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L’élection présidentielle aura lieu demain en Russie Poutine II de nouveau à l’assaut du Kremlin

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  • L’élection présidentielle aura lieu demain en Russie Poutine II de nouveau à l’assaut du Kremlin

    L’élection présidentielle, qui se tient demain en Russie, est exceptionnelle à plus d’un titre. Mais elle est surtout exceptionnelle de par le contexte général dans lequel elle se tient et par la présence au scrutin de l’homme fort de Russie, Vladimir Poutine, dont l’élection demain, à l’issue du premier tour, ne fait presque pas de doute. Le contexte d’abord. Le scrutin présidentiel intervient immédiatement après des législatives remportées laborieusement par Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, dont la victoire est décriée par l’opposition qui a dénoncé des fraudes massives et mobilisé pendant des semaines des centaines de milliers de manifestants dans les rues à travers les grandes villes de Russie.
    La mobilisation anti-Poutine a été assez importante et assez constante et inédite pour que des observateurs tentent un parallèle avec certaines révoltes arabes. Le parallèle a été d’ailleurs si frappant que les autorités russes ont officiellement mis en garde contre toute forme d’ingérence étrangère. L’autre singularité de ce scrutin vient de ce que Vladimir Poutine revient à l’assaut du Kremlin après une pause “constitutionnelle” de quatre années. Après avoir passé deux mandats de 4 ans à la tête de la Fédération, l’ancien fonctionnaire de l’ex-KGB a, en effet, “désigné” son successeur, Dimitri Medvedev, auquel il s’est imposé au poste de Premier ministre en 2008. Le stratagème avait un double avantage. Il permettait à Poutine de ne pas recourir à la révision de la Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels consécutifs à deux, tout en gardant la réalité du pouvoir et en se laissant ouvertes les portes d’un retour annoncé au Kremlin en 2012. De fait, la présidence de Medvedev n’aura été qu’une sorte d’intérim.
    Les médias et les partenaires étrangers ne s’y sont pas trompés : les silences et les phrases sibyllines de Poutine étaient plus commentées et interprétées que les discours officiels et les déclarations du président Medvedev. Mieux encore, Vladimir Poutine a fait réviser la Constitution par son “intérimaire” pour instaurer un mandat présidentiel de 6 ans, ce qui lui permettra théoriquement de garder le pouvoir jusqu’en 2024. Au plus fort de la mobilisation anti-Poutine de l’opposition au lendemain des législatives, le retour au Kremlin du Premier ministre en exercice semblait sinon compromis, du moins difficile. Le terrain a fini par démentir tous les pronostics. À la veille du scrutin, il bénéficie de quelque 60% d’opinions favorables et tous les sondages le donnent élu dès le premier tour, loin devant tous ses concurrents dont le mieux placé ne pourrait prétendre qu’à 15% des suffrages. À tel point que Poutine n’a même pas senti le besoin de mener une campagne au sens propre du mot, se contentant d’un meeting, mercredi dernier au stade municipal de Moscou, où pas moins de 100 000 supporters l’ont attendu pendant une heure sous la neige et dans un froid glacial, pour se contenter d’une allocution d’une dizaine de minutes consacrée à ses concurrents et à l’opposition en général. Il les a notamment accusés d’avoir mis au point des mécanismes de fraude (sic !) et a déclaré qu’ils pouvaient même assassiner l’un des leurs pour l’en accuser ensuite ! Aussi excessives et de peu de crédit que soient ces déclarations de Vladimir Poutine, elles traduisent une inquiétude réelle.
    Non pas l’inquiétude de ne pas être élu, mais celle de voir écornée la légitimité de son élection. Aussi, tous les observateurs s’interrogent-ils non pas sur l’issue du scrutin mais sur l’après élection de Poutine. Verra-t-on des mouvements de contestation, comme au lendemain des législatives ? Ces mouvements auront-ils, le cas échéant, la capacité de le fragiliser, voire d’ébranler son pouvoir ? De même beaucoup de questions restent ouvertes concernant Poutine lui-même, qui n’a pas beaucoup parlé ces quatre dernières années. Les Russes auront-ils droit à un président décidé à réformer son pays ou, au contraire, continuera-t-il à renforcer le système qu’il a déjà mis en place ? Dans tous les cas, la diplomatie russe met déjà en garde, comme à son habitude, contre toute velléité d’ingérence au lendemain du scrutin.

    Liberté
    la curiosité est un vilain défaut.
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