La plupart des pays d'Afrique du Nord connaissent une régression de la liberté de la presse, alors que des avancées fragiles ont lieu au Maroc et en Mauritanie, ont affirmé les participants à une conférence à Casablanca.
Des représentants de syndicats de journalistes et d'Ong du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Libye et d'Egypte participaient à une rencontre de deux jours parrainée par l'Unesco, ouverte mardi à Casablanca sous le thème: "Etat de la liberté de la presse en Afrique du Nord".
"Une réunion pareille aurait été impossible en Tunisie", a affirmé Sihem Bensedrine, représentant le Conseil national (tunisien) des libertés. Pour toute l'Afrique du Nord, elle a appelé à une "solidarité horizontale" entre les journalistes et les ONG "pour faire face aux reculs".
Dans l'Algérie voisine, "la presse est en nette régression", juge - au nom du Collectif pour la liberté de la presse en Algérie - Fatiha Benchicou, épouse du journaliste Mohamed Benchicou, qui purge une peine de deux ans de prison. "Quelque 2.200 terroristes ont été grâciés et libérés récemment alors qu'on envoie des journalistes en prison, voilà le contraste aujourd'hui en Algérie", a ajouté Mme Benchicou.
Pour le seul mois de mai 2006 en Egypte, quelque 600 citoyens ont été arrêtés et accusés d'avoir insulté le président de la république, a affirmé Jamal Eïd, directeur exécutif de l'Ong égyptienne Human Rights info
Liant la liberté de la presse aux libertés publiques, son compatriote Jamal Fahmi - un responsable du Syndicat des journalistes égyptiens - estime qu'"aucune presse libre n'est concevable si les votes des citoyens sont falsifiés comme ce fut le cas lors des dernières législatives en Egypte".
La situation de la presse est "pire" en Libye, juge Ali Zidane Mohamed, de la Ligue libyenne des droits de l'Homme. "Il y a quelque 10 quotidiens tous détenus par le pouvoir", dit-il à l'AFP, ajoutant que "la Libye se trouve à la fin du peloton, voire en dehors", des pays d'Afrique du nord en ce qui concerne les droits de la presse.
Les participants ont jugé la situation de la presse au Maroc globalement plus avancée que dans les autres pays de la région.
"Mais c'est le stade le plus sensible", estime Younès Moujahid, secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), appelant à "des réformes constitutionnelles pour se diriger vers une véritable démocratie (...) et abandonner les fameuses lignes rouges (monarchie, intégrité territoriale et religion) dressées contre la presse".
"Le retour en arrière est possible au Maroc", estime Mohamed Brini, directeur du journal socialiste marocain Al Ahdath Al Maghribia. "La législation marocaine n'est pas libérale et les magistrats qui jugent les journalistes ignorent tout du fonctionnement de la presse", souligne-t-il.
"Mais qu'est ce qui explique la désaffection des lecteurs marocains?", s'est demandé Ali Amar, directeur général du Journal Hebdomadaire (Maroc). Depuis le milieu des années 1990, le nombre de journaux vendus dans le royaume est passé de 300.000 exemplaires par jour à environ 200.000 aujourd'hui, toutes tendances confondues, a-t-il déploré.
"Il y a des avancées comme au Maroc et en Mauritanie, des reculs en Algérie et en Tunisie, et il y a des pays qui ne bougent pas comme la Libye", résume à l'AFP Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation Reporters sans frontières (RSF).
Le coup d'Etat en Mauritanie a mis fin aux poursuites engagées par l'ancien régime contre les journalistes, a assuré le chef de RSF. "Pour la presse, le coup d'Etat a été positif, et c'est terrible de le dire", a-t-il ajouté.
AFP
Des représentants de syndicats de journalistes et d'Ong du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Libye et d'Egypte participaient à une rencontre de deux jours parrainée par l'Unesco, ouverte mardi à Casablanca sous le thème: "Etat de la liberté de la presse en Afrique du Nord".
"Une réunion pareille aurait été impossible en Tunisie", a affirmé Sihem Bensedrine, représentant le Conseil national (tunisien) des libertés. Pour toute l'Afrique du Nord, elle a appelé à une "solidarité horizontale" entre les journalistes et les ONG "pour faire face aux reculs".
Dans l'Algérie voisine, "la presse est en nette régression", juge - au nom du Collectif pour la liberté de la presse en Algérie - Fatiha Benchicou, épouse du journaliste Mohamed Benchicou, qui purge une peine de deux ans de prison. "Quelque 2.200 terroristes ont été grâciés et libérés récemment alors qu'on envoie des journalistes en prison, voilà le contraste aujourd'hui en Algérie", a ajouté Mme Benchicou.
Pour le seul mois de mai 2006 en Egypte, quelque 600 citoyens ont été arrêtés et accusés d'avoir insulté le président de la république, a affirmé Jamal Eïd, directeur exécutif de l'Ong égyptienne Human Rights info
Liant la liberté de la presse aux libertés publiques, son compatriote Jamal Fahmi - un responsable du Syndicat des journalistes égyptiens - estime qu'"aucune presse libre n'est concevable si les votes des citoyens sont falsifiés comme ce fut le cas lors des dernières législatives en Egypte".
La situation de la presse est "pire" en Libye, juge Ali Zidane Mohamed, de la Ligue libyenne des droits de l'Homme. "Il y a quelque 10 quotidiens tous détenus par le pouvoir", dit-il à l'AFP, ajoutant que "la Libye se trouve à la fin du peloton, voire en dehors", des pays d'Afrique du nord en ce qui concerne les droits de la presse.
Les participants ont jugé la situation de la presse au Maroc globalement plus avancée que dans les autres pays de la région.
"Mais c'est le stade le plus sensible", estime Younès Moujahid, secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), appelant à "des réformes constitutionnelles pour se diriger vers une véritable démocratie (...) et abandonner les fameuses lignes rouges (monarchie, intégrité territoriale et religion) dressées contre la presse".
"Le retour en arrière est possible au Maroc", estime Mohamed Brini, directeur du journal socialiste marocain Al Ahdath Al Maghribia. "La législation marocaine n'est pas libérale et les magistrats qui jugent les journalistes ignorent tout du fonctionnement de la presse", souligne-t-il.
"Mais qu'est ce qui explique la désaffection des lecteurs marocains?", s'est demandé Ali Amar, directeur général du Journal Hebdomadaire (Maroc). Depuis le milieu des années 1990, le nombre de journaux vendus dans le royaume est passé de 300.000 exemplaires par jour à environ 200.000 aujourd'hui, toutes tendances confondues, a-t-il déploré.
"Il y a des avancées comme au Maroc et en Mauritanie, des reculs en Algérie et en Tunisie, et il y a des pays qui ne bougent pas comme la Libye", résume à l'AFP Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation Reporters sans frontières (RSF).
Le coup d'Etat en Mauritanie a mis fin aux poursuites engagées par l'ancien régime contre les journalistes, a assuré le chef de RSF. "Pour la presse, le coup d'Etat a été positif, et c'est terrible de le dire", a-t-il ajouté.
AFP
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