Annonce

Réduire
Aucune annonce.

aux frontieres de l intelligence

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • aux frontieres de l intelligence

    Les robots devenus artificiellement beaucoup plus intelligents que l’homme prendront-ils le contrôle? Ce moment de basculement de l’humanité appelé «Singularité» est considéré tantôt comme de la science-fiction, tantôt comme une réalité possible. Dans la Silicon Valley, emblématique des avancées en robotique et en intelligence artificielle, l’idée fait entièrement partie du paysage scientifique, même chez les sceptiques. Grand reportage en Californie et dans des centres de recherche en Suisse

    Le posthumanisme a commencé
    Pierre Veya
    L’utopie qui avance chaque jour nous oblige à un effort de lucidité. Nos relations avec les machines mettront en péril nos propres libertés si nous ne déterminons pas des règles éthiques définissant une humanité élargie aux autres formes d’intelligence


    Un jour peut-être, pas si lointain, les machines conçues par les hommes se comporteront comme des êtres doués d’intelligence. Ce jour-là, l’Humanité aura franchi une nouvelle frontière. Nul ne sait précisément quand interviendra ce basculement, ni comment évolueront nos relations avec des machines capables de mimer nos comportements.

    La puissance de calcul sans limites des ordinateurs, les avancées des neurosciences, les possibilités offertes par les nanotechnologies et les interfaces bio-électroniques sont telles, si fulgurantes, que nous nous rapprochons de cette frontière où science et science-fiction se confondent. Clones, cyborgs, robots, organes simulés: bienvenue dans une réalité augmentée qui permet d’envisager l’émergence de nouvelles formes d’intelligence.

    Sans doute sommes-nous au début d’une révolution technico-scientifique majeure d’où surgira l’imprévu.

    Pour le meilleur, les machines pourront nous remplacer dans des tâches pénibles et dangereuses, pallier nos faiblesses, nous aider à gérer la complexité de systèmes sophistiqués. A bien y regarder, nous vivons déjà dans des sociétés où l’artificiel domine et nous submerge par ses inventions. Nombre de tâches humaines ne peuvent plus être exécutées sans l’aide des ordinateurs. Bientôt, nos voitures se comporteront comme des automates asservis, capables d’anticiper les dangers et de prendre en charge nos déplacements. Des implants soulageront nos douleurs ou compenseront nos handicaps. Les guerres modernes se gagneront grâce à la suprématie d’armes pilotées à distance par des robots… insensibles à la violence et à la souffrance humaine.

    Un nouveau monde fascinant, plein de promesses et d’utopies. Un monde terrifiant aussi car il annonce un posthumanisme où l’homme et la femme seront remplaçables par des machines. Nous en pressentons déjà l’imminence avec des systèmes informatiques qui dictent nos comportements et nous poussent à une adaptation sournoise et permanente.

    Bien sûr, l’intelligence humaine n’est pas réductible à l’intelligence artificielle. Nous sommes le produit de nos émotions, les sujets pensants de civilisations ingénieuses. Mais l’utopie posthumaniste qui avance chaque jour davantage nous oblige à un effort de lucidité. Nos relations avec les machines mettront en péril nos propres libertés si nous ne déterminons pas des règles éthiques définissant une humanité élargie aux autres formes d’intelligence. A l’entrée dans l’ère atomique, Albert Einstein écrivait: «Il n’y a plus de doute à avoir, nos moyens technologiques dépassent notre humanisme.» Les nouvelles frontières de l’intelligence que nous explorons nous conduisent vers une destination inconnue jusqu’ici. A l’instar des explorateurs de l’ancien monde, nous sommes certains que nous ne renoncerons pas. Parviendrons-nous à sauvegarder nos réflexes humanistes, à dialoguer avec des systèmes artificiels qui pourraient, un jour, nous défier, ou plus simplement nous supplanter? Ces questions nous renvoient à une exigence morale: ne nous laissons pas enfermer dans une évolution non maîtrisée, faute d’avoir été débattue. Soyons curieux, inventifs, mais lucides. Humains avec cette grandeur qui nous rend irremplaçables.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Une voiture sans pilote à San Francisco

    Olivier Dessibourg
    (Google)

    La GoogleCar roule depuis quelques années dans les rues de San Francisco, sans pilote, et sans faire d’accident. Les voitures autocommandées, précurseurs de la circulation du futur?


