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Hommage au défunt Moudjahid Mustapha Muller

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    Hommage au défunt Moudjahid Mustapha Muller au Centre de Presse d’El Moudjahid : Un Algérien de fait et de droit
    Le Centre de Presse d’El Moudjahid s’est avéré, hier, trop exigu pour contenir les participants venus rendre hommage au défunt moudjahid Mustapha Muller, Autrichien, un ami de l’Algérie combattante.


    Le Centre de Presse d’El Moudjahid s’est avéré, hier, trop exigu pour contenir les participants venus rendre hommage au défunt moudjahid Mustapha Muller, Autrichien, un ami de l’Algérie combattante. L’Histoire retiendra qu’il a épousé une cause juste et légitime et a été un des concepteurs des parcs nationaux dans notre pays. Mustapha Muller, qui a choisi comme nom de guerre Mustapha El Ouazzani est devenu par son engagement dans la lutte de Libération et dans l’édification de l’Algérie indépendante un Algérien de fait et de droit. Comme l’a si bien souligné le président de l’Association des Anciens du MALG, M. Daho Ould Kablia, dans la lettre qu’il a adressée aux participants et lue en son nom par le colonel Hocine Senoussi, membre de l’Association.

    Ils étaient donc nombreux ceux qui sont venus à l’invitation de l’Association Machaal Echahid et l’Association des Amis du Tassili, rendre hommage à ce militant de la cause algérienne d’origine européenne. Parmi l’assistance, on citera l’ambassadrice d’Autriche, le grand moudjahid Lamine Khane, l’ancien président de l’APN, Karim Younès, du moudjahid d’origine allemande connu sous le nom de guerre « Ali Lalmani » (Ali l’Allemand), ainsi que de Peter Holzinger, fils du défunt Reimer Holzinger, un autre militant de la cause algérienne d’origine autrichienne. Dans la tradition, il faut toujours commencer par le début, mais pour la conférence d’hier on fera une légère entorse à la règle. Car la conclusion du colonel Senoussi a été très émouvante. Entre deux sanglots, il a tenu à lancer un appel du cœur à tous les intellectuels et à tous les historiens pour qu’en ce cinquantenaire de l’indépendance une pieuse pensée aille à ces étrangers et pied-noirs qui ont par leur engagement et sacrifices réussi à arracher le droit d’être Algérien. « Il est temps, d’exhumer les oubliés de l’Histoire », une déclaration accueillie par des youyous et des applaudissements. Le colonel Senoussi a auparavant lu la lettre du président de l’Association des anciens du MALG (qui n’a pu assister en raison de son déplacement dans la wilaya d’El Tarf victime d’inondations, en tant que ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales) où il a rappelé la collaboration de ce moudjahid avec le ministère de l’Armement et des Liaisons Générales dirigé par le défunt Abdelhafid Boussouf durant la Révolution. Ainsi dira-t-il « Boussouf, dont la suspicion à l’égard de toute personne extérieure à son système confinait à l’obsession, a été cependant le dirigeant qui s’est le plus appuyé sur la collaboration des étrangers, dès lors qu’il jugeait que la personne qui venait à lui était engagée, sincère et désintéressée. Ce fut le cas de nombreux cadres allemands, autrichiens, espagnoles, argentins, italiens dans le domaine de la formation des cadres des transmissions et leur gestion, dans la collecte et la fabrication des armes, dans la communication et dans l’action psychologique. C’est ce dernier point qui a fait l’essentiel de la mission de Mustapha Muller ». En effet sa cible fut les membres de la Légion étrangère, comme l’a rappelé l’historien Mohamed Abbès. Ces derniers opéraient dans les unités de l’armée française et n’avaient aucune attache avec le pays qu’ils servaient contre rétribution. Muller a réussi à exploiter leur point faible, a ainsi monté une filière de désertion efficace malgré la surveillance de l’armée coloniale. De son côté le président de l’Association des Amis du Tassili, dont Muller est membre fondateur, M. Sid Ahmed Karzabi a raconté sa rencontre avec Mustapha Muller le forestier. C’est avec passion qu’il est revenu sur pleins de souvenirs partagés avec cet homme engagé pleinement dans la protection de l’environnement. Comme il a tenu à souligner qu’à l’origine de la création des parcs nationaux il y avait un naturaliste nommé Mustapha Muller.
    Nora Chergui

