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Mouloud Mammeri - Hommage

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  • Mouloud Mammeri - Hommage

    Des conférences sur la vie et l’œuvre de Mammeri sont au programme de cette commémoration, à la maison de la culture l Un recueillement est prévu également, mardi, sur la tombe du défunt, à Taourirt Mimoun (Beni Yenni).

    L’illustre écrivain et anthropologue, Mouloud Mammeri, reviendra, cette semaine, à l’occasion d’une semaine d’activités organisée en sa mémoire dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cet hommage à l’auteur de la colline oubliée est initié, comme chaque année, par le mouvement associatif en collaboration avec la direction de la culture.
    Au programme de la commémoration du 23eme anniversaire de la disparition de l’enfant de Taourirt Mimoun, figurent plusieurs festivités. Hier, d’ailleurs, il a été procédé au lancement du concours de la dictée inter-établissements scolaires, organisé par l’association des enseignants de Tamazight de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont les lauréats seront primés à l’occasion de la cérémonie de clôture de cet hommage.

    Des conférences sur la vie et l’œuvre de Mammeri sont également de la partie lors de cette semaine culturelle. Ainsi, Gana Mammeri, animateur à Berbère Télévision, Youcef Merahi, secrétaire général du HCA et Rachid Bellil, chercheur au centre national de recherches en anthropologie, préhistoire et histoire d’Alger, animeront une rencontre témoignages, aujourd’hui, dimanche, à la maison de la culture de Tizi Ouzou où une exposition de livres, de revues et de coupures de presse sera mise en place pour relater l’itinéraire du défunt. Durant l’après midi de la même journée, le film «La colline oubliée» réalisé par Abderrahmane Bouguermouh, sera projeté dans la salle du petit théâtre de la maison de la culture.

    Cette projection sera suivie d’un débat animé par Mme Boukhlou, enseignante au département de langue française à Tizi Ouzou, et qui a réalisé une thèse sur «Définition de la figure de l’intellectuelle dans l’œuvre romanesque de «Mouloud Mammeri» et apport des nouvelles dans l’évolution de cette figure, ou l’amusnaw chantre de la culture berbère». Saïd Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazigh à l’université de Tizi Ouzou donnera, lundi, une communication sur «l’œuvre de Mammeri», tandis que Abdenour Abdeslam, auteur et militant de la cause berbère, interviendra pour parler du «parcours de l’homme de science et de l’homme engagé».

    La même journée, à 14 heures, le documentaire d’Ali Mouzaoui sur la vie de Mouloud Mammeri, sera à l’affiche, à la maison de la culture de Tizi Ouzou. Pour ce qui est de la journée de mardi, un recueillement sera organisé sur la tombe du défunt, au village Taourirt Mimoun, dans la commune de Beni Yenni où l’association Talwit compte marquer le 23eme anniversaire de la mort de Mammeri, avec une panoplie d’activités. Une exposition en hommage à l’auteur de la traversée, sera abritée par l’espace culturel de la commune.

    El Watan
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

  • #2
    L'histoire d'un homme.



    Suite.

    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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    • #3
      Biographie

      Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt - Mimoun ( Kabylie ). Il fréquenta l'école primaire de son village ( At -Yenni ). "Je me souviens que j'allais à l'école pieds nus dans la neige", raconte-t-il. A onze ans, il part chez son oncle à Rabat et il entre au lycée Gouraud. De retour à Alger, quatre ans plus tard, il est inscrit au lycée Bugeaud. Ensuite, c'est le lycée Louis Le Grand, à Paris. Il pense alors à l'Ecole Normale Supérieure. Mobilisé en 1939, il est à l'école militaire de Cherchell d'où il sort avec le grade d'aspirant de réserve. Remobilisé en 1942, il participe aux compagnes d'Italie, de France et d'Allemagne. Au retour, il passe le concours de professorat de lettres à Paris et se retrouve enseigner les humanités et la littérature française aux lycées de Médéa puis de Ben Aknoun. A partir de 1947-48, malgré les critiques, il anime plusieurs conférences devant des auditoires constitués d'étudiants algériens et nord-africains.
      Puis éclate la guerre de Libération, Da Lmulud ( Mouloud Mammeri ) met sa plume au service de la révolution algérienne, dans le journal "L'Espoir d'Algérie" qui était le journal des libéraux algériens, et signât ses éditoriaux du pseudonyme de Brahim Bouakkaz.

      Il fera entendre la voix des Algériens opprimés à travers ses lettres adressées à l'ONU ( entre 1956-1957 ) sous le pseudonyme de Kaddour, dans lesquelles il dénonce les exactions coloniales. Durant la bataille d'Alger en 1957, Da Lmulud compose une pièce de théâtre "Le fœhn" mais il est contraint de détruire son manuscrit. Menacé de mort, trois membres de sa famille ayant déjà été arrêtés, il quitte l'Algérie pour se réfugier au Maroc.

