Entretien avec Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental
3 février 2012 – En janvier 2009, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a nommé Christopher Ross comme Envoyé personnel au Sahara occidental, un territoire disputé depuis des décennies. Des combats y ont éclaté en 1976 entre les forces marocaines et le Front Polisario suite au retrait de l’administration coloniale espagnole. La violence a rapidement poussé des centaines de milliers de Sahraouis à fuir en Algérie voisine, où ils se trouvent encore à ce jour.
Des décennies plus tard, il n’y a plus de violence mais les deux protagonistes sont toujours opposés malgré la poursuite de pourparlers sous l’égide de l’ONU. Alors que le Maroc soutien une autonomie pour les Sahraouis, le Front Polisario insiste sur le fait que le statut final du territoire doit être déterminé par un référendum sur la question de l’indépendance. M. Ross, qui est un ancien diplomate américain avec une longue carrière derrière lui, déclare dans l’entretien qu’il est grand temps de mettre un terme au conflit au Sahara occidental et à la tragédie humaine qu’il a engendré.
Centre d’actualités de l’ONU : Pouvez-vous nous expliquer ce conflit au Sahara occidental?
Christopher Ross : Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole, qui a environ la même superficie que la Grande Bretagne mais avec une population de quelques centaines de milliers de personnes. Son statut juridique a fait l’objet de différends bien avant le retrait des Espagnols en 1975-76. Les parties prenantes à ce différend sont actuellement le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Le Maroc, qui contrôle la plus grande partie du Sahara occidental depuis les années 1970, affirme que le Sahara occidental doit devenir une région autonome du Maroc sur la base de négociations avec le Front Polisario et un référendum oui/non
Le Front Polisario, de son côté, affirme que le peuple sahraoui doit être libre de choisir librement son propre avenir grâce à un référendum qui inclut l’option de l’indépendance. De 1975 à 1991, il y a eu des affrontements entre les deux parties, mais en 1991 un cessez-le-feu a été mis en œuvre grâce aux efforts menés par l’ONU. Même s’il n’y a plus de combats ouverts, la situation demeure tendue et dangereuse. L’ONU continue d’œuvrer pour trouver une solution définitive et pour améliorer les conditions de vie des gens qui ont été affectés de façon tragique par le conflit.
Centre d’actualités de l’ONU : Que fait l’ONU?
Christopher Ross : Depuis le milieu des années 1980, l’ONU a adopté deux approches différentes concernant ce conflit, suivant l’orientation décidée par le Conseil de sécurité. La première approche, qui a duré jusqu’en 2004, était basée sur plusieurs plans de règlement du conflit qui ont été soumis aux parties prenantes. Aucun de ces plans n’a fonctionné. Ils appellent tous à un référendum mais les parties prenantes ne se sont jamais mises d’accord sur les personnes ayant le droit de prendre part au vote. En 2004, une seconde phase a commencé et elle continue à ce jour. Cette approche se base sur des négociations directes entre les parties prenantes. Chaque année, le Conseil de sécurité émet des résolutions appelant les parties prenantes à obtenir, je cite, « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Pour aider les parties prenantes à réaliser des progrès, le Secrétaire général a nommé un Envoyé personnel qui sert de médiateur et de facilitateur.
Donc, pour résumer, le Conseil de sécurité attend maintenant des parties prenantes qu’elles négocient une solution politique avec l’aide de l’ONU, des pays voisins et de la communauté internationale au lieu de simplement réagir à des propositions formulées par d’autres.
Dans le contexte de cette nouvelle phase, les deux parties prenantes avaient présenté leurs propositions de résolution du conflit au Conseil de sécurité en avril 2007 et depuis lors, ces propositions ont servi de base pour les discussions. Je précise que ces efforts politiques pour arriver à une résolution ne sont pas les seuls exemples d’engagement de l’ONU. Le système des Nations Unies a été activement engagé sur plusieurs fronts. Il a apporté un soutien vital aux milliers de réfugiés qui se sont réfugiés en Algérie pour échapper aux combats entre le Maroc et le Front Polisario dans les années 1970.
