Jeune Afrique 26 mars 2006
Le coup de gueule d’un écrivain algérien
Ancien haut fonctionnaire devenu romancier et aujourd’hui pamphlétaire, l’auteur du Serment des barbares et de Poste restante : Alger dresse contre son pays un impitoyable réquisitoire dicté autant par la colère que par l’espoir. Pouvoir, islamistes, société civile ou intellectuels, personne n’échappe à ce jeu de massacre.
Il y a dans la vie et la carrière de Boualem Sansal (57 ans) un avant et un après. Tout bascule à la fin des années 1990. Jusque-là, il s’est exclusivement passionné pour les théories économiques et les turboréacteurs. Il est haut fonctionnaire au ministère algérien de l’Industrie. Et puis, à près de 50 ans, sous le choc de l’atroce guerre civile qui dévaste son pays, il se lance dans l’écriture. En 1999, il adresse par la poste à l’éditeur français Gallimard le manuscrit d’un roman. Le Serment des barbares - c’est le titre de cet ovni littéraire - est aussitôt accepté et connaît un succès considérable.
En France et dans le monde entier. Il sera suivi de trois autres œuvres de fiction : L’Enfant fou de l’arbre creux (2000), Dis-moi le Paradis (2003) et Harraga (2005), qui sont autant de témoignages impitoyables sur la société algérienne d’aujourd’hui. On imagine aisément qu’en découvrant l’œuvre littéraire de ce grand commis de l’État sa hiérarchie n’ait pas été transportée d’enthousiasme. En 2003, à la suite d’une énième interview, il est limogé de la fonction publique.
Avec la publication, toujours chez Gallimard, de Poste restante : Alger. Lettres de colère et d’espoir à mes compatriotes, Boualem Sansal s’essaie aujourd’hui à un nouveau genre, le pamphlet. Nouveauté relative, d’ailleurs, puisque ses romans ne sont évidemment pas dépourvus de cette dimension.
Poste restante - c’est la loi du genre - ne fait pas dans la dentelle. Sansal s’y livre à un véritable jeu de massacre contre les mythes fondateurs de la République algérienne démocratique et populaire, des « constantes nationales » à la « famille révolutionnaire ». Il n’épargne ni les jeunes émeutiers d’aujourd’hui, ni la passivité - pour ne pas dire la complicité - d’une large fraction des intellectuels et de la société civile. Bref, c’est le coup de gueule d’un écrivain tout à la fois contre le pouvoir et contre les islamistes. Contre la télé et contre la mosquée. Contre l’arabité et contre le pétrole. Contre l’amnistie et contre l’oubli.
À peine sortie d’un conflit qui a officiellement provoqué la mort de deux cent mille de ses ressortissants, dont vingt-cinq mille insurgés islamistes, l’Algérie aborde une période cruciale de son histoire avec l’entrée en vigueur, le 1er mars, de la Charte sur la paix et la réconciliation, cette sorte de « paix des braves » à l’algérienne. Solution politique pour les uns, consécration de l’impunité pour les autres, la réconciliation nationale n’a jamais été sérieusement débattue dans le pays. Raison de plus pour y revenir avec Boualem Sansal, qui improvise ici sur une série de thèmes que nous lui avons proposés.
Farid Alilat
L’islamisme, c’est comme un gaz. Il occupe tout le volume disponible. Par effet de pression, il chasse tout ce qui est différent de lui. Les islamistes prennent peu à peu le contrôle de tous les domaines : l’économie, le culturel, le social... Depuis le retour de Bouteflika de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, ils multiplient les demandes comme s’ils voulaient achever rapidement on ne sait quelle course. Ces derniers jours, ils paraissent pris de folie et ça leur réussit ! Ils ont réclamé la fermeture des écoles privées qui enseignent en français, et ils l’ont obtenue.
Ils ont réclamé la suppression de la Star Ac’, et ils l’ont obtenue. Ils ont exigé que la télé et la radio diffusent les appels à la prière, et ils l’ont obtenu. Ça marche d’autant mieux que la société civile qui se réclame de la démocratie reste remarquablement silencieuse. Dès lors, la question qui se pose est la suivante : le président Bouteflika est-il dans l’incapacité de s’y opposer, lui qui s’est tant démené pour donner de lui à l’étranger l’image d’un démocrate fort et intransigeant ? Ou est-il en train de passer discrètement la main aux islamistes, comme on fait une donation à ses héritiers ? La télé est devenue une annexe de la mosquée. Je veux dire par là que l’Algérie est déjà une immense mosquée et que le gouvernement se comporte désormais comme un imam en chef.