      Da Lmulud rentra du Maroc en 1962, professeur d'ethnographie à l'université d'Alger où il enseigne en parallèle le berbère ( bien qu'aucun texte officiel n'autorisât ces cours et qu'aucun texte ne l'interdît, "on" y mit cependant fin en 1973 ) et directeur du CRAPE ( Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques ) à Alger de 1969 à 1979, Da Lmulud a été également à la tête de l' UEA ( Union des Ecrivains Algériens, fondée en 1963 ) jusqu'en 1966 - 67.

      Cible d'une compagne de diffamation à laquelle il ne lui est pas permis de répliquer par voie de presse (voir notre article : Les donneurs de leçons, in El-Moudjahid du 20 mars 1980 ). Da Lmulud fait parvenir une réponse que le journal ne publiera jamais. Cette mise au point, publiée plus tard par Le Matin de Paris – 1980 et Amazigh Revue ( Rabat - Maroc ) 1980, donne des précisions relatives à l'interdiction par les autorités locales de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université de cette dernière à l'initiative des étudiants sur "La poésie kabyle ancienne"; cette interdiction deviendra le déclic du printemps Berbère.

      En 1985, il a lancé à Paris avec le soutien de Pierre Bourdieu le CERAM ( Centre d'Etude et de Recherche Amazighes ) et dirigé les Cahiers d'études berbères Awal et le 6 mai 1988, Da Lmulud prononce un discours sous le titre : "Un testament, peut-être…" lors de sa réception à l'université de Paris-X – Nanterre comme docteur honoris causa. Il dit : " Les études pour lesquelles j'étais venu portaient un nom qui a fini par avoir parfum de vielle dentelle : Les ' Humanités ' ".

      Mouloud Mammeri s'éteint dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Da Lmulud a été fidèle aux voix ancestrales, à l' "éternel Jugurtha " et aux causes justes. Il a été, sa vie durant, un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe, de la conscience nationale, humaine même.

      Source: tamusni.tripod.com
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      • #4
        "La leçon" de Mouloud Mammeri, "aux donneurs de leçons."

        Mouloud Mammeri devait animer le 10 mars 1980 une conférence à l'Université de Tizi-Ouzou, dont le thème était "La poésie berbère". Son annulation par les autorités de l'époque avait servi de détonateur aux événements du Printemps berbère. Le lendemain, El Moudjahid, porte-parole du pouvoir, commet un pamphlet ordurier contre l'auteur de La mort absurde des Aztèques, sous l'intitulé qui restera célèbre : « Les donneurs de leçons ».

        Un extrait de cet article dont l'auteur s'en prend à l'immense Mammeri : "Des étudiants du centre universitaire de Tizi-Ouzou ont exprimé leur mécontentement, il y a quelques jours, à la suite d'une conférence annulée d'un homme qui, pour prétendre être le chantre de la culture berbère, n'a rien fait de tel comme contribution à son pays que de rédiger un travail de « création intellectuelle aztèque » avant d'accorder une interview à un quotidien parisien où il confond inquisition chrétienne, monarchie marocaine et révolution algérienne."

        Mouloud Mammeri adressera quelques jours après une réponse à El Moudjahid qui ne la publiera jamais. Ce texte que nous livrons en exclusivité est un chef-d'œuvre d'écriture qui traduit, tout à la fois, la hauteur de vue et la tolérance intellectuelle de son auteur.

        Voici le texte intégral d'une lettre adressée à El Moudjahid par l'écrivain Mouloud Mammeri en réponse à un article de ce quotidien le mettant en cause - sans d'ailleurs le nommer - après l'interdiction de la conférence sur la culture berbère qu'il devait donner à Tizi Ouzou le 10 mars dernier.

        Nous reproduisons également l'article en question qui témoigne du degré de bassesse et de médiocrité atteint par les plumitifs aux ordres du pouvoir algérien.

        Dans la page culturelle du n°4579 de votre journal, en date du 20 mars 1980, vous avez fait paraître un article me mettant directement en cause, sous le titre « Les donneurs de leçons ». Le texte contenant un certain nombre de contrevérités, je vous prierai de faire paraître ce rectificatif dans la même page de votre prochain numéro. Sur les allégations me concernant personnellement, je fais l'hypothèse charitable que votre bonne foi a été surprise et que ce qui ailleurs s'appellerait mensonge et diffamation (et serait à ce titre passible des tribunaux), n'a été chez vous qu'erreur d'information. Il va de soi que je n'ai jamais écrit dans L'Echo d'Alger l'article mentionné dans votre texte.

        Il va sans dire que je n'ai jamais eu à refuser de signer le mystérieux manifeste de 1956 que vous évoquez en termes sibyllins. Je serais heureux néanmoins que cet incident soit pour vous l'occasion de prendre une dernière leçon sur la façon même dont vous concevez votre métier.