L’ONU a travaillé pour mettre en œuvre des mesures de renforcement de la confiance pour faciliter le retour des réfugiés une fois un accord conclu. L’ONU a également maintenu une petite force dans le Sahara occidental connu sous le nom de MINURSO, la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Enfin, l’ONU s’est intéressée de plus en plus aux droits de l’homme puisque les parties prenantes au conflit s’accusent mutuellement de ne pas respecter ces droits
3 février 2012 – En janvier 2009, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a nommé Christopher Ross comme Envoyé personnel au Sahara occidental, un territoire disputé depuis des décennies. Des combats y ont éclaté en 1976 entre les forces marocaines et le Front Polisario suite au retrait de l’administration coloniale espagnole. La violence a rapidement poussé des centaines de milliers de Sahraouis à fuir en Algérie voisine, où ils se trouvent encore à ce jour.
Des décennies plus tard, il n’y a plus de violence mais les deux protagonistes sont toujours opposés malgré la poursuite de pourparlers sous l’égide de l’ONU. Alors que le Maroc soutien une autonomie pour les Sahraouis, le Front Polisario insiste sur le fait que le statut final du territoire doit être déterminé par un référendum sur la question de l’indépendance. M. Ross, qui est un ancien diplomate américain avec une longue carrière derrière lui, déclare dans l’entretien qu’il est grand temps de mettre un terme au conflit au Sahara occidental et à la tragédie humaine qu’il a engendré.
Centre d’actualités de l’ONU : Pouvez-vous nous expliquer ce conflit au Sahara occidental?
Christopher Ross : Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole, qui a environ la même superficie que la Grande Bretagne mais avec une population de quelques centaines de milliers de personnes. Son statut juridique a fait l’objet de différends bien avant le retrait des Espagnols en 1975-76. Les parties prenantes à ce différend sont actuellement le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Le Maroc, qui contrôle la plus grande partie du Sahara occidental depuis les années 1970, affirme que le Sahara occidental doit devenir une région autonome du Maroc sur la base de négociations avec le Front Polisario et un référendum oui/non
Le Front Polisario, de son côté, affirme que le peuple sahraoui doit être libre de choisir librement son propre avenir grâce à un référendum qui inclut l’option de l’indépendance. De 1975 à 1991, il y a eu des affrontements entre les deux parties, mais en 1991 un cessez-le-feu a été mis en œuvre grâce aux efforts menés par l’ONU. Même s’il n’y a plus de combats ouverts, la situation demeure tendue et dangereuse. L’ONU continue d’œuvrer pour trouver une solution définitive et pour améliorer les conditions de vie des gens qui ont été affectés de façon tragique par le conflit.
Centre d’actualités de l’ONU : Que fait l’ONU?
Christopher Ross : Depuis le milieu des années 1980, l’ONU a adopté deux approches différentes concernant ce conflit, suivant l’orientation décidée par le Conseil de sécurité. La première approche, qui a duré jusqu’en 2004, était basée sur plusieurs plans de règlement du conflit qui ont été soumis aux parties prenantes. Aucun de ces plans n’a fonctionné. Ils appellent tous à un référendum mais les parties prenantes ne se sont jamais mises d’accord sur les personnes ayant le droit de prendre part au vote. En 2004, une seconde phase a commencé et elle continue à ce jour. Cette approche se base sur des négociations directes entre les parties prenantes. Chaque année, le Conseil de sécurité émet des résolutions appelant les parties prenantes à obtenir, je cite, « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Pour aider les parties prenantes à réaliser des progrès, le Secrétaire général a nommé un Envoyé personnel qui sert de médiateur et de facilitateur.
Donc, pour résumer, le Conseil de sécurité attend maintenant des parties prenantes qu’elles négocient une solution politique avec l’aide de l’ONU, des pays voisins et de la communauté internationale au lieu de simplement réagir à des propositions formulées par d’autres.
Dans le contexte de cette nouvelle phase, les deux parties prenantes avaient présenté leurs propositions de résolution du conflit au Conseil de sécurité en avril 2007 et depuis lors, ces propositions ont servi de base pour les discussions. Je précise que ces efforts politiques pour arriver à une résolution ne sont pas les seuls exemples d’engagement de l’ONU. Le système des Nations Unies a été activement engagé sur plusieurs fronts. Il a apporté un soutien vital aux milliers de réfugiés qui se sont réfugiés en Algérie pour échapper aux combats entre le Maroc et le Front Polisario dans les années 1970.
L’ONU a travaillé pour mettre en œuvre des mesures de renforcement de la confiance pour faciliter le retour des réfugiés une fois un accord conclu. L’ONU a également maintenu une petite force dans le Sahara occidental connu sous le nom de MINURSO, la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Enfin, l’ONU s’est intéressée de plus en plus aux droits de l’homme puisque les parties prenantes au conflit s’accusent mutuellement de ne pas respecter ces droits
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