Tandis qu’une lueur d’espoir s’est esquissée, bon an mal an, ces derniers jours pour accompagner les rumeurs d’une réouverture des frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie, les interrogations n’en finissent pas pour autant d’en tempérer l’ardeur.
Quinze jours après la visite à Alger de M. Saâd Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, marquée au sceau d’un optimisme béat, quatre jours seulement après celle que le président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, vient d’effectuer au Maroc, on en est toujours au même point. Voilà que les dirigeants algériens semblent vouloir rectifier le tir de l’enthousiasme suscité, ici et là, comme pour nous ramener à plus de raison.
Le président tunisien évoque la nécessité du Maghreb uni et, naturellement, comme un fil d’Ariane, la normalisation intermaghrébine en général, et maroco-algérienne en particulier, s’invite dans le débat «sui generis». Pourtant, il n’en faut pas plus pour qu’à Alger, certaines voix s’élèvent comme pour y mettre le holà! Et nous dire, encore et de nouveau, «pas question de réouverture de frontières, pas question de médiation», fût-elle aussi fraternelle que celle du président de Tunisie. La réouverture des frontières terrestres n’est pas la condition «sine qua non» de la normalisation incontournable entre le Maroc et l’Algérie. Elle constitue un symbole, à la fois pour les peuples de la région, la communauté mondiale et tous ceux qui ont à cœur de voir se régler le contentieux maroco-algérien. Les dirigeants algériens ne cessent d’affirmer qu’il n’est guère besoin de médiation, arabe, maghrébine et encore moins occidentale pour favoriser le dialogue entre nos deux pays. Ils disent s’en tenir essentiellement et exclusivement au «canal diplomatique», qui n’est jamais rompu selon eux…Or, pas moins que celles qui l’ont précédée, une éventuelle démarche du président tunisien, dans ce sens, serait à coup sûr vouée à l’échec, tant ils continuent de camper sur leur position.
Pas plus que les autres, toute initiative de «bons offices» n’aura aucune chance d’aboutir et de justifier l’espoir des peuples de la région. Nous nous trouvons à présent dans l’une des déplorables impasses, diplomatique, politique et même humaine. Jamais fermeture de frontières n’a autant duré et persisté que celle qui marque le triste voisinage entre deux peuples aussi proches et devenus aussi loin l’un de l’autre. Cinquante ans après leur indépendance et leur libération, les deux pays ont connu plus d’hostilité que d’amitié et de coopération. Leurs frontières sont demeurées plus fermées et infranchissables dans le temps que libres et ouvertes. Dix ans d’ouverture en tout et pour tout, mais près de quarante ans bouclées et, miradors à l’appui, verrouillées, nous renvoyant à des périodes anciennes, de sinistre mémoire. Un critère semble justifier l’une ou l’autre des postures, celle qui relève de l’optimisme ou celle de son contraire : la frontière maroco-algérienne est, outre le symbole de la bonne volonté, le signe marquant et initial de la nécessaire normalisation à laquelle nous sommes conviés par l’histoire.
Le Maghreb est à ce prix, inexorablement, immanquablement. Ceux qui s’évertuent à Alger à contenir le mouvement de l’histoire devraient prendre la mesure de la revendication majeure des peuples pour l’unité et la solidarité qui, à travers les divers printemps bourgeonnant ici et là, s’expriment aussi avec force et...attendent.
LE MATIN
Quinze jours après la visite à Alger de M. Saâd Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, marquée au sceau d’un optimisme béat, quatre jours seulement après celle que le président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, vient d’effectuer au Maroc, on en est toujours au même point. Voilà que les dirigeants algériens semblent vouloir rectifier le tir de l’enthousiasme suscité, ici et là, comme pour nous ramener à plus de raison.
Le président tunisien évoque la nécessité du Maghreb uni et, naturellement, comme un fil d’Ariane, la normalisation intermaghrébine en général, et maroco-algérienne en particulier, s’invite dans le débat «sui generis». Pourtant, il n’en faut pas plus pour qu’à Alger, certaines voix s’élèvent comme pour y mettre le holà! Et nous dire, encore et de nouveau, «pas question de réouverture de frontières, pas question de médiation», fût-elle aussi fraternelle que celle du président de Tunisie. La réouverture des frontières terrestres n’est pas la condition «sine qua non» de la normalisation incontournable entre le Maroc et l’Algérie. Elle constitue un symbole, à la fois pour les peuples de la région, la communauté mondiale et tous ceux qui ont à cœur de voir se régler le contentieux maroco-algérien. Les dirigeants algériens ne cessent d’affirmer qu’il n’est guère besoin de médiation, arabe, maghrébine et encore moins occidentale pour favoriser le dialogue entre nos deux pays. Ils disent s’en tenir essentiellement et exclusivement au «canal diplomatique», qui n’est jamais rompu selon eux…Or, pas moins que celles qui l’ont précédée, une éventuelle démarche du président tunisien, dans ce sens, serait à coup sûr vouée à l’échec, tant ils continuent de camper sur leur position.
Pas plus que les autres, toute initiative de «bons offices» n’aura aucune chance d’aboutir et de justifier l’espoir des peuples de la région. Nous nous trouvons à présent dans l’une des déplorables impasses, diplomatique, politique et même humaine. Jamais fermeture de frontières n’a autant duré et persisté que celle qui marque le triste voisinage entre deux peuples aussi proches et devenus aussi loin l’un de l’autre. Cinquante ans après leur indépendance et leur libération, les deux pays ont connu plus d’hostilité que d’amitié et de coopération. Leurs frontières sont demeurées plus fermées et infranchissables dans le temps que libres et ouvertes. Dix ans d’ouverture en tout et pour tout, mais près de quarante ans bouclées et, miradors à l’appui, verrouillées, nous renvoyant à des périodes anciennes, de sinistre mémoire. Un critère semble justifier l’une ou l’autre des postures, celle qui relève de l’optimisme ou celle de son contraire : la frontière maroco-algérienne est, outre le symbole de la bonne volonté, le signe marquant et initial de la nécessaire normalisation à laquelle nous sommes conviés par l’histoire.
Le Maghreb est à ce prix, inexorablement, immanquablement. Ceux qui s’évertuent à Alger à contenir le mouvement de l’histoire devraient prendre la mesure de la revendication majeure des peuples pour l’unité et la solidarité qui, à travers les divers printemps bourgeonnant ici et là, s’expriment aussi avec force et...attendent.
LE MATIN
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