        Le journalisme est un métier noble mais difficile. La première fonction et à vrai dire le premier devoir d'un journal d'information comme le vôtre est naturellement d'informer. Objectivement, s'il se peut, en tout cas en soute conscience. Votre premier devoir était donc, quand vous avez appris ces évènements (et non pas dix jours plus tard) d'envoyer un de vos collaborateurs se renseigner sur place sur ce qui s'est passé exactement afin de le relater ensuite dans vos colonnes.

        Vous avez ainsi oublié de rapporter à vos lecteurs l'objet du mécontentement des étudiants. Cela les aurait pourtant beaucoup intéressés. Cela leur aurait permis en même temps de se faire une opinion personnelle. Ils n'ont eu hélas droit qu'à la vôtre. Vous auriez pu pourtant leur apprendre qu'il est des Algériens pour penser qu'on ne peut pas parler de la poésie Kabyte ancienne à des universitaires algériens.

        Nous sommes cependant quelques-uns à penser que la poésie kabyle est tout simplement une poésie algérienne, dont les Kabyles n'ont pas la propriété exclusive, qu'elle appartient au contraire à tous les Algériens, tout somme la poésie d'autres poètes algériens anciens comme Ben Msaïeb, Ben Triki, Ben Sahla , Lakhdar Ben Khlouf, fait partie de notre commun patrimoine.

        En second lieu, un journaliste digne (et il en est beaucoup, je vous assure) considère que l'honnêteté intellectuelle, cela existe, et que c'est un des beaux attributs de la fonction -même et surtout quand on écrit dans un organe national- là, moins qu'ailleurs, on ne peut se permettre de batifoler avec la vérité. Je parle de la vérité des faits, car pour celle des idées, il faut une dose solide d'outrecuidance pour prétendre qu'on la détient. Mais visiblement pareil scrupule ne vous étouffe pas. Avec une superbe assurance et dans une confusion extrême, vous légiférez, mieux, vous donnez des leçons.

        Vous dites la volonté, que vous même appelez unanime, du peuple algérien, comme si ce peuple vous avait, par délégation expresse, communiqué ses pensées profondes et chargé de les exprimer. Entreprise risquée ou prétention candide ? Quelques affirmations aussi péremptoires dans la forme qu'approximative dans le fond, peuvent être l'expression de vos idées (si l'on peut dire) personnelles. Pourquoi en accabler le peuple ? Il n'est naturellement pas possible de traiter en quelques lignes la masse des problèmes auxquels vous avez, vous, la chance d'avoir déjà trouvé les solutions.

        Je vais donc tenter de ramener à quelque cohérence la confusion des points que vous évoquez. Vous me faites le chantre de la culture berbère et c'est vrai. Cette culture est la mienne, elle est aussi la vôtre. Elle est une des composantes de la culture algérienne, elle contribue à l'enrichir à la diversifier, et, à ce titre, je tiens (comme vous devriez le faire avec moi) non seulement à la maintenir mais à la développer. Mais, si du moins j'ai bien compris votre propos, vous considérez, comme incompatibles le fait de vouloir le développement de cette culture avec ce qu'en vrac et au hasard de votre plume vous appelez : les valeurs arabo-islamiques, l'indépendance culturelle, etc. « Vous dites la volonté (...) du peuple algérien, comme si ce peuple vous avait ( ... ) communiqué ses pensées profondes et chargé de les exprimer ». Vous êtes naturellement libre d'avoir une pareille opinion. Ce n'est pas la mienne. Je considère personnellement qu'au fond de culture berbère, qui nous est commun à tous, l'Islam et les valeurs islamiques sont venus nous apporter un élément essentiel à la définition de notre identité. Je considère que l'Islam des premiers siècles a été un instrument de libération et d'émancipation de l'homme maghrébin. Je pense que par la suite il a été le ciment idéologique de la résistance nationale aux menées espagnoles et portugaises sur nos côtes.

        Naturellement, entre les différents visages qu'il peut prendre dans la réalité, j'opte quant à moi pour le plus humain, celui qui est le plus progressiste, le plus libérateur et non pour le visage différent qu'il a pu présenter aux heures sombres de notre histoire. La contradiction visiblement ne vous gêne pas. « La nation algérienne, écrivez-vous, a trouvé son unité dans sa diversité. » Voilà un sain principe, mais comment le conciliez-vous avec l'article que vous venez de commettre ? Cette diversité que vous êtes fier d'affirmer dans les mots, cela ne vous gêne pas de la refuser aussitôt dans les faits ?

