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Tendances mondiales de l’emploi 2012

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  • Tendances mondiales de l’emploi 2012

    Prévenir une aggravation de la crise de l’emploi
    Résumé analytique
    Le monde est face au défi que représente la création
    de 600*millions d’emplois sur la prochaine décennie
    Le monde aborde l’année 2012 en étant confronté à un défi considérable en matière d’emploi
    et à des déficits de travail décent à grande échelle. Au bout de trois années de conditions de
    crise permanentes sur les marchés du travail mondiaux et face à la perspective d’une dégradation supplémentaire de l’activité économique, le chômage accumulé au niveau mondial s’élève
    à 200* millions d’individus* –* une augmentation de 27* millions depuis le début de la crise.
    En outre, il faudra plus de 400*millions de nouveaux emplois sur la prochaine décennie pour
    éviter que le chômage n’augmente encore. Partant, pour générer une croissance durable tout
    en maintenant la cohésion sociale, le monde doit relever un défi pressant: créer 600*millions
    d’emplois productifs sur la prochaine décennie, ce qui laisserait encore 900*millions de travailleurs et leurs familles avec moins de 2 dollars EU par jour pour vivre*–*le seuil de pauvreté*–*pour l’essentiel dans les pays en développement.
    Les marchés du travail mondiaux montrent peu de signes d’amélioration
    Face à ces difficultés sur les marchés du travail, les perspectives de création d’emplois au niveau
    mondial se sont assombries. La projection de référence ne montre aucun changement du taux
    de chômage mondial entre aujourd’hui et 2016, qui reste à 6*pour cent de la main-d’œuvre
    mondiale. Cela se traduirait par 3*millions de chômeurs supplémentaires dans le monde en
    2012, soit un total de 200*millions d’individus, chiffre qui augmenterait encore pour atteindre
    206*millions de chômeurs d’ici à 2016. Si les risques de dégradation se matérialisent et que
    la croissance mondiale est inférieure à 2*pour cent en 2012, le chômage mondial augmentera
    plus rapidement pour s’établir à 204*millions en 2012, au moins 4*millions de plus que dans
    le scénario de référence, avec une augmentation supplémentaire à 209*millions en 2013, soit
    6* millions de plus que dans le scénario de référence. En revanche, selon un scénario moins
    douloureux*–*qui suppose une résolution rapide de la crise de la dette dans la zone euro –, le
    chômage mondial s’établirait à environ 1*million d’individus de moins que dans le scénario
    de référence en 2012, et à 1,7*million de moins en 2013. Cela ne suffirait toujours pas pour
    modifier sensiblement la courbe du taux de chômage mondial, qui, d’après les projections,
    devrait demeurer bloqué à environ 6*pour cent.
    Les jeunes sont particulièrement touchés par la crise
    En 2011, 74,8*millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans étaient au chômage, soit une augmentation de plus de 4* millions depuis 2007. Le taux de chômage mondial des jeunes, établi à
    12,7*pour cent, demeure supérieur d’un bon point de pourcentage au niveau d’avant la crise.
    Au niveau mondial, les jeunes ont presque trois fois plus de chances d’être au chômage que
    les adultes. En outre, selon les estimations, 6,4*millions de jeunes ont abandonné l’espoir de
    Sous embargo jusqu’au 23 janvier 2012 à 23:00 GMT2 Tendances mondiales de l’emploi 2012 | Prévenir une aggravation de la crise de l’emploi
    trouver un emploi et ont carrément quitté le marché du travail. Même ceux qui ont un emploi
    sont de plus en plus susceptibles de se trouver dans l’emploi à temps partiel et souvent dans le
    cadre de contrats temporaires. Dans les pays en développement, les jeunes sont exagérément
    représentés parmi les travailleurs pauvres. Comme, selon les projections, le nombre et la proportion des jeunes chômeurs devraient rester essentiellement inchangés en 2012, et comme
    la part des jeunes qui se retirent carrément du marché du travail continue d’augmenter, si la
    tendance actuelle se maintient, il y a peu d’espoir de voir une amélioration substantielle des
    perspectives de l’emploi à court terme pour les jeunes.