    Si vous croisez une Toyota Prius à San Francisco affublée d’un cylindre sur le toit, regardez bien: il est probable que son conducteur fasse tout sauf… conduire! La firme Google vient de concrétiser ce dont ont rêvé les scénaristes de la série TV K2000: une voiture autoguidée «intelligente». Voilà une grosse année qu’elle roule sur la côte Ouest, avec déjà 322 000 km au compteur. Et sans accident.

    Derrière ce projet, l’un des cinq meilleurs chercheurs en intelligence artificielle (IA) au monde: Sebastian Thrun. Rencontré en Californie, cet Allemand de 44 ans, directeur du laboratoire d’IA de l’Université Stanford et actif chez Google, raconte: «Notre voiture utilise des lasers, radars, senseurs, caméras et GPS pour analyser, à l’aide d’un puissant ordinateur, tous les éléments du trafic à une vitesse bien supérieure à celle du cerveau humain. La GoogleCar est ainsi plus sûre qu’un conducteur qui peut être aviné, fatigué ou distrait.» Mieux: son équipe d’une douzaine de collaborateurs a prévu différents styles de conduite, de «prudent» (la voiture tend à laisser passer les autres véhicules) à «très agressif» (elle n’hésite pas à forcer le passage).

    Le chercheur n’en est pas à son coup d’essai. En 2005, il remportait le Darpa Grand Challenge , un concours de voitures autoguidées dans le désert. Mais il ne voit pas d’utilisation commerciale de son invention avant sept à huit ans. «Notre but est une sécurité absolue. Le risque, minime, d’un accident pourrait être très mal présenté dans les médias.» Par contre, il en est convaincu, ces voitures autoguidées révolutionneront la circulation de demain : « Leur recours en car-sharing réduira le nombre de véhicules dans les villes . Les aveugles et handicapés pourront les utiliser. Par ailleurs, des voitures autoguidées roulant toutes à la même vitesse, en formant des sortes de «trains routiers», permettront de grandement fluidifier le trafic; l’UE planche sur un tel projet. Surtout, il y aura beaucoup moins d’accidents.»
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      Un monde géré par des algorithmes

      Lucia Sillig
      A Wall Street, 70% de tous les échanges sont déjà le fait d’algorithmes.
      Ils déterminent le parcours des ascenseurs, dessinent les contours de votre voiture et vous conseillent sur la route à prendre


      Notre monde est déjà en grande partie géré par des algorithmes. Soit par des ensembles de règles qui permettent aux ordinateurs de prendre une décision à partir de données de départ. Les algorithmes déterminent le parcours des ascenseurs, dessinent les contours de votre voiture et vous conseillent sur la route à prendre. Ils sont aussi utilisés pour prédire le futur, qu’il s’agisse de la météo, de la santé d’un nouveau-né prématuré ou du résultat d’une élection. «A Wall Street, 70% de tous les échanges sont le fait soit d’un algorithme qui essaie de passer inaperçu, soit d’un autre qui essaie de démasquer le premier», souligne le concepteur de jeux d’ordinateur Kevin Slavin.

      Lors de la conférence Lift11, en février 2011 à Genève, il illustrait comment, afin de gagner quelques millisecondes dans les communications de ces transactions, on est en train de modifier la planification urbanistique de New York: «Elle va être optimisée pour ressembler à une carte mère.»