Le mot « religion » renvoie à la foi, à la spiritualité, aux grandes angoisses de l’humanité, à ses doutes immémoriaux, à ses pathétiques tentatives pour parvenir à quelques certitudes qui lui permettent de tenir le coup. Est-ce le cas en Algérie ? Non, la religion y est dévoyée, elle n’est plus qu’une idéologie de bazar, un poison qui a ruiné notre pays, détruit ses valeurs morales et compromis son avenir. Regardez notre télé, écoutez les prêches des imams, lisez les discours des responsables politiques et vous comprendrez la nature de cette religion qu’on nous force à ingurgiter avec tant d’arrogance. Favoriser l’acculturation, c’est ainsi que les fascismes ont toujours procédé.
Cette paix qui nous dépouille de notre citoyenneté…
La religion n’est pas seule à avoir été dévoyée. Les mots, qui, comme chacun sait, sont trompeurs, l’ont été eux aussi. Qu’est-ce que c’est que cette réconciliation entre malfaiteurs qui se fait sur le dos des victimes ? Qu’est-ce que c’est que cette paix qui nous dépouille de notre citoyenneté et nous promet l’humiliation pour le restant de nos jours ? Qu’est-ce que c’est que cette justice qui interdit à la victime de lever ne serait-ce que le regard sur son ancien bourreau ? Au nom de la réconciliation, le droit, la justice, la vérité ont changé de camp, ils sont du côté des tueurs et des malfaisants.
Hier, les intellectuels étaient la cible des terroristes islamistes. Hier, on leur coupait la tête. Aujourd’hui, on leur coupe la langue et les vivres, on les marginalise, on les culpabilise, on les traite de hizb frança [parti de la France] et de traîtres à la nation. Bref, on les accuse de tous les maux. Que faire quand n’existe plus aucune issue et que la surveillance autour de vous se renforce de jour en jour ? Vous vous taisez ou vous vous exilez. Notre élite est partie à l’étranger, en France et au Canada principalement. Ceux qui sont restés vivent un exil intérieur sans fin, qui les stérilise et en fait des aigris. Il ne fait pas bon être un intellectuel sous le soleil d’Alger.
Mais le silence des hommes de culture est quand même assourdissant. Ils ne parlent plus, ils n’écrivent plus, on se demande même s’ils respirent.
L’imposture arabo-musulmane
Le pouvoir algérien a une définition définitive et intemporelle, c’est-à-dire totalitaire, de l’identité algérienne. « Nous sommes arabes et musulmans, nous l’avons toujours été et le resterons jusqu’à la fin des temps », point. Voilà ce qui est dit et répété à longueur de discours officiels, avec une véhémence qui frise l’insulte. Cela devrait suffire à clore le débat, mais il n’en est rien : l’Algérien ne cesse de se demander ce qu’il a été, ce qu’il est devenu et ce qu’il sera à l’avenir. Plus il découvre son histoire et la place de son pays dans le monde - un vaste village ouvert aux quatre vents -, et plus il s’interroge.
Hélas ! à un excès dans un sens répond un excès dans le sens opposé. On se souvient des revendications berbéristes radicales qui ont secoué certaines régions d’Algérie - la Kabylie, les Aurès, le Mzab - et de la répression qui s’est ensuivie. Au choc des idées nous avons préféré le choc des ignorances. Résultat : nous voilà embarqués dans un processus bête et méchant qui sera fatal à l’unité nationale, par ailleurs fortement mise à mal par les politiques économiques, sociales et culturelles du gouvernement.
Comme tous les pays de la Méditerranée, et singulièrement le Maghreb, l’Algérie a toujours été un carrefour où se sont croisés l’Orient, l’Occident et l’Afrique. La ramener à une seule dimension revient à la mutiler, à faire de la répression le mode de gestion des revendications légitimes des populations.
Pourrons-nous un jour aborder tranquillement ces thèmes (l’identité, la religion, la langue, la culture) sans nous renier, sans nous anathématiser les uns les autres, sans prendre les armes ? Oui, sans doute, un jour, lorsque l’Algérie aura pleinement accédé à la démocratie.
Le FLN a privatisé la mémoire collective
« Dormez tranquilles, bonnes gens, on s’occupe de tout ! » Voilà ce que nous répète le FLN depuis ce jour fameux où l’Algérie a enfin accédé à l’indépendance. L’enthousiasme était grand, à l’époque, nous pouvions nous permettre d’être naïfs : nous l’avons cru.
Le Guide a si bien fait son travail que nous voilà confrontés à une atroce guerre civile, à la ruine économique, au désordre institutionnel et, pour les plus atteints d’entre nous, à la démence pure et simple. En ne comptant que les terroristes islamistes présents dans les maquis et ceux qui viennent d’être graciés, l’Algérie compte aujourd’hui l’un des taux de criminels et de racketteurs au kilomètre carré parmi les plus élevés au monde. Et il faut y ajouter les criminels de droit commun, de plus en plus nombreux. Le pays réel est dans un état de délabrement indescriptible.
