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La police ferme des magasins algériens à Londres

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  • La police ferme des magasins algériens à Londres

    Quartier de Finsbury Park

    Par : Lokmane-Khelil Samia

    Ils sont accusés d’attirer devant leurs locaux une foule de voyous, dont de nombreux sans-papiers qui écument les lieux.

    The Little Algiers, le quartier algérien de Finsbury Park, au nord de Londres, risque de disparaître.

    Ce lieu d’attractions de nos compatriotes, surtout des sans-papiers, fait l’objet depuis quelque temps, d’une campagne d’assainissement, visant le démantèlement des poches de délinquance, qui font sa réputation.

    Pour se débarrasser des petits malfrats, qui écument les parages, dont une bonne partie de jeunes harragas, les autorités locales ont décidé de les priver de leurs points de regroupement favoris, à proximité des magasins algériens de Black Stock Road. Accusés à tort d’attirer une foule de voyous devant leurs locaux, des commerçants ont été obligés de baisser rideau.

    Officiellement, les magasins ont été fermés pour d’autres infractions, dont leurs propriétaires se seraient rendus coupables. Elles concernent notamment l’utilisation frauduleuse du gaz et de l’électricité. Lundi dernier, une brigade composée d’agents de British Gaz a fait une incursion dans les magasins pour lire les compteurs en usage. Sur la base de résultats non concluants, des huissiers de justice qui les accompagnaient ont délivré des mises en demeure à certains commerçants, alors que d’autres ont été sommés de mettre la clé sous le paillasson. “Ce n’est qu’un prétexte. La municipalité et la police ont décidé de démanteler ces magasins car ils considèrent qu’ils contribuent indirectement au développement des comportements antisociaux”, explique Mohamed Nacer, responsable d’Arab Advice Bureau, un organisme d’aide aux immigrés.

    Plus d’une dizaine d’enseignes algériennes longent Black Stock Road. Des magasins d’alimentation générale jouxtent de petites gargotes et des cafés. Il y a aussi un salon de coiffure et un taxiphone.

    Les commerçants algériens ont tenté à plusieurs reprises de se regrouper au sein d’une association pour avoir un peu plus de poids et faire entendre leur voix auprès des autorités.

    Mais cette démarche n’est jamais arrivée à terme. Leur dernière tentative de rassemblement remonte à 2008. Elle a fait suite à un assaut spectaculaire des agents de Scotland Yard et de l’immigration (UK Border Agency) à Black Stock Road, pour traquer les immigrés clandestins et les réseaux de criminalité.
    Pour une raison inexpliquée, ils sont entrés de force dans plusieurs magasins qu’ils ont perquisitionnés et en partie saccagés. Mouna Hamitouche, élue d’Islington (la circonscription à laquelle est rattachée Finsbury Park), avait assimilé cette irruption à une descente de l’armée coloniale, pendant la guerre d’indépendance. Elle s’est mobilisée avec des collègues du Parti travailliste pour forcer la police à dédommager les commerçants. Mais aucun d’eux n’a obtenu réparation. Aujourd’hui encore, ils continuent à être des boucs émissaires. “Pourquoi les pouvoirs publics s’en prennent à nous. Ils doivent cibler directement les délinquants. Nous sommes également pénalisés par la mauvaise réputation de Black Stock Road. Des compatriotes n’osent pas s’y aventurer parce qu’ils ont peur”, confie un propriétaire de magasin qui a requis l’anonymat.

    Sans le sou et en l’absence de perspectives, beaucoup de jeunes sans papiers qui rodent à Black Stock Road et plus globalement à Finsbury Park sont recrutés par les réseaux criminels des lieux. Le vol constitue leur principale activité. Tout dernièrement, des réseaux de vol de téléphones portables, ayant des ramifications en Algérie, ont été démantelés. Un intermédiaire a même été interpellé à l’aéroport de Heathrow avec une valise contenant 50 appareils.
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