      Il ne nie pas la valeur des algorithmes, mais met en garde contre leur opacité et le risque qu’ils affectent nos goûts et nos préférences. Il étaie son propos avec l’exemple de la société nord-
      américaine de location de vidéos Netflix. 60% des films qu’elle loue sont choisis en suivant les recommandations d’un algorithme. Qui se base sur les films loués ou

      évalués par le client auparavant. Pour Kevin Slavin, cette méthode
      – qui revient à prendre un parti pris sur un comportement humain et à le modéliser – est aussi susceptible de le renforcer. «Comment faisiez-vous auparavant pour choisir un film? Vous ne savez plus…» D’autant que Hollywood utilise des algorithmes pour évaluer les scripts et prédire le nombre d’entrées sur lequel on peut miser. «Un algorithme décide quels films doivent être faits et un autre décide quels films sont bons. Qui est l’utilisateur dans tout ça? Ce n’est peut-être ni vous ni moi.»
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

      Commentaire


      • #4
        Siri, premier pas vers des interactions prometteuses

        Anouch Seydtaghia
        (Apple)

        Plus besoin d’apprendre à parler à son téléphone, c’est lui qui comprend les paroles humaines. La prochaine étape, ce sera d’étendre cette reconnaissance à d’autres appareils


        Marcus Schappi et Pete Lamonica. L’Histoire ne retiendra sans doute ni le nom de l’ingénieur de Sydney, ni celui du développeur de logiciels de Saint Louis, Missouri. Et pourtant, ces deux anonymes auront eu leur petit moment de célébrité en 2011 via les innovations qu’ils ont chacun développées autour de Siri, l’assistant personnel lancé par Apple en octobre dernier. Marcus Schappi est parvenu à intercepter les commandes envoyées depuis l’iPhone aux serveurs d’Apple, et à les rediriger vers un petit ordinateur. Celui-ci, connecté par exemple aux lampes de son appartement, permet de les activer ainsi par la voix. Vidéo et captures d’écran à l’appui, Marcus Schappi montre comment il peut piloter ainsi sa maison. Début 2012, il compte vendre un kit électronique, pour 121 90 dollars australiens, afin de permettre à ses clients de Sydney de faire de même.

        Comme Pete Lamonica, qui est, lui, parvenu à régler les *thermostats de sa maison via Siri, des technophiles débrouillards ont réussi à repousser les limites de Siri. Encore en version «bêta» – donc non terminée –, le système d’Apple n’en est qu’à ses débuts. Sa grande avancée aura été de démocratiser la reconnaissance du «langage naturel» par une machine: plus besoin d’apprendre à parler à son téléphone, c’est lui qui comprend les paroles humaines. La prochaine étape, ce sera, grâce à d’autres Marcus Schappi, d’étendre cette reconnaissance à d’autres appareils. Il faudra aussi que les machines communiquent entre elles intelligemment: un chercheur de l’Université du Maryland suggérait ainsi que plusieurs appareils dotés de Siri pouvaient communiquer entre eux pour fixer la date et l’heure d’un repas. Siri pourrait aussi communiquer avec davantage de bases de données. Depuis début décembre – accrochez-vous –, Siri permet d’accéder au moteur de recherche intelligent Wolfram Alpha, lui-même relié désormais au site de vente américain Best Buy. Ainsi, une commande vocale suffit pour afficher un comparatif des tablettes en dessous de 600 dollars, par exemple.En face, Google réagit en silence. D’après les rumeurs, son laboratoire secret – le Google X Lab – développerait un service de reconnaissance de langage naturel, baptisé Majel, du nom de Majel Barrett-Roddenberry, l’actrice ayant prêté sa voix aux ordinateurs de l’Enterprise, dans la série Star Trek. Google pourrait combiner Majel avec l’assistant personnel Alfred, développé par la firme Clever Sense rachetée début décembre. Alfred sait déjà répondre à des questions sur des suggestions de sorties. La pression sur Google est très importante
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