        "Si je comprends bien, vous voulez vous donner en même temps le beau rôle d'un libéralisme de principe avec les avantages de la tyrannie idéologique, en un mot être en même temps progressiste dans les termes et totalitaire dans les faits ? Ne vous y trompez pas : ce genre d'agissements n'a pas la vie longue. On peut tromper tout le monde quelque temps, on peut tromper tout le temps quelques hommes, on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. C'est un autre que moi qui J'a dit au dix-neuvième siècle et l'adage depuis a toujours été vérifié.

        Le véritable problème est donc premièrement dans la conception étrange que vous avez de votre métier. Que vous soyez totalitaire c'est votre droit, mais vous concevrez aisément que d'autres Algériens préfèrent à la pratique des slogans contradictoires, celle de l'analyse honnête. Le véritable problème est deuxièmement dans la vision que vous voulez imposer de la culture algérienne, évoluant entre l'oukase et la déclaration de bonne intention toujours démentie dans les faits.

        L'unité algérienne est une donnée de fait. Elle se définit, comme incidemment vous l'avez écrit, dans la diversité, et non point dans l'unicité. À cette unité dans la diversité correspond une culture vivante. La culture algérienne est, dites-vous, « sortie de ses ghettos, de ses inhibitions et de ses interdits ». Votre article est la preuve éclatante qu'hélas, elle y est enfoncée jusqu'au cou. Mais soyez tranquille : elle en a vu d'autres, la culture algérienne, et une fois de plus, elle s'en sortira. Elle s'en sortira car « toute tentative d'imposer quelque chose à notre peuple est vaine et relève de l'irresponsabilité ». C'est votre propre propos. Dommage que vous n'y croyiez pas ! (Réponse de Mouloud Mammeri à El Moudjahid)
        Multiculturelle

        Source: " Ecole, population et société en Algérie ", Kamel Kateb, L'Harmattan, 2005.

        Copié à partir de: aokas-aitsmail.**********
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        Socrate.

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        • #5
          Lettre de Tahar Djaout à Mouloud Mammeri

          Lettre à Da L'mulud.

          Cette lettre a été écrite par Tahar Djaout après la mort ( 25 le 1989 février ) de Mouloud Mammeri en 1989 et a été publié par AWAL.

          Comme il va être dur de devoir désormais parler de toi au passe! Quelques heures après ta mort, que ta famille et tes amis ignoraient encore, un universitaire qui venait d'assister a ce colloque d'Oujda d'ou tu revenais toi aussi m'entretenait de toi. Il me disait, entre autres, que tu avais passe sept heures a la frontière; trois heures et demie du cote algérien et autant du cote marocain. En dépit de ce que tu as donne a la culture maghrébine, tu demeurais un citoyen comme les autres, un homme qui n'a jamais demande de privilèges qui a, au contraire, refuse tous ceux qui lui ont été proposes. Depuis le prix littéraire qui a couronne ton premier roman et que tu as refuse d'aller recevoir, tu t'es méfie de toutes les récompenses parce que tu savais qu'elles demandaient des contreparties. Tu n'étais pas de ces écrivains qui voyagent dans les délégations officielles, dans les bagages des ministres ou des présidents, et qui poussent parfois le cynisme jusqu'a écrire, une fois rentres, des articles contre les intellectuels aux ordres des pouvoirs !

          Tes rapports avec le pouvoir (tous les pouvoirs) ont été très clairs; une distance souveraine. Tu étais, au lendemain de l'indépendance, président de la première Union d'écrivains algériens. Mais le jour ou l'on était venu t'informer que l'Union allait passer sous l'autorité du Parti, tu avais remis le tablier avec cette courtoisie seigneuriale qui t'est coutumière. Tu n'acceptais aucune contrainte, aucun boulet a ton pied, aucune laisse a ton cou. Tu étais par excellence, UN HOMME LIBRE. Et c'est ce que AMAZIGH veut dire. Cette liberté t'a coûté cher. De toute façon, tu en savais le prix et tu l'a toujours accepte. Tu as été peut-être le plus persécute des intellectuels algériens, toi l'un des fils les plus valeureux que cette nation ait jamais engendres. Le soir ou la télévision avait annonce laconiquement et brutalement ta mort, je ne pus m'empêcher, en dépit de l'indicible émotion, de remarquer que c'était la deuxième fois qu'elle parlait de toi; la première fois pour t'insulter lorsque, en 1980, une campagne honteusement diffamatoire a été déclenchée contre toi et la deuxième fois, neuf ans plus tard, pour nous annoncer ta disparition. La télévision de ton pays n'avait aucun document a nous montrer sur toi; elle ne t'avait jamais filme, elle ne t'avait jamais donne la parole, elle qui a pérennise en des kilomètres de pellicule tant d'intellectuels approximatifs, tant de manieurs de plume aux ordres du pouvoir.

