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La conjoncture économique internationale remet à l'ordre du jour l'intégration maghrébine

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  • La conjoncture économique internationale remet à l'ordre du jour l'intégration maghrébine

    La conjoncture internationale difficile, notamment en Europe, principal partenaire économique des pays du Maghreb et qui risque de rentrer dans une nouvelle phase de récession en 2012, remet à l'ordre du jour la question de l'intégration maghrébine. Cette intégration s'affirme de plus en plus comme une nécessité impérieuse pour relever les défis de développement auxquels doit faire face la région.

    Tout le monde s'accorde sur le fait que la croissance au Maghreb est étroitement liée à celle de l'Europe et que la situation qui prévaut dans la zone euro va certainement avoir une incidence directe sur la demande extérieure adressée aux pays de la région, sur les IDE (investissements directs étrangers) et l'aide publique au développement.

    Du coup, les pays du Maghreb doivent être très attentifs à la situation économique en Europe et prendre très au sérieux la crise que connait la zone euro en particulier, surtout que dans leurs dernières prévisions de croissance pour cette zone, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale s'attendent à un recul de 0,3 à 0,5 du PIB en 2012.

    Dans le cas où ces prévisions se confirment, les pays du Maghreb seront les premiers à en subir les frais car ils effectuent près de 80 pc de leurs échanges économiques avec l'Union européenne (UE) qui, de son côté, importe près de 65 pc des produits maghrébins.

    De ce fait, la crise en Europe pourrait constituer un puissant levier de remobilisation pour la construction d'un avenir maghrébin commun. De même, un éventuel repli du commerce avec l'UE, conjugué aux risques du changement climatique et de l'épuisement des ressources naturelles, rend l'intégration maghrébine une nécessité incontournable et irréversible pour les Maghrébins qui ont, de tout temps, nourri le rêve têtu de l'union et cultivé les idéaux de l'intégration.

    Cependant,23 ans déjà se sont écoulés depuis la signature du traité instituant l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et une trentaine d'accords et de conventions ont été signés entretemps sans que les pays du Maghreb ne parviennent à concrétiser l'intégration économique projetée, dans le cadre d'une zone de libre-échange, pour un marché potentiel commun de 90 millions de consommateurs.

    En conséquence, les échanges commerciaux intermaghrébins représentaient en 2010 moins de 2 pc de l'ensemble de leurs échanges extérieurs, un des taux régionaux les plus bas du monde.

    Ce niveau pour le moins dérisoire reste très marginal vu le potentiel de complémentarité qui existe entre les économies des pays du Maghreb et les ressources que renferme cette région : 3 pc des réserves mondiales de pétrole, 4 pc des réserves en gaz naturel et 50 pc des réserves en phosphates.

    Pour remédier à cette situation, une réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, identifiées comme des entraves majeures à l'accroissement soutenu des échanges, s'avère nécessaire pour stimuler les exportations intra régionales. Cette réduction va de pair avec la mise en place d'un environnement concurrentiel susceptible d'apporter une fluidité des échanges dans l'optique d'engendrer à terme une baisse des coûts des transactions.

    LE COUT DU NON-MAGHREB

    Le non-Maghreb coûte très cher aux pays de l'UMA et s'avère insoutenable pour leurs économies. Il représente, selon la Banque mondiale, un à deux points de croissance de moins pour les pays de l'Union. Il se traduit également par une perte annuelle de plus de 200 mille emplois au moment où le Maghreb compte près de 3millions de chômeurs.

    L'institution de Bretton Woods est allée encore plus loin en soulignant qu'une intégration maghrébine plus approfondie qui tienne compte de la libéralisation des services et de la réforme du climat de l'investissement serait en mesure d'accroître le PIB réel par habitant entre 2005 et 2015 de 34 pc pour l'Algérie, 27 pc pour le Maroc et 24 pc pour la Tunisie.

    Le gouvernement tunisien avait aussi estimé le coût du non-Maghreb à un point de croissance économique en moins par an. Autrement dit, si l'union maghrébine arrive à concrétiser ses objectifs, elle ferait gagner aux cinq pays une valeur ajoutée annuelle de l'ordre de 10 milliards de dollars, soit l'équivalent de 5 pc de leurs produits intérieurs bruts cumulés.

    Le coût du non-Maghreb se mesure aussi en termes de fuite de capitaux. En effet, ce n'est désormais un secret pour personne que 8 milliards de dollars seraient placés chaque année à l'étranger par les Maghrébins ce qui porte le manque à gagner à près de 200 milliards de dollars aux cinq pays de l'UMA.

    Devant ce constat et face aux enjeux que représente l'intégration maghrébine et les défis de la mondialisation qui nécessitent des réponses collectives, les pays de l'UMA ne peuvent continuer à agir individuellement et sont donc appelés à unir leurs rangs et à négocier leurs intérêts économiques avec les autres pays du monde en tant que bloc régional solide.

    MAP
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