        Commentaire


        • #5
          Un robot scientifique pour aider les hommes en blouse blanche

          Olivier Dessibourg
          Adam, le «robot scientifique», et son inventeur Ross King, de l’Aberystwyth University (DR)

          Au pays de Galles, des bio-informaticiens ont mis au point Adam, un «robot scientifique» capable de formuler des hypothèses de recherche, concevoir et réaliser des expériences pour les tester, interpréter les résultats et recommencer le cycle jusqu’à ce que de nouvelles connaissances soient trouvées


          Les hommes, parfois, sont lents, peu fiables, influençables et limités dans leurs capacités de calcul. Les scientifiques ne font pas exception. Les machines, elles, n’ont pas ces défauts. C’est l’idée de base qui a conduit le bio-informaticien Ross King, de l’Université Aberyst*wyth (pays de Galles), à développer un «robot scientifique». Cet «assistant», équipé d’un ordinateur doté d’intelligence artificielle, mène la même démarche que ses inventeurs humains: «Formuler des hypothèses de recherche, concevoir et réaliser des expériences pour les tester, interpréter les résultats et recommencer le cycle jusqu’à ce que de nouvelles connaissances soient trouvées», explique Ross King dans la revue Scientific American . Et cela avec succès: Adam – c’est le nom de ce robot – a découvert la fonction d’une vingtaine de gènes codants pour des enzymes de levures. Outre son «cerveau» informatique, que les chercheurs ont «gavé» d’informations de base sur ce domaine et dans lesquelles Adam puise, l’ensemble ressemble à un laboratoire automatisé, avec tous les outils nécessaires pour étudier ces micro-organismes vivants. «Sept de ses conclusions étaient connues, une semblait fausse, et 12 constituaient des nouveautés scientifiques.» Avantages de la méthode? «Des coûts moindres, le fait qu’Adam puisse vérifier plusieurs hypothèses avec une seule expérience et comparer ses résultats à ses postulats (ce que négligent parfois les scientifiques)». Le biologiste travaille déjà sur Eve, successeur d’Adam destiné à cribler les effets de nouvelles molécules biologiquement actives contre des maladies tropicales. «En travaillant de concert, hommes et robots scientifiques devraient arriver à des résultats supérieurs à ce que les uns ou les autres pourraient obtenir séparément, estime Ross King. Les progrès de l’informatique et des systèmes d’intelligence artificielle produiront des robots encore plus intelligents. Ces créations seront-elles un jour capables de faire des découvertes remettant en question les paradigmes ou se limiteront-elles à des investigations scientifiques de routine? Une question clé de la science de demain!»
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

          Commentaire


          • #6
            Apprendre par les sens

            Olivier Dessibourg
            ECCE Robot (DR)

            Selon plusieurs groupes de scientifiques, un robot peut apprendre à travers les artificiels (vision, toucher, audition, etc.) que lui confèrent ses concepteurs


            François Conti, au département d’intelligence artificielle (IA) de l’Université Stanford, pense qu’un robot peut apprendre à travers ses sens. L’ancien ingénieur de l’EPFL y conçoit des systèmes «de retour de force» pour équiper des robots, comme l’humanoïde Asimo, et leur permettre de «sentir» des objets de leurs «mains» afin de ne pas les casser en les saisissant. Au laboratoire d’IA de l’Université de Zurich, Rolf Pfeifer estime aussi que l’intelligence de l’homme ne naît pas de la logique (et donc, en IA, d’une somme d’algorithmes pré-
            intégrés) mais, notamment, de sa capacité, à travers son corps, à s’adapter à des situations changeant rapidement. Il travaille avec ECCE Robot . Cet humanoïde construit par The Robot Studio est constitué d’une ossature en plastique, d’élastiques jouant le rôle des tendons, et de moteurs qui font office de muscles. «Les os ne sont pas fixés entre eux, mais tiennent grâce aux tissus les entourant. Notre robot peut aussi se luxer l’épaule!», dit Hugo G. Marques, membre du laboratoire. «ECCE peut interagir avec son environnement de manière souple. S’il frappait un humain, c’est lui qui se casserait.»

