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FLN: le Front et le parti du front

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  • FLN: le Front et le parti du front

    Il a, de tout temps, attiré des convoitises. Il a attisé aussi des amours et des haines. Le FLN, est-il toujours ce front historique ou s’est-il contenté, démocratie oblige, de se moudre dans un paysage politique de partis ?

    Plus qu’un parti, moins qu’un Etat, le FLN était un mythe. Il peut être un producteur de noms mais il est surtout un chariot-élévateur d’hommes.

    «La stratégie de rénovation», «l’adaptation du parti au contexte international et à la récente situation interne» et autres concepts enrobés sciemment d’une terminologie managériale, réveillant de l’intérêt auprès de ceux à qui elle est censée être postée, débutent à constituer l’armature du discours politique à tenir face aux multiples défis qui s’annoncent sur la place politique. Il va y avoir beaucoup de référendums, d’élections et de recomposition gouvernementale. De l’amnistie générale à la révision constitutionnelle, le FLN devrait de s’atteler à mener à bien le desideratum présidentiel. Ce sera un axe incontournable pour toute alliance. D’autant plus qu’il vient de redécouvrir la place qui, constitutionnellement, était la sienne. Gérer la majorité.

    Il subsiste, néanmoins, au sein de la corporation la plus ancienne dans la pratique politique un certain mépris d’admettre en toute sérénité, le passage, avec bonté naturelle, d’une chose à l’autre. D’une station temporelle à une dimension donnée pour impérative par les fortunes du temps que nous vivons. Le tumulte des séances et le bruit des couloirs semblent avoir fait des plis indélébiles dans le front du Front nouvelle version. Car en fait, chez ce Front la politique fut une affaire dorée pour quelques traînards, oisifs ou d’illusoires pensionnés; en revanche elle fut chez d’autres un dynamisme qui ne cessa de mouvoir, par effet de dynamique de groupe, toute une génération, qui malgré ceci et cela, assemblait en son sein, non sans rechigner, des esprits, des âmes, sièges capitonnés parmi les bancs des assemblées nationales, de wilaya ou communales. Le mirage de la haute fonction politique provoque des vertiges.

    Le redressement opéré à grands coups n’avait abouti, en fait, qu’à chasser les uns pour faire installer les autres. «Les vieux réflexes», «les caciques», «les apparatchiks» et autres images, avilissant leurs porteurs, n’auront pas radicalement disparu avec la tenue, toutefois, du congrès réunificateur. Alors qu’en pratique l’on aurait voulu assister à un inversement de rôles, un changement de personnes et un renforcement de neurones. La réunification ne suffit plus pour un corps déjà moribond. Il faudrait un traitement de choc. Un renouvellement révolutionnaire. Il aura à emporter dans son élan rénovateur l’exclusivité, le régionalisme, la micro-famille, et la jalousie de voir venir des gens, non des néophytes en matière politique, ou de gestion des collectivités locales, nonobstant leur haut degré de recherches scientifiques et universitaires. Mais tout aussi rompus qu’eux aux pratiques des coulisses, de l’ombre, de béni-ammis et autres vices politiciens. Ceux qui connaissent le mode de fonctionnement intestinal, le broyage des petits boyaux, la domination des gros intestins, la bile qu’éjecte le diaphragme à force de faire l’équilibrisme entre ceux-ci et ceux-là, ne seront jamais embarqués dans ce train rénové sans garantie aux arrêts quinquennaux et aux bivouacs électoraux. Le congrès en fait n’avait pas apporté plus que n’auraient fait ses précédents. Il s’est limité, en toute obséquiosité, à s’offrir au système. Avec cependant une touche imprégnée du souci de récupérer un pouvoir momentanément perdu.