    La baisse du taux d’activité cache une situation du chômage mondial encore plus grave
    Au niveau mondial, il y avait près de 29*millions d’actifs en moins en 2011 que ce à quoi on
    s’attendait au regard des tendances d’avant la crise, soit 6,4*millions de jeunes et 22,3*millions
    d’adultes en moins. Cela équivaut à près de 1*pour cent de la main-d’œuvre réelle en 2011, et
    à près de 15*pour cent du nombre total de chômeurs dans le monde. Si ces travailleurs potentiels étaient tous disponibles pour travailler et cherchaient du travail, le nombre de chômeurs
    passerait à plus de 225*millions d’individus, soit un taux de 6,9*pour cent, par rapport au taux
    effectif de 6*pour cent. Les taux d’activité ont plongé dans beaucoup de pays dans la région des
    économies développées et de l’Union européenne, ce qui s’est traduit par 6*millions d’actifs
    en moins que ce qui était prévu au regard des tendances d’avant la crise. Si l’on ajoutait cette
    cohorte aux chômeurs, le taux de chômage de la région passerait de 8,5 à 9,6*pour cent.
    La capacité de l’économie mondiale de créer de nouveaux emplois a nettement baissé
    Au niveau mondial, le ratio emploi-population a fortement baissé durant la crise, passant de
    61,2*pour cent en 2007 à 60,2*pour cent en 2010, ce qui représente la plus forte baisse de ce
    type jamais enregistrée (depuis 1991). Si l’on se fonde sur les prévisions macroéconomiques
    actuelles, la projection de référence du BIT concernant le ratio emploi-population n’est pas
    encourageante, avec une tendance projetée inchangée ou légèrement à la baisse jusqu’en 2016.
    Le scénario de dégradation envisagé par le BIT se traduirait par un double creux pour ce qui
    est du ratio emploi-population mondial, qui chuterait probablement au niveau le plus bas
    jamais enregistré vers 2013. Le scénario d’amélioration ne se traduirait pas par des taux de
    croissance suffisants pour entraîner une hausse substantielle du ratio emploi-population mondial, qui demeurerait bien inférieur aux niveaux d’avant la crise sur les prochaines années.
    En dehors de l’Asie, les régions en développement sont restées à la traîne par rapport
    aux économies développées en termes de croissance de la productivité du travail,
    ce qui risque d’aggraver l’écart entre les niveaux de vie et de limiter les perspectives
    de réduction de la pauvreté
    Comme l’économie mondiale se ralentit de nouveau, la convergence des niveaux de vie entre
    les pays s’est ralentie. L’écart en termes de productivité du travail entre les pays développés et
    les pays en développement*–*un indicateur important de la convergence des niveaux de revenu
    entre les pays*–*s’est réduit au cours des deux dernières décennies, mais demeure important: la
    production par travailleur dans la région des économies développées et de l’Union européenne
    était de 72900 dollars EU en 2011, contre une moyenne de 13600 dollars EU dans les régions
    en développement. Cela signifie que, une fois les corrections faites pour tenir compte des
    écarts de prix entre les pays, le travailleur moyen d’un pays en développement produit moins
    d’un cinquième de la production du travailleur moyen d’un pays développé. Les trois régions
    d’Asie ont représenté la totalité du rattrapage au plan de la productivité du travail entre les
    pays en développement et les pays développés entre 1991 et 2011, les autres régions en développement restant à la traîne.Résumé analytique 3
    Des progrès ont été réalisés en matière de réduction de l’extrême pauvreté parmi
    les travailleurs au niveau mondial, mais la pauvreté au travail demeure très répandue
    Parmi les 900*millions de travailleurs pauvres, il y avait en 2011, selon les estimations, 456*millions de travailleurs dans le monde vivant dans l’extrême pauvreté, au-dessous du seuil de pauvreté fixé à 1,25 dollar EU par jour, soit une diminution de 233*millions depuis 2000 et de
    38*millions depuis 2007. Cependant, ce total mondial est fortement influencé par la baisse
    spectaculaire de la pauvreté au travail dans la région de l’Asie de l’Est, où, grâce à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté rapides observées en Chine, le nombre de
    travailleurs pauvres a diminué de 158*millions depuis 2000 et de 24*millions depuis 2007. En
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    outre, il y a eu un net ralentissement du taux de progression de la réduction de la pauvreté au
    travail depuis 2008. Une projection des tendances d’avant la crise (2002-2007) fait apparaître
    50*millions de travailleurs pauvres supplémentaires en 2011 par rapport à ce qui était prévu
    au regard des tendances d’avant la crise. De même, en 2009, il y avait selon les estimations
    55*millions de travailleurs supplémentaires vivant avec leurs familles au-dessous du seuil de
    pauvreté fixé à 2 dollars EU par jour par rapport à ce qui était prévu au regard des tendances
    d’avant la crise.
