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Commémoration: Fernand Iveton et les martyrs oubliés de l’histoire officielle

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  • Commémoration: Fernand Iveton et les martyrs oubliés de l’histoire officielle

    A la veille de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance, une centaine de personnes ont répondu à l’appel de la famille et des compagnons de Fernand Iveton pour se recueillir à la mémoire du chahid au cimetière de Bologhine à Alger, et ce, l’occasion du 55e anniversaire de son exécution par l’administration coloniale française.

    Mais cette année, on comptait un de moins parmi les compagnons du chahid, Georges Acompora est en effet décédé le 11 février dernier – tragique coïncidence – le même jour que celui de l’exécution de Iveton, commémoré cette année le 25 février.
    Parmi les membres présents, on comptait une seule personnalité officielle en la personne du président du CNES, Mohamed Seghir Babès. Beaucoup parmi les moudjahidine encore en vie, notamment ses compagnons d’armes, n’ont pas hésité à faire le déplacement jusqu’au cimetière chrétien de Bologhine en dépit de leur âge comme un défi à l’amnésie officielle qui veut confiner le sacrifice d’Iveton, Henri Maillot, Maurice Laban, Maurice Audin, Raymonde Pechard et des autres chouhada d’origine européenne aux oubliettes. C’est ce que dira en substance le moudjahid Abdelkader Guerroudj qui a été le responsable, avant son arrestation par la police coloniale, de Fernand Iveton.
    Le seul guillotiné pour «l’exemple» d’origine européenne, en 1957, reste méconnu, ignoré délibérément par les «gardiens du temple» de l’histoire officielle de la guerre de Libération nationale au point qu’aujourd’hui, 50 ans après l’indépendance, aucun espace public à l’exception d’une portion d’impasse au quartier d’El Madania (ex-Clos Salembier) sur les hauteurs d’Alger, où est né Iveton, ne porte le nom du chahid.

    Une anecdote maintes fois rappelée, celle concernant des autorités locales, les représentants du parti unique inaugurant dans la précipitation une plaque de rue après la parution dans la presse française, en 1986, d’articles relatant l’affaire Iveton et signalant que l’Algérie officielle de l’après-indépendance n’avait pas songé à lui rendre hommage. Ni à lui ni à tous les autres cités hier par Abdelkader Guerroudj. Emouvante aussi la moudjahida Annie Steiner qui a tenu à rappeler que l’ouvrier communiste et militant anti-colonialiste a été exécuté le même jour que deux militants algériens, Mohamed Ouenouri et Mohamed Lakhnèche, plus jeunes que lui et qu’il encouragea avant d’aller au-devant de la mort. Encore plus émouvant parce qu’il illustra le caractère internationaliste de la lutte du peuple algérien fut le témoignage de Mahmoud l’Argentin qui, à 92 ans, a tenu à se déplacer pour se recueillir sur la tombe de Fernand Iveton et rappeler par la même qu’en 1956, ils étaient deux Argentins engagés dans la lutte du peuple algérien au même moment où un autre Argentin plus célèbre, Ernesto Che Guevara, était au côtés des Cubains de la Sierra Maestra en lutte contre la dictature de Batista.

    El Watan
    la curiosité est un vilain défaut.
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