Le coup de gueule d’un écrivain algérien
Ancien haut fonctionnaire devenu romancier et aujourd’hui pamphlétaire, l’auteur du Serment des barbares et de Poste restante : Alger dresse contre son pays un impitoyable réquisitoire dicté autant par la colère que par l’espoir. Pouvoir, islamistes, société civile ou intellectuels, personne n’échappe à ce jeu de massacre.
Il y a dans la vie et la carrière de Boualem Sansal (57 ans) un avant et un après. Tout bascule à la fin des années 1990. Jusque-là, il s’est exclusivement passionné pour les théories économiques et les turboréacteurs. Il est haut fonctionnaire au ministère algérien de l’Industrie. Et puis, à près de 50 ans, sous le choc de l’atroce guerre civile qui dévaste son pays, il se lance dans l’écriture. En 1999, il adresse par la poste à l’éditeur français Gallimard le manuscrit d’un roman. Le Serment des barbares - c’est le titre de cet ovni littéraire - est aussitôt accepté et connaît un succès considérable.
En France et dans le monde entier. Il sera suivi de trois autres œuvres de fiction : L’Enfant fou de l’arbre creux (2000), Dis-moi le Paradis (2003) et Harraga (2005), qui sont autant de témoignages impitoyables sur la société algérienne d’aujourd’hui. On imagine aisément qu’en découvrant l’œuvre littéraire de ce grand commis de l’État sa hiérarchie n’ait pas été transportée d’enthousiasme. En 2003, à la suite d’une énième interview, il est limogé de la fonction publique.
Avec la publication, toujours chez Gallimard, de Poste restante : Alger. Lettres de colère et d’espoir à mes compatriotes, Boualem Sansal s’essaie aujourd’hui à un nouveau genre, le pamphlet. Nouveauté relative, d’ailleurs, puisque ses romans ne sont évidemment pas dépourvus de cette dimension.
Poste restante - c’est la loi du genre - ne fait pas dans la dentelle. Sansal s’y livre à un véritable jeu de massacre contre les mythes fondateurs de la République algérienne démocratique et populaire, des « constantes nationales » à la « famille révolutionnaire ». Il n’épargne ni les jeunes émeutiers d’aujourd’hui, ni la passivité - pour ne pas dire la complicité - d’une large fraction des intellectuels et de la société civile. Bref, c’est le coup de gueule d’un écrivain tout à la fois contre le pouvoir et contre les islamistes. Contre la télé et contre la mosquée. Contre l’arabité et contre le pétrole. Contre l’amnistie et contre l’oubli.
À peine sortie d’un conflit qui a officiellement provoqué la mort de deux cent mille de ses ressortissants, dont vingt-cinq mille insurgés islamistes, l’Algérie aborde une période cruciale de son histoire avec l’entrée en vigueur, le 1er mars, de la Charte sur la paix et la réconciliation, cette sorte de « paix des braves » à l’algérienne. Solution politique pour les uns, consécration de l’impunité pour les autres, la réconciliation nationale n’a jamais été sérieusement débattue dans le pays. Raison de plus pour y revenir avec Boualem Sansal, qui improvise ici sur une série de thèmes que nous lui avons proposés.
Farid Alilat
L’islamisme, c’est comme un gaz. Il occupe tout le volume disponible. Par effet de pression, il chasse tout ce qui est différent de lui. Les islamistes prennent peu à peu le contrôle de tous les domaines : l’économie, le culturel, le social... Depuis le retour de Bouteflika de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, ils multiplient les demandes comme s’ils voulaient achever rapidement on ne sait quelle course. Ces derniers jours, ils paraissent pris de folie et ça leur réussit ! Ils ont réclamé la fermeture des écoles privées qui enseignent en français, et ils l’ont obtenue.
Ils ont réclamé la suppression de la Star Ac’, et ils l’ont obtenue. Ils ont exigé que la télé et la radio diffusent les appels à la prière, et ils l’ont obtenu. Ça marche d’autant mieux que la société civile qui se réclame de la démocratie reste remarquablement silencieuse. Dès lors, la question qui se pose est la suivante : le président Bouteflika est-il dans l’incapacité de s’y opposer, lui qui s’est tant démené pour donner de lui à l’étranger l’image d’un démocrate fort et intransigeant ? Ou est-il en train de passer discrètement la main aux islamistes, comme on fait une donation à ses héritiers ? La télé est devenue une annexe de la mosquée. Je veux dire par là que l’Algérie est déjà une immense mosquée et que le gouvernement se comporte désormais comme un imam en chef.