          Mais je vais clore la le chapitre navrant et long des brimades. Ce serait faire affront a ta générosité et a ta noblesse d'âme que de m'attarder a l'énumération des injustices, des diffamations qui glissaient sur toi comme de simples égratignures, qui te faisaient peut-être mal a l'intérieur mais ne transparaissaient pas. Tes préoccupations étaient ailleurs, tu avais autre chose a faire. Et puis, tu respectais trop les autres, même lorsqu'ils te faisaient du mal. Sans avoir jamais prétendu donner de leçon, ta vie, ton comportement, ton courage et ton intégrité constituaient en eux mêmes un exemple et une leçon. C'est pourquoi, toi l'homme modeste et brillant qui ne se montre gène et pris de court que lorsqu'il s'agit de lui-même, tu as toujours été au coeur de ce qui fait ce pays. Et les 200 000 personnes venues de toute l'Algérie escalader ces "chemins qui montent" pour t'accompagner a ton ultime demeure au coeur du Djurdjura témoignent en quelque sorte de cela. Toi l'homme pacifique et courtois, toi qui ne claques les portes que lorsqu'un pouvoir ou une chapelle quelconque tente de t'embrigader, tu as aide, non par des déclarations fracassantes, mais par ta lucidité, par ton travail intellectuel minutieux et soutenu, au lent cheminement de la tolérance et de la liberté.

          Qui peut oublier les débuts de l'année 80 ? Des hommes qui nient une partie de la culture de ce peuple (tout le monde heureusement a oublie leurs noms, car ce ne sont pas des noms que l'histoire retient) t'interdisent de prononcer une conférence sur la poésie kabyle. De partout, de Bejaia, de Bouira, de Tizi-Ouzou, la Kabylie se lève pour défendre ses poètes. Et c'est toute l'Algérie qui, peu a peu, année après année, rejettera les baillons, les exclusions, les intolérances, la médiocrité et qui un jour d'octobre descendra dans la rue pour l'affirmer en versant une fois encore son sang. Toi, l'humaniste sceptique et indépendant qui n'a jamais assené de vérité, qui n'a jamais juge personne, tu étais, presque malgré toi, en amont d'une prise de conscience.

          Et voici que nous devons désormais nous passer de ta présence chaleureuse et brillante, de ta superbe intelligence, de ta bonne humeur a toute épreuve, de ton endurance physique (on peut difficilement t'imaginer malade, par exemple) qui te faisait faire des centaines de kilomètres par jour pour aller donner bénévolement une conférence et remonter tout de suite après dans ta voiture. Tu es mort au volant de ta 205 (une voiture de jeune) comme le jeune homme fougueux que tu as toujours été. Sois rassure, Da Lmulud, la dernière image que je garderai de toi ce n'est pas celle, émouvante, du mort accidente que j'ai vu mais celle de ce jeudi 16 février ou nous nous étions retrouves avec d'autres amis a Ighil-Bwamas pour discuter du tournage d'un film. Tu étais élégant et alerte comme toujours, en tennis. Tu étais le premier au rendez-vous. Tu nous plaisantais sur notre retard, disant que tu croyais te tromper de jour. Tu étais aussi le premier a repartir, toujours disponible et toujours presse. Tu avais beaucoup de choses a faire, a donner a cette culture que tu as servie généreusement, sans rien demander en retour, supportant au contraire avec dignité les brimades que ton travail t'attirait. Tu étais impatient en ce jeudi 16 février comme si tu savais déjà que le temps pressait. Je te vois monter dans ta 205 et démarrer bruyamment sur la route difficile tandis que nous étions encore a bavarder. C'était la dernière fois que je devais te voir vivant.

          La jeunesse assoiffée de culture et de liberté t'a toujours reconnu comme l'une de ses figures symboliques, quelques intellectuels et artistes t'ont toujours témoigne amitié, respect ou admiration dans les moments les plus difficiles. Mais ces derniers mois, c'est tout le monde intellectuel et médiatique algérien qui a commence a comprendre ton importance et qui a recherche ton point de vue. C'est vrai que certains medias, qui avaient peur de "se compromettre", te sont demeures fermes jusqu'a ta mort. Mais que de projets auxquels des gens voulaient t'associer ! que de journaux t'ont interviewe ! Et toi, porte et comme enivre par cette brise de liberté, tu te démenais, tu prenais ta voiture, sillonnais les routes et te rendais partout ou l'on te sollicitait. Oran, Ain-El-Hammam (ou tu devais rendre hommage a Si Mohand ou Mhand et ou l'on t'avait offert un burnous), Bejaia. Et enfin Oujda. Au mois de janvier, a Bejaia, ta conférence sur la culture berbère a draine tellement de monde qu'aucun édifice ne pouvait le contenir. Et c'est dans le stade de la ville que des milliers de gens t'ont écoute et ont discute de leur culture. Quelle belle revanche sur l'interdiction de ta conférence en 1980 ! Quel trajet parcouru depuis cette date sur le chemin de l'expression libre !

