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Le FFS fait un grand pas vers une participation aux législatives

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  • Le FFS fait un grand pas vers une participation aux législatives

    L’éventualité de participer au scrutin du 10 mai a été largement et sérieusement évoquée dans le discours du premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, et dans le rapport de la Commission politique lu ce vendredi 17 février, à l’ouverture de la convention nationale du parti, à la salle Maestra d’Alger. En présence des cadres du parti et des invités, essentiellement des universitaires et des militants des droits de l’Homme, Ali Laskri est revenu sur les débats qui se sont déroulés durant un mois à travers toutes les régions du pays. Le débat, qui devait tourner autour des échéances en général, a concerné exclusivement les élections législatives.
    Premier aveu : M. Laskri a reconnu que le débat a été complexe du fait que « la position du FFS concernant cette échéance semblait inscrite dans le marbre et que toute remise en question relevait du tabou ». Comme pour justifier un choix qui, selon nos sources, devrait être entériné vendredi prochain lors de la réunion du Conseil national du parti, Laskri a évoqué « l’émergence de nouveaux paramètres dans l’équation politique algérienne et la problématique de l’élection législative au vu de la conjoncture internationale ».

    Il a ajouté : « pour nous, une éventuelle participation à ces élections n’implique, en aucun cas, un consensus sur les règles du jeu politique tel qu’il se joue actuellement ». La participation « n’impliquerait pas non plus que les autorités aient donné suffisamment de garanties quant au pluralisme, aux libertés et encore moins à une possibilité réelle d’alternance », a-t-il estimé.


    Que peut espérer le FFS de ces élections ?

    Ali Laskri a rappelé la dissolution «clandestine» de l’Assemblée nationale en 1992. Pour le parti, il n’est pas « trop tard » pour que les élections constituent une voie possible pour induire le changement démocratique et, à terme, un mécanisme constitutionnel plus transparent, plus prévisible, donc plus démocratique.

    « Le contexte actuel fait peser des menaces réelles sur le pays. Nous pouvons espérer que des élections ouvertes constitueraient une contribution non négligeable à la sanctuarisation du pays, à sa sécurité nationale et à sa souveraineté », a soutenu Laskri. Le FFS est convaincu que le changement en Algérie passe par les urnes, puisque « l’atomisation de la société et les forces en présence ne plaident pas pour une révolution populaire telle que vécue par des pays de la région ».


    Que peut craindre le FFS de ce scrutin ?

    Laskri a rappelé qu’en 1992, l’annulation des élections législatives a été le « trépied d’un coup d’État au coût humain politique exorbitant. « Nous pouvons aussi craindre que le régime persiste dans la logique des alternances claniques et se refuse à une intégration des forces politiques représentatives, à toute ouverture politique ».

    Le rapport de synthèse des débats sur les échéances électorales, rédigé par la Commission de stratégie politique du Conseil national, évoque la confrontation entre deux tendances : celle qui plaide pour le boycott et celle qui pense que le parti a tout à perdre en s’absentant à ce rendez‑vous électoral. Mais aucune des deux tendances n’a apporté de nouveaux arguments solides, pouvant justifier son choix.

    Pour les adeptes du boycott, y participer reviendrait « à cautionner le régime et ses fausses réformes et contribuer à la pérennité du système ». Ils parlent d’un scrutin « joué d’avance » et semblent convaincus qu’en étant minoritaire dans le parlement, le FFS serait dans l’incapacité de faire valoir ses principes et ses valeurs. Pis, il prendrait le risque « de rompre avec la société » qui aspire à un changement de système.

    Pour la deuxième catégorie de militants, motivés par le choix de la participation, ne pas participer exposerait le parti à des critiques du pouvoir, sans possibilité d'y répondre à cause de l’embargo médiatique pratiqué par les médias lourds. Ces militants craignent la « marginalisation du parti sur la scène politique » et pensent que le forfait du FFS laisserait le champ libre à la coalition entre les partis du système et les partis islamistes, ce qui ferait reporter des voix des électeurs du parti, notamment en Kabylie, sur les autres partis. Paradoxalement, le rapport se demande si le plus vieux parti de l’opposition est en mesure de réunir les capacités humaines matérielles et organisationnelles pour gagner.

    Le dernier argument évoqué dans le rapport en question, semble favoriser fortement l’option de la participation. En effet, selon la commission politique du FFS, « pour préserver notre pureté idéologique, nous pourrions refuser de nous associer à un jeu que d’aucuns considèrent comme joué d’avance », mais, poursuit le rapport, « c’est oublier que la stratégie politique qui nous a toujours guidés dans le passé, a toujours tenu compte du rapport de forces dans le pays et dans le monde ».

    TSA ALGERIE
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