Le mot « religion » renvoie à la foi, à la spiritualité, aux grandes angoisses de l’humanité, à ses doutes immémoriaux, à ses pathétiques tentatives pour parvenir à quelques certitudes qui lui permettent de tenir le coup. Est-ce le cas en Algérie ? Non, la religion y est dévoyée, elle n’est plus qu’une idéologie de bazar, un poison qui a ruiné notre pays, détruit ses valeurs morales et compromis son avenir. Regardez notre télé, écoutez les prêches des imams, lisez les discours des responsables politiques et vous comprendrez la nature de cette religion qu’on nous force à ingurgiter avec tant d’arrogance. Favoriser l’acculturation, c’est ainsi que les fascismes ont toujours procédé.
Cette paix qui nous dépouille de notre citoyenneté…
La religion n’est pas seule à avoir été dévoyée. Les mots, qui, comme chacun sait, sont trompeurs, l’ont été eux aussi. Qu’est-ce que c’est que cette réconciliation entre malfaiteurs qui se fait sur le dos des victimes ? Qu’est-ce que c’est que cette paix qui nous dépouille de notre citoyenneté et nous promet l’humiliation pour le restant de nos jours ? Qu’est-ce que c’est que cette justice qui interdit à la victime de lever ne serait-ce que le regard sur son ancien bourreau ? Au nom de la réconciliation, le droit, la justice, la vérité ont changé de camp, ils sont du côté des tueurs et des malfaisants.
Hier, les intellectuels étaient la cible des terroristes islamistes. Hier, on leur coupait la tête. Aujourd’hui, on leur coupe la langue et les vivres, on les marginalise, on les culpabilise, on les traite de hizb frança [parti de la France] et de traîtres à la nation. Bref, on les accuse de tous les maux. Que faire quand n’existe plus aucune issue et que la surveillance autour de vous se renforce de jour en jour ? Vous vous taisez ou vous vous exilez. Notre élite est partie à l’étranger, en France et au Canada principalement. Ceux qui sont restés vivent un exil intérieur sans fin, qui les stérilise et en fait des aigris. Il ne fait pas bon être un intellectuel sous le soleil d’Alger.
Mais le silence des hommes de culture est quand même assourdissant. Ils ne parlent plus, ils n’écrivent plus, on se demande même s’ils respirent.
L’imposture arabo-musulmane
Le pouvoir algérien a une définition définitive et intemporelle, c’est-à-dire totalitaire, de l’identité algérienne. « Nous sommes arabes et musulmans, nous l’avons toujours été et le resterons jusqu’à la fin des temps », point. Voilà ce qui est dit et répété à longueur de discours officiels, avec une véhémence qui frise l’insulte. Cela devrait suffire à clore le débat, mais il n’en est rien : l’Algérien ne cesse de se demander ce qu’il a été, ce qu’il est devenu et ce qu’il sera à l’avenir. Plus il découvre son histoire et la place de son pays dans le monde - un vaste village ouvert aux quatre vents -, et plus il s’interroge.
Hélas ! à un excès dans un sens répond un excès dans le sens opposé. On se souvient des revendications berbéristes radicales qui ont secoué certaines régions d’Algérie - la Kabylie, les Aurès, le Mzab - et de la répression qui s’est ensuivie. Au choc des idées nous avons préféré le choc des ignorances. Résultat : nous voilà embarqués dans un processus bête et méchant qui sera fatal à l’unité nationale, par ailleurs fortement mise à mal par les politiques économiques, sociales et culturelles du gouvernement.
Comme tous les pays de la Méditerranée, et singulièrement le Maghreb, l’Algérie a toujours été un carrefour où se sont croisés l’Orient, l’Occident et l’Afrique. La ramener à une seule dimension revient à la mutiler, à faire de la répression le mode de gestion des revendications légitimes des populations.
Pourrons-nous un jour aborder tranquillement ces thèmes (l’identité, la religion, la langue, la culture) sans nous renier, sans nous anathématiser les uns les autres, sans prendre les armes ? Oui, sans doute, un jour, lorsque l’Algérie aura pleinement accédé à la démocratie.
Le FLN a privatisé la mémoire collective
« Dormez tranquilles, bonnes gens, on s’occupe de tout ! » Voilà ce que nous répète le FLN depuis ce jour fameux où l’Algérie a enfin accédé à l’indépendance. L’enthousiasme était grand, à l’époque, nous pouvions nous permettre d’être naïfs : nous l’avons cru.
Le Guide a si bien fait son travail que nous voilà confrontés à une atroce guerre civile, à la ruine économique, au désordre institutionnel et, pour les plus atteints d’entre nous, à la démence pure et simple. En ne comptant que les terroristes islamistes présents dans les maquis et ceux qui viennent d’être graciés, l’Algérie compte aujourd’hui l’un des taux de criminels et de racketteurs au kilomètre carré parmi les plus élevés au monde. Et il faut y ajouter les criminels de droit commun, de plus en plus nombreux. Le pays réel est dans un état de délabrement indescriptible.
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