procès-verbaux donne le vertige. Alors que, en 2006, bon nombre d’économistes commençaient à s’inquiéter de l’évolution des prix de l’immobilier américain et des conséquences d’une explosion de la bulle, pour la Fed tout allait bien. Merci d’avoir posé la question.

    Le 31 janvier 2006, lors de l’ultime meeting qu’il préside, Alan Greenspan est qualifié par un de ses collègues de «Yoda de la politique monétaire» autant pour sa sagesse que sans doute pour son langage nébuleux. L’actuel secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, à l’époque vice-président de la Fed, poursuit les louanges en pastichant la légendaire logorrhée de Greenspan: «Le risque que nous constations à l’avenir que vous êtes encore meilleur que nous le pensons est plus grand que l’inverse.»

    Le 27 mars 2006, lors du premier meeting avec le nouveau président de la Fed, Ben Bernanke, ce dernier affirme: «Il est peu probable que nous voyions la croissance dérailler à cause du marché immobilier.» Affirmation peu ou prou reprise lors du dernier meeting de 2006: «Il y a des signes encourageants que la demande de maisons s’est stabilisée…»

    C’est avec une certaine impatience que les historiens attendent maintenant les transcriptions de 2007, l’année où tout a définitivement basculé. Il n’empêche que la plupart des acteurs de 2006, et notamment Ben Bernanke et Timothy Geithner, sont toujours aux commandes et nous affirment à présent avec force que le triplement de la masse monétaire américaine depuis 2008 est sous contrôle. Nous voudrions tellement les croire.
    Je n’aime pas le dollar et je crains pour l’euro. Que me reste-il donc? Pas grand-chose. Et je suis de plus en plus enclin à suivre certains de mes collègues économistes de l’école autrichienne qui pensent que nous vivons les dernières années folles de l’expérimentation commencée en 1972 avec la monnaie fiduciaire. Le bouquet final, dans quelques années sera une inflation non maîtrisée avant le retour de l’étalon-or et la disparition des banquiers centraux considérés comme des demi-dieux.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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