    Si les élections législatives du 30 mai, les présidentielles d’avril 2004 ont pu contenir, quelque part, la grogne de certains pontes du parti, tous en mauvaise posture, nous font-ils penser, vis-à-vis de la personne du secrétaire général de l’époque ou du président-candidat d’alors, le «projet» de «rajeunissement» du personnel d’encadrement au niveau de la députation avait fait appel à tout un éventail d’individus apolitiques souvent neufs et fortement compétents, intègres et sûrs mais dans les domaines techniques ou professionnels qui les animaient. La politique est une autre chose. Lorsqu’on est l’un des rares «érudits du siècle» et l’on se voit guider «politiquement» par un sans-niveau, un homme d’appareil, de koursi, et même de strapontin, pourvu que l’on ait la cote et non loin de l’à-côté, pur produit de système, l’on ne peut parler, là aussi, de rajeunissement. Le rajeunissement implique un combat d’abord au plan idéologique. Puis au plan de la démarche politique. Etre porteur d’idées à même d’accepter dans un même conciliabule l’avis contraire, friser la contradiction ne s’applique pas seulement à un niveau d’âge ou de durée chronologique. Parfois pas même de génération. De conflits d’intérêts? D’instinct de conservation? Le mouvement dit de redressement serait, en fait, une façon pour un clan de reconquérir l’appareil. Les autres, anti-redresseurs seraient des soldats en perte de maintien de privilèges.

  • #2
    Le porte-parole du FLN, version Benflis, débitait dans le sens de la préparation du congrès invalidé, par opter de préparer la condition politico-morale du congressiste. Ce militant censé provenir d’une base élective, l’élisant au suffrage du centralisme démocratique, ne verra sa participation aux urnes internes que comme une autre élection. Toujours les mêmes, candidats constants et éternels dans toutes les listes! Les encadreurs des commissions locales seront-ils ceux-là mêmes qui ont présidé aux destinées des listes à coller aux tableaux du vote communal du 10 octobre? A-t-on mené, comme il se doit et tel qu’il se fait au sein des états-majors des grands partis du monde, une analyse post-électorale pour la détermination des écarts dans la justesse du choix «de la décision centralement dictée» du risque pris pour cela en rapport avec les supputations et scores pronostiqués et la catastrophe réalisée dans certaines communes? Le FLN restera toujours malade du virus que constitue la formulation de ses listes électorales.

    On tient, nonobstant, le changement vécu depuis une décennie à le confiner au rôle de pourvoyeur de gens de système. C’est grâce au FLN que de simples noms patronymiques sont devenus des noms médiatiques.

    «Nous sommes dans une position confortable et nous tenons à le rester», disait Benflis ex-secrétaire général. Mais c’était sans compter sur la trahison et la vilenie qui le guettait en ce début d’année 2004. Il croyait, le pauvre, qu’être président de la République est une affaire de simple vote, de suffrage universel ou de démocratie. Il en a pris pour son compte. Au congrès invalidé rien ne semblait sûr, sur «la position confortable». En ce moment, se triturait sous le silence des cors tout un scénario. Du renversement de l’homme aux changements de ses hommes. Il est des situations où l’homme militant n’arrive point à reconnaître la charte des droits et des obligations qui pèsent sur sa conscience d’homme ou de citoyen. Il ne saura admettre, sans coup férir, les blessures que causent l’interventionnisme et l’entrisme politique dans une corporation qui ne cesse de requérir un rajeunissement. De façade?

    Le FLN aussi souffre de ses hommes. Ils lui font du mal autant que les pionniers lui avaient fait les signes de noblesse. Il endure à se voir vaciller entre le caprice d’un pouvoir disparu et la concupiscence d’une démocratie étriquée. Il pâtit aux aléas de ces apprentis qui, devenus maîtres-sorciers, auraient terni, sans nul état d’âme, la figure emblématique d’un éminent symbole rattaché aux grandes luttes qu’avait connues le dernier siècle. Il est, hélas, aux prises de mains qui ne servent qu’à réguler, en fonction des conjonctures, les faveurs des uns et les préférences des autres. Fier de son histoire, une histoire faite d’affliction et de lourdes épreuves, il se voit encore étendu vers les méandres des règlements de comptes entre personnes dites. L’insidieux serait dans la négation de soi avant que le ridicule ne s’installe dans celle d’autrui. L’histoire retiendra contre fous et flots fallacieux, un FLN d’hommes, baroudeurs, combatifs et martyrs.

