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Nass El Ghiwane, la légende continue

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  • Nass El Ghiwane, la légende continue

    Nass El Ghiwane ont révolutionné la scène musicale marocaine dans les années soixante-dix. Trente-cinq ans après, le charme opère toujours. Retour sur un mythe.

    La grande affiche publicitaire, à la porte du multiplex Megarama, attire les regards et suscite les curiosités. Pour la première fois, Nass El Ghiwane se produisent dans cette salle, devenue prestigieuse grâce au passage de nombreuses stars internationales de la chanson.
    Personne encore n'avait parié sur ce groupe mythique. Il est invité dans les différents festivals marocains pour des spectacles gratuits, mais jamais une société d'événementiel n'a pris le risque d'un spectacle payant.
    La question qui revenait sur toutes les lèvres: Est-ce que le public suivra
    ou ne suivra pas? Une question légitime surtout lorsqu'on sait que les prix des billets sont de 400 à 600 dirhams. Ce vendredi 19 mai 2006, la salle est comble. Les spectateurs ont préféré faire le déplacement même si la TVM diffusait, le même soir, un concert de Nass El Ghiwane à la place Bab Boujloud dans le cadre du festival des musiques sacrées de Fès. Voir en live les Rolling Stones du Maghreb, confortablement installé, l'occasion est trop belle pour
    être ratée. Avec une demi-heure de retard, le show peut, enfin, commencer.
    Une standing ovation pour les deux vétérans, Omar Sayed et Allal Yaala.
    Après trente ans d'existence, la légende continue à émouvoir. Retour aux débuts des années soixante-dix pour une séquence de nostalgie.
    Omar Sayed, Larbi Batma, Abdelrahman Kirouj, dit Paco, Boujemâa, dit Boujemiî, et Allal Yaala, cinq adolescents de Hay Mohammadi, à Casablanca, fréquentent la maison des jeunes du quartier pour partager leur passion: musique et théâtre.
    Ils rencontrent le dramaturge Tayeb Seddiki et intègrent la troupe qu'il dirige.
    L'histoire veut que lors d'une représentation d'une pièce de théâtre en France, Larbi Batma et Boujemîi ont eu l'idée de créer un groupe pour redonner vie au patrimoine musical national. À l'époque, la tendance était aux crooners, aux cheveux gominés et aux chaussures cirées comme Ahmed El Bidaoui ou Ismaël Ahmed, chantant en arabe classique ou dans un dialecte recherché accompagnés d'un orchestre. L'arrivée de ces cinq jeunes garçons, aux cheveux crépus, habillés en tuniques bariolées, chantant comme parle la
    rue avec des instruments traditonnels, révolutionne la scène musicale
    marocaine.
    Leur premier succès, ils le rencontrent au théâtre Mohammed V, à Rabat, en juin 1971. Alors que le Maroc vit une situation socio-politique difficile, les cinq artistes montent sur scène en première partie de l'Orchestre de la Radio nationale pour dénoncer l'injustice, la corruption et appeler à l'amour de l'autre.
    Leurs chants devinrent, par la suite, ceux des opprimés, des contestataires
    étudiants mais aussi des intellectuels de gauche.
    Nass El Ghiwane, par leur capacité à saisir les malaises ambiants, ont séduit par leur ton révolutionnaire et leurs textes audacieux. En 1973, le groupe remporte un disque d'or et enchaîne les tournées dans le monde arabe et en Europe. La presse internationale les encense. Elle les compare à Bob Marley ou aux Rolling Stones ou encore aux Beatles. Sinya , Ahl Hâl, Ya Bani inssane deviennent des tubes que plusieurs générations fredonnent les refrains.
    L'esprit ghiwani inspire plusieurs groupes pas seulement au Maroc, mais en Algérie, en Tunisie et en Lybie. Malgré les crises qu'a connues ce groupe, la mort de Boujmiî en 1974, la maladie et la mort de Larbi Batma en 1997 et le départ de Paco la même année, Nass El Ghiwane existe toujours.
    Des cinq membres fondateurs, il n’en reste que deux: Omar Sayed et Allal
    Yaâla. Le premier est le sauveur du groupe, puisque c'est lui qui l’a remis
    sur scène et le deuxième, c'est sa force tranquille. Malheureusement de Nass El Ghiwane, il ne reste que le label et les paroles savamment écrites par Larbi Batma, la plume du groupe. Ce soir-là, au Megarama, Rachid Batma n'a pas réussi à effacer l'image trop pesante de son défunt frère. Même s'il a le sens du rythme, sa voix monocorde ennuie quelque peu. Hamid, dernier arrivé, effacé et confiné aux derniers plans, n'arrive pas à décoller.
    Lui non plus, ne peut remplacer Paco, un monstre sacré du hajhouj. Avec sa
    voix enrouée, Omar Sayed fausse le rythme. Son oreille musicale, affaiblie par l'âge, perd souvent la note.
    Quant à Allal, il est là juste pour perpétuer le mythe. Nass El Ghiwane
    vit sur son acquis. Difficile de rechercher des rythmes et des textes nouveaux
    sans trahir son empreinte si spécifique.
    Mais ces quelques fausses notes ne peuvent venir à bout de la légende.
    Les foules continueront à se déchaîner sur leurs chansons comme à cette
    première soirée au théâtre de Mohammed V. La preuve, trentecinq après, le public du Megarama répétait en choeur leurs refrains.
    Leurs hymnes à l'amour et à la paix restent d'actualité.
    Loubna Bernichi
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك

  • #2
    je ne sais pas ou est ce qu'on peut telechargé leur chansson sur le net ?
    "L'amitié se nourrit de communication" (Montaigne)

    Commentaire

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