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«Un simulacre d'élection en Russie»

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  • «Un simulacre d'élection en Russie»

    La politologue Hélène Blanc dresse dans son dernier livre un bilan sans concession des années Medvedev-Poutine. Tout est à craindre selon elle après l'élection présidentielle de dimanche.

    Le Figaro. - La page Medvedev à la présidence russe, qui s'achève dimanche, n'aura finalement été qu'une parenthèse dans les années Poutine?

    Hélène Blanc*. - Ça fait longtemps que nous avions pronostiqué cette brillante opération. À la fin de ses deux mandats légaux en 2008, Vladimir Poutine voulait s'accrocher au pouvoir. Mais il ne pouvait pas bricoler la Constitution sans avoir l'air d'être un antidémocrate. Il a donc imaginé ce tour de passe-passe, en plaçant Dmitri Medvedev au Kremlin. Certains, en Russie et en Occident, ont voulu croire que les choses pouvaient changer, que Medvedev allait réellement moderniser le pays et offrir à la population un quotidien meilleur, comme il a pu le promettre. Pendant quatre ans, les deux ont joué le rôle du gentil et du méchant mais le résultat était planifié depuis des années.


    Vous dressez dans votre livre un bilan très noir de ces années Poutine (2000-2012).

    Ce sont les intellectuels russes, que nous citons largement, et les enquêtes indépendantes du journal la Novaïa Gazeta sur lesquelles nous nous sommes basées, qui brossent le tableau d'un système corrompu et prédateur. Sur le plan économique, le bilan est désastreux: on estime qu'il y a 20 millions de Russes supplémentaires vivant sous le seuil de pauvreté depuis la crise, 10 millions de chômeurs, et le montant de la corruption pour 2011 atteindrait 240 billions d'euros! Quant à la croissance, elle est virtuelle puisque sans ses rentes pétrolières et gazières, le pays subirait une récession de quelque 11% du PIB.

    Sur le plan politique, il n'y a plus aucun contre-pouvoir, la Douma ne sert plus que de chambre d'enregistrement des oukases du Kremlin et Poutine a réinstauré le culte de la personnalité. Quant à la presse, elle est en très grande partie aux mains du pouvoir. C'est bien simple, Poutine a re-soviétisé la Russie.

    Vous écrivez que le régime russe n'a plus rien d'une démocratie.

    Pour moi, Poutine est assimilable à un chef de junte militaire. Car ce sont principalement des hommes du FSB (services secrets russes, ndlr) , ainsi que des anciens militaires, qui règnent sur le pays. Poutine ne fait confiance qu'à ces hommes. Ensemble, ils ont instauré un système oligarchique d'un nouveau type, avec pour seul idéal l'enrichissement. Les élites ont pactisé avec le monde criminel et l'État est devenu, à leur service, le premier corrupteur et le premier pillard des richesses de la Russie.

    Il y aura pourtant une élection présidentielle dimanche…

    Un simulacre d'élection! C'est plutôt une désignation, une passation de pouvoir, quand tout est organisé et qu'on connaît le nom du vainqueur des mois à l'avance. La campagne était virtuelle, on n'a vu que Poutine en réalité. L'opposition est marginalisée depuis douze ans. Le seul qui aurait pu faire un score intéressant, c'est le leader démocrate Iavlinski, que l'on a soigneusement écarté du scrutin en invalidant sa candidature. Mais ces élections restent importantes pour Poutine car elles vont lui permettre de se donner une légitimité issue des urnes vis-à-vis de ses partisans et, évidemment, de l'Occident. Elles doivent lui assurer un retour triomphal.

    Que peut-on imaginer pour le lendemain du scrutin?

    Les manifestations régulières depuis décembre dernier montrent que la société russe a changé. On sent qu'une partie de la population, notamment beaucoup de jeunes, voudrait une Russie plus normale, avec des contre-pouvoirs. En décembre, quand ils ont vu les fraudes massives lors des législatives, ils ont eu honte pour leur pays et ont simplement réclamé des élections libres et honnêtes. Mais le Kremlin les a traités avec mépris, cynisme.

    Ce que Poutine redoute le plus, c'est une révolution pacifique à l'ukrainienne. Or les fraudes prévisibles lors de la présidentielle risquent de provoquer de nouvelles manifestations. Pour éviter une fronde, Poutine aura deux options. Soit il lâchera du lest, par exemple en faisant semblant de lutter contre la corruption, pour couper l'herbe sous le pied de la contestation. Soit il choisira la méthode dure et on peut craindre une vague de répression. On sait déjà qu'en prévision de dimanche, des milliers de militaires de tout le pays ont été rapatriés à Moscou. On risque donc d'être fixé très vite…

    * Politologue et criminologue, Hélène Blanc vient de publier avec Renata Lesnik «Russia Blues», chez Ginkgo éditeur.

    Le Figaro
    la curiosité est un vilain défaut.

  • #2
    «Un simulacre d'élection en Russie»
    On peut déjà annoncer sans surprise, Poutine Président de Russie.

    La Clinton, n'est pas passeé au Kremlin, pour une leçon de morale!!!!!!!!!!!!
    Mr NOUBAT

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    • #3
      Le figaro c est connu , c est le chiffon de la droite !

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