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Le pétrole aurait touché son pic de hubbert en 2005

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  • Le pétrole aurait touché son pic de hubbert en 2005

    «Il y a moins de pétrole à extraire de la Terre que ce que croient beaucoup de gens».

    Encore un géologue grincheux? Un de ces partisans du «pic de Hubbert», ce fameux point de non-retour, au-delà duquel la production pétrolière périclitera puis finira, prédit par l’américain Marion Hubbert dès les années 1950 ? Vu aux Etats-Unis dès les années 1970, mais sans cesse repoussé au niveau mondial, prétendent les majors du pétrole comme les Etats producteurs et exportateurs ? (photo, Salgado).

    Non, ces propos sont tenus par un océanographe - James Murray (université de Washington) - et par David King, un physicien qui fut conseiller de Tony Blair et Gordon Brown lorsqu’ils dirigeaient la Grande Bretagne. Publiés dans la revue scientifique internationale Nature, jeudi dernier, ils répondent par une méthode différente de celle des géologues indépendants, mais avec la même conclusion à l’une des questions cruciales du XXIème siècle : le pétrole, c’est pour combien de temps encore ?

    Une question à des millions de milliards de dollars, d’euros ou de yuans. Dont l’industrie mondiale dépend. Et même bien plus: que produiraient nos agriculteurs sans tracteurs ? Pourtant, cette question demeure l’objet d’une polémique entre scientifiques, compagnies pétrolières et pays producteurs. Les deux derniers sont accusés de mentir. Ci-dessus courbe de la production de pétrole aux Etats-Unis, confirmant la prévision de Hubert.

    Ls pays producteurs ? Les quotas de l’OPEP sont en partie déterminés par les réserves annoncées. D’où des gonflements subits, que personne ne demande de conforter par des études géologiques. Surtout que la plupart de ces pays ont fermé leur territoire aux explorations d’experts étrangers. L’écart entre les annonces officielles et les analyses de géologues indépendants peuvent varier du simple au double !

    Les compagnies pétrolières ? Leurs cours de bourse - indépendamment des soubresauts qui touchent indifféremment toutes les actions en cas de surchauffe ou de déprime générales - dépendent plus de leur potentiel de production futur annoncé que de leurs profits de l’année.

    Que reste t-il, alors, pour estimer les quantités de pétroles disponibles ? Les géologues utilisent ce qu’ils connaissent du sous-sol, des technologie d'extraction et les courbes de productions des puits de pétrole. Mais se heurtent «au secret», expliquent King et Murray, imposé par les compagnies et les pays producteurs. Nos deux scientifiques ont décidé de faire le pari qu’une information beaucoup plus simple allait leur livrer la vérité cachée.

    Il suffit, disent-ils, de comparer évolution de la production totale et des prix du pétrole brut depuis la fin des années 1990 pour affirmer que le «pic de Hubbert» est déjà derrière nous. Qu’une sorte de sommet a été atteint vers 2005. Que la production mondiale de pétrole conventionnel va désormais stagner autour des 75-76 millions de barils par jour. Puis, mais difficile de dire quand, elle commencera à décliner.

    D’où vient cette affirmation ? De ce que la production ne répond plus de manière «élastique» à la demande et donc aux prix. Non, nos deux scientifiques n’ont pas joué à l’élastique dans la cour de leur laboratoire, ils ont utilisé une notion classique en physique, en particulier pour étudier les collisions. Appliqué à la relation prix/production, si c’est «élastique», alors, lorsque la demande croît, les prix augmentent, du coup les producteurs augmentent leurs livraisons… ce qui fait redescendre les prix. Comme un élastique qui se tend et se détend. C’est, affirment Murray et King, ce que l’on observe tant que la production de pétrole conventionnel reste en dessous des 72 millions de barils par jour. Donc jusqu’en 2004.

    Puis, tout change et la relation entre prix et production devient «inélastique». En résumé, les prix font n’importe quoi. Grimpant jusqu’à 140 dollars le baril en 2007, chutant à 40 dollars fin 2008 avec la crise, retrouvant les 100 dollars dès 2010… le tout sans proportion avec les évolutions de la production qui varie peu. Pour nos deux Sherlock Holmes du pétrole, l’affaire est entendue : cette «inélasticité» trahit une dure réalité, la production de pétrole conventionnel a touché un sommet. Et va se traduire par un «plateau» de production aux environs de 75 millions de barils par jour.

    Or, les prospectives du monde de l’énergie évoquent souvent des 90 voire 120 millions de barils par jour à l’horizon 2030 pour l'AIE qui dans son rapport de 2002 évoquait non seulement un tel niveau de production mais également un prix de 30 dollars le barils, double prévision qui semble aujourd'hui une vaste blague. Même si la dernière livraison de l'AIE, a revu cette prévision à la baisse, l'idée que la production peut augmenter encore de manière importante demeure. Quant aux industriels de l'automobile ou de l'aviation, ils évoquent tout comme le doublement du nombre de véhicules à moteur dans le monde. Mais d'où viendra le carburant ?

    L'analyse des deux compères peut sembler simpliste et évacuer un peu vite les effets sur les prix des crises économiques et financières. Mais elle rejoint en réalité celles des géologues indépendants regroupés dans l'Association pour l'étude des pics de production du pétrole et du gaz (ASPO, leur site web est ici). Cette association avait d'ailleurs vigoureusement contesté le rapport du conseil d'analyse stratégique sur la voiture de demain dans sa dimension de prévision des ressources pétrolière (ici). Elle a également répondu à une affirmation imprudente de Claude Allègre - «nous ne manquerons pas de pétrole» - sur cette page web.

    Murray et King en concluent qu’il faut vraiment conduire des politiques vigoureuses pour se sevrer de notre dépendance au pétrole. L’économie l’exige, en plus de la volonté d’éviter un dérapage climatique dangereux.

    Du cabinet Enerdata de Grenoble, un autre avertissement vient d’être donné sur l’autre grand combustible fossile, le charbon. Une alerte fondée sur l’arrivée massive et violente de deux nouveaux importateurs de charbon sur le marché mondial : la Chine et l’Inde. Ces deux géants sont devenus importateurs nets de charbon. La Chine pour 6% de sa consommation, soit 15% du total mondial des importations. Et l’Inde pour 19% de sa consommation, soit 9% du total mondial. Leurs compagnies sont désormais en compétition rude pour mettre la main sur les ressources des pays exportateurs (Indonésie, Mozambique…) et tentent de s’implanter en Australie. Une bataille du charbon se profile dans le Pacifique…

    http://www.nature.com/nature/journal...l/481433a.html

    Par Sylvestre Huet, le 30 janvier 2012
    Dernière modification par nacer-eddine06, 30 janvier 2012, 14h32.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    ces histoires de pic, c'est complètement dépassé. le seul paramètre sur lequel il est possible d' agir, c'est la demande. il faut trouver le moyen de réduire la demande de pétrole sur le marché international notamment la demande asiatique: Inde et Chine (2 milliards d'habitants) en fermant le robinet dans cette direction. il faut qu'ils retournent au charbon avant tout le monde et puis ça permettrait de voir comment une nation industrialisée (en l'occurence la Chine) s'adapte à une situation d'après pétrole. il est impératif pour l'humanité de ralentir et si possible de stopper la croissance de ces deux géants à cause de leur démographie monstrueuse. plus ils s'enrichissent plus les plus ils mangent plus les prix des denrées alimentaires augmentent sur le marché international...
    Dernière modification par Neutrino, 31 janvier 2012, 21h36.

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