            Animat, lui, est né le 11 janvier 2011. Les pères de ce «rat robotisé», à l’Université de Boston, l’ont équipé de modules sensitifs artificiels (vision, senseurs tactiles, accéléromètre) et d’un système de réseaux neuronaux lui permettant d’apprendre de ses expériences. Lâché dans un bain d’eau, il devait rejoindre une plateforme émergée, repérable à des plots de couleur. Au quatrième essai, le robot y allait directement, guidé par ses «sens»: Animat avait appris seul de ses explorations antérieures, sans que ses concepteurs aient eu besoin de programmer en lui tous les scénarios
            possibles, expliquent-ils dans le New Scientist .
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

            Commentaire


            • #7
              L’intelligence collective pour dépasser les limites du cerveau humain

              Lucia Sillig
              «L’intelligence n’est pas une affaire d’individus mais de société.» (Visuals Unlimited Corbis)

              Les scientifiques tentent de percer les secrets des essaims, nuées et autres troupeaux


              «L’intelligence n’est pas une affaire d’individus mais de société. En groupe, on peut accomplir des tâches plus complexes, apprendre des autres, se communiquer des informations. Les animaux le font, les bactéries aussi», fait valoir Dario Floreano, directeur du Laboratoire des systèmes intelligents de l’EPF de Lausanne.

              Les essaims, nuées et autres troupeaux réunissent parfois des centaines de millions d’individus ( LT du 08.04.2009 ) se mouvant comme un seul, sans qu’on comprenne très bien comment. Mais les scientifiques s’appliquent à percer leurs secrets. Nissan travaille sur un système de régulation entre voitures pour éviter les embouteillages inspiré des bancs de poissons ( LT du 24.08.2010 ).

              Des chercheurs de l’Université de Sydney ont par ailleurs montré en début d’année que la capacité à éviter un prédateur augmente avec le nombre de poissons au sein d’un petit groupe. Cela grâce à «une division efficace du travail, combinée à un transfert rapide d’informations entre ses membres», relèvent-ils dans la revue américaine PNAS.

              Comprendre la façon dont les individus d’un groupe communiquent peut être particulièrement instructif. Les fourmis, par exemple, balisent la piste entre leur nid et les sources de nourriture avec des phéromones tant qu’il reste quelque chose à manger. Elles attirent ainsi les autres. Lorsque la source se tarit, le flux s’affaiblit tout seul. Cet exemple a été repris pour déterminer les meilleurs parcours de distribution par des entreprises agroalimentaires.

              Des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont publié en septembre, dans PloS Computational Biology, un modèle de communication basé sur les «essaims» de bactéries. Il semble que lorsque l’une d’entre elles trouve un bon chemin, elle prête moins attention aux signaux (moléculaires, chimiques ou mécaniques) des autres. Au contraire, si une bactérie se trouve sur une voie hasardeuse, elle augmentera ses interactions avec les autres. «Avec tous les membres du groupe adoptant cette stratégie, celui-ci est capable de trouver une trajectoire optimale sur des terrains extrêmement complexes», selon les scientifiques.Quant à l’intelligence collective humaine, c’est une des voies évoquées pour dépasser les limites de notre cerveau. Notamment grâce aux moyens de communication moderne comme Internet, les réseaux sociaux et les téléphones portables, qui changent la donne.

              Une étude du Massachussetts Institute of Technology de Boston, publiée en novembre 2010 dans Science, donne des pistes pour optimiser les performances collectives humaines ( LT du 17.11.2010 ). Les chercheurs ont constaté que celles-ci dépendent peu du QI des membres d’un groupe. Elles sont plutôt corrélées à leur «sensibilité sociale» – un mélange d’empathie et de facilité de communication, à une bonne distribution du temps de parole et au nombre de femmes présentes. «Des gens respectueux de l’avis des autres, sans mâle dominant qui sait tout, et à la recherche d’un consensus efficace», résume Denis Duboule, directeur du Pôle de recherche national Frontiers in genetics.