    L’emploi vulnérable a augmenté de 23*millions d’individus depuis 2009
    Le nombre de travailleurs dans l’emploi vulnérable est, selon les estimations, de 1,52 milliard
    d’individus au niveau mondial, soit une augmentation de 136*millions depuis 2000 et de près
    de 23*millions depuis 2009. La région de l’Asie de l’Est a connu une baisse de l’emploi vulnérable de 40*millions d’individus depuis 2007, alors qu’il a augmenté de 22*millions d’individus en Afrique subsaharienne, de 12*millions en Asie du Sud, de près de 6*millions en Asie
    du Sud-Est et dans le Pacifique, de 5*millions en Amérique latine et dans les Caraïbes et de
    plus de 1*million au Moyen-Orient. La part des femmes dans l’emploi vulnérable (50,5*pour
    cent) dépasse la part correspondante des hommes (48,2* pour cent). Les femmes sont bien
    plus susceptibles que les hommes de se trouver dans l’emploi vulnérable en Afrique du Nord
    (55*pour cent contre 32*pour cent), au Moyen-Orient (42*pour cent contre 27*pour cent) et
    en Afrique subsaharienne (près de 85*pour cent contre 70*pour cent).
    La croissance pauvre en emplois dans les pays développés et la faible productivité
    dans les régions en développement constituent une menace pour un redressement
    généralisé et limitent les perspectives de développement économique
    De plus en plus d’éléments d’information indiquent la formation d’une boucle de rétroaction négative entre le marché du travail et la macroéconomie, en particulier dans les économies développées : le chômage élevé et la faible croissance des salaires réduisent la demande
    de marchandises et de services, érodant encore la confiance des entreprises, qui hésitent à
    investir et à embaucher. Il sera capital de rompre cette boucle négative si l’on veut qu’un
    redressement durable puisse s’installer. Pour générer de telles hausses durables de la productivité dans bon nombre des pays en développement, il faudra procéder à une transformation
    structurelle accélérée*–*en passant à des activités à plus forte valeur ajoutée tout en réduisant
    l’importance de l’agriculture de subsistance comme source principale de l’emploi ainsi que
    la dépendance vis-à-vis des marchés des produits de base instables pour les recettes d’exportation. Il faut améliorer encore l’éducation et le développement des compétences, établir des
    régimes de protection sociale adéquats qui garantissent un niveau de vie de base pour les
    plus vulnérables et renforcer le dialogue entre les travailleurs, les employeurs et les gouvernements pour générer un large développement reposant sur une distribution juste et équitable
    des gains économiques.La croissance mondiale va inéluctablement s’affaiblir en 2012
    Le redressement qui a commencé en 2009 a été de courte durée et peu marqué. Depuis l’été
    2011, les difficultés macroéconomiques dans certaines économies avancées se sont aggravées
    car l’investissement et la création d’emplois au niveau mondial sont demeurés faibles. Du fait
    de l’instabilité du secteur financier et de la hausse des primes de risque venant s’ajouter aux
    incertitudes concernant la dette souveraine, le secteur privé a vu se réduire son accès au crédit
    tandis que baissait le moral des entreprises et des consommateurs. Même si les pays confrontés
    à de graves difficultés économiques et budgétaires sur le long terme sont peu nombreux, l’économie mondiale s’est vite affaiblie à mesure que l’incertitude s’étendait au-delà des économies
    avancées, ce qui l’a encore éloignée de la tendance qui la caractérisait avant la crise. De ce fait,
    l’économie mondiale s’est encore éloignée de la tendance qui la caractérisait avant la crise et,
    aujourd’hui, même un double creux demeure tout à fait possible.
    Une crise en trois stades
    Alors que nous entrons dans la quatrième année de turbulences économiques mondiales, il y
    a maintenant des éléments indiquant qu’il s’agit d’une crise en trois stades. Au choc initial
    de la crise, les pouvoirs publics ont répondu par des plans de relance budgétaire et monétaire
    coordonnés, ce qui a entraîné une reprise de la croissance et permis d’éviter une plus forte
    contraction et une hausse du chômage, mais s’est avéré insuffisant pour générer un redressement durable de l’emploi, notamment dans les économies avancées.