    Mme Aloisia Worgetter, ambassadrice d’Autriche à Alger :
    “Il a été à l’origine de la coopération algéro-autrichienne”

    «Nous sommes ici aujourd’hui pour rendre hommage à Mustapha Muller, un militant qui a lutté pour l’indépendance de l’Algérie et qui a été à l’origine de la coopération algéro- autrichienne.
    En fait, Mustapha Muller avait un ami qui s’appelait Reimar Holzinger, un Autrichien décédé à l’âge de 83 ans, il y a de cela, moins d’un mois.
    Reimar Holzinger a énormément aidé Muller durant la période de rapatriement des légionnaires. Et c’est grâce à cette amitié que ces deux messieurs, devenus plus tard, fonctionnaires d’Etat, l’un en Autriche et l’autre en Algérie, ont développé un partenariat bilatéral dans le domaine des chemins de fer, lequel partenariat existe aujourd’hui encore. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, une délégation algérienne se trouvait à Vienne, dans ce cadre.
    Il convient de signaler dans ce contexte que les entreprises ferroviaires autrichiennes sont présentes en Algérie depuis les années 1970 de même qu’ils ont participé à la concrétisation de nombreux projets ferroviaires. Aujourd’hui, ils s’affairent également à réaliser l’extension du métro d’Alger, Hai El Badr - El Harrach».
    Propos recueillis
    par Soraya G


    Rachida Muller, fille adoptive de Mustapha Muller :
    “Je garde le souvenir d’une personne très modeste qui adorait l’Algérie et la nature”

    « J’étais âgée de 6 mois à peine lorsque j’ai été adoptée par mon père, Mustapha Muller. Etant bébé, j’avais des soucis de santé. En fait, je ne pouvais ni marcher et encore moins parler. Mon père — qui me donnait lui-même mes biberons et qui me changeait mes couches avec plaisir — a sollicité les plus grands professeurs du pays pour que je puisse guérir. Une fois rétablie, et étant donné qu’il était un fou amoureux de Dame Nature, il profitait de chaque occasion pour nous emmener, mes deux frères et moi, tantôt à la montagne, tantôt à la forêt. Je me rappelle qu’on partait souvent du côté de Bainem, Tipasa, Tigzirt, Keddara et Tikdjda où il nous a initiés au ski sur neige, dès la petite enfance. Pour l’anecdote, la première fois que j’ai été au ski, j’étais grande comme trois pommes et j’avais deux ans !
    Pour ceux qui ne le savent pas, Muller a été l’organisateur du réseau de rapatriement des étrangers. Il était au Maroc avec Boussouf. Après l’indépendance, il est rentré en Algérie et a occupé plusieurs postes de responsabilité.
    De Mustapha Muller, je garde le souvenir d’une personne très modeste et qui adorait la nature et l’Algérie bien sûr. D’ailleurs, il s’est consacré à la création de parcs naturels nationaux et à leur protection.
    Très nationaliste, il parlait avec beaucoup d’amour de l’Algérie, son pays pour lequel il a lutté et a donné beaucoup de choses, sans jamais rien attendre en retour. Aussi, Muller était un bosseur, il travaillait avec passion et il est mort en travaillant ».
    Propos recueillis par Soraya G.


    Protection de l’Environnement
    Le combat par la plume
    Le PDG du quotidien Horizons M. Larbi Timizar, qui a connu Mustapha Muller, a dans une brève intervention révélé aux participants à la conférence-hommage à ce grand moudjahid, décédé en 1993 à Tamanrasset et inhumé dans la capitale de l’Ahaggar, un côté très peu connu de ce militant de la cause algérienne. En effet, M. Timizar a évoqué son combat pour la protection de l’environnement à travers la publication d’articles de presse parus dans les colonnes de notre journal. Comme il a rappelé aux présents un vœu du défunt, celui d’être enterré dans la terre où il mourra. Et le hasard a fait que la mort l’a surpris sur une terre qui lui était très chère. Tamanrasset.
    N. C.

    d'EL MOUDJAHID
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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