              Thomas W. Malone, un des auteurs de l’étude, se prend à rêver de pouvoir tester les équipes de top managers: «Ça serait une application intéressante. Nous pensons d’ailleurs qu’il est possible d’améliorer l’intelligence d’un collectif en changeant ses membres, en leur apprenant de meilleures manières de communiquer ou en leur fournissant de meilleurs outils électroniques de collaboration.»
              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

              Commentaire


              • #8
                Connecter son cerveau à un ordinateur

                Le vrai défi reste de faire transiter de l’information, sous forme de signaux électriques, entre des cellules nerveuses vivantes et des circuits électroniques: plusieurs groupes de recherches travaillent dans cette direction


                Pourra-t-on télécharger le contenu de sa mémoire sur un disque dur? Ou se faire greffer des implants électroniques pour «booster» son QI? Bref, se connecter avec un ordinateur? Il existe déjà plusieurs systèmes, à l’EPFL notamment, qui permettent aux humains de guider un véhicule ou un curseur d’écran par la pensée: des implants intracrâniens ou un casque d’électro*encéphalographie (EEG) détectent quelle zone du cerveau du sujet s’«allume» lors d’un type de pensée (faire un calcul, imaginer un cube en rotation, etc.). La machine reliée à ce système exécute alors une action. Et même si IBM annonçait le 20 décembre que cela serait possible d’ici à 2017, lire les pensées – littéralement – reste pour l’instant une gageure.

                Peut-on alors modifier le fonctionnement du cerveau? Oui, des électrodes greffées dans certaines de ses zones permettent déjà, activées par intermittence, d’annihiler les tremblements dus à Parkinson, ou d’atténuer une dépression (LT du 07.11.2010).

                Mais le vrai défi reste de faire transiter de l’information, sous forme de signaux électriques, entre des cellules nerveuses vivantes et des circuits électroniques. L’expérience la plus célèbre est celle de Kevin Warwick, à l’Université de Reading: dès 2003, ce cybernéticien s’est fait greffer un microchip sur le nerf de son avant-bras. En bougeant ce dernier, il réussissait à activer un bras robotisé situé à New York, l’implant détectant dans son nerf les influx idoines.

                En 2003, une équipe du Max Planck Institute (D) est parvenue à faire interagir une cellule nerveuse d’escargot et un substrat semi-conducteur. Depuis, plusieurs équipes dans le monde, dont une à l’EPF de Zurich, tentent de décrypter avec cette méthode les échanges de signaux électriques entre neurones, leur «langage». Histoire de découvrir le fameux «code neural», à savoir la manière dont les signaux électriques sont transformés en informations et en ordre aux nerfs, un élément crucial à tout échange potentiel entre des composants «bio» et «silico». Le groupe le plus en pointe reste celui de Ted Berger . En juin 2011, ce chercheur de l’Université de Californie a annoncé avoir remplacé une partie de l’hippocampe d’un rat par une neuroprothèse électronique. L’hippocampe est la zone responsable de la formation de la mémoire à long terme. Les chercheurs ont d’abord bloqué cette région de manière chimique. Puis ils y ont greffé une puce capable de jouer le rôle d’un interrupteur de la formation de mémoire. Chez un rat normal, cet implant a même permis d’accroître ses capacités mnésiques.
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                Commentaire


                • #9
                  Comprendre le cerveau humain

                  Ghislaine Bloch
                  La colonne corticale, un des composants du cortex des mammifères. (Blue Brain Project)

                  Des scientifiques de l’EPFL peuvent simuler et visualiser l’activité électrique des structures qui dirigent les processus sensoriels et cognitifs


