Le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé, ce jeudi soir lors d’un discours radio‑télévisé la date des élections législatives. Elles auront lieu le 10 mai prochain.
Habituellement, le chef de l’État ne prend pas la peine de s’adresser aux Algériens pour les appeler aux urnes. Mais cette fois, l’enjeu est important. En donnant un caractère solennel à la convocation du corps électoral, le chef de l’État confirme une nouvelle fois que la principale crainte du pouvoir concerne l’abstention.
On le sait : malgré les promesses des autorités et la présence éventuelle d’observateurs internationaux, les prochaines élections ne seront ni libres ni transparentes. Les partis au pouvoir (le FLN, le RND et le MSP) partent largement favoris. Ils sont mieux organisés sur le terrain et possèdent d’importants moyens mis à leur disposition par l’État. Pour le pouvoir, seule une forte participation est en mesure de donner un peu de crédibilité à ces élections. D’où les efforts déployés pour inciter les Algériens à se rendre massivement aux urnes le 10 mai prochain. Le ministère de l’Intérieur a même prévu de permettre aux électeurs non inscrits sur les listes de voter sur simple présentation d’une carte nationale d’identité.
Mais ces efforts risquent de s’avérer insuffisants. D’abord, le président n’a pas cédé sur l’essentiel des revendications de l’opposition. Il n’a pas opéré de remaniement ministériel. Il n’a même pas demandé aux ministres candidats de démissionner. Il a seulement exigé d’eux qu’ils évitent d’utiliser les moyens de l’État. Autant dire, un vœu pieux.
Ensuite, au moment où le président annonçait la date des élections, des centaines de milliers d’Algériens continuaient de souffrir des intempéries qui durent depuis une semaine. Le chef de l’État n’a même pas eu un mot pour les rassurer. Savait‑il au moins que selon les chiffres fournis ce jeudi matin par Sonelgaz, près d’un million de foyers étaient toujours privés d’électricité ? Un million de foyers sans électricité c’est au moins 5 millions d’Algériens qui n’ont pas pu suivre le discours du président. S'il avait voulu pousser les Algériens à boycotter les prochaines législatives, le président Bouteflika ne s'y serait pas pris autrement.
Lounes Guemache
Habituellement, le chef de l’État ne prend pas la peine de s’adresser aux Algériens pour les appeler aux urnes. Mais cette fois, l’enjeu est important. En donnant un caractère solennel à la convocation du corps électoral, le chef de l’État confirme une nouvelle fois que la principale crainte du pouvoir concerne l’abstention.
On le sait : malgré les promesses des autorités et la présence éventuelle d’observateurs internationaux, les prochaines élections ne seront ni libres ni transparentes. Les partis au pouvoir (le FLN, le RND et le MSP) partent largement favoris. Ils sont mieux organisés sur le terrain et possèdent d’importants moyens mis à leur disposition par l’État. Pour le pouvoir, seule une forte participation est en mesure de donner un peu de crédibilité à ces élections. D’où les efforts déployés pour inciter les Algériens à se rendre massivement aux urnes le 10 mai prochain. Le ministère de l’Intérieur a même prévu de permettre aux électeurs non inscrits sur les listes de voter sur simple présentation d’une carte nationale d’identité.
Mais ces efforts risquent de s’avérer insuffisants. D’abord, le président n’a pas cédé sur l’essentiel des revendications de l’opposition. Il n’a pas opéré de remaniement ministériel. Il n’a même pas demandé aux ministres candidats de démissionner. Il a seulement exigé d’eux qu’ils évitent d’utiliser les moyens de l’État. Autant dire, un vœu pieux.
Ensuite, au moment où le président annonçait la date des élections, des centaines de milliers d’Algériens continuaient de souffrir des intempéries qui durent depuis une semaine. Le chef de l’État n’a même pas eu un mot pour les rassurer. Savait‑il au moins que selon les chiffres fournis ce jeudi matin par Sonelgaz, près d’un million de foyers étaient toujours privés d’électricité ? Un million de foyers sans électricité c’est au moins 5 millions d’Algériens qui n’ont pas pu suivre le discours du président. S'il avait voulu pousser les Algériens à boycotter les prochaines législatives, le président Bouteflika ne s'y serait pas pris autrement.
Lounes Guemache
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