    Au deuxième stade, l’aggravation des déficits publics et des problèmes de la dette souveraine a entraîné une multiplication des mesures d’austérité dans l’espoir de gagner la confiance
    des marchés de capitaux. De ce fait, les plans de relance budgétaire ont commencé de décliner
    et le soutien de l’activité économique dans les économies avancées a été concentré sur l’allé-
    gement quantitatif des politiques monétaires. L’impact conjugué de ces deux facteurs semble
    avoir été un affaiblissement de la croissance du PIB et de l’emploi. La croissance du PIB a
    baissé au plan mondial, de 5*pour cent en 2010 à 4*pour cent sur 2011, un mouvement tiré par
    les économies avancées, au sujet desquelles les prévisions pour 2011 ont été revues à la baisse
    par le FMI en septembre 2011, à 1,4*pour cent. Entre-temps, cette tendance a aussi commencé
    de toucher les économies émergentes, où la croissance est demeurée forte tout au long de 2011,
    bien que les premiers signes de faiblesse aient été constatés au dernier trimestre de 2011 avec
    une diminution des commandes dans l’industrie.
    Le resserrement des politiques et la persistance des hauts niveaux de chômage ont accru la
    possibilité d’un troisième stade dangereux, caractérisé par un risque accru de formation d’un
    deuxième creux de la croissance et de l’emploi dans les économies avancées, ce qui intensifierait les graves difficultés des marchés du travail qui sont apparues depuis le début de la crise.
    La marge de manœuvre des pouvoirs publics a diminué
    Au troisième stade de la crise, la marge de manœuvre des pouvoirs publics a été fortement
    réduite, de sorte qu’il est devenu difficile de stopper ou même de ralentir la dégradation des
    conditions économiques. Au stade initial de la crise mondiale, les pays n’ont pas perdu de
    temps pour prendre des mesures de soutien en faveur du secteur financier et mettre en place
    des plans de relance. Malgré les gros efforts déployés* –* dans certains cas, jusqu’à 90* pour
    cent des dépenses publiques supplémentaires sont été affectées au renflouement de banques*–,
    le*secteur financier demeure très vulnérable, ce qui diminue sa capacité de prêter à l’économie
    réelle. Les conditions du crédit se sont de nouveau resserrées ces derniers mois, en partie du
    fait de la grande incertitude qui caractérise les perspectives économiques mondiales. Parallèlement, les niveaux élevés de la dette souveraine dans les économies avancées limitent la capacité
    des gouvernements de ces pays de mettre en œuvre une autre série de plans de relance.
    4 Tendances mondiales de l’emploi 2012 | Prévenir une aggravation de la crise de l’emploiLes conditions économiques se sont avérées plus résistantes dans les économies émergentes
    d’Asie de l’Est et d’Amérique latine, ce qui a laissé une plus grande marge de manœuvre aux
    pouvoirs publics dans ces pays. Néanmoins, on constate déjà certains effets d’entraînement
    là aussi, dus aux difficultés que connaissent les économies avancées. Les sources de croissance
    mondiale se sont nettement déplacées depuis le début de la crise, les économies émergentes
    contribuant de plus en plus à la demande mondiale. La croissance des échanges commerciaux
    entre les économies émergentes a contribué à cette dissociation progressive et à l’émergence
    de nouveaux centres de croissance, susceptibles de stabiliser la croissance mondiale et de pré-
    venir une plus grave récession à double creux. Dans ces pays, les conditions économiques favorables ont permis aux taux de création d’emplois de dépasser la croissance de la main-d’œuvre,
    soutenant ainsi la demande intérieure, en particulier dans les grandes économies émergentes
    d’Amérique latine et d’Asie de l’Est. Cependant, comme les économies émergentes demeurent
    tributaires des exportations à destination des économies avancées, elles aussi ont connu un
    ralentissement de leurs taux de croissance au dernier trimestre de 2011. A cet égard, un effort
    coordonné des responsables politiques des économies avancées et des économies émergentes
    pourrait contribuer à faire bénéficier l’économie mondiale de ces nouveaux centres de croissance et à empêcher un ralentissement économique mondial.
