A Taza, lorsque la population veut se faire entendre, à tort ou à raison, elle crée du grabuge et sème la panique. Depuis un mois maintenant, à tout bout de champ, ce sont des explosions de violences à coups de jets de pierres, pneus brûlés, barrages, cocktails molotov…
Des nouveaux «outils d’expression» dans la zone d’El Koucha qui aujourd’hui se taille une image bien effrayante dans les médias. Les habitants de ce quartier «rebelle» de Taza El Oulya, dont certains armés, ont encore une fois, le 1er février dernier, mis à sac une partie de la ville. Et c’est toujours la même cible qui est visée, le siège de la province qui a été une nouvelle fois en proie à la fureur d’individus cagoulés et munis d’armes blanches.
La cause de la «fronde» n’est autre que la demande «expresse» de libération de 5 personnes interpellées suite aux attaques perpétrées le 4 janvier dernier pour demander la baisse des tarifs d’électricité et la démission du gouverneur. Après une courte accalmie, le 31 janvier, près de 300 manifestants se sont attaqués à Dar Attaliba où logent les renforts des forces dépêchées sur la petite ville pour rétablir l’ordre. Les «fauteurs de troubles» ont aussi bloqué le principal boulevard mitoyen de la préfecture de police et la route nationale n°6. Avec l’attaque du siège de la province, le 1er février, le quartier El Koucha a sombré encore une fois dans la violence. En effet, les affrontements entre forces de l’ordre et populations se sont poursuivis jusqu’à très tardivement la nuit de mercredi à jeudi. «Ils ont endommagé des biens publics et nous étions obligés d’intervenir pour apaiser la tension, voire pour éviter la propagation de ces actes à d’autres quartiers de la ville», explique un haut responsable de la province. Une intervention qui a abouti, précise-t-il, «à quelques interpellations, mais aussi à des blessés parmi les forces de l’ordre et les habitants».
Jeudi 2 février, la ville était encore sous tension. A 10h du matin, plusieurs personnes étaient attroupées devant le siège de la préfecture de police. Elles cherchaient, en fait, des proches qui auraient été arrêtés lors de l’intervention. A l’hôpital Ibnou Baja, on dit que «le service des urgences n’a pas chômé cette nuit là».
La plupart des personnes ayant été admises font partie de la police. «Quatre-vingt quatre», selon un agent d’autorité. Mais à notre arrivée, on ne croisera que 6 policiers, des stagiaires en majorité, qui se trouvaient encore en soins intensifs. L’établissement sanitaire étant sous haute surveillance, il nous a été refusé de prendre des photos des «policiers blessés», sous prétexte de l’obligation de disposer d’une autorisation du ministère de la Santé (sic).
Dans le centre ville, les éboueurs s’activent à dégager les voieries des tas de pierres qui les jonchent, sous l’œil attentif des autorités. Mitoyen du quartier en ébullition, le siège de la province est encerclé par la police, y compris la zone d’El Koucha, dans laquelle il existe encore des poches de résistance. Ici, des groupes d’intervention rapide (GIR) quadrillent les ruelles en véhicules blindés. A l’entrée du quartier, des tags appellent à la révolte et dénoncent le gouvernement Benkirane. Partout, les signes de la violence sont très visibles. Pierres, débris de verres, ordures… La population qui n’en revient toujours pas accuse ouvertement les autorités de la casse. «Même ma moto a été incendiée par les forces de l’ordre qui ont eu recours à l’usage des gourdins et des bombes lacrymogènes pour disperser la masse», affirme un habitant. Et de s’interroger: «pourquoi endommager nos véhicules et nos minuteurs d’électricité? Est-ce de cette manière que l’on peut rétablir l’ordre? Où sont les voies du dialogue?».
Terrifiée, une infirmière affirme, pour sa part, que «l’un des éléments des forces auxiliaires a même menacé ses quatre filles de viol», si elle continuait à prendre soin des grévistes blessés dans son domicile. Des propos impossibles à vérifier auprès des responsables. Du côté officiel, les propos sont bien sûr, nuancés. Un haut responsable territorial avertit qu’il ne faut pas se fier aux aveux d’une partie de la population «manipulée par des mouvements extrémistes». En tout cas, une chose est sûre: Outre les dégâts matériels causés par l’intervention dans la zone d’El Koucha, les dommages sont aussi psychiques. En témoigne, cet enfant qui n’a cessé de pleurer, tout le temps que durera notre visite. Sa maman affirme que ses larmes coulent à flot depuis qu’il a vu les policiers prendre d’assaut sa maison, peu après 1 h du matin. A ce propos, L’Economiste constatera de visu des marques de brodequins sur plusieurs portes.