          Je te revois a cette époque ou nous préparions l'entretien qui allait paraître aux éditions Laphomic. Je me rappelle la vivacité de ton intelligence, ton sens de la repartie, ta pudeur et ta gène lorsque nous sortions du domaine de l'esthétique ou des idées et que je te demandais de parler de toi-même ( ton combat nationaliste, par exemple, ton militantisme au MTLD, ce que tu as souffert durant la guerre, tu ne les évoquais jamais même lorsqu'on te contestait ton passe ou qu'on t'en fabriquait un autre ). Je me rappelle surtout ta jeunesse indéfectible. Je nous revois prenant des glaces dans l'un de ces innombrables salons de thé qui encombrent la rue Ben M'hidi ou dans le café "Le Véronèse" a Paris.
          Tu seras toujours près de nous, éternel jeune homme des Ath Yenni et d'Algérie.
          Qim di lehna

          Tahar Djaout

          Source: tamusni.tripod.com
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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          • #6
            Curieux !!! regardons ce qu’il dit DA AL-MOULOUD !!!

            Vous trouverez ci-après le raisonnement d'un grand homme qui n'insulte jamais Khal9_Allah et qui sait analyser les situations et faire la part des choses, et qui ne disqualifié pas une religion sur la base de ce que certains bandits, psychopathes ou autres en ont fait ... Curieux !!! regardons ce qu’il dit DA AL-MOULOUD :

            Je considère personnellement qu'au fond de culture berbère, qui nous est commun à tous, l'Islam et les valeurs islamiques sont venus nous apporter un élément essentiel à la définition de notre identité. Je considère que l'Islam des premiers siècles a été un instrument de libération et d'émancipation de l'homme maghrébin. Je pense que par la suite il a été le ciment idéologique de la résistance nationale aux menées espagnoles et portugaises sur nos côtes. Naturellement, entre les différents visages qu'il peut prendre dans la réalité, j'opte quant à moi pour le plus humain, celui qui est le plus progressiste, le plus libérateur et non pour le visage différent qu'il a pu présenter aux heures sombres de notre histoire.

            Voilà, un des Hommes qui resteront toujours GRANDS et dont l’histoire se souviendra, dont les positions sont claires et honorables ... Malheureusement, beaucoup s’en sont écartés ...

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            • #7
              Les grands ne meurent jamais. Dommage qu'il n'a pas vu se réaliser son rêve.

              paix à son âme.

              Commentaire


              • #8
                Idir - amedyaz - Hommage à Dda Lmulud

                ad fellak ccfun
                ulamek ar k ttun
                ulamek ar k mhun
                ghas ulaccik, tellid

                "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                Socrate.

                Commentaire


                • #9
                  Il a dit:

                  "Quand je regarde en arrière, je n'ai nul regret, je n'aurai pas voulu vivre autrement ...De toutes façons, un fantasme n'est jamais que cela. Je ne me dis pas :J'aurais voulu être un citoyen d'Athènes au temps de Périclès, ni un citoyen de Grenade sous les Abencérages, ni un bourgeois de la Vienne des valses. Je suis né dans un canton écarté de haute montagne, d'une vieille race qui, depuis des millénaires n'a pas cessé d'être là, avec les uns, avec les autres...qui, sous le soleil ou la neige, à travers les sables garamantes ou les vieilles cités du Tell, a déroulé sa saga, ses épreuves et ses fastes, qui a contribué dans l'histoire, de diverses façons, à rendre plus humaine la vie des hommes.

                  Les tenants d'un chauvinisme souffreteux peuvent aller déplorant la trop grande ouverture de l'éventail : Hannibal a conçu sa stratégie en punique ; c'est en latin qu'Augustin a dit la cité de Dieu, en arabe qu'Ibn Khaldoun a exposé les lois des révolutions des hommes. Personnellement, il me plait de constater dès le début de l'histoire cette ample faculté d'accueil. Car il se peut que les ghettos sécurisent, mais qu'ils stérilisent c'est sûr.

                  C'est par là que je voudrais finir. Ceux qui, pour quitter la scène, attendent toujours d'avoir récité la dernière réplique à mon avis se trompent : il n'y a jamais de dernière réplique - ou alors chaque réplique est la dernière - on peut arrêter la noria à peu près à n'importe quel godet, le bal à n'importe quelle figure de la danse. Le nombre de jours qu'il me reste à vivre, Dieu seul le sait. Mais quelque soit le point de la course où le terme m'atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que quelque soient les obstacles que l'histoire lui apportera, c'est dans le sens de sa libération que mon peuple - et avec lui les autres - ira. L'ignorance, les préjugés, l'inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l'on distinguera la vérité de ses faux semblants. Tout le reste est littérature."