    L’investissement reste déprimé, ce qui pèse sur la création d’emplois
    Au vu de l’incertitude croissante concernant les perspectives mondiales, l’investissement s’est
    développé d’une manière inégale dans le monde. Dans les économies avancées ainsi qu’en
    Europe orientale, les problèmes du secteur financier restés sans solution, la grande incertitude
    concernant les perspectives mondiales et la moindre propension des ménages à consommer
    ont ralenti la reprise de l’investissement des entreprises. Au début de la crise, l’investissement des entreprises a baissé jusqu’à des niveaux jamais atteints jusque-là, ce qui avait souvent
    entraîné une destruction nette de l’appareil productif et des effets particulièrement néfastes
    sur la création d’emplois. Compte tenu de la lenteur du redressement de l’investissement, la
    création d’emplois n’a pas pu reprendre, ce qui a accentué les pertes d’emplois. En revanche, les
    économies émergentes, profitant de leur forte performance globale, ont rapidement retrouvé
    leurs taux d’investissement d’avant la crise, et ceux-ci devraient encore augmenter à moyen
    terme.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Ce ralentissement de l’investissement est de mauvais augure pour la reprise de la création d’emplois dans les économies avancées au vu des liens qui ont toujours existé entre les
      deux. De fait, une forte croissance de l’investissement* –* plus que l’expansion de la production*–*a toujours été un indicateur essentiel de la baisse des taux de chômage. A cet égard, le
      BIT estime qu’il est nécessaire de renforcer les incitations visant à provoquer une reprise plus
      rapide de l’investissement*–*en l’augmentant encore de 2 points de pourcentage du PIB mondial, soit 1200 milliards de dollars EU à l’échelle mondiale*–*pour absorber entièrement le
      déficit d’emploi provoqué par la crise.
      Les déséquilibres structurels provoquent une baisse à moyen terme
      des tendances de la croissance de l’emploi
      Les déséquilibres structurels qui se sont accentués au cours de la décennie écoulée sont la cause
      d’une détérioration supplémentaire des perspectives de l’emploi. Les bulles spéculatives qui se
      sont formées dans le secteur du logement et d’autres secteurs avant la crise ont créé des décalages sectoriels substantiels qu’il faut corriger et qui nécessiteront de longs et coûteux déplacements d’emplois dans toute l’économie mais aussi entre les pays. La forte croissance de la
      liquidité a provoqué l’essor du secteur du logement et du secteur financier, essor qui se poursuit encore dans certaines économies, entraînant une affectation inappropriée des ressources
      et créant des problèmes structurels sur le marché du travail qui demanderont probablement du
      temps pour être complètement absorbés. Ces frictions structurelles expliquent aussi la faible
      Résumé analytique 5réactivité de l’emploi par rapport à la croissance, en particulier dans les économies où l’essor a
      déjà fait place au marasme, comme aux Etats-Unis, en Espagne ou en Irlande. A l’avenir, la correction de ces déséquilibres limitera probablement l’efficacité des interventions des pouvoirs
      publics car les politiques macroéconomiques classiques peuvent être moins efficaces lorsqu’il
      s’agit de rééquilibrer les tendances de la croissance sectorielle. Si l’on veut surmonter ces obstacles, il faut donc mettre en place des moyens d’action supplémentaires pour permettre une
      réaffectation plus rapide des emplois et des travailleurs dans l’ensemble de l’économie ainsi
      qu’une croissance plus rapide de l’emploi.
      Pour s’attaquer à ces questions, il faut des politiques coordonnées au niveau mondial...
      Pour lutter contre la récession prolongée du marché du travail et placer l’économie mondiale
      sur la voie d’un redressement plus durable, il est nécessaire de mettre en place plusieurs changements stratégiques. Premièrement, il faut que les politiques mondiales soient plus fermement
      coordonnées. La mise en œuvre simultanée de dépenses publiques financées par le déficit et
      de mesures d’allégement monétaire par beaucoup d’économies avancées et émergentes n’est
      plus une option réaliste pour aucune d’entre elles. De fait, la forte augmentation de la dette
      publique et les préoccupations qu’elle a suscitées concernant la viabilité des finances publiques
      dans certains pays ont forcé ceux qui étaient le plus exposés à une hausse des primes de risque
      liées à la dette souveraine à prendre de strictes mesures d’économies. Cependant, les effets
      d’entraînement induits par les dépenses budgétaires et la création de liquidité peuvent être
      importants d’un pays à l’autre et*–*si celles-ci sont utilisées d’une manière coordonnée*–*permettraient aux pays qui disposent encore d’une certaine marge de manœuvre de soutenir tant
      leurs propres économies que l’économie mondiale. Ce sont des mesures de financement public
      coordonnées de ce type qui sont nécessaires aujourd’hui pour soutenir la demande globale au
      niveau mondial et stimuler la création d’emplois à l’avenir.
