L'Allemagne est-elle prête à prendre les responsabilités qui découlent de sa puissance économique ? Il y a un an, sa non-participation à l'intervention de l'OTAN en Libye a jeté un froid chez ses principaux partenaires : la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Bénéficiant, plus que d'autres, de la globalisation économique, l'Allemagne ne semblait pas vouloir en assumer toutes les conséquences stratégiques.
Aujourd'hui, alors que la zone euro s'enfonce dans la crise, le reproche fait à l'Allemagne n'est guère fondamentalement différent. Celle-ci n'aurait qu'une approche comptable et juridique de la construction européenne, insistant sur les sanctions pour mieux cacher son manque de vision.
Que l'Allemagne rechigne à prendre ses responsabilités est évident. Beaucoup d'Allemands approuvent les récents propos de l'ancien chancelier Helmut Schmidt : "Nous ne sommes pas un pays normal."
L'Allemand Martin Schultz, le nouveau président du Parlement européen, le constate quotidiennement : "Dès que les Allemands prennent le leadership, ils sont critiqués."
La deuxième raison qui explique cette attitude de retrait est que les Allemands ne veulent plus payer les erreurs des autres. Récemment même, l'hebdomadaire très europhile Die Zeit reprochait - en français - aux Européens de reprendre le slogan vieux d'il y a presque un siècle : "Le boche paiera."
Malgré tout, la situation évolue. Même en traînant des pieds, l'Allemagne finit par payer et fera tout pour sauver l'euro. Les trois grands partis, la CDU, le SPD et les Verts, sont là-dessus parfaitement unis.
Le voyage qu'Angela Merkel a effectué cette semaine en Chine en est une deuxième preuve. La chancelière y allait non pas pour signer des contrats - aucune séance de signatures n'était prévue -, mais pour "vendre" l'euro aux Chinois, sachant qu'elle était la seule dirigeante européenne suffisamment légitime pour entreprendre une telle démarche, qui avait pourtant peu de chances d'aboutir.
Les critiques à l'égard de l'Allemagne doivent être relativisées. Alors que, pour des raisons essentiellement électorales, Nicolas Sarkozy et Barack Obama semblent tentés de quitter l'Afghanistan plus tôt que prévu, l'Allemagne, elle, met son point d'honneur à "respecter le calendrier défini à Lisbonne " et à ne pas partir d'Afghanistan "avant la fin de 2014".
Commentant la nouvelle politique américaine de sécurité, qui privilégie le Pacifique sur l'Europe, Thomas de Maizière, le ministre allemand de la défense, affirme que son pays "est prêt à prendre ses responsabilités".
Même si, à la conférence sur la sécurité qui se tient du 3 au 5 février à Munich, Thomas de Maizière est resté aussi prudent sur les moyens que Berlin pourrait consacrer à une future défense européenne. Mais cet investissement stratégique, l'Allemagne sera d'autant plus tentée de le faire que ses partenaires européens l'y inciteront.
le monde
Bénéficiant, plus que d'autres, de la globalisation économique, l'Allemagne ne semblait pas vouloir en assumer toutes les conséquences stratégiques.
Aujourd'hui, alors que la zone euro s'enfonce dans la crise, le reproche fait à l'Allemagne n'est guère fondamentalement différent. Celle-ci n'aurait qu'une approche comptable et juridique de la construction européenne, insistant sur les sanctions pour mieux cacher son manque de vision.
Que l'Allemagne rechigne à prendre ses responsabilités est évident. Beaucoup d'Allemands approuvent les récents propos de l'ancien chancelier Helmut Schmidt : "Nous ne sommes pas un pays normal."
L'Allemand Martin Schultz, le nouveau président du Parlement européen, le constate quotidiennement : "Dès que les Allemands prennent le leadership, ils sont critiqués."
La deuxième raison qui explique cette attitude de retrait est que les Allemands ne veulent plus payer les erreurs des autres. Récemment même, l'hebdomadaire très europhile Die Zeit reprochait - en français - aux Européens de reprendre le slogan vieux d'il y a presque un siècle : "Le boche paiera."
Malgré tout, la situation évolue. Même en traînant des pieds, l'Allemagne finit par payer et fera tout pour sauver l'euro. Les trois grands partis, la CDU, le SPD et les Verts, sont là-dessus parfaitement unis.
Le voyage qu'Angela Merkel a effectué cette semaine en Chine en est une deuxième preuve. La chancelière y allait non pas pour signer des contrats - aucune séance de signatures n'était prévue -, mais pour "vendre" l'euro aux Chinois, sachant qu'elle était la seule dirigeante européenne suffisamment légitime pour entreprendre une telle démarche, qui avait pourtant peu de chances d'aboutir.
Les critiques à l'égard de l'Allemagne doivent être relativisées. Alors que, pour des raisons essentiellement électorales, Nicolas Sarkozy et Barack Obama semblent tentés de quitter l'Afghanistan plus tôt que prévu, l'Allemagne, elle, met son point d'honneur à "respecter le calendrier défini à Lisbonne " et à ne pas partir d'Afghanistan "avant la fin de 2014".
Commentant la nouvelle politique américaine de sécurité, qui privilégie le Pacifique sur l'Europe, Thomas de Maizière, le ministre allemand de la défense, affirme que son pays "est prêt à prendre ses responsabilités".
Même si, à la conférence sur la sécurité qui se tient du 3 au 5 février à Munich, Thomas de Maizière est resté aussi prudent sur les moyens que Berlin pourrait consacrer à une future défense européenne. Mais cet investissement stratégique, l'Allemagne sera d'autant plus tentée de le faire que ses partenaires européens l'y inciteront.
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