                  Henry Markram poursuit son objectif: simuler le fonctionnement du cerveau humain et ses milliards de neurones interconnectés qui échangent en permanence des signaux chimiques et électriques. Professeur et codirecteur du Brain Mind Institute de l’EPFL, il chapeaute le projet Blue Brain qui réunit informaticiens, mathématiciens, biologistes ou physiciens. Ils sont parvenus à reproduire le fonctionne*- ment d’une partie d’un cerveau de rat grâce notamment à un supercalculateur fourni par IBM, dont les 8000 processeurs sont capables d’effectuer 22 800 milliards d’opérations par seconde. En 2006, ils ont réalisé une version informatique de la colonne corticale, un des composants du cortex des mammifères. Depuis, ils sont parvenus à mettre en réseau 100 colonnes néocorticales de rats. Les scientifiques peuvent ainsi simuler et visualiser l’activité électrique de ces structures qui dirigent les processus sensoriels et cognitifs. Le groupe de recherche a démarré la simulation de certaines maladies, telles l’autisme, la schizophrénie, l’épilepsie ou Alzheimer. Blue Brain permet également aux neuroscientifiques d’assembler les données expérimentales et d’en réaliser une copie informatique. Il a aussi donné naissance à un autre projet d’envergure: le Human Brain Project. Chapeauté par Henry Markram, ce programme qui rassemble 13 institutions de recherche européennes ambitionne de simuler le cerveau humain dans son entier. Il fait partie des six projets «finalistes» retenus par l’UE pour son programme FET Flagship. Cette bourse de recherche accordera en 2012 un financement pouvant aller jusqu’à un milliard d’euros à deux projets parmi les six candidats .
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                  Commentaire


                  • #10
                    Vers une évolution artificielle chez les robots

                    Lucia Sillig
                    (EPFL)

                    A l’EPFL, on fait évoluer un programme informatique selon les principes «darwiniens» de l’évolution des vivants


                    De l’œil des insectes au cerveau humain, l’efficacité des structures façonnée par des millions d’années d’évolution fait saliver les ingénieurs. Ceux-ci ont donc décidé de reprendre la méthode à leur compte. «Aujourd’hui, on utilise l’évolution artificielle dans tous les domaines de l’ingénierie où les techniques mathématiques d’optimisation ne sont pas facilement applicables», explique Dario Floreano, directeur du Laboratoire de systèmes intelligents de l’EPFL.

                    Il s’agit de faire évoluer un programme informatique selon les principes «darwiniens» de l’évolution des vivants. Le code qui contrôle un robot, par exemple (LT des 30.10.2009 et 04.05.2011). Des variations aléatoires sont introduites pour simuler les mutations qui induisent des changements dans notre ADN. Les différentes variantes sont testées et seules les meilleures retenues. Celles-ci peuvent être combinées entre elles, comme pour la reproduction sexuée. Le processus est répété sur des milliers de générations pour obtenir le robot le plus performant pour une tâche donnée.

                    L’évolution artificielle est utilisée dans toutes sortes de domaines, de l’électronique à la pharmaceutique. «Un exemple classique est celui de la conception d’une antenne pour un microsatellite de la NASA, illustre Dario Floreano. Il est intéressant parce qu’il y a beaucoup de possibilités différentes selon l’environnement et l’utilisation que l’on veut faire de l’antenne.» La méthode d’évolution artificielle, via une simulation par ordinateur, a été mise en compétition avec des experts humains. Les solutions proposées étaient très différentes et celle de l’ordinateur était beaucoup plus performante.
                    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                    Commentaire


                    • #11
                      Le jour où les robots penseront

                      http://www.letemps.ch/Page/Uuid/fbd1...bots_penseront
                      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                      Commentaire


                      • #12
                        Salam

                        Le jour où les robots penseront
                        Ce qui est bien avec les robots, c'est qu'il ne se fatiguent pas en lisant les 10 postes que tu as collé SOLAS..


                        .. je plaisante.. merci pour le partage.

                        Commentaire

                        Chargement...
                        X