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Larbi Ben M'hidi - Hommage

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    Larbi Ben M’hidi : «Soyez vous-mêmes…»

    Il y avait sa sœur Fatima-Zohra, la combattante de la Zone autonome d’Alger, Annie Steiner, Brahim Chibout, officier de la Wilaya II historique et ancien ministre des Moudjahidine, Abdelhafid Amokrane, officier de la Wilaya III historique et ancien ministre des Affaires religieuses, une poignée de moudjahidine anonymes, un groupe des scouts musulmans algériens mobilisé par l’association Machaâl Echahid, initiatrice de la commémoration.
    Un soleil radieux a marqué la journée d’hier et a ajouté à la splendeur des âmes de ceux venus déposer une gerbe de fleurs et se recueillir sur sa tombe, à El Alia, dans la commune d’El Harrach (Alger). Autrement, la commémoration du 57e anniversaire de l’exécution de Larbi Ben M’hidi, symbole de la lutte du peuple algérien pour son indépendance, pendu le 4 mars 1957, n’avait rien de grandiose. Sa sœur Fatima-Zohra, de deux ans sa cadette, ne l’avait pas vraiment connu pour l’évoquer : «Il ne venait que rarement à la maison avant novembre 1954 et après, on apprenait de ses nouvelles plutôt comme tous les Algériens» Elle avait 30 ans à son exécution. Et du haut de ses 85 ans maintenant, elle ne marche que difficilement, elle ne se souvient presque de rien de son enfance. Mais elle garde de lui l’image d’un héros : «Il est mort comme un homme, je l’ai pleuré comme toute la grande famille.» Tout comme Fatima-Zohra, Annie Steiner, Algérienne d’origine italienne née en 1928 à Hadjout, «porteuse de couffins», condamnée par un tribunal militaire en 1956 à cinq ans de prison pour appartenance au réseau de Ben Sadok, «fils d’un herboriste de Birkhadem», réseau dans lequel était affectée l’héroïne Hassiba Ben Bouali et Daniel Timsit, décédé il n’y a pas longtemps, pour ne citer que ceux-là, un réseau vite démantelé : «Je transportais dans des couffins des produits dont on a besoin dans un laboratoire du FLN. Je n’ai pas connu Ben M’hidi directement. Nous vivions cloisonnés à l’époque, règles de la clandestinité obligent, mais je dis que c’était un très, très grand homme. Nous avions des dirigeants extraordinaires. Il a dit aux Français dans une conférence de presse : donnez-nous vos avions, on vous donnera nos couffins».

    Un cavalier, un génie
    Annie Steiner, née Fiorio, cette licenciée en droit ayant troqué sa vie décente contre le combat pour l’indépendance de l’Algérie, ayant vécu un autre drame à sa sortie de prison parce que son époux a «décroché» la garde des enfants et allé vivre en Suisse. Elle, elle est restée ici en Algérie, elle est l’amie de la famille Ben M’hidi, famille de martyrs : «Larbi Ben M’hidi est un homme d’une grande conviction pour l’istiklal (l’indépendance, ndlr). Il est resté lui-même. A un groupe de moudjahidine qui allait lui demander son avis, je ne me rappelle pas de l’occasion, il leur a dit soyez vous-mêmes. Je n’ai toujours pas compris ce qu’il voulait dire…». Elle ne rate en tout cas aucune des commémorations de sa mort. Dans ses palabres avec Fatima-Zohra Ben M’hidi, accompagnée à l’occasion par sa fille, l’ancien ministre des Moudjahidine, Brahim Chibout qui a pris un coup de vieux mais qui reste lucide, corrige la fille de Fatima-Zohra, nièce de Larbi : «Mohamed Tahar (frère de Larbi, ndlr) est tombé au champ d’honneur chez nous dans le massif de Collo, dans la Wilaya II. La famille qui ne savait pas grand-chose du sort du frère de Larbi n’en saura peut-être pas davantage. Même «Ammi Brahim», comme l’affublaient les présents, ne sait pas où fut inhumé son corps. A l’exception de Brahim Chibout et Abdelhafid Amokrane qui a prononcé une oraison funèbre retraçant le parcours combattant de Larbi Ben M’hidi, aucun, parmi la famille révolutionnaire qui dirige le pays depuis 1962, n’a jugé utile de faire le déplacement à El Alia. Moment de commémoration, moment d’évocation. La réécriture de l’histoire de la guerre d’Algérie ne semble intéresser personne. Elle intéresse beaucoup plus les Français qui multiplient en cette année 2012 (cinquantenaire de l’indépendance), éditions de livres, commémorations, plateaux télévisés. Pas les nôtres, occupés du reste par la redistribution de la rente. Bref, Larbi Ben M’hidi a abreuvé l’abécédaire du militantisme aux scouts musulmans algériens, a fait partie du groupe des 22 ayant déclenché la glorieuse révolution de Novembre, il était membre du Comité de coordination et d’exécution dit comité des Six. C’est lui qui a proposé à ses camarades de jeter la révolution dans la rue, et que le peuple la portera. Il l’a portée à partir de l’année 1955, après l’offensive dirigée par Zighoud Youcef dans le Nordconstantinois.
    Larbi Ben M’hidi n’a pas abdiqué et, après son arrestation, il a continué à défier ses tortionnaires pour mourir en cavalier. Il repose maintenant au carré des martyrs au cimetière d’El Alia. Aux pompes funèbres, on a préféré le mettre entre Ferhat Abbas, ancien président du GPRA, et Houari Boumediene, ancien président de l’Algérie indépendante.

    Lyas Hallas
    Le Soir d'Algérie
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

  • #2
    "C'était un Seigneur Ben M'hidi"

    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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    • #3
      Une race d'hommes qui ne court plus les rues de nos jours... la race des seigneurs. Quel beau témoignage de cet ex capitaine français !

      Tous nos hommages, nos respects et notre reconnaissance, Monsieur Ben M'hidi.

      Puissiez-vous reposer en paix et puisse votre esprit souffler encore pour ranimer ce qui reste de vivant dans ce pays...
      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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      • #4
        puisse votre esprit souffler encore pour ranimer ce qui reste de vivant dans ce pays...
        Rien que son légendaire sourire, qu'il a affiché au moment de son arrestation, représente un repère pour toute la nation. Etre conscient d'appartenir à un pays qui a enfanté un homme de la trempe de Ben M'hidi procure fierté, conviction, et foi.
        Et lorsque on apprend que même ses propres ennemis lui ont fait présenter les armes, cela passe de tout commentaire.
        "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
        Socrate.

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        • #5


          Il s'appelait Larbi Ben M'hidi ! Rabi Ya rahmou.

          En voyant ces hommes là, je serai toujours fier d'être musulman et algérien. Malgré tout ce qu'il peut se passer chez nous, ses hommes là sont des algériens dans ce qu'il y a de plus pur à l'image d'Abdelkader, de Lalla N'Soumer, de Ben M'Hidi. Et de tous nos résistants.
          Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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