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Le Maghreb face au danger de la déstabilisation: La sécurité, parlons-en!
Mourad Medelci a proposé une réunion ministérielle maghrébine pour examiner la question sécuritaire dans la région.
L'UMA? Elle frémit. On en parle de plus en plus à un haut niveau et c'est déjà bien. Si le président tunisien, Moncef Mazouki, par ailleurs médecin de profession, suggère une thérapie de choc pour réanimer le corps de lUMA, l'Algérie refuse d'y aller avec un marteau piqueur pour opérer une cataracte. Elle propose un autre remède pour ce corps gelé sur décision du Maroc en 1994. A l'origine du gel, un problème sécuritaire: «Alors, parlons de sécurité au Maghreb», propose l'Algérie.
A partir de Rabat, au Maroc, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a appelé hier, à la tenue d'une réunion ministérielle maghrébine à Alger, pour examiner la question sécuritaire dans la région. Le contexte sécuritaire constitue une priorité en Afrique du Nord à l'heure des révolutions arabes. M.Medelci, qui intervenait devant la 30e session des ministres maghrébins des Affaires étrangères, a souligné que l'Algérie, qui a inscrit la question sécuritaire dans l'ordre du jour de cette réunion, recommandait une efficace coopération dans ce domaine pour faire face aux dangers qui menacent la région. Ce n'est pas un vain mot, ni une paranoïa algérienne.
Ce sont 15 années de guerre civile et autant d'années de lutte contre le terrorisme qui s'expriment. M.Medelci a ainsi appelé à la mise en place d'instruments pour coordonner les efforts afin de lutter contre le terrorisme, le crime organisé, le trafic d'armes, de drogue, la contrebande et l'émigration clandestine. Ces dangers, qui menacent la stabilité et la paix dans la région ainsi que la sécurité des personnes et des biens, exigeaient une plus grande vigilance et une coopération de toutes les parties. Les révoltes arabes ont chassé les dictateurs pour introniser les islamistes. Elles ont également ouvert la boîte de Pandore: la sécurité est plus que jamais menacée dans la région. La crise libyenne a renfloué les stocks d'armes d'Al Qaîda au Maghreb. Pour les spécialistes algériens des questions sécuritaires, Al Qaîda risque de devenir l'armée la plus puissante dans la région du Maghreb et du Sahel. Les pays de l'UE n'ont pas caché leur inquiétude face à cette situation. Les ministres de l'Intérieur européens du G6 (composés de six grandes puissances européennes) ont tiré la sonnette d'alarme sur le fait que les islamistes d'Al Qaîda ont profité du pillage des arsenaux en zone rebelle pour s'approvisionner en armes, y compris en missiles sol-air. En concertation avec la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, ces ministres ont convenu d'organiser une réunion conjointe sur le Sahel avec leurs homologues des Affaires étrangères et les États-Unis.
Auparavant, ce sont les Américains qui se sont inquiétés sur le sort des armes volées dans les stocks libyens laissant entendre que même l'aviation civile serait menacée par d'éventuels tirs d'Al Qaîda, aujourd'hui suréquipée. Nous assistons déjà aux premiers indices d'une réelle déstabilisation post-révolutions arabes. Qui aurait imaginé un jour que l'armée tunisienne entamerait des ratissages pour chasser des terroristes? C'est aujourd'hui une réalité. Il n'y a pas qu'un seul argument qui plaide pour la construction du Maghreb à l'ère des ensembles régionaux et internationaux. C'est un impératif de l'histoire, n'en déplaise aux dirigeants de ces pays. Les experts nous démontrent, chiffres à l'appui, que l'intégration économique de l'Afrique du Nord lui ferait gagner 5 milliards de dollars en investissements, dont 3 milliards en IDE. Sans compter la possibilité de créer une moyenne de 2000 à 3000 PME chaque année. Quant aux exportations des produits agricoles, ils pourraient augmenter de 45%, correspondant à 170 millions de dollars. Ces chiffres échappent-ils aux Algériens, aux Marocains, aux Tunisiens? Loin s'en faut! Dans un message aux dirigeants des pays membres de l'UMA, le Président Bouteflika a estimé que «la réalisation de l'unité maghrébine à l'ère des ensembles régionaux et internationaux est un impératif vital et pressant en vue de permettre à nos peuples frères de relever les défis, au sein d'un ensemble soudé et uni». Les Maghrébins sont-ils capables de faire une rupture avec l'héritage colonial qui a scindé l'Afrique du Nord? Si les dirigeants veulent, les peuples pourront.