                  Mouloud Mammeri, entretien avec Tahar Djaout.
                  "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                  Socrate.

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                  • #10
                    Envoyé par Mouloud Mammeri
                    Les tenants d'un chauvinisme souffreteux peuvent aller déplorant la trop grande ouverture de l'éventail : Hannibal a conçu sa stratégie en punique ; c'est en latin qu'Augustin a dit la cité de Dieu, en arabe qu'Ibn Khaldoun a exposé les lois des révolutions des hommes.
                    Un peu à tort, puisque ni Hannibal ni Ibn Khaldoun n'étaient Berberes.

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                    • #11
                      Témoignage

                      Un homme aussi grand que modeste.

                      Mouloud Mammeri, mon ami, mon maître… à jamais

                      Notre correspondant de Béjaïa qui a bien connu, « Da L’Mouloud », suivant ainsi ses cours à la l’Université d’Alger, livre avec beaucoup d’émotion, à travers ce texte, un témoignage où se décèle la subtilité et la finesse de l’esprit de ce classique de la littérature algérienne. [1]

                      C’était en 1971/72, à la Fac centrale d’Alger. Je terminais alors ma licence et, à l’époque, il fallait à un étudiant en licence es-Lettres une deuxième langue. J’aurais pu aisément opter pour l’Italien, d’autant que ce département était dirigé par la Signorina Mascarello, qui fut mon prof d’Italien au lycée Ibn Sina de Béjaia quatre années durant (1964 à 1967). Mais je m’étais dit qu’opter pour le Berbère allait m’épargner certains efforts, pressé comme j’étais de décrocher ma licence. Da L’Mouloud avait donc commencé à être mon professeur de Berbère. Nous étions à peine une cinquantaine d’étudiants à être inscrits à son cours. Plus deux…inconnus, plutôt taciturnes, muets et au regard refroidissant. Un jour, j’ai attiré l’attention du maître sur le fait insolite que le Berbère figurait dans la liste des « Langues étrangères » (Allemand, Italien, Portugais, Espagnol…etc.). La réponse de Mammeri était empreinte d’une telle sérénité, mais également avec un substrat humoristique que l’esprit ne saisissait qu’avec un peu de retard : « Rien de plus logique et de surcroît tout à fait conforme à la Loi. L’Algérie dispose d’une langue nationale qui est l’Arabe, et est partie intégrante du monde arabe ». L’éternel sourire fort éloquent surpassant toute syntaxe doublement articulée aux lèvres. Un cours, parmi tant d’autres, durant lequel Da L’Mouloud décomposait un mot : « ‘IWANDAJEN’ : I c’est l’article défini pluriel en Tamazight, le W doit se prononcer V. Passons sur les détails techniques concernant l’évolution phonétique, phonologique et toute la philologie. ‘En’ est le suffixe du pluriel que l’on ne retrouve qu’en langue allemande, et enfin le J est à remplacer par le phonème L. Cela vous donne IWANDAJEN = Les Vandales. Et il s’agit d’une tribu-résidu des Vandales qui ont séjourné plusieurs siècles en Algérie, notamment en petite Kabylie… N’est-ce pas ‘Aya Bdjaoui’ ? », terminait-il sa démonstration linguistique et anthropologique de haute voltige en s’adressant à moi. Au sortir de certains cours, j’avais l’insigne honneur de l’accompagner…à pied. Nous arpentions tous les deux la rue Didouche Mourad, nous rendant au Musée du Bardot où nous avions d’autres activités, avec Hamid Idir (Le célèbre interprète de « Vava Inouva » et bien d’autres succès…) et d’autres camarades. J’avais ma guitare, ma voix ; il y avait des textes à chanter. En cours de route, j’avais coutume de m’arrêter, au sous-terrain situé au niveau des « Quat Z’arts » pour acheter un sandwich au merguez. Da L’Mouloud n’était nullement dérangé par ce caprice : « Vas-y, vas-y Aya Bdjaoui, je t’attends ! ». Au musée du Bardot, nous faisions de l’art berbère, de la bebérologie et non quelque chose qui se termine en « isme », disait-il, pour nous prémunir contre toute « inquiétude ». Je vous aime autant que mon propre feu père, Da L’Mouloud, mon ami, mon maître, pour toujours…

                      Par Mustapha Bensadi
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                      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                      Socrate.