Anxieux, les habitants d’El Koucha demandent réparation dans les plus brefs délais. Sinon…
L'économiste
Des nouveaux «outils d’expression» dans la zone d’El Koucha qui aujourd’hui se taille une image bien effrayante dans les médias. Les habitants de ce quartier «rebelle» de Taza El Oulya, dont certains armés, ont encore une fois, le 1er février dernier, mis à sac une partie de la ville. Et c’est toujours la même cible qui est visée, le siège de la province qui a été une nouvelle fois en proie à la fureur d’individus cagoulés et munis d’armes blanches.
La cause de la «fronde» n’est autre que la demande «expresse» de libération de 5 personnes interpellées suite aux attaques perpétrées le 4 janvier dernier pour demander la baisse des tarifs d’électricité et la démission du gouverneur. Après une courte accalmie, le 31 janvier, près de 300 manifestants se sont attaqués à Dar Attaliba où logent les renforts des forces dépêchées sur la petite ville pour rétablir l’ordre. Les «fauteurs de troubles» ont aussi bloqué le principal boulevard mitoyen de la préfecture de police et la route nationale n°6. Avec l’attaque du siège de la province, le 1er février, le quartier El Koucha a sombré encore une fois dans la violence. En effet, les affrontements entre forces de l’ordre et populations se sont poursuivis jusqu’à très tardivement la nuit de mercredi à jeudi. «Ils ont endommagé des biens publics et nous étions obligés d’intervenir pour apaiser la tension, voire pour éviter la propagation de ces actes à d’autres quartiers de la ville», explique un haut responsable de la province. Une intervention qui a abouti, précise-t-il, «à quelques interpellations, mais aussi à des blessés parmi les forces de l’ordre et les habitants».
Jeudi 2 février, la ville était encore sous tension. A 10h du matin, plusieurs personnes étaient attroupées devant le siège de la préfecture de police. Elles cherchaient, en fait, des proches qui auraient été arrêtés lors de l’intervention. A l’hôpital Ibnou Baja, on dit que «le service des urgences n’a pas chômé cette nuit là».
La plupart des personnes ayant été admises font partie de la police. «Quatre-vingt quatre», selon un agent d’autorité. Mais à notre arrivée, on ne croisera que 6 policiers, des stagiaires en majorité, qui se trouvaient encore en soins intensifs. L’établissement sanitaire étant sous haute surveillance, il nous a été refusé de prendre des photos des «policiers blessés», sous prétexte de l’obligation de disposer d’une autorisation du ministère de la Santé (sic).
Dans le centre ville, les éboueurs s’activent à dégager les voieries des tas de pierres qui les jonchent, sous l’œil attentif des autorités. Mitoyen du quartier en ébullition, le siège de la province est encerclé par la police, y compris la zone d’El Koucha, dans laquelle il existe encore des poches de résistance. Ici, des groupes d’intervention rapide (GIR) quadrillent les ruelles en véhicules blindés. A l’entrée du quartier, des tags appellent à la révolte et dénoncent le gouvernement Benkirane. Partout, les signes de la violence sont très visibles. Pierres, débris de verres, ordures… La population qui n’en revient toujours pas accuse ouvertement les autorités de la casse. «Même ma moto a été incendiée par les forces de l’ordre qui ont eu recours à l’usage des gourdins et des bombes lacrymogènes pour disperser la masse», affirme un habitant. Et de s’interroger: «pourquoi endommager nos véhicules et nos minuteurs d’électricité? Est-ce de cette manière que l’on peut rétablir l’ordre? Où sont les voies du dialogue?».
Terrifiée, une infirmière affirme, pour sa part, que «l’un des éléments des forces auxiliaires a même menacé ses quatre filles de viol», si elle continuait à prendre soin des grévistes blessés dans son domicile. Des propos impossibles à vérifier auprès des responsables. Du côté officiel, les propos sont bien sûr, nuancés. Un haut responsable territorial avertit qu’il ne faut pas se fier aux aveux d’une partie de la population «manipulée par des mouvements extrémistes». En tout cas, une chose est sûre: Outre les dégâts matériels causés par l’intervention dans la zone d’El Koucha, les dommages sont aussi psychiques. En témoigne, cet enfant qui n’a cessé de pleurer, tout le temps que durera notre visite. Sa maman affirme que ses larmes coulent à flot depuis qu’il a vu les policiers prendre d’assaut sa maison, peu après 1 h du matin. A ce propos, L’Economiste constatera de visu des marques de brodequins sur plusieurs portes.
Anxieux, les habitants d’El Koucha demandent réparation dans les plus brefs délais. Sinon…
L'économiste
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