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L'armée iranienne constitue-t-elle une réelle menace ?

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  • L'armée iranienne constitue-t-elle une réelle menace ?

    L'Iran a annoncé, lundi 20 février, le lancement de manœuvres antiaériennes pour défendre ses sites nucléaires. Dans le même temps, deux de ses navires militaires accostaient dans un port syrien. Alors que ces gesticulations militaires se multiplient ces dernières semaines, trois spécialistes de l'Iran apportent leur éclairage sur la réalité des forces armées de la république islamique.

    François Géré, historien spécialiste en géostratégie, est président fondateur de l'Institut français d'analyse stratégique et chargé de mission à l'Institut des hautes études de défense nationale. Spécialiste de l'Iran, il est l'auteur de Iran, l'état de crise, chez Karthala, en 2010.


    "L'armée iranienne est composée de forces régulières et de milices"

    L'armée iranienne se compose de deux groupes distincts : d'une part l'armée régulière, importante en nombre mais mal équipée, et de l'autre les Gardiens de la Révolution, troupe d'élite fortement idéologisée et auto-financée.

    Les forces régulières de la République islamique d'Iran incluent l'armée de terre (350 000 hommes et 220 000 conscrits, 1 600 véhicules blindés), l'armée de l'air (52 000 hommes, environ 300 avions de combat), la marine (23 000 hommes, 3 sous-marins), et les forces de défense aériennes. L'armée régulière est une armée de circonscription, c'est-à-dire qu'elle est formée des jeunes Iraniens qui font leur service militaire (pendant 2 ans) et ce, dans des conditions de grand dénuement.

    La force parallèle des Gardiens de la Révolution islamique inclut des composantes terrestres, aériennes et navales ainsi que les forces Qods (Forces spéciales) et la milice des Basij. Les "Pasdaran" dépendant directement du Guide de la Révolution, le chef de l'Etat iranien. Cette milice est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des Etats-Unis. Créée par l'ayatollah Khomeini, comme une milice révolutionnaire, cette force n'a cessé de se développer sous le règne d'Ali Khamenei, l'actuel Guide suprême. Elle compte aujourd'hui 230 000 hommes, 125 000 militaires et un peu plus de 100 000 logisticiens, ingénieurs et chercheurs.


    Cette armée non régulière s'est appropriée les moyens les plus modernes et les missions de recherche et développement. Elle est également responsable de la protection des frontières risquées.


    Bernard Hourcade est géographe. Il est actuellement directeur de recherche au CNRS dans l'équipe du "Monde iranien" et a dirigé l'Institut français de recherche en Iran de 1978 à 1993.

    "L'armée iranienne a une réelle force défensive mais pas de capacité offensive"

    Les capacités de défense terrestre : les Iraniens développent une force asymétrique (comme les Vietnamiens durant la guerre contre les Etats-Unis ou encore les talibans). Ils ont développé des capacités de défense basées sur les points faibles de l'adversaire et valorisant leurs points forts : ils emploient des armes et des techniques de basse technologie mais adaptées, à la réalité de leur pays et aux moyens dont ils disposent pour se défendre contre une éventuelle attaque terrestre. Ils manquent également cruellement de chars d'assaut et d'armes conventionnelles en général.

    Les capacités de défense navale : les Iraniens ont développé des missiles terre-mer qui ont une portée de 100 à 150 km, ce qui est suffisant puisque le détroit d'Ormuz n'atteint jamais les 200 km de large. La technologie de base est chinoise mais a été améliorée et renforcée grâce à de la technologie russe. Ils possèdent également de petits navires rapides portant des missiles de courte portée (5-10 km) tels ceux qui se sont approchés de la flotte américaine il y a un mois et demi.


    Historiquement, à l'époque du Shah, l'armée de l'air était puissante, c'était le fleuron de l'armée iranienne, mais elle a été détruite pendant la guerre contre l'Irak. L'Iran aurait besoin de 250 avions (des chasseurs bombardier par exemple) pour pouvoir défendre un territoire grand comme deux fois la France. Ils ne disposent pas d'avions performants ni de missiles assez sophistiqués pour répondre à une attaque aérienne d'Israël. Ils développent des missiles depuis 30 ans avec l'aide de technologies nord-coréennes qu'ils ont améliorées. Les missiles sont un de leurs points forts mais ils ne sont cependant pas assez sophistiqués pour contrer ceux d'Israël.

    Leur défense anti-aérienne, fondée sur des technologies russes, est de relativement bonne qualité, du moins pour le sol-air : ils pourraient résister depuis leur sol à une attaque aérienne, par contre ils ne pourraient pas riposter depuis le ciel. Ils ont tenté de se procurer des systèmes de missiles sol-air S-300 mais l'exécution du contrat signé en 2007 a été suspendue en septembre 2010 par le président russe Dmitri Medvedev, en application de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'ONU.


    Les Iraniens produisent des armes légères et moyennes qu'ils vendent dans toute l'Afrique mais leurs capacités offensives terrestres, navales et aériennes sont extrêmement faibles. Ils n'ont pas les moyens logistiques, techniques ou financiers d'entretenir des forces armées en dehors de leur territoire. Le matériel d'origine soviétique a souvent plus de 25 ans et ne pourrait en aucune manière résister aux équipements américains et israéliens. Et s'ils ont les capacités de fermer le golfe Persique ce serait pour quelques minutes seulement avant que leur flotte ne soit entièrement coulée.


    Thierry Coville est chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques. Spécialiste de l'Iran, il est l'auteur de Iran : la révolution invisible (La Découverte, 2007).
    "Des manœuvres plus politiques que militaires"

    Depuis 2007, le budget iranien de la défense est relativement stable, autour de 3 %, soit un tout petit peu plus que la France (2 %), et beaucoup moins que dans d'autres pays de la région comme l'Arabie saoudite par exemple, dont le budget oscille autour de 8,5 %. L'armée iranienne, quasiment détruite au cours de la guerre contre l'Irak (1980-1988), se reconstruit depuis la fin des années 1980.

    L'Iran n'est pas une menace militaire sérieuse mais plutôt une force de dissuasion. Il existe un grand fossé entre la réalité des capacités de l'armée et l'image véhiculée par les médias et les gouvernements occidentaux.

    Les récents événements n'ont pas de signification militaire, c'est une tentative de démonstration de force à destination du peuple iranien.

    Intimider et défier les Etats-Unis est un moyen efficace au service de la propagande, une question de politique intérieure.

    Propos recueillis par Anne-Gaëlle Rico
    Dernière modification par soufiane-oujda, 20 février 2012, 21h52.

  • #2
    elle n'est une menace que pour celui qui s'en prendrait à elle

    par la foi des Fersi, par le témoignage de leurs combattants, nous savons tous que Ali KHAMENI, officier, n'a rien d'un vaurien de DAF et que son porte parole AHMEDNINJAD , ancien fidaï place la vie de l'Oumma au dessus de la sienne.

    ne taquiner qu'après s'être bien renseigné, la bombe il la possède déjà

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