Qui a dit que la nouvelle constitution abolissait la sacralité de Mohammed VI? Qui a dit, de toute façon, que la nouvelle constitution a été faite pour être appliquée? Aussi autocratique soit-il, le nouveau texte constitutionnel, comme le craignaient les démocrates marocains, n'a vraisemblablement été rédigé que pour contenter les partenaires étrangers du régime. Car à l'interne, rien n'a changé, comme le démontre encore une fois la sordide affaire de Walid Bahomane.
Le site d'information indépendant Lakome a rapporté l'arrestation le 24 janvier dernier à Rabat du jeune homme âgé de 18 ans, pour "atteinte à la sacralité royale". Au Maroc, badiner avec la personne du roi n'est pas seulement un crime de lèse-majesté, c'est un blasphème.
Selon l'en-tête du procès-verbal de l'affaire (image), dont une traduction en français est jointe à ce post, les pièces à conviction dans ce dossier sont : deux pages Facebook et un ordinateur IBM.
Après une demande de report présentée par la défense de Walid lors de la première audience au Tribunal de Première instance de Rabat le 02 février, le jugement dans cette affaire digne des plus sombres dictatures est attendu jeudi 09 février. Entre temps, Walid est détenu à la prison pour mineurs de Salé.
Selon Lakome, Walid a été arrêté suite à une plainte déposée par son ancien ami Abderrahmane Derdiri, l'accusant de se connecter sur son profil facebook depuis 6 mois, avec le mot de passe qu'il lui aurait lui-même confié, et d'y publier des images et des vidéos de nature à porter atteinte à la sacralité de Mohammed VI.
La mère de Walid a déclaré à Lakome que son fils a été victime de torture et qu'il a signé des aveux sous la contrainte. Elle a également présenté une requête le 07 février à Mustapha Ramid, l'actuel ministre de la Justice et des Libertés, du parti islamiste PJD.
Cette affaire n'est pas sans rappeler celle de l'ingénieur Fouad Mourtada, arrêté illégalement en 2008 et torturé pour avoir crée un faux-profil du prince Rachid, frère de Mohammed VI. D'autres affaires d'arrestations de blogueurs et de cyber activistes, voire d'un tenant de cyber café ont suivi, battant en brèche la propagande de l'Etat marocain autour du changement et des prétendues avancées démocratiques. Walid Bahomane est la première victime d'une affaire d'atteinte à la sacralité royale depuis l'avènement de la nouvelle constitution en juillet 2011, qui l'a théoriquement abolie.
Zineb El Rhazoui
Le site d'information indépendant Lakome a rapporté l'arrestation le 24 janvier dernier à Rabat du jeune homme âgé de 18 ans, pour "atteinte à la sacralité royale". Au Maroc, badiner avec la personne du roi n'est pas seulement un crime de lèse-majesté, c'est un blasphème.
Selon l'en-tête du procès-verbal de l'affaire (image), dont une traduction en français est jointe à ce post, les pièces à conviction dans ce dossier sont : deux pages Facebook et un ordinateur IBM.
Après une demande de report présentée par la défense de Walid lors de la première audience au Tribunal de Première instance de Rabat le 02 février, le jugement dans cette affaire digne des plus sombres dictatures est attendu jeudi 09 février. Entre temps, Walid est détenu à la prison pour mineurs de Salé.
Selon Lakome, Walid a été arrêté suite à une plainte déposée par son ancien ami Abderrahmane Derdiri, l'accusant de se connecter sur son profil facebook depuis 6 mois, avec le mot de passe qu'il lui aurait lui-même confié, et d'y publier des images et des vidéos de nature à porter atteinte à la sacralité de Mohammed VI.
La mère de Walid a déclaré à Lakome que son fils a été victime de torture et qu'il a signé des aveux sous la contrainte. Elle a également présenté une requête le 07 février à Mustapha Ramid, l'actuel ministre de la Justice et des Libertés, du parti islamiste PJD.
Cette affaire n'est pas sans rappeler celle de l'ingénieur Fouad Mourtada, arrêté illégalement en 2008 et torturé pour avoir crée un faux-profil du prince Rachid, frère de Mohammed VI. D'autres affaires d'arrestations de blogueurs et de cyber activistes, voire d'un tenant de cyber café ont suivi, battant en brèche la propagande de l'Etat marocain autour du changement et des prétendues avancées démocratiques. Walid Bahomane est la première victime d'une affaire d'atteinte à la sacralité royale depuis l'avènement de la nouvelle constitution en juillet 2011, qui l'a théoriquement abolie.
Zineb El Rhazoui
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