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« Surtout ne viens pas »
Je suis venue.
Je me fais toute petite, anonyme ; il ne me verra pas….
Il apparaît là, sous les lumières, tous les regards tournés vers lui dans l’attente et l’écoute; c’est lui qui parle, c’est lui qui bouge.
Je connais cette voix, ces gestes mais je ne reconnais plus cet homme qui est là face à moi sans me voir…
Cet homme si familier est un autre désormais.
Quand il lève le bras, je ne peux pas m’empêcher de murmurer « Oh ! Là, il a mal » Une luxation deux semaines auparavant lui provoque ce petit rictus de douleur que je suis certainement la seule à percevoir…
Le public rit, écoute attentivement.
Mon regard balayant la salle, je les regarde tous. Ils sont captivés.
Alors, ça y est , la voilà celle là !
Elle monte à la gorge. M’étrangle.
Non, non, pas maintenant, pas là ! Vas t’en, toi ! C’est pas le moment !
Fiche le camp !
Elle me serre si fort…
Sale bête ! Rien à faire…..elle me tient et m’étreint.
Et voilà, c’est parti pour un tour, elles coulent toute seule, une à une.
Discrètes au début, mais si je ne veux pas avoir l’air d’un clown, je dois les faire taire.
Furtivement, je les essuie l’air de rien.
Le public rit encore et moi tout ce que je vois c’est cet homme…
Cet homme que j’ai tenu si petit dans mes bras. Cet homme que j’ai porté et nourrit de moi. Cet homme que j’ai veillé, guidé. Cet homme qui m’a aimé et détesté à la fois.
C’est tout ce que je vois, ce familier si autre désormais.
C’est fini ? Le public ovationne. Non, non, je vous assure, je n’exagère pas, il ovationne…
Les yeux encore mouillés, je me tourne vers ma voisine pour lui demander :
«- Ça va, mon rimmel n’a pas trop coulé ? »
Oui c’est vrai, je l’avoue, c’est une question de dignité féminine ce rimmel qui coule ou pas…
« - non, non ça va, qu’il était drôle, ce que j’ai ri moi aussi. »
Ah oui! pleurer de rire, je n’y avais pas pensé…
La représentation finie, ils viennent vers lui pour le féliciter. J’attends là derrière, la dernière.
« Alors ? » me demande-t-il
Je ne peux rien dire, je ne sais qu’exprimer par mon regard et ma bouche un :
« Je suis impressionnée » car cette maudite émotion est là de nouveau, prête à surgir.
Maudite, maudite bête !
Il le sait lui aussi, cet homme si familier et si autre désormais. Il me connaît bien.
Pudiquement, il détourne le regard…
Plus tard, lorsqu’on me demande :
« - Et vous madame, vous êtes ? »
Là, je n’ai pas pu m’en empêcher, c’est sorti tout seul ; Comme ça , d'un vrac :
« Je suis sa mère »
Cet homme si familier, si autre désormais …Heureusement que je suis venue…
Je suis venue.
Je me fais toute petite, anonyme ; il ne me verra pas….
Il apparaît là, sous les lumières, tous les regards tournés vers lui dans l’attente et l’écoute; c’est lui qui parle, c’est lui qui bouge.
Je connais cette voix, ces gestes mais je ne reconnais plus cet homme qui est là face à moi sans me voir…
Cet homme si familier est un autre désormais.
Quand il lève le bras, je ne peux pas m’empêcher de murmurer « Oh ! Là, il a mal » Une luxation deux semaines auparavant lui provoque ce petit rictus de douleur que je suis certainement la seule à percevoir…
Le public rit, écoute attentivement.
Mon regard balayant la salle, je les regarde tous. Ils sont captivés.
Alors, ça y est , la voilà celle là !
Elle monte à la gorge. M’étrangle.
Non, non, pas maintenant, pas là ! Vas t’en, toi ! C’est pas le moment !
Fiche le camp !
Elle me serre si fort…
Sale bête ! Rien à faire…..elle me tient et m’étreint.
Et voilà, c’est parti pour un tour, elles coulent toute seule, une à une.
Discrètes au début, mais si je ne veux pas avoir l’air d’un clown, je dois les faire taire.
Furtivement, je les essuie l’air de rien.
Le public rit encore et moi tout ce que je vois c’est cet homme…
Cet homme que j’ai tenu si petit dans mes bras. Cet homme que j’ai porté et nourrit de moi. Cet homme que j’ai veillé, guidé. Cet homme qui m’a aimé et détesté à la fois.
C’est tout ce que je vois, ce familier si autre désormais.
C’est fini ? Le public ovationne. Non, non, je vous assure, je n’exagère pas, il ovationne…
Les yeux encore mouillés, je me tourne vers ma voisine pour lui demander :
«- Ça va, mon rimmel n’a pas trop coulé ? »
Oui c’est vrai, je l’avoue, c’est une question de dignité féminine ce rimmel qui coule ou pas…
« - non, non ça va, qu’il était drôle, ce que j’ai ri moi aussi. »
Ah oui! pleurer de rire, je n’y avais pas pensé…
La représentation finie, ils viennent vers lui pour le féliciter. J’attends là derrière, la dernière.
« Alors ? » me demande-t-il
Je ne peux rien dire, je ne sais qu’exprimer par mon regard et ma bouche un :
« Je suis impressionnée » car cette maudite émotion est là de nouveau, prête à surgir.
Maudite, maudite bête !
Il le sait lui aussi, cet homme si familier et si autre désormais. Il me connaît bien.
Pudiquement, il détourne le regard…
Plus tard, lorsqu’on me demande :
« - Et vous madame, vous êtes ? »
Là, je n’ai pas pu m’en empêcher, c’est sorti tout seul ; Comme ça , d'un vrac :
« Je suis sa mère »
Cet homme si familier, si autre désormais …Heureusement que je suis venue…
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