L'Expression
L'UMA? Elle frémit. On en parle de plus en plus à un haut niveau et c'est déjà bien. Si le président tunisien, Moncef Mazouki, par ailleurs médecin de profession, suggère une thérapie de choc pour réanimer le corps de lUMA, l'Algérie refuse d'y aller avec un marteau piqueur pour opérer une cataracte. Elle propose un autre remède pour ce corps gelé sur décision du Maroc en 1994. A l'origine du gel, un problème sécuritaire: «Alors, parlons de sécurité au Maghreb», propose l'Algérie.
A partir de Rabat, au Maroc, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a appelé hier, à la tenue d'une réunion ministérielle maghrébine à Alger, pour examiner la question sécuritaire dans la région. Le contexte sécuritaire constitue une priorité en Afrique du Nord à l'heure des révolutions arabes. M.Medelci, qui intervenait devant la 30e session des ministres maghrébins des Affaires étrangères, a souligné que l'Algérie, qui a inscrit la question sécuritaire dans l'ordre du jour de cette réunion, recommandait une efficace coopération dans ce domaine pour faire face aux dangers qui menacent la région. Ce n'est pas un vain mot, ni une paranoïa algérienne.
Ce sont 15 années de guerre civile et autant d'années de lutte contre le terrorisme qui s'expriment. M.Medelci a ainsi appelé à la mise en place d'instruments pour coordonner les efforts afin de lutter contre le terrorisme, le crime organisé, le trafic d'armes, de drogue, la contrebande et l'émigration clandestine. Ces dangers, qui menacent la stabilité et la paix dans la région ainsi que la sécurité des personnes et des biens, exigeaient une plus grande vigilance et une coopération de toutes les parties. Les révoltes arabes ont chassé les dictateurs pour introniser les islamistes. Elles ont également ouvert la boîte de Pandore: la sécurité est plus que jamais menacée dans la région. La crise libyenne a renfloué les stocks d'armes d'Al Qaîda au Maghreb. Pour les spécialistes algériens des questions sécuritaires, Al Qaîda risque de devenir l'armée la plus puissante dans la région du Maghreb et du Sahel. Les pays de l'UE n'ont pas caché leur inquiétude face à cette situation. Les ministres de l'Intérieur européens du G6 (composés de six grandes puissances européennes) ont tiré la sonnette d'alarme sur le fait que les islamistes d'Al Qaîda ont profité du pillage des arsenaux en zone rebelle pour s'approvisionner en armes, y compris en missiles sol-air. En concertation avec la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, ces ministres ont convenu d'organiser une réunion conjointe sur le Sahel avec leurs homologues des Affaires étrangères et les États-Unis.
Auparavant, ce sont les Américains qui se sont inquiétés sur le sort des armes volées dans les stocks libyens laissant entendre que même l'aviation civile serait menacée par d'éventuels tirs d'Al Qaîda, aujourd'hui suréquipée. Nous assistons déjà aux premiers indices d'une réelle déstabilisation post-révolutions arabes. Qui aurait imaginé un jour que l'armée tunisienne entamerait des ratissages pour chasser des terroristes? C'est aujourd'hui une réalité. Il n'y a pas qu'un seul argument qui plaide pour la construction du Maghreb à l'ère des ensembles régionaux et internationaux. C'est un impératif de l'histoire, n'en déplaise aux dirigeants de ces pays. Les experts nous démontrent, chiffres à l'appui, que l'intégration économique de l'Afrique du Nord lui ferait gagner 5 milliards de dollars en investissements, dont 3 milliards en IDE. Sans compter la possibilité de créer une moyenne de 2000 à 3000 PME chaque année. Quant aux exportations des produits agricoles, ils pourraient augmenter de 45%, correspondant à 170 millions de dollars. Ces chiffres échappent-ils aux Algériens, aux Marocains, aux Tunisiens? Loin s'en faut! Dans un message aux dirigeants des pays membres de l'UMA, le Président Bouteflika a estimé que «la réalisation de l'unité maghrébine à l'ère des ensembles régionaux et internationaux est un impératif vital et pressant en vue de permettre à nos peuples frères de relever les défis, au sein d'un ensemble soudé et uni». Les Maghrébins sont-ils capables de faire une rupture avec l'héritage colonial qui a scindé l'Afrique du Nord? Si les dirigeants veulent, les peuples pourront.
L'Expression