    «Aujourd’hui, il s’agit de fournir des pistes pour repenser les actions et les méthodes du FLN» ainsi s’exprimait Benflis, le 20 septembre 2001, face à un auditoire constitué de membres du Comité central. En fait le maître a dit vrai et juste. Toute la problématique est un ensemble d’actions à mener intelligemment selon une méthode à repenser démocratiquement. Le leurre, le grand leurre a déjà commencé. Il leur a déjà montré le chemin du redressement.

    Le FLN, si l’on parle ainsi avec souvent moins de contrariété et plus d’écoeurement, c’est qu’il n’est pas n’importe quel parti. Mais par mésaventure, il entreprend à contenir en son sein n’importe qui. L’élite étant à la base ou en knock-out, la masse s’individualise et s’accroche pêle-mêle aux sommets. Quand une énième échéance électorale n’arrive pas à transcender les us, ni couper la nostalgie pour des règnes dévolus, des personnes aigries de se revoir rejetées par la masse à force d’avoir vu leurs effigies lézarder tous les murs de la cité, ne s’empêchent de piocher le maintien dans les accointances d’un comité central ou d’un bureau politique en mal de renouvellement.

    Toujours les mêmes noms, toujours les mêmes personnes, toujours les mêmes méthodes, toujours les mêmes clans, finira toujours par remettre à une date ou une autre, la grogne et la fuite de la bonne sève.

    Malgré la crise qui secoue l’équilibre des institutions élues et la détermination organique des partis à vouloir changer à peine d’extinction le mode de fonctionnement, le FLN ou, à vrai dire certains hommes du FLN, caciques par mémoire, amputés d’esprit d’éthique, maculaient le souffle nouveau qui tentait de s’insuffler dans les veines de ses rangs encore en dispersion. Ces membres locaux d’une pièce centrale perturbaient l’enfantement du renouveau salutaire en voulant garder à jamais la propriété de tête de liste, de la liste et des annexes à la liste. Le parti était ainsi devenu, pour ces gens, un sérail et la qualité de membre d’une instance, une audience à l’égard d’un conflit, par principe enterré, mais que les têtus cafardeux de l’idée unique, entretiennent. Plus que le conflit de génération. Celui de la rente.

    Le poids du pouvoir partisan n’a pas à s’apprécier, encore loin de s’investir dans une bataille de candidatures, mais bel et bien dans l’environnement qui entoure l’espace des urnes. La rue, le quartier, les citoyens ne veulent plus du même nom. Et puis, est-il marqué dans les tables du FLN que la prospérité d’une ville devait passer par le seul nom, consommé, épuisé et éteint? L’avenir est dans le futur radieux et sans encombrement idéologique. Que l’on veuille paraître tel un parrain, n’émeut nulle personne avertie, pourvu que l’on ait le tact, la corpulence et le gabarit pour l’être ou le paraître.

    Quand le chargé de la communication au sein du FLN assurait, il y a longtemps, à propos de la rébellion de la base militante désavouant les listes retenues lors des dernières élections législatives et communales que «cette situation était prévisible», il ne paraissait pourtant pas capable d’attester qu’elle aurait été la série de mesures à prendre face à une telle déconfiture? Lui aussi favorisait, sans le savoir, l’émergence du mouvement qui sera appelé «redresseur», le faisait-il à bon escient? Son maintien dans l’exécutif des instances actuelles du parti le prouve bel et bien. Pour l’homme politique qu’il prétend être, l’attitude idéale de surcroît pour un responsable porte-parole et porteur de listes toutes prêtes et de noms tous indiqués, aurait pris un sens scientifique et managérial si l’argumentation avancée était étayée de chiffres quant à ce «flux de jeunes vers le parti au niveau local» qui semblait, toutefois, justifier la grogne et la déchirure de l’ancien parti.