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                      • #12
                        Mouloud Mammeri, ce professeur émérite de lettres classiques (latines et françaises), écrivain mondialement connu et traduit dans plusieurs langues, a su concilier ses fonctions scientifiques formalisées avec ses travaux immenses d’études et de recherche qu’il a consacrés par sa propre volonté au domaine berbère sa vie durant. Même maîtrisant la langue française au plus haut niveau, Mammeri s’en est plutôt servi comme outil pédagogique de travail pour servir les siens. Ainsi, il n’a jamais succombé dans l’aliénation. Il fût un intellectuel responsable. Alors que la langue berbère était perçue par le pouvoir et ses institutions comme étant un “facteur de division” de la société, toute personne qui s’y intéressait était vouée aux hégémonies et indiquée d’élément à la solde du “néo impérialisme”, un stéréotype très en vogue à l’époque du parti unique. En toute part, Mammeri enjambait moult obstacles sur le chemin de sa démarche engagée pour la renaissance de l’identité berbère. Mais le paradoxe ne peut échapper. En effet, nombre d’ouvrages d’étude sur ses œuvres, de colloques internationaux organisés autour de sa carrière d’homme des sciences humaines, d’institutions scolaires de plusieurs pays qui ont intégré dans leurs programmes éducatifs respectifs ses textes, et nombre de prix octroyés à ses œuvres, pendant que dans son pays il était “frappé” du sceau de l’interdit d’expression qui n’a jamais dit son nom formellement. Mais le flou qui a entouré cette exclusion aiguisait encore plus sa détermination à continuer à poser un à un les jalons d’une réflexion sage, perspicace mais surtout réaliste d’une cause juste. Il développait une croyance religieuse en ce qu’il faisait. La bêtise humaine pouvait obstruer ou retarder quelque peu son œuvre de renaissance, peut-être même qu’il pouvait sentir que le temps allait lui manquer pour l’achever, mais, dira-t-il à Tahar Djaout dans l’entretien qu’il lui a accordé : “ …quel que soit le point de la course où le terme m’atteindra, je partirais avec la certitude chevillée que quels que soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple (et à travers lui les autres) ira. L’ignorance, les préjugés, l’inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour, inévitablement, viendra où l’on distinguera la vérité de ces faux semblants. Tout le reste n’est que littérature.” Le temps lui donnera raison. Aujourd’hui la constitutionnalisation de l’identité berbère même encore inachevée, l’enseignement de la langue berbère même encore relatif, l’édition tous domaines et secteurs confondus même encore insuffisante… sont une réalité tant est que “la libération ira.” Le temps lui a donné raison de cette avancée même si, aux premières heures de sa disparition, un mouvement, qui pourtant constituait non moins un bastion sociologique de la cause défendue, va malheureusement imploser d’abord et exploser ensuite comme si tout était planifié.

                        Abdennour Abdesselam
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                        • #13
                          الدعوة إلى إدراج نصوص مولود معمري في البرامج المدرسية


                          انطلق، صبيحة أمس، بقاعة المسرح الصغير لدار الثقافة مولود معمري بتيزي وزو، لقاء استذكاري حول الأديب مولود معمري، تغيّب عنه قانا معمري، شقيق الأديب الراحل، ألقى خلاله يوسف مراحي، الأمين العام للمحافظة السامية للأمازيغية، محاضرة تحدث فيها عن مؤلفات الأديب ومشواره وبحوثه الأنثروبولوجية، وكذا التهجمات التي تعرّض لها طيلة حياته وبعد وفاته من قبل أدباء وكتاب وصحافيين. وكان مولود معمري، حسب يوسف مراحي، مرآة للواقع المرّ الذي عاشه المواطن البسيط بمنطقة القبائل، معتبرا صدور كتاب ''الربوة المنسية '' بداية الخمسينيات جوابا صريحا للمعمّرين الفرنسيين ودعاة الجزائر فرنسية. وتطرق مراحي من جانب آخر إلى الانتقادات التي تعرّض لها الأديب من قبل أدباء آخرين قائلا: ''أثارت كتبه حسدا لدى الآخرين، كما أن العديد منهم لم يفهموه وحاولوا كسره والإساءة إليه''.
                          كما استعرض يوسف مراحي دور مولود معمري في إنقاذ التراث الأمازيغي والأبحاث القيّمة التي قام بها، والتي مكّنت من إنقاذ ذاكرة الثقافة الأمازيغية، وكذا محاولات البعض في المدة الأخيرة الترويج للكاتب ألبير كامو وأدباء فرنسيين تحدثوا عن ''جزائرهم، فيما تحدث مولود عمري وأدباء جزائريون آخرون بصدق عن جزائرنا''.
                          في ختام تدخله، دعا الأمين العام للمحافظة السامية للأمازيغية إلى ترجمة نصوص كتب الأديب مولود معمري ومولود فرعون للأمازيغية، وإدراج تلك النصوص في الكتب المدرسية لدراستها والإطلاع عليها.
                          يذكر أن فعاليات هذا الاستذكار تتواصل لغاية نهار الغد، حيث سيتم وضع إكليل من الزهور على قبر المرحوم بمناسبة مرور 23 على رحيله.

                          El Khabar
                          Dernière modification par elfamilia, 29 février 2012, 09h19.
                          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                          Socrate.

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