      … remettre en état et réglementer le système financier…
      Deuxièmement, une remise en état et une réglementation plus substantielles du système financier rétabliraient la crédibilité et la confiance, ce qui permettrait aux banques de surmonter le
      risque de crédit qui a alimenté cette crise. Toutes les entreprises en tireraient avantage, mais
      surtout les PME, qui non seulement sont celles qui ont le plus besoin de crédit, mais aussi
      celles qui créent en définitive plus de 70*pour cent des emplois. Une réforme globale des marchés financiers, comprenant des marges de sécurité plus importantes dans le secteur bancaire
      national, aiderait puissamment le marché du travail et ajouterait jusqu’à un demi-point de
      pourcentage à la croissance de l’emploi, en fonction de la situation de chaque pays.
      … faire en sorte que les mesures de relance ciblent l’emploi…
      Troisièmement, cibler l’économie réelle pour soutenir la croissance de l’emploi est ce dont on
      a le plus besoin aujourd’hui. La faiblesse de la création d’emplois et l’anémie de la croissance
      des revenus du travail qui en a découlé ont été à la base du ralentissement de l’activité économique mondiale et de la dégradation des finances publiques. Le BIT est particulièrement
      préoccupé par le fait qu’en dépit de plans de relance de grande envergure ces mesures n’ont
      pas permis d’inverser l’augmentation de 27*millions de chômeurs depuis l’impact initial de
      la crise. Manifestement, les mesures des pouvoirs publics n’ont pas été bien ciblées et il faut
      réévaluer leur efficacité. De fait, les estimations portant sur divers instruments du marché
      du travail en ce qui concerne les économies avancées montrent que les politiques actives et
      passives relatives au marché du travail se sont avérées très efficaces pour stimuler la création
      d’emplois et soutenir les revenus. Les éléments d’information par pays concernant tout un
      éventail de politiques de ce type*–*y compris l’élargissement des indemnités de chômage et
      6 Tendances mondiales de l’emploi 2012 | Prévenir une aggravation de la crise de l’emploides programmes de partage du travail, la réévaluation des salaires minima et des subventions
      salariales ainsi que le renforcement des services publics de l’emploi, des programmes de travaux publics et des incitations à l’entrepreneuriat*–*indiquent que ces politiques produisent
      des effets sur l’emploi et les revenus.
      … et encourager le secteur privé à investir…
      Quatrièmement, les mesures de soutien publiques supplémentaires à elles seules ne suffiront
      pas à susciter une reprise durable de l’emploi. Les responsables politiques doivent agir avec
      détermination et d’une manière coordonnée pour réduire la peur et l’incertitude qui entravent
      l’investissement privé de façon que le secteur privé puisse relancer le principal moteur de la
      création d’emplois au niveau mondial. Les mesures pour inciter les entreprises à investir en
      usines et en matériel et à embaucher seront essentielles pour déclencher une reprise forte et
      durable de l’emploi.
      ... sans risquer de compromettre la stabilité budgétaire
      Cinquièmement, pour être efficaces, les plans de relance supplémentaires ne doivent pas
      risquer de compromettre la viabilité des finances publiques en augmentant encore la dette
      publique. A cet égard, si les dépenses publiques vont de pair avec des augmentations des
      recettes, cela peut toujours stimuler l’économie réelle, grâce au multiplicateur de budget équilibré. Lorsque la demande est hésitante, développer le rôle des pouvoirs publics pour ce qui
      est de la demande globale contribue à stabiliser l’économie et constitue un nouveau facteur
      de relance, même si l’augmentation des dépenses s’accompagne de hausses simultanées des
      recettes fiscales. Comme on le fait valoir dans le présent rapport, les multiplicateurs de budget
      équilibré peuvent être non négligeables, surtout dans l’environnement actuel où les capacités
      sont très largement sous-utilisées et les taux de chômage sont élevés. En même temps, équilibrer les dépenses par des recettes plus importantes garantit la maîtrise du risque budgétaire
      pour satisfaire les marchés de capitaux. Par conséquent, les taux d’intérêt ne seront probablement pas affectés par une telle option de politique, ce qui permettra au facteur de relance de
      produire tous ses effets sur l’économie.
      Résumé analytique
      oit
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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