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Instantané : SDF et enfance abandonnée

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  • Instantané : SDF et enfance abandonnée

    En ces journées hivernales et hyper glaciales, les SDF qui «pullulent» dans les rues de la capitale font partie du décor diurne et nocturne. Ceux-là mêmes qui n’ont d’autre toit que les arcades auxquelles ils recourent pour s’abriter du mercure qui avoisine le zéro degré Celsius.Sous les arcades des boulevards Che Guevara, Zighout Youcef, Amirouche, Square Tantonville ou l’avenue Boubella, des familles loqueteuses, venues de l’intérieur du pays, se bousculent pour un empan de trottoir. Elles se ramassent dans un coin sous les arcades en quête de quelque chaleur que libèrent les grilles d’un fournil. Leur gîte est un bout de carton sur lequel ils se recroquevillent pour piquer quelque somme. Elles se débrouillent pour vivoter en récoltant, l’espace d’une journée, la thune dans les marchés et les cafés, sinon un quignon et un bol de soupe au bas de l’immeuble.
    Dans la foulée, n’y a-t-il pas lieu de citer une autre tare ? Celle des 15 000 enfants SDF, sinon plus qui peuplent les espaces publics, selon le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati qui avait tiré la sonnette d’alarme il y a deux ou trois années. Un chiffre ahurissant qui donne froid au dos. Sans nul doute, les statistiques gagnent ces derniers temps un palier supérieur pour ces gosses de la rue qui, vêtus de haillons, tendent la sébile pour une obole devant le regard indifférent ou attendri du passant. Abandonnés, le plus souvent, à la «belle étoile» par des parents irresponsables ou fuyant des conditions d’extrême pauvreté et d’indigence, c’est selon, ces enfants dont l’âge ne dépasse pas parfois 8 à 10 ans, sont livrés à leur triste sort.
    Guettés par toutes sortes de vices, ces «angelots» vêtus de guenilles traînent leurs guêtres dans les rues. Ils deviennent des proies faciles à la délinquance. Ils sont exploités la plupart du temps par des réseaux maffieux et avides de gains faciles qui n’hésitent pas à les «verser», sans foi ni loi, dans le marché dit informel, en pleine expansion. Ils tirent de substantiels dividendes de leurs frêles corps. Un phénomène qui n’a de cesse de prendre des proportions alarmantes, en dépit des textes législatifs et des conventions internationales en vigueur protégeant les droits de l’enfant. On a beau attirer l’attention sur cette enfance en péril qui peuple nos espaces urbains et banlieues, mais la situation prête moins à l’optimisme. Voire, elle empire, a fortiori lorsque les moyens mis en branle par l’Etat pour mettre à l’abri cette frange fragile de la population font défaut ou se révèlent insuffisants. Quant aux malades mentaux qui errent dans la cité, c’est une autre histoire.

    M. Tchoubane
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