Dans un entretien accordé au Centre d'actualités de l'ONU, l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, dénonce une tragédie humaine engendrée par le conflit sahraoui.
Le diplomate américain chargé de faciliter les pourparlers entre les deux protagonistes de ce «différend» a du pain sur la planche. La neuvième session de pourparlers informels doit se tenir entre le 11 et le 13 février 2012 aux Etats-Unis, à Greentree, Long Island, près de New York. Sous quels auspices s'annonce-t-elle? Difficiles, très probablement.
Les huit derniers rounds à l'initiative du diplomate américain depuis sa nomination en 2009, ont mis des négociations dont le processus a commencé en 2007, dans l'impasse. Pourquoi?
«Les deux parties prenantes ont maintenu leurs positions qui sont mutuellement exclusives et aucune d'entre elles n'est disposée à céder. Le Front Polisario continue d'affirmer que le statut final du Sahara occidental doit être décidé par son peuple, le Maroc continue d'insister que la seule solution possible est une forme d'autonomie sous souveraineté marocaine», a expliqué le représentant personnel de Ban Ki-moon. Que fait donc le Conseil de sécurité dont la résolution 1979, adoptée le 30 avril 2011, garantit au peuple sahraoui le droit de s'exprimer librement, quant à son avenir, dans le cadre d'un référendum d'autodétermination?
«Le Conseil de sécurité a encouragé les protagonistes à négocier mais s'est abstenu de vouloir imposer une solution. Donc, chacun est libre de rejeter les propositions de l'autre. Les parties prenantes sont chacune convaincues du bien-fondé de leur position autant d'un point de vue historique que juridique et chacun bénéficie d'un soutien important au niveau national et international. Ils maintiennent donc leurs positions sans chercher à engager un processus réel de négociations», a souligné l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. Un statu quo que l'instance onusienne refuse donc de trancher de façon définitive.
Christopher Ross y voit un risque réel de retour aux armes. «L'absence de solution augmente les risques et le coût pour les parties prenantes, pour la région du Maghreb et pour la communauté internationale. Parmi les risques qu'encourent les parties prenantes se trouvent celui d'un regain des hostilités militaires...», a-t-il prévenu. Une option que n'a pas écarté le Front Polisario en cas d'échecs répétés. «La lutte armée du peuple sahraoui est désormais légitime», a déclaré Mohamed Abdelaziz à l'occasion de la 37e conférence de l'Eucoco (conférence des comités de soutien au peuple sahraoui) qui a pris fin le 5 février à Séville.
Un peuple sahraoui qui vit une tragédie et qui est privé de ses terres aujourd'hui. «Mon premier objectif est d'assurer le retour en toute sécurité des réfugiés sahraouis en Algérie dans leurs foyers. J'ai visité les camps de réfugiés pour la première fois dans les années 1970. J'y suis retourné en 2009 et j'ai découvert avec consternation que pas grand-chose n'a changé», a fait remarquer le diplomate américain.
Le Front Polisario émet, de son côté, l'espoir de voir le nouveau gouvernement issu des dernières élections législatives qui se sont tenues le 25 novembre 2011 arriver aux négociations qui débuteront demain avec une nouvelle approche de ce conflit qui dure depuis 37 ans. «Nous souhaitons que la nouvelle délégation marocaine, désignée par le gouvernement du Premier ministre Abdelillah Benkirane, arrive à Manhasset avec une nouvelle vision qui rompt avec l'attitude négative affichée par le Maroc lors des différents rounds de négociations entre les deux parties», a déclaré, le 4 février, le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
«Pour notre part, nous allons continuer nos efforts pour promouvoir un processus de négociation réel», a indiqué Christopher Ross qui donne l'impression de vouloir redoubler d'efforts pour trouver une solution juste et pacifique au dossier sahraoui.
Par Mohamed TOUATI
Le diplomate américain chargé de faciliter les pourparlers entre les deux protagonistes de ce «différend» a du pain sur la planche. La neuvième session de pourparlers informels doit se tenir entre le 11 et le 13 février 2012 aux Etats-Unis, à Greentree, Long Island, près de New York. Sous quels auspices s'annonce-t-elle? Difficiles, très probablement.
Les huit derniers rounds à l'initiative du diplomate américain depuis sa nomination en 2009, ont mis des négociations dont le processus a commencé en 2007, dans l'impasse. Pourquoi?
«Les deux parties prenantes ont maintenu leurs positions qui sont mutuellement exclusives et aucune d'entre elles n'est disposée à céder. Le Front Polisario continue d'affirmer que le statut final du Sahara occidental doit être décidé par son peuple, le Maroc continue d'insister que la seule solution possible est une forme d'autonomie sous souveraineté marocaine», a expliqué le représentant personnel de Ban Ki-moon. Que fait donc le Conseil de sécurité dont la résolution 1979, adoptée le 30 avril 2011, garantit au peuple sahraoui le droit de s'exprimer librement, quant à son avenir, dans le cadre d'un référendum d'autodétermination?
«Le Conseil de sécurité a encouragé les protagonistes à négocier mais s'est abstenu de vouloir imposer une solution. Donc, chacun est libre de rejeter les propositions de l'autre. Les parties prenantes sont chacune convaincues du bien-fondé de leur position autant d'un point de vue historique que juridique et chacun bénéficie d'un soutien important au niveau national et international. Ils maintiennent donc leurs positions sans chercher à engager un processus réel de négociations», a souligné l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. Un statu quo que l'instance onusienne refuse donc de trancher de façon définitive.
Christopher Ross y voit un risque réel de retour aux armes. «L'absence de solution augmente les risques et le coût pour les parties prenantes, pour la région du Maghreb et pour la communauté internationale. Parmi les risques qu'encourent les parties prenantes se trouvent celui d'un regain des hostilités militaires...», a-t-il prévenu. Une option que n'a pas écarté le Front Polisario en cas d'échecs répétés. «La lutte armée du peuple sahraoui est désormais légitime», a déclaré Mohamed Abdelaziz à l'occasion de la 37e conférence de l'Eucoco (conférence des comités de soutien au peuple sahraoui) qui a pris fin le 5 février à Séville.
Un peuple sahraoui qui vit une tragédie et qui est privé de ses terres aujourd'hui. «Mon premier objectif est d'assurer le retour en toute sécurité des réfugiés sahraouis en Algérie dans leurs foyers. J'ai visité les camps de réfugiés pour la première fois dans les années 1970. J'y suis retourné en 2009 et j'ai découvert avec consternation que pas grand-chose n'a changé», a fait remarquer le diplomate américain.
Le Front Polisario émet, de son côté, l'espoir de voir le nouveau gouvernement issu des dernières élections législatives qui se sont tenues le 25 novembre 2011 arriver aux négociations qui débuteront demain avec une nouvelle approche de ce conflit qui dure depuis 37 ans. «Nous souhaitons que la nouvelle délégation marocaine, désignée par le gouvernement du Premier ministre Abdelillah Benkirane, arrive à Manhasset avec une nouvelle vision qui rompt avec l'attitude négative affichée par le Maroc lors des différents rounds de négociations entre les deux parties», a déclaré, le 4 février, le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
«Pour notre part, nous allons continuer nos efforts pour promouvoir un processus de négociation réel», a indiqué Christopher Ross qui donne l'impression de vouloir redoubler d'efforts pour trouver une solution juste et pacifique au dossier sahraoui.
Par Mohamed TOUATI
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