    Il ne peut «voir la chose du même angle» et tout conflit local demeure «normal» tant que les «responsables locaux du parti sont eux-mêmes candidats», il disait vrai, sauf que ces «responsables» n’étaient pas, dans tous les cas que des responsables «locaux», il y avait aussi de la grande trompe. Des membres du comité central. Des superviseurs chargés d’élaborer les listes d’une wilaya au moment où leur nom, leur liste, leurs acolytes auraient reçu de nettes assurances de se voir inscrits nonobstant l’avis contraire de la base, de la kasma et de la ville. Eternels candidats, ineptes et soupçonneux, ils refusaient le nouveau, le moderne. En ce jour de 2006, ils sont encore aux aguets. Dans l’attente d’être réinscrits dans ces listes.

    Malgré l’absence de dextérité dans la résolution des cas inextricables, beaucoup reste à faire apprendre aux gens «nouveaux» du FLN redressé et réunifié. Les nouvelles techniques de communication dans un règne où la démocratie paraît être un cheval de bataille emboîté par tous les courants politiques sont une clé de réussite politique. Communiquer est aussi, quelquefois sinon toujours, un savoir écouter et un sens inouï d’accepter parfois de se taire. Il faut d’abord savoir se taire. Car à défaut d’arguments convaincants le silence et un petit sourire peuvent en tenir lieu.

    Heureusement pour tous que le FLN demeure moralement un patrimoine national collectif. C’est un bien d’héritage que l’histoire de la lutte armée a greffé, sans distinction aucune, dans les parois de chaque coeur algérien.

    Par El-Yazid Dib (QO)

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    • #3
      Le FLN est bel et bien un patrimoine national collectif. Ceux qui ont fait sa gloire était des gens du peuple se battant pour la liberté et la démocratie d'un pays dont le nom serait ALGERIE. Ceux qui formaient le groupe des 5 ont fait sa gloire mais aussi son honneur car d'eux tous les algériens peuvent être fiers ils se sont battus pour que NOUS soyons libres. Le FLN aujourd'hui ????? des cendres voilà ce qu'il en reste car ce nom glorieux a été sali par des gens qui n'ont même pas participé à cette guerre et qui ont décidé de récupérer ce patrimoine alors qu'il ne leur appartient pas. Ben Bella ??? il n'était même pas là lors de la fameuse rencontre qui a décidé de l'appel à la révolution et a passé la majeure partie de son temps entre le Maroc et l'Egypte (d'ailleurs faudrait qu'il donne le numéro du compte en Suisse où se trouve le trésor du FLN, cet argent qui était collecté auprès de tous les algériens pour servir la révolution) . Bouteflika :22: Les autres les vrais ??? morts ou assassinés..... Mais le FLN c'est le peuple, avant que toute l'Algérie se lève ensemble pour refouler le colonisateur esclavagiste s'arroguant tous les pouvoirs il a fallut qu'un groupe d'hommes (et de femmes) se fassent entendre et surtout qu'ils persuadent tout le monde que c'était leur liberté mais aussi celle de tous les algériens qui étaient en jeu.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Le FLN historique a été assassiné à Tunis en Avril 1962, le constat de décès -quoique non dressé- a été fait au CNRA de Tripoli en Juin 1962, l'enterrement a eu lieu à l'Eté 1962 dans la Mitidja dans le sang et les larmes, l'héritage a été capté à l'Automne 1962, la substitution officielle de 1963 et ses avatars successifs depuis et jusqu'à nos jours n'a rien changé à la situation de la Nation -toujours cherchée, pas encore trouvée au milieu des tribus, des clans et autres références- nominalement indépendante mais devant importer 97% de sa nourriture et voir partir les plus compétents et valeureux de ses citoyens à quasiment tous les niveaux de culture et dans toutes les catégories socio-professionnelles.

        FLN voulait dire Front de LIBERATION Nationale. Rappelez-vous!

        Istiqlal n'est pas vraiment là.

        Houria est où?

        Question subsidiaire : Qui avait prévenu en 1963 que la fusée n'atteindrait pas son objectif si elle partait depuis une mauvaise base? Indice : C'était au sein de l'Assemblée Populaire Nationale cooptée, en 1963.

        Dernière modification par HaouchSmaîl, 08 juin 2006, 20h18.

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