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260 marins marocains en détresse à Sète

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  • 260 marins marocains en détresse à Sète

    La situation de crise au sein de la société maritime Comanav-Comarit continue de faire des victimes. Aux côtés des passagers aux droits bafoués et oubliés, il y a aussi ces hommes qui assurent la sécurité et le bon déroulement des voyages en mer : les marins marocains. Abandonnés dans le port de Sète depuis le blocage des ferries dans des conditions difficiles, ils sont soutenus par les syndicats qui appellent les autorités françaises et marocaines à réagir.

    Les conditions dans lesquelles vivent les marins marocains à bord du Biladi, Marrakech et l’Ibn Batouta, trois ferries de la Comanav-Comarit bloqués à Sète depuis le début du mois de janvier, sont de plus en plus précaires, rapporte, hier, mardi 7 ajnvier, France 3. Plus de 200 marins sont en situation difficile.

    « C’est inadmissible !»
    Cet état des choses a suscité le mécontentement au sein des professionnels marins et des syndicats. « Ils sont en grave détresse », s’indigne Jean Claude Mailly, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière (FO), contacté par ********. Pour Alain Cwick secrétaire général de FO, « C’est inadmissible ! » FO a publié, aujourd’hui, un communiqué de presse. Le syndicat dénonce les conditions de vie « déplorables » des professionnels marocains : « pas ou plus d’eau douce, manque de nourriture, plus de chauffage, plus d’électricité », énumère le communiqué.

    Moral à plat
    « Je vais les voir samedi et dimanche avec quelques amis du syndicat. Histoire de leur tenir compagnie, pour pas qu’ils se sentent trop seuls », déclare M. Cwick. Il précise que ces hommes se posent des questions : ils ne comprennent pas pourquoi ils sont dans ces conditions depuis tout ce temps, sans information concrète sur la fin de ce calvaire. Ces hommes n'ont, de plus, plus d'argent, puisqu’ils « n’ont pas été payés depuis 3 mois et que les cotisations sociales ne l’étaient pas depuis trois ans », dénonce de le communiqué de FO.

    Après le passage de l'Inspection du travail, le syndicat fait appel aux Etats français et marocains. « J’ai vu la Consule générale du Maroc à Montpellier, lundi dernier. Elle m'a dit : « Que voulez-vous que je fasse ? Je vais essayer…» Mais c’est elle, la consule censée protéger les ressortissants marocains dans cette région », soupire M. Cwick.

    Contradictions
    Sur le Bni Nsar, les 43 hommes encore à bord disposent de réserves de combustible pour une dizaine de jours, mais de quatre jours de vivres seulement, rapporte Midilibre.fr. L'équipage du Biladi n’a plus d’électricité. En plus de cela, « les marins se nourrissent encore des réserves du bateaux, mais dans 5 ou 6 jours, ce sera terminé », précise M. Cwick. L'équipage du Marrakech, quant à lui, aurait été ravitaillé en vivres. « J’ai discuté, hier, avec le président [de la Comarit, propriétaire des bateaux] Abdelmoula, qui m’a assuré que les marins ont été livrés en produits alimentaires et en chauffage. La première livraison a été faite vendredi dernier, un complément a suivi lundi », explique à ********, M. Abouelsath de la Marine marchande marocaine.

    Tandis que France 3 affirme que seuls les marins du Marrakech auraient été ravitaillés, le communiqué de FO fait état de « marins et officiers [...] entassés sur ces trois navires sans nourriture, sans eau, sans chauffage en plein hiver ». Au contraire, la marine marchande marocaine affirme que les équipages des trois bateaux ont été ravitaillés. « Le président [de la Comarit] m’a donné les informations concernant les trois ferries », assure M. Abouelsath. Qu’est-ce qui a donc été réellement fait pour chaque équipage ? Difficile d'être affirmatif ; une chose est sure : tous les hommes des ferries sont en situation précaires.

    Paris et Rabat doivent agir
    « Un mois après la saisie de ces trois navires, Force Ouvrière déplore que les services de l’Etat français n’aient pas pris de véritables mesures. Il en est de même pour la Région Languedoc-Roussillon et la Ville de Sète ». Précisant que la priorité est de subvenir aux besoins vitaux de ces hommes, Force Ouvrière estime que « les autorités françaises doivent tout mettre en œuvre afin que les arriérés de salaires soient payés, [...] car la prise en charge du rapatriement des marins vers leur pays d’origine ne saurait en aucun cas être l’unique mesure d’urgence. »

    Le syndicat fait également pression sur le consulat marocain. Une rencontre est prévue aujourd'hui, mercredi 8 janvier, entre la Consule générale du Maroc à Montpellier, Mme Soraia Jabry et le préfet de l'Herault, Claude Baland. « J’espère que ce sera fait, sinon j’irai rencontrer à nouveau Mme la Consule », déclare M. Cwick. On attend toujours le dénouement de cette affaire.

    A l'heure actuelle, les bateaux sont toujours sous saisie conservatoire plus d'un mois après leur blocage au port de Sète. La Comanav-Comarit n'a pas encore réglé ses créances dont le montant global s'élève à près de 5 millions d'euros. La commission interministérielle et le top management de la société sont encore en négociation.

    Par Ristel Edimo
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