Anouch Seydtaghia
A Davos, le pays a chiffré ses ambitions en investissements
Crise, surendettement, récession? Autant de mots qui n’avaient pas droit de cité ce vendredi lors d’une réunion organisée par les autorités brésiliennes, conjointement avec les responsables du géant pétrolier Petrobras. Au sein de la morosité dégagée au Forum économique mondial, les propos entendus ce vendredi détonnaient. «D’habitude, les investissements directs se montent en moyenne à 20 milliards de dollars par an au Brésil. Ils se sont élevés à 60 milliards en 2011, selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Nous sommes désormais le quatrième récipiendaire au niveau mondial», lance Alessandro Teixeira, vice-ministre de l’Industrie. «Nous voulons maintenir une croissance interne de 4 à 5% par an. Pour cela, les investissements nécessaires sont énormes: rien que dans le domaine de l’énergie, il nous faudra environ 700 milliards de dollars investis d’ici à 2020 dans le domaine énergétique», calcule Luciano Coutinho, président de la Banque brésilienne de développement.
Pour les intervenants, aucun doute: le Brésil parviendra sans peine à attirer les capitaux nécessaires. Des fonds qui permettront en particulier à Petrobras d’aller forer encore plus loin en eaux profondes. «Actuellement, nous extrayons 2,7 millions de barils par jour – nous avons le but d’atteindre les 6 millions d’ici à 2020, dit Almir Barbassa, directeur financier de Petrobras. Nous produisons aujourd’hui un baril à 45 dollars environ. Mais nous voulons descendre sous les 40 dollars. Or, en même temps, nous nous éloignons des côtes, avec des forages à 250, voire 300 kilomètres au large des terres.»
Le coût des bateaux
Un exemple situe l’appétit de Petrobras: celui des bateaux de forage. «En 2007, nous n’en *avions que deux. Nous voulions en louer, mais les tarifs étaient prohibitifs, avec un coût de 250 000 dollars par jour. Du coup, nous avons décidé d’en fabriquer nous-mêmes, car tant en Chine qu’à Singapour ils n’arrivent pas à en produire. Nous visons les 37 unités d’ici à 2014», explique José Sergio Gabrielli de Azevedo, directeur de Petrobras jusqu’au 9 février. Avec un coût par bateau de 600 à 800 millions de dollars, les investissements se chiffrent en dizaines de milliards de dollars.
Si Européens et Américains devaient ne pas être en mesure d’assurer ces investissements, ces projets seraient-ils condamnés? «Bien sûr, les Européens traversent une phase difficile, mais les Américains sont là. Je suis très confiant», poursuit le directeur de Petrobras. «Vous devez savoir que les banques brésiliennes sont extrêmement solides, remplissant déjà les exigences de Bâle III, elles peuvent aussi assurer ce financement», glisse Luciano Coutinho. La crise européenne n’affecterait donc pas Petrobras? «Nous n’exportons que 20% de notre production vers l’Europe, donc l’impact est marginal», répond José Sergio Gabrielli de Azevedo, pour qui la perte de valeur du dollar et de l’euro face au real brésilien est supportable: «Cela fait des années que cela dure, nous avons l’habitude.»
letemps.ch
A Davos, le pays a chiffré ses ambitions en investissements
Crise, surendettement, récession? Autant de mots qui n’avaient pas droit de cité ce vendredi lors d’une réunion organisée par les autorités brésiliennes, conjointement avec les responsables du géant pétrolier Petrobras. Au sein de la morosité dégagée au Forum économique mondial, les propos entendus ce vendredi détonnaient. «D’habitude, les investissements directs se montent en moyenne à 20 milliards de dollars par an au Brésil. Ils se sont élevés à 60 milliards en 2011, selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Nous sommes désormais le quatrième récipiendaire au niveau mondial», lance Alessandro Teixeira, vice-ministre de l’Industrie. «Nous voulons maintenir une croissance interne de 4 à 5% par an. Pour cela, les investissements nécessaires sont énormes: rien que dans le domaine de l’énergie, il nous faudra environ 700 milliards de dollars investis d’ici à 2020 dans le domaine énergétique», calcule Luciano Coutinho, président de la Banque brésilienne de développement.
Pour les intervenants, aucun doute: le Brésil parviendra sans peine à attirer les capitaux nécessaires. Des fonds qui permettront en particulier à Petrobras d’aller forer encore plus loin en eaux profondes. «Actuellement, nous extrayons 2,7 millions de barils par jour – nous avons le but d’atteindre les 6 millions d’ici à 2020, dit Almir Barbassa, directeur financier de Petrobras. Nous produisons aujourd’hui un baril à 45 dollars environ. Mais nous voulons descendre sous les 40 dollars. Or, en même temps, nous nous éloignons des côtes, avec des forages à 250, voire 300 kilomètres au large des terres.»
Le coût des bateaux
Un exemple situe l’appétit de Petrobras: celui des bateaux de forage. «En 2007, nous n’en *avions que deux. Nous voulions en louer, mais les tarifs étaient prohibitifs, avec un coût de 250 000 dollars par jour. Du coup, nous avons décidé d’en fabriquer nous-mêmes, car tant en Chine qu’à Singapour ils n’arrivent pas à en produire. Nous visons les 37 unités d’ici à 2014», explique José Sergio Gabrielli de Azevedo, directeur de Petrobras jusqu’au 9 février. Avec un coût par bateau de 600 à 800 millions de dollars, les investissements se chiffrent en dizaines de milliards de dollars.
Si Européens et Américains devaient ne pas être en mesure d’assurer ces investissements, ces projets seraient-ils condamnés? «Bien sûr, les Européens traversent une phase difficile, mais les Américains sont là. Je suis très confiant», poursuit le directeur de Petrobras. «Vous devez savoir que les banques brésiliennes sont extrêmement solides, remplissant déjà les exigences de Bâle III, elles peuvent aussi assurer ce financement», glisse Luciano Coutinho. La crise européenne n’affecterait donc pas Petrobras? «Nous n’exportons que 20% de notre production vers l’Europe, donc l’impact est marginal», répond José Sergio Gabrielli de Azevedo, pour qui la perte de valeur du dollar et de l’euro face au real brésilien est supportable: «Cela fait des années que cela dure, nous avons l’habitude.»
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