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Les politiques ont fait fausse route sur le plan de l’emploi, accuse l’OIT

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  • Les politiques ont fait fausse route sur le plan de l’emploi, accuse l’OIT

    Ram Etwareea


    Le monde doit relever le défi de créer 600 millions de places de travail en dix ans. Le chômage sera l’un des thèmes forts du Forum de Davos


    «Les dirigeants mondiaux se sont trompés dans leur politique de l’emploi. Par conséquent, le chômage explose, s’installe dans la durée et, à moins d’un revirement, la situation continuera à se dégrader.» Ce cri du cœur a été lancé par l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport annuel sur l’emploi mondial publié lundi à Genève.

    Selon Ernst Ekkehard, économiste et chef de l’unité Projection de l’emploi au sein de l’organisation, le nombre de chômeurs atteindra 204 millions en 2012. Un chiffre qui serait porté plutôt à 209 millions à la lumière de la récession qui s’installe dans de nombreux pays européens. Dans la décennie à venir, le monde est confronté au défi de créer 600 millions d’emplois. Selon l’OIT, près de 40 millions de personnes rejoignent le marché du travail chaque année. Et il reste toujours 27 millions de chômeurs de plus qu’au début de la crise, en 2007.

    Pour Ernst Ekkehard, les dirigeants politiques, plus particulièrement en Europe, ont plongé le monde dans un cercle vicieux en adoptant tous en même temps, mais de façon peu cordonnée, des mesures d’austérité pour redresser leurs finances publiques. «L’austérité signifie moins de dépenses, moins de croissance, moins de recettes publiques, moins d’investissements, moins d’emplois, moins de consommation…» explique-t-il. «Il faut remplacer cette stratégie par des mesures de relance coordonnées sur le plan mondial. Même en Europe, qui subit la crise de la dette de plein fouet, des pays comme l’Allemagne sont assez solides pour s’engager dans cette voie.» Sous l’impulsion de l’OIT, l’emploi sera l’un des thèmes forts du Forum de Davos, qui débute ce mercredi.

    L’OIT estime qu’on peut augmenter les dépenses publiques. Notamment en taxant les entreprises qui, en Europe comme aux Etats-Unis, ont accumulé de grandes réserves, mais ne les investissent pas à cause des incertitudes politiques et économiques ambiantes. Selon Ernst Ekkehard, les Etats peuvent aussi inciter les entreprises à investir et à créer des emplois au lieu de les taxer.
    L’OIT note que les programmes de relance dans les pays industrialisés seront sans doute suivis dans les grands pays émergents. «Le Brésil, l’Indonésie et la Chine, après une courte période de resserrement budgétaire et de crédit, s’apprêtent à donner de nouvelles impulsions à leur économie», poursuit Ernst Ekkehard.

    «Les mesures pour soutenir l’em*ploi ne seront pas suffisantes à elles seules», poursuit l’OIT. Et d’appeler les Etats à agir de façon déterminée et coordonnée pour réduire les incertitudes qui freinent les investissements privés. Il estime prioritaire que l’accès aux crédits soit facilité pour les entreprises afin que celles-ci puissent jouer pleinement leur rôle de moteur de l’économie.

    Le rapport de l’OIT met en exergue encore d’autres faits: plus de 30% des travailleurs dans le monde, soit 900 millions, survivent avec leur famille avec moins de deux dollars par jour. La moitié d’entre eux vivent au-dessous du seuil extrême de la pauvreté, fixé à 1,25 dollar par jour par la Banque mondiale.

    Sur le même registre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié lundi un rapport sur les inégalités. Selon elle, la réforme du marché du travail, c’est-à-dire un assouplissement dans les conditions d’engagement et de licenciement, augmenterait le potentiel de création d’emplois de 